Chapitre 17
Je suis perdu dans mes pensées, remontant la petite rue menant à chez moi.
Mais alors que je vois ma maison, je m'aperçois qu'il y a une voiture garée devant, une voiture ne m'appartenant pas, ni à mon père. A vrai dire il me suffit de quelques secondes pour reconnaitre la Chevrolet noire et comprendre que son propriétaire doit être à l'intérieur.
Je sens mon cœur rater un battement. C'est là, c'est le moment, un face à face avec Kurt que j'ai craint depuis son entrée dans le bar.
J'hésite à fuir, mais je n'ai nulle part à aller. Donc je me gare à côté de sa voiture, les gravillons crépitant sous mes roues.
Il me faut rassembler un grand courage pour finalement sortir de ma voiture, la portière de Kurt s'ouvrant rapidement avant de venir claquer brusquement. Le bruit de ses pas martèle sur le sol alors qu'il s'approche de moi d'un air menaçant.
Je n'ai pas le temps de prononcer le moindre mot que le blond me pousse brusquement, se mettant à me hurler dessus.
- Tu m'expliques à quoi tu joues ?
- Je...
Mais il ne me laisse pas répondre. Je comprends alors que ce n'était pas une interrogation, mais une simple question rhétorique pour pouvoir évacuer sa colère. Puis il continue, s'avançant d'avantage vers moi.
- Tu es complètement inconscient ! Qu'est-ce que tu foutais là-bas ? Au bras de Jane. Tu sais qu'elle est complètement tarée et dangereuse. Mais tu penses que ce n'est qu'un jeu. Et bien figures-toi que ça n'en est pas un !
Il m'attrape par le col puis plonge ses yeux dans les miens, m'envoyant toute sa haine en un seul regard.
Et c'est là qu'il attend une réponse de ma part.
- Dis-moi, pourquoi étais-tu là-bas ?
Il est si terrifiant tout à coup. Je me retrouve au tout début, quand je priais pour ne pas le croiser, pour qu'il ne m'adresse pas la parole, ayant vraiment peur de lui. Mais maintenant je n'ai plus peur, je sais ce que j'ai fait, pourquoi j'ai agis de la sorte, alors je ne compte pas me laisser faire de cette façon.
Je le pousse à mon tour, son visage se déformant brusquement en une réelle surprise alors que je m'exprime à mon tour.
- J'ai fait ce que j'avais à faire. Tu m'as donné une mission, donc je la mène. Jusqu'au bout.
- Mais il n'y a plus de mission ! Ce monde te dépasse, tu ne t'en sortiras pas indemne. Alors arrête de vouloir jouer les braves et retourne à ta petite vie tranquille. Laisse les grands s'occuper de ça.
- Les grands ? C'est toi les grands c'est ça ? J'en ai appris plus en quelques semaines que toi en plusieurs mois.
J'exagère.
Mais je suis satisfait de voir sa colère se déverser une nouvelle fois sur son visage, incontrôlable et pourtant si belle à admirer.
Puis brusquement, il me pousse une nouvelle fois, donnant un coup de pied violant dans la roue de ma voiture. Et le blond m'hurle une nouvelle fois dessus, n'aimant pas du tout mon attitude tout à coup.
- Tu n'as rien à faire dans cette histoire. Je suis celui qui gère, donc maintenant tu cesses ta stupide mission. Tu es trop inconscient et naïf pour comprendre toute cette histoire.
Je n'aime pas être traité de la sorte, comme un pauvre petit enfant qui est trop jeune pour affronter les histoires des adultes. Je suis assez grand, j'ai su prendre l'initiative d'y retourner seul, de me rapprocher de Jane, et finalement d'avoir des informations.
Alors c'est à mon tour de m'exprimer avec colère.
- Si tu voulais tant m'empêcher d'y retourner, tu n'avais cas répondre à mes appels !
Il lève les yeux vers moi, ceux-ci semblant torturés tout à coup, puis il fait un nouveau pas vers moi, mettant sa main derrière ma nuque alors qu'il s'adresse à moi d'un ton dur et sans la moindre once de douceur.
- Tu es hors-jeu.
C'est là le moment, celui de le remettre à sa place, de lui balancer mon charme à la figure, celui avec lequel j'ai eu ce dont je voulais auprès de la blonde.
Alors c'est d'un ton satisfait que je lui réponds.
- Si je suis hors-jeu, tu peux m'expliquer comment j'ai fait pour savoir ce que ton frère devait aux Serpents. Pourquoi ils en ont après lui et ainsi donc ce qu'il y a à régler pour lui sauver sa main ?
Kurt ouvre la bouche, ébahi par mes mots, les yeux écarquillés d'une réelle surprise que personne ne pourrait feindre. Puis il essaye de parler, cependant ses mots restent bloqués dans sa gorge.
Alors je continue, dégustant chacun de mes mots d'une fierté folle.
- Ton frère a emprunté 60.000€ aux Serpents. Il n'en a remboursé que 25.000, il a jusqu'à la semaine prochaine maintenant pour rendre le reste.
Kurt est immobile, encaissant mes paroles avec un peu de difficulté.
Donc je me permets de rajouter mon grain de sel, pour me venger de son ignorance et de mes appels étant restés sans réponse de sa part.
- Alors redis-moi que je suis hors-jeu maintenant.
Je m'attends à ce qu'il s'énerve, mais rien.
Et finalement il réagit.
Sa main posée sur ma nuque fait une rapide pression, ses lèvres venant capturer les miennes avec une soudaine fièvre. Puis il passe son autre main dans le creux de mes reins pour que je ne puisse m'enfuir.
Mais pourquoi est-ce que je m'enfuirai ?
Je viens coller mon corps contre le sien, mes mains se posant des deux côtés de son visage pour profiter amplement de ce baiser. Et je ne compte pas le lâcher, car je retrouve les sensations que j'avais éprouvées dans la voiture alors que mes lèvres touchaient pour la première fois les siennes.
Mon cœur bat la chamade, alors que mon esprit semble se vider de toute sorte de pensée, comme s'il voulait se concentrer seulement sur la sensation de ses lèvres. Puis mon ventre se tord agréablement alors que ses dents viennent mordiller ma lèvre inférieure m'arrachant un râle de plaisir. Je suis sur le point de défaillir quand l'une de ses mains descend le long de mon dos pour venir agripper une de mes fesses.
Je ne sais comment nous avons fait, mais nous avons rejoint ma chambre, nos lèvres ne se quittant que de très rares fois, pour réussir à monter les escaliers et à claquer la porte derrière nous.
Mon souffle est irrégulier et je me sens perdre pied quand Kurt enlève le sweatshirt gris lui appartenant avec hâte, la jetant sur le sol sans y porter la moindre attention. Puis ses mains glissent sous mon T-shirt, caressant ma peau.
Je prends alors l'initiative de le déshabiller à mon tour. Sa veste en cuir rejoignant le sweatshirt sur le sol, puis très vite son débardeur les rejoint.
Il est torse nu devant moi, et je ne peux m'empêcher de m'arrêter quelques instants pour l'admirer. Ma bouche s'entre-ouvre alors qu'il glisse sa main entre mon jean et mon caleçon pour se poser sur mon entre-jambe.
Son corps est agréable à regarder, même si ses tatouages lui donnent un style particulier, mes yeux se baladent sur son torse où se dessinent des muscles pas trop prononcés, mais aussi des cicatrices sur lesquelles je n'ai pas le temps de m'attarder.
Ses doigts défont mon pantalon avec aisance et il finit par le faire glisser le long de mes jambes, me bousculant doucement pour que je tombe en arrière, sur mon lit. J'ai le souffle coupé quand ses lèvres humides déposent un baiser sur une de mes cuisses. Et mes yeux se ferment quand ses doigts se glissent sous l'élastique de mon caleçon noir.
Et c'est à ce moment que je panique.
Je n'ai couché qu'avec des filles, et à chaque fois je menais la danse. J'étais celui qui prenait le contrôle, qui menait l'acte dans un terrain sauvage ou plus doux, j'étais celui qui décidait.
Mais là je suis impuissant, mon cœur battant trop fort alors que j'essaye de réfléchir correctement. Je ne m'y connais pas en acte gay, je n'ai jamais couché avec un homme, et je n'en ai jamais touché un si intiment avant cela.
J'ai fait des recherches, j'ai vu des vidéos, mais être confronté à l'acte est totalement différent.
Kurt semble avoir arrêté ses gestes, mais il ne dit rien.
Alors je prends une décision. Peu importe comment cela se passera, je vais le laisser mener la danse, le laisser prendre contrôle de mon corps ainsi qu'être le premier homme à poser les mains sur moi de cette façon.
Je lève mon bassin, ouvrant les yeux pour rencontrer les siens.
Et aucun mot n'a besoin d'être prononcé, il sourit, puis vient capturer une nouvelle fois mes lèvres, avant de finir par me prendre une partie de moi encore innocente, mais que je ne regrette pas d'avoir abandonné.
J'ouvre les yeux, les souvenirs de la veille flottant dans mon esprit, créant un mélange de bonheur et d'appréhension. J'ai peur que ce ne soit qu'un rêve, ou bien une action regrettée par le blond.
Durant un court instant je me demande s'il est toujours là, ou s'il s'est enfuit pendant la nuit. Car hier soir, après qu'on ait couché ensemble, il est resté avec moi, il s'est glissé dans les draps et a dormi.
Mais ce sentiment de peur s'envole assez vite, quand je sens quelqu'un bouger à côté de moi. Je me tourne sur le dos et m'aperçois que Kurt s'est redressé, le dos collé contre la tête du lit.
Il reste silencieux, les yeux fixés contre la porte, perdu dans ses pensées.
Alors à mon tour je ne prononce aucun mot, ne sachant que dire, comme si cela pourrait le faire fuir si j'ouvrais la bouche. Mais tout à coup je sens sa main se poser sur mon torse, puis son index commence à faire des petits cercles agréables.
Un frisson me parcourt, et je reste immobile, réalisant avec beaucoup de mal ce qui est en train de se passer.
Mais je finis par parler.
- C'était ma première fois, avec un homme.
Il tourne la tête vers moi, et me répond. Cependant pas tout à fait ce dont à quoi je m'attendais.
- Je peux fumer ?
Sa question me déstabilise un instant, surtout dû au moment où il choisit pour me la poser, mais je lui montre la fenêtre pour accompagner mes mots.
- Oui, à la fenêtre.
Je me redresse à mon tour, puis l'observe sortir des draps. Mes joues deviennent rouges quand mon regard se pose sur son corps nu, sur ses fesses assez musclées et son dos où se dessinent quelques grains de beauté.
Pour moi, il allait enfiler ses vêtements. Mais pour ma plus grande surprise, et surtout satisfaction, il marche en tenu d'Adam, ayant attrapé son paquet de cigarette auparavant, puis il ouvre la fenêtre.
Le blond n'est en aucun cas gêné de son corps, et je le comprends très bien.
Il prend une inspiration, puis recrache la fumée à l'extérieur. Et il prend la parole pour enfin répondre à ma remarque.
- Ce n'était pas ma première fois.
- Tu es gay ?
- Non.
Son ton est dur et froid. Mais aucune colère ne se glisse sur ses traits, me rendant perplexe. Et je viens même à m'en vouloir d'avoir posé la question.
Mais il enchaine assez rapidement, voyant mon trouble.
- Je suis bisexuel. J'aime les femmes et les hommes. Voir les deux à la fois.
Il m'adresse un sourire avec plein de sous-entendus, et je lui rends un sourire un peu crispé, cette expérience m'étant totalement inconnu. Kurt jette un regard à l'extérieur, s'accoudant à la fenêtre alors qu'il reprend.
- Et toi, tu es gay ?
- Je pense, enfin, comme je t'ai dit c'était la première fois. Donc je ne sais pas, je suis un peu perdu.
- Oh, donc j'étais une simple expérience ?
- Non !
Je me suis mis à crier malgré moi, ne voulant pas qu'il considère la nuit passée comme un simple essai. Son sourire m'indique alors qu'il ne pensait pas sa question, qu'il voulait simplement voir ma réaction.
Il jette sa cigarette par la fenêtre, puis la referme. Et ensuite il se tourne vers moi, s'avançant d'une manière féline, sa nudité me troublant légèrement, mais mon corps n'étant pas du tout indifférent à ce que je vois. Et ce encore plus, quand il monte sur le lit, se rapprochant de moi pour finir par me surplomber alors que sa voix me caresse d'une manière envoutante.
- Tu as aimé n'est-ce pas ? Tu as aimé couché avec un homme, avec moi.
Ma bouche est entre-ouverte, alors que mon cœur bat plus fort quand je le vois se mordre sa lèvre inférieure avec séduction.
Le désir me prend ardemment, je sens que l'entièreté de mon âme et la totalité de mon corps le veut. Je sens ma tête exploser, ne pouvant plus penser à autre chose que de l'embrasser, de me perdre une nouvelle fois dans ses bras.
Et je viens mourir de plaisir quand il capture mes lèvres, posant une de ses mains sur ma joue alors que l'autre vient intensifier le baiser en se posant sur ma nuque.
Je suis à bout de souffle, et je suis prêt à me laisser enivrer par ses gestes et son odeur.
Or il s'écarte de moi, rompant brusquement notre contact.
Mon regard est perdu, plongé dans l'incompréhension et la frustration m'empêchant de formuler la moindre plainte.
Kurt affiche un sourire narquois puis chuchote doucement.
- Je sais que tu as envie de moi, mais j'ai à faire.
Il se redresse et se lève du lit, le contournant pour ramasser ses vêtements laissé sur le sol. Il s'habille ensuite, gardant les yeux rivés sur l'extérieur.
Je ne sais pas quoi faire. D'un côté je meurs d'envie de l'attraper, de le plaquer contre le mur pour l'embrasser à en perdre haleine. Mais de l'autre côté je suis terrifié, m'étant plongé dans un monde encore nouveau pour moi.
Donc j'opte pour une solution, bien que mauvaise, que je connais assez forte pour le retenir encore un peu.
- Qu'est-ce que tu vas faire pour Kane ?
Comme prévu il se raidit tout à coup, ses gestes pour enfiler sa veste restant en suspens. Puis il tourne brusquement la tête vers moi, n'aimant pas ce brutal retour à la réalité.
Il finit par mettre sa veste et déclare avec assurance.
- Je ferai ce que j'ai à faire.
Il enfile sa paire de Doc. Mais je comprends bien qu'il ne dira rien de plus, alors je ramasse un caleçon sur le sol, l'enfile et m'approche de lui.
- C'est-à-dire ?
Kurt lève son regard doré vers moi, son visage épargné de méchanceté. Il soupire puis se lève, se mettant face à moi d'un air imposant. Puis il me délivre ses paroles, appuyant chaque mot pour qu'ils soient clairs pour moi.
- Ca ne te regarde plus. Cette histoire ne te concerne plus, tu ne verras plus Jane, et surtout tu ne mettras plus un pied dans le bar des Serpents. C'est bien compris ?
Il m'ordonne de rester loin de cette affaire.
Un rire m'échappe sous son regard noir, donc je réplique à mon tour. Ne voulant pas me laisser faire.
- Il en est hors de question. J'ai un pied là-bas, Jane a confiance en moi. Je peux en savoir plus, voir même essayer de sauver Kane.
- C'est trop risqué. Tu te feras bouffer en un clin d'œil.
- Ce n'est pas à toi de décider.
Kurt m'adresse un regard noir, empli d'une colère soudaine. Mais je ne faiblis pas, je reste droit devant sa menace, ne voulant pas m'incliner devant ses ordres.
- Kane est mon frère. Je règle ça. Toi tu arrêtes tout ça, tu passes à autre chose. Cherche à comprendre si tu es gay, les Serpents ne sont pas de ton niveau. Fais ce dont tu es capable, c'est tout.
- Je te demande pardon ?
Je suis sur le point de répondre, mais il pose sa main sur ma bouche, m'empêchant de dire quoi que ce soit. Puis il me foudroie de ses yeux d'or, en articulant un nouvel ordre.
- Reste en dehors de cette histoire, que je ne te revoie plus là-bas. C'est clair ?
Je refuse de me plier, donc je ne dis rien, je ne bouge pas.
Mais il se met soudainement à crier.
- Est-ce que c'est clair ?
J'acquiesce, même si je ne vais pas l'écouter.
Il tourne les talons et sort de ma chambre, sans m'accorder le moindre regard. La douce sensation de bonheur qui s'infiltrait doucement dans ma tête ayant totalement disparue, maintenant transformée en un lointain souvenir.
Je reste quelques instants debout dans le milieu de ma chambre, les yeux rivés vers la porte, laquelle Kurt a claqué un peu plus tôt.
Puis je me décide enfin de bouger, enfilant un jogging. Mais alors que je suis sur le point d'enfiler le sweat appartenant au blond, je secoue la tête et le jette nerveusement à l'autre bout de la pièce.
Je lui en veux. Je prends un peu plus conscience que je suis tombé sous son charme, terrifiant mais tellement envoutant, je suis sous son emprise d'une certaine façon, mais je me refuse de le laisser me mettre de côté. Il est celui qui m'a emmené dans cette merde, qui m'a confronté à Jane, donc maintenant je ne peux plus faire marche arrière. Certes c'est dangereux, je le sais, et je ne suis pas fait pour ce monde. Mais à chaque fois que je me suis rendu auprès de Jane, j'ai ressenti cette adrénaline totalement addictive dont je ne me lasse plus. Avant ça mon existence était vaine, je luttais contre mon père pour ne pas suivre ses pas, je vivais ma vie d'étudiant, baisant toutes les filles que je pouvais, mais avec ce vide à l'intérieur de moi. Mais avec Kurt, l'aura de danger qui émane de lui, ainsi que le monde des Serpents, je reprends vie. J'aime ce que je ressens et j'en suis réellement accro.
Il faut que j'apprenne à la gérer, ou sinon je finirai un jour par déraper.
Alors que je descends dans la cuisine, je vois que Danielle est là. Un bol à la main et un sourire plaqué sur ses lèvres.
Je lève un sourcil interrogateur, ne comprenant pas la façon dont elle me regarde, mais je ne lui demande rien. Je me contente d'appuyer sur la machine à café et d'attraper un petit truc à manger.
Mais ça ne semble pas plaire à la brune, qui se met à tousser d'une façon exagérée pour attirer mon attention.
Je lève la tête vers elle, ses cheveux brossés en une queue de cheval, et ses yeux entourés d'un trait noir, rendant son regard bleu encore plus accusateur.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Ma sœur sourit d'un air narquois, puis elle vient s'assoir en face de moi avant de commencer une conversation que je viendrais bientôt à regretter.
- J'ai une question.
- Et bien pose-la.
Danielle grogne.
Elle croise ses bras sur sa poitrine, lui donnant un air suffisant alors qu'elle pose enfin sa question, malgré mon exaspération.
- Tu peux me dire qui était le mec qui est sorti de ta chambre ce matin ?
Je me crispe tout à coup.
Bordel.
Ma sœur ne sait rien de ma possible orientation sexuelle dirigé vers les hommes. Mais je ne peux pas lui avouer tout de suite. Surtout que je ne sais pas quelle serait sa réaction, j'ai déjà un membre de ma famille qui a disparu, je ne peux pas me permettre de perdre ma sœur pour une histoire stupide.
Alors j'invente.
- C'était un ami.
- Un ami ?
Elle hausse les sourcils, devenant de plus en plus suspicieuse. Et c'est là que je comprends qu'elle ne pose pas cette question innocemment.
Alors je joue franc jeu.
- Où est-ce que tu veux en venir ?
Elle soupire, la conversation étant trop rapide pour elle, voulant me torturer d'avantage. Cependant elle capitule et demande ce qu'elle veut savoir.
- Tu peux me dire pourquoi je t'ai entendu baiser avec ton ami presque une bonne partie de la nuit ?
Et merde.
- Je n'ai pas baisé avec lui. C'est dégueulasse.
- Oh pitié Blake ! J'ai 18 ans, je sais ce que c'est deux personnes qui baisent ensembles. Et c'est ce que vous avez fait, très bruyamment. Alors arrête de me mentir.
Elle se lève brusquement puis fait le tour de l'îlot pour se mettre à côté de moi pour continuer sa petite leçon de moral.
- Et puis on est au 21e siècle, si tu veux te taper un mec fais-le, ça ne regarde que toi. Ne fais pas passer ça pour quelque chose de tabou, car ça ne l'est pas.
Un sourire apparait sur mon visage, réalisant que ma sœur est bien plus ouverte d'esprit que je ne le suis.
Mais ce sourire disparait quand elle insiste à nouveau.
- Alors vous avez baisé ?
- Ça ne te regarde pas.
Je croque dans ma tartine beurrée, puis je tourne la tête pour lui indiquer que la conversation est terminée.
Mais la brune ne l'entend pas de cette oreille.
- C'est ton copain ?
- Non.
- Il s'appelle comment ?
- Ça ne te regarde pas.
- Tu es gay ?
- Dani !
Je suis exaspéré de cette interrogatoire dès le matin, surtout qu'il y a des réponses que je n'ai pas moi-même.
Donc je lève la voix pour qu'elle arrête.
Danielle s'éloigne de moi, puis elle commence à quitter la cuisine en tapant des pieds sur le sol, avant de s'arrêter et de s'adresser une nouvelle fois à moi.
- Tu sais que je finirai par le savoir. Me le dire me permettrait de ne pas fouiller dans tes affaires.
- Tu n'as pas intérêt de fouiller !
- Donne-moi des réponses alors.
- Non.
- Eh bien je fouillerai.
Je veux répliquer, mais le bruit de claquement dans les marches m'indique qu'elle est montée en courant dans sa chambre. Puis la porte se refermant brusquement me dit que je suis enfin tranquille, n'étant plus obligé de subir les questions trop intrusives de ma sœur.
AudreyPh18
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