Cela fait quatre jours que je n'ai pas eus de nouvel de Kurt, quatre longs jours.

Au début, même si j'en mourrais d'envie, j'ai résisté pour ne pas l'appeler, ne voulant pas tomber sur sa messagerie comme j'ai pu le faire à de nombreuses reprises. Et ça a marché, jusqu'hier tout du moins.

Après que j'aie parlé avec John, la conversation étant plus froide que d'habitude à cause de mes paroles, j'ai eu envie de voir Kurt. Alors je l'ai appelé, mettant tous mes efforts ainsi que mon estime pour moi à la poubelle.

Et je suis tombé sur sa messagerie.

J'ai eu envie de hurler et je n'ai pas pu retenir ma colère en finissant par frapper contre mon mur, ce qu'il m'a valu une main explosée et un bout de mur enfoncé. Mais la colère était toujours présente. Et elle l'est toujours aujourd'hui.

Je n'ai pas arrêté de penser à ce que voulait dire le fait qu'on ait couché ensemble, si ce n'était qu'un accident ou bien si j'étais seulement un autre mec à baiser pour lui. Je ne sais pas, mais plus je pense à ces possibilités, plus je sens mon cœur se serrer jusqu'à me sentir extrêmement mal. Et c'est bien la première fois que cela m'arrive. Je ne me suis jamais senti comme cela avant, c'est plutôt moi qui provoquait ce sentiment chez les autres.

Et je sais maintenant ce que ça fait. Et je n'aime pas du tout ça.

Ajouté à ça, le fait que Kane reste plongé dans son silence, qu'il ne veut toujours pas se confier à moi, mais je lis son angoisse dans ses yeux. Je sais que la semaine va bientôt se terminer et ce qui signifie les conséquences pour Kane s'il n'a pas remboursé les Serpents.

J'ai longuement pensé à comment je pourrai l'aider. J'ai d'abord pensé à lui prêter de l'argent dans un premier temps, mais je n'ai pas une telle somme sur mon compte et je ne peux demander à mon père de me la prêter, car je serai incapable de le rembourser.

De son côté j'espère que Kurt a trouvé une solution, bien qu'il ne me tienne pas au courant, ne répondant pas au téléphone.

Alors j'ai décidé d'agir, et d'essayer comme je le pouvais d'aider Kane.

J'ai donc appelé Jane, lui donnant rendez-vous dans le bar des Serpents, espérant en savoir plus sur le cas de Kane.

J'arrive dans le bar, une simple chemise sur le dos ainsi qu'une veste en cuir noire.

Il ne me faut pas longtemps pour apercevoir Jane, celle-ci est assise à une table au fond, elle porte un débardeur rouge sang avec un jean taille haute. Ses cheveux détachés lui donnent un air innocent, mais qui contraste avec son maquillage prononcé au niveau des yeux déjà sombre.

Je m'avance vers elle, Jane se lève quand j'arrive près de la table, puis elle passe ses bras autour de mon cou en m'embrassant. Une odeur de violette rentre dans mes narines puis la blonde s'éloigne un peu de moi, m'accordant un grand sourire qui dévoile ses dents du bonheur.

- Blake, tu m'as manqué.

- Toi aussi, c'est pour ça que je t'ai appelé.

Elle sourit, puis me caresse la joue avant de s'adresser à moi d'une voix étrangement douce et intrigante.

- Tu as bien fait, j'avais besoin de toi.

Je fronce les sourcils. C'est à ce moment-là qu'elle s'approche de moi, me glissant quelques mots à l'oreille.

- Il faut qu'on parle tous les deux. Suis-moi.

La blonde glisse sa main dans la mienne, puis elle se dirige vers le bar, elle ouvre une porte que je n'avais pas remarquée auparavant, puis nous nous glissons à l'intérieur après qu'elle ait demandé à Paul, son garde du corps, de rester dehors.

Nous sommes plongés dans une sorte d'obscurité mais dans laquelle nous arrivons tout de même à voir. J'aperçois plusieurs portes noires, sans aucun écriteau dessus, et je ne sais ce qu'il se cache derrière elles.

Nous marchons le long du couloir, mais soudainement Jane s'arrête devant une porte, semblable aux autres. Elle sort une clef de la poche de son jean, puis elle ouvre la porte assez rapidement.

- Entre.

Jane reste à l'extérieur et me fait signe de la tête de pénétrer dans la pièce.

La panique prend part de mon corps tout à coup, et une multitude de scènes passent dans mon esprit, la plupart ne se terminant pas très bien. Mais pourtant je reste impassible et j'entre sans lui montrer mon hésitation.

Quelques secondes après que je sois entré, la lumière s'allume et la porte claque derrière moi.

La pièce est une sorte de bureau, sans fenêtre mais assez luxueux. Un grand canapé noir est collé contre le mur à ma droite, alors qu'une bibliothèque est disposée en face à ma gauche, au milieu de laquelle se trouve un écran. Puis tout au fond, il y a un grand bureau en verre, un grand tableau représentant femme puissante avec des hommes à ses pieds est accroché au-dessus de celui-ci.

Alors que je fais un pas, je remarque un tapis blanc sous mes pieds, il est si blanc que ça en est perturbant, tant il contraste avec l'atmosphère sombre qui se dégage de cette pièce.

Jane me dépasse puis vient s'assoir sur un fauteuil noir derrière le bureau en verre, puis elle m'invite à prendre place sur un des fauteuils placés de l'autre côté. J'obéis, même si je ne sais pas où tout cela va me mener.

La blonde se penche vers un petit meuble alors que je prends place en face d'elle, puis elle se redresse et prend la parole en me montrant une bouteille.

- Tu veux un verre ?

J'acquiesce et elle sourit de ma réponse positive.

Elle me tend un verre puis prend la parole, après avoir bu une gorgée dans le sien.

- Très bien Blake. Tu sais donc que je fais partie d'un groupe assez spécial, et que ce groupe n'est pas très parfait.

- Je m'en doute.

La blonde sourit devant ma franchise. Elle s'accoude au bureau puis croise ses doigts pour venir poser sa tête dessus, un air sérieux peint sur le visage.

- Nous avons souvent besoin de monde, de main d'œuvre si tu préfères. Et je me demandais si tu serais intéressé ?

Mon cœur rate un battement.

Merde. Est-ce qu'elle me demande vraiment de rejoindre son gang ? Non, ce n'est pas possible, ça ne peut pas être vrai.

Je me racle la gorge et je peine à cacher ma surprise. J'essaye de me ressaisir mais cela se révèle plus compliqué que prévu.

- Comment ça ?

- Je te propose de faire partie d'une grande famille, qui pourrait te mettre à l'abri quand il le faut, à laquelle tu seras loyal bien entendu.

Je sais que je tombe peu à peu dans une situation délicate, celle de devoir refuser son offre, m'exposant à des représailles de sa part. Mais pourtant j'y vois une occasion, celle d'en savoir plus sur les Serpents et peut-être sur ce qu'il va arriver à Kane.

Mes lèvres se pincent et je gonfle mon torse pour me donner un air assuré alors que je commence à poser des questions.

- Et quel serait mon rôle au cœur de cette famille ?

Elle sourit, et je comprends qu'elle prend mon intérêt par rapport au gang comme une réponse positive à son invitation. Mais je n'ai encore rien dit, et ma conscience me hurle de foutre le camp d'ici.

Jane se lève de son siège, puis elle vient s'assoir sur le bureau, juste devant moi. Elle prend une voix suave et séductrice pour que je me perde dans ses yeux et que je ne fasse pas réellement attention à sa réponse.

- Au début tu ne seras rien, tu auras des petites missions pour prouver ta loyauté. Puis, si tu prouves être un des nôtres, je te prendrais son mon aile pour te faire complètement entrer dans la famille.

- Quels genres de missions j'aurais ?

- Oh, celle de t'assurer que les autres personnes restent fidèle aux Serpents, et si ce n'est pas le cas, d'agir en notre nom.

- Comme l'histoire avec le blond qui vous doit de l'argent ?

Je regrette mes mots en remarquant son froncement de sourcils soudain, mais elle semble se détendre un peu en me donnant une réponse.

- C'est ça. Si tu acceptes peut-être que tu pourras t'occuper de son cas.

- Il n'a toujours pas remboursé ce qu'il vous devait.

- Il lui reste 20.000 à rembourser, et il n'a jusqu'à vendredi. Plus que deux jours, il n'aura jamais l'argent.

Putain Kane.

Je pense que je pourrais parler avec lui, je ne peux pas le laisser dans cette merde. S'il le faut je vendrai ma voiture pour l'aider, je ne peux pas le laisser se faire couper la main, il en est hors de question.

J'avale ma salive avec difficulté et hoche la tête.

Puis je reviens avec une nouvelle question.

- Et les autres membres veulent de moi ?

- Peu importe ce qu'ils veulent. Seul mon avis et celui de Cobra compte.

- Et est-ce que je vais le rencontrer ?

Son sourire s'élargit, puis sans m'y attendre elle vient s'assoir sur moi, sa poitrine se collant contre mon torse alors qu'elle chuchote à mon oreille.

- Dès que tu auras donné ta réponse.

Je sens cette peur me traverser, très vite suivit de l'adrénaline que j'apprécie tant. Mon cœur bat la chamade et je sais qu'il lui faut une réponse, or je ne veux pas lui donner mon refus tout de suite. Je veux voir si j'ai une chance d'en savoir plus sans plonger la tête la première dans leurs histoires.

Je viens caresser sa joue de ma main en lui répondant d'une voix douce.

- Il faut que je réfléchisse, je ne peux pas donner une réponse à la légère comme cela.

- Je le sais, réfléchis, mais fais le vite.

Sa bouche se rapproche de la mienne, puis elle sourit d'une façon envoutante avant de capturer mes lèvres, elle passe ses mains sur ma nuque alors que son corps fait un mouvement pour se rapprocher de moi.

Sans comprendre je sens mon ventre se serrer en une sensation agréable, et je viens poser mes mains sur ses fesses, lui arrachant un râle. Alors je me lève tout à coup, la portant sans difficulté, puis j'avance vers le canapé et la dépose en passant au-dessus d'elle. La blonde commence à m'enlever ma veste alors qu'elle se mord la lèvre de plaisir.

Mais tout à coup je sens mon téléphone vibrer dans la poche de mon jean. Je grogne mais me redresse pour regarder de qui il s'agit.

Je me prends une douche froide en lisant le nom de Kurt, me ramenant les pieds sur terre en une grosse claque.

Mon esprit devient plus clair et je réalise dans quelle position je suis avec la blonde. Je me lève vivement du canapé puis m'exclame tout à coup.

- Désolé, j'ai un appel. Il faut que je réponde.

Elle parait déçue et se lève alors qu'on frappe à la porte. Puis elle se tourne vers moi en levant les yeux au ciel.

- Il vaut mieux que tu partes, j'ai un rendez-vous. Comme ça tu vas pouvoir répondre à ton appel.

Je lui souris, puis l'embrasse rapidement en lui adressant quelques mots.

- Je vais réfléchir à ta proposition.

Elle hoche la tête, mais je lis une expression bizarre dans son regard, et je ne sais pas ce qu'elle signifie. Or je n'ai pas le temps de m'attarder, que je suis déjà emmené à l'extérieur par Paul.

Puis une fois dehors, je me précipite de répondre à Kurt, sur les dernières sonneries de son appel.

- Allo ?

Personne ne répond.

Je soupire puis reprends d'une voix un peu moins patiente cette fois-ci.

- Kurt. Répond-moi.

Un soupire résonne à l'autre bout du fils, et il se décide enfin à parler alors que j'entre dans ma voiture.

- Blake, pourquoi tu réponds ?

- Pourquoi est-ce que tu m'appelles alors que tu ne veux pas que je réponde ?

- Je ne sais pas.

J'entends à sa voix qu'il n'est pas dans son état normal, comme à chaque fois où il m'appelle. Et ça me met en colère. Je comprends qu'il faut qu'il soit dans cet état pour pouvoir m'appeler, qu'il ne le ferait pas totalement clean et ça me blesse.

Alors je vais droit au but, désirant de mettre les choses au clair.

- Rejoins-moi à l'ancien skatepark dans 15 minutes.

- J'y suis déjà.

Je suis surpris, mais je ne veux pas lui montrer, donc je raccroche sans rien ajouter d'autre. Puis je démarre et je conduis en direction du lieu de rendez-vous, la colère me troublant l'esprit, celle-ci mélangée à ma conversation très complexe avec Jane.

J'arrive au skatepark et je ne mets pas longtemps avant de voir Kurt. Je monte à ses côté et l'observe.

Le blond est allongé en haut d'une rampe, ses jambes qui pendent dans le vide. Je m'aperçois qu'il a une bouteille à côté de lui, ainsi que deux mégots qui ne semblent pas être des cigarettes, et enfin je pose les yeux sur son visage et je vois ses yeux fermés, son visage semblant calme.

Puis sa voix s'élève doucement, sans qu'il n'ouvre les yeux.

- Assis-toi.

J'obéis, laissant mes jambes se poser le long de la rampe alors que j'observe le ciel nuageux de la nuit.

Mais le silence devient pesant, pas du tout reposant. Il faut que je m'exprime sur ce que je ressens, j'en ai besoin pour avoir l'esprit tranquille. Alors je prends la parole d'un ton froid et sûr de moi pour qu'il comprenne chaque mot qui sort de ma bouche.

- Il faut que tu arrêtes Kurt.

Le blond ouvre les yeux, se redresse et se tourne pour me faire face. Il passe une main dans ses cheveux, puis fronce les sourcils. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de dire la moindre chose, j'enchaine pour lui poser une question qui me brûle les lèvres.

- Pourquoi est-ce que tu m'appelles que lorsque tu es bourré ?

- Je ne suis pas bourré.

- Tu es défoncé, c'est la même chose.

Kurt soupire, puis il prend la bouteille avant d'en boire une gorgée devant mon regard, stupéfait de son comportement, puis il pose son regard doré sur moi, me donnant un frisson soudain.

- Parce que je ne veux pas t'appeler.

- Quoi ?

- Je ne veux pas t'appeler.

Je suis perdu et ça m'exaspère.

Un grognement s'échappe de ma bouche, très vite suivit d'une plainte pour mettre enfin les choses au clair.

- Très bien. Donc si tu t'en fous de moi, dis-le. Arrête de m'appeler, disparait et laisse-moi tranquille. Parce que je n'aime pas ça, que tu m'embrasses, puis que tu disparaisses me laissant totalement perturbé.

Il ouvre la bouche, mais je colle ma main sur ses lèvres pour qu'il se taise. Du moins le temps que je finisse de dire ce que j'ai à dire.

- Réfléchis à ce que tu vas dire. Si tu t'en fous de moi, très bien, on ne se verra plus.

Il garde ses yeux rivés vers moi et je sens son aura sombre m'envelopper, et je me décide de lui laisser la parole, même si je suis effrayé des mots qui pourront sortir de sa bouche.

Et il parle.

- Je ne veux pas t'appeler.

- Bordel !

Mon cœur se fissure, mais il ne me laisse pas le temps de continuer, collant sa main à son tour sur ma bouche alors qu'il continue d'une voix envoutante.

- Je ne veux pas t'appeler car ce serait t'inclure dans ma vie, or ma vie n'est pas accueillante. C'est le bordel, et mon monde n'est pas du tout comme le tien. Tu as vu un aperçu des Serpents et bien ma vie est comme ça. Et je ne veux pas t'emmener là-dedans. C'est dangereux et c'est loin d'être un jeu.

J'acquiesce et il me libère, me laissant l'occasion de m'exprimer.

- Pourquoi est-ce que tu m'appelles alors ?

- Parce que j'ai envie de te voir.

Un sentiment de joie explose en moi, et j'ai envie de sourire. Or je me retiens, son visage étant trop sérieux pour que je me laisse aller de cette façon.

Je m'avance vers lui, mon visage n'étant plus très loin du sien alors que je prends la parole d'une façon douce, gardant mes yeux rivés vers les siens.

- Tu sais que je fais déjà partie de ce monde.

- Je t'ai dit de ne plus aller voir Jane.

- Eh bien je ne t'ai pas écouté.

La colère peint ses traits et je sais qu'il est sur le point d'exploser, pour me hurler dessus. Or je pose un doigt sur ses lèvres et parle avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit.

- Tu avais raison quand tu m'as dit que en goutant à l'adrénaline on en voulait toujours plus. C'est ce que je ressens.

Il secoue la tête et me parle d'un ton sérieux.

- Il y a une ligne à ne pas franchir, si tu le fais, ça sera trop tard.

- Je le sais. Alors pourquoi est-ce que tu ne restes pas avec moi pour m'empêcher de la franchir ?

Il rit doucement.

- Pour que tu ne m'écoutes pas ? Comme tu l'as fait avec Jane.

Je souris puis lève les yeux au ciel.

Sa voix s'est adoucie et je comprends qu'il n'est plus totalement en colère contre moi, et que j'obtiens peu à peu ce que je veux.

Il passe ses bras autour de moi, passant mes jambes par-dessus les siennes alors que nos visages se rapprochent de plus en plus.

- Si tu veux un peu d'adrénaline, je peux t'en donner. Mais il faudra m'écouter, c'est bien clair ?

- Tu sais bien que non.

Il me lance un regard noir, puis d'un seul coup il m'embrasse.

Alors je sens une réelle passion se déverser en moi, mon estomac se tordant en une irrésistible sensation alors que la totalité de mon corps réagit à sa langue caressant la mienne d'une façon si renversante. Puis il me bascule, passant par-dessus moi alors que ses lèvres viennent dans mon cou, me mordillant ma peau doucement avant de venir y laisser trainer sa langue.

Une avalanche de frissons me parcourt et mon pantalon devient de plus en plus étroit. Sa jambe vient frôler cette partie, et il lève la tête avec un sourire narquois alors qu'il prend la parole.

- Où en es-tu sur ta réflexion si tu aimes les hommes ou non ?

Je m'empourpre peu à peu, mais je garde mon regard plongé dans le sien, ma bouche s'entre-ouvrant légèrement alors que sa main vient se poser sur la bosse de mon pantalon. Puis il se mord la lèvre avant de répondre à ma place.

- Je pense que tu les aimes, beaucoup même.

Il m'embrasse alors que je sens ses mains défaire mon jean, puis une vient ensuite se glisser dans mon caleçon en m'arrachant un gémissement de plaisir.

- Alors tu comptes m'écouter maintenant ?

J'acquiesce étant incapable de parler pour le moment. Puis il m'accorde un sourire satisfait alors que sa main fait pression, s'enroulant autour de mon membre. Et sa langue vient glisser sur le haut de ma mâchoire.

Et c'est à partir de là, que j'étais complètement à lui.

Ma respiration est hachée et je peine à récupérer un rythme cardiaque régulier, mais bordel que c'est bon.

Je n'arrive pas à réaliser les émotions qu'il a provoqué chez moi, cette façon dont j'étais totalement à sa merci, incapable de m'opposer au blond, je subissais le plaisir et il s'est révélé être exquis.

Ma bouche s'étire en un sourire alors que je comprends que je suis à sa merci autant qu'il est à la mienne.

- Pourquoi est-ce que tu souris ?

Mon visage redevient neutre quand sa voix parvient à mes oreilles, et je me redresse pour mieux le voir. Kurt est assis en tailleur, une cigarette entre les lèvres et son regard doré rivé vers moi. Il ne sourit pas, il m'observe seulement.

Alors je hausse les épaules et détourne le regard.

- Pour rien.

- Tu veux ?

Je tourne une nouvelle fois la tête et le vois me tendre sa cigarette, je souris et la prends entre mes doigts avant de la glisser entre mes lèvres.

- Tu souris encore.

- La ferme.

Je le vois rire puis il regarde le ciel d'un air pensif.

J'hésite alors à lui parler de Jane et de sa proposition. Mais je sais que ça le mettrais hors de lui, et à vrai dire je n'ai pas envie de gâcher ce moment et surtout de le voir prendre la fuite une nouvelle fois. Donc je me tais.

Nous sommes restés une heure comme cela, juste tous les deux, s'échangeant quelques mots et même quelques baisers.

Puis je suis rentré chez moi, m'étant assuré auparavant que Kurt était en état de conduire, ce qu'il était au vue de son arrogance et de ses sous-entendus vraiment salaces.

Mais alors que je suis sur la route pour retourner chez moi, je reçois un appel. Je réponds au volant sans regarder de qui il s'agit, pensant tomber sur Kurt. Mais la voix qui résonne dans ma voiture n'est pas du tout celle que je m'attendais à entendre.

- Blake ?

- Jane ?

Je me crispe tout à coup, donnant un coup de volant rapide alors que ma voiture sortait peu à peu de la route à cause de la surprise de l'appel.

Mais je me racle la gorge et reprends pour paraitre plus naturel.

- Je te manque déjà.

- C'est ça. Tu pourrais revenir au bar, il faut que je te parle sérieusement.

- C'est-à-dire ?

- Pour ta première mission dans la famille des Serpents, je voulais que tu t'occupes du cas du blond, Kane. Et nous voulons parler de son cas ce soir. Ça t'intéresse ?

Je n'ai pas envie de retourner là-bas, surtout après la bonne soirée que je viens de passer en compagnie de Kurt, mais il s'agit de Kane, mon ami. Donc je ne peux pas refuser, alors je fais ce que j'ai à faire.

- D'accord. Je suis en voiture, j'arrive dans un quart d'heure, ça te va.

- Bien sûr.

Sa voix est douce, et elle raccroche après avoir donné sa réponse.

C'est donc en reprenant la route vers la tanière des Serpents que je comprends que la nuit est loin d'être finie.

AudreyPh18