Chapitre 13

  Je n'ai presque pas dormi de la nuit, sombrant dans mes pensées, incapable de faire le vide complet pour pouvoir enfin me reposer.

C'est donc d'assez mauvaise humeur que je me lève ce matin.

Mon père est dans la cuisine, vêtu d'un polo gris, et d'un jean noir, vraiment apprêté, me rappelant que nous allons avoir de la visite ce midi. Ce rappel n'améliorant pas ma mauvaise humeur.

Je m'assis autour de l'îlot de la cuisine, puis appuie sur la machine à café alors que j'attrape du pain pour manger un peu.

Mon père passe une main sur sa barbe, puis il pose enfin les yeux sur moi, m'accordant un regard réprobateur alors qu'il s'adresse à moi.

- Blake, tu vas aller te laver et te changer ? Amélia arrive à midi pile, et il est presque onze heure.

Je baisse les yeux sur ma tenue, un simple jogging noir et un T-shirt bleu, puis je hausse les épaules, ne voulant pas m'habiller comme le parfait fils. Ma sœur ne semble pas être dans la même optique que moi, car elle a enfilé une robe verte émeraude, avec ses cheveux parfaitement bouclés. Elle s'est même maquillée, un peu plus léger de ce qu'elle a l'habitude de faire.

Ça ne lui ressemble pas. Ma sœur n'est pas la parfaite fille, elle s'habille parfois avec extravagance et avec un soupçon de provocation. C'est ce que j'aime chez elle, elle ne fait pas attention aux autres, elle ne veut pas plaire aux autres, elle ne se plait qu'à elle-même.

Je grogne en la voyant puis m'exclame.

- Tu te fous de moi ?

- Quoi ?

Danielle lève les yeux au ciel alors qu'elle s'assit à mes côtés. Je montre alors sa robe du doigt puis j'écarquille les yeux de surprise. La brune baisse alors les yeux sur sa robe puis elle soupire avant de s'expliquer.

- C'est papa qui a voulu que je m'habille bien.

- Et elle est très belle comme ça.

Je tourne brusquement la tête vers mon père, son regard empli d'une fierté soudaine en regardant sa fille.

Il pose les yeux sur moi et m'interroge du regard. Et je me précipite de lui donner le fond de ma pensée.

- Pourquoi tu l'as forcé à s'habiller comme ça ? Dani est très belle avec ses jeans à trous et ses T-shirt. Elle est mieux qu'habillée comme un stéréotype sur pied de la fille que tous les parents rêvent d'avoir.

- Merci !

Ma sœur sourit du compliment, mais je ne sais pas vraiment lequel l'a flattée le plus. Elle lève son regard bleu vers mon père et affiche un air suffisant.

Mon père lève les yeux au ciel et me foudroie du regard.

- Je n'ai jamais dit que ta sœur n'était pas belle dans son style habituel, mais je voulais simplement que vous donniez bonne impression.

- Parce que comme je suis maintenant je ne donne pas bonne impression c'est ça ?

Je cherche mon père, et il le sait.

Il se met à grogner et tire un tiroir violemment, montrant son agacement.

- Blake arrête de modifier ce que je dis. Je veux seulement que votre rencontre avec Amélia se passe bien.

- Elle sera habillée cette fois ?

- Blake !

Mon père s'est mis à crier et il m'a jeté une éponge que j'ai réussi à éviter sans peine.

J'attrape ma tasse à café puis me dirige vers les escaliers, la voix de mon père se faisant entendre depuis la cuisine.

- Fais-moi le plaisir d'être un peu plus agréable !

Je ne réponds pas, fermant simplement la porte derrière moi pour ne plus l'entendre. Je suis de trop mauvaise humeur aujourd'hui pour me montrer gentil.

J'ai pris une douche assez longue, les poings de mon père contre la porte signifiant que je devais me dépêcher, l'arrivé d'Amélia ne devant plus trop tarder. Puis, ensuite, j'ai enfilé un jean noir, usé par endroit, ainsi qu'un T-shirt représentant un énorme doigt d'honneur et ma paire de Doc Martens.

Me regardant dans la glace, je regrette que mes cheveux aient poussés, mon crâne rasé aurait été plus efficace que mes cheveux très courts.

Puis je descends enfin dans le salon, un air hautain sur le visage.

Harold Wilson est le premier à me voir, et je le vois serrer les dents au même moment qu'il me foudroie du regard. Je lui accorde un sourire moqueur, puis je m'avance vers le canapé où se trouve une femme brune. Elle se lève en voyant mon père regarder derrière elle, puis la femme me fait face.

Je n'avais pas vu son visage la dernière fois, et je dois dire qu'elle est belle. De grands yeux bruns m'observent avec appréhension, alors qu'une bouche recouverte d'un rouge pourpre bouge quand des mots en sortent.

- Enchantée, je suis Amélia. Tu dois être Blake ?

- Ouais.

Je lui fais un signe rapide de la tête, puis je m'installe négligemment dans un des canapés. Amélia, vêtu d'une robe noire assez simple, rougit, un peu gênée, puis s'assit à son tour.

Alors que mon père propose un verre de champagne à Amélia, ma sœur me donne un coup de pied en me faisant les gros yeux.

- Quoi ?

- Arrête de jouer au con.

Elle chuchote mais Amélia nous jette un coup d'œil rapide, sachant parfaitement ce que nous faisons.

Je croise les bras contre ma poitrine et réponds à ma sœur d'un ton amer.

- Je n'ai pas envie d'être là.

Nous sommes à table, mon père riant alors qu'il raconte un souvenir à propos de l'un des rendez-vous avec la brune, cette dernière riant aux éclats à son tour, alors que ma sœur acquiesce poliment. Mais pour ma part, je ne dis rien, je me contente de manger ce qu'il y a dans mon assiette d'un air grognon.

Malgré les efforts de ma sœur pour me faire paraitre gentil, je ne discute pas, ne voulant pas m'inclure dans cette conversation.

Alors que nous arrivons au désert, Amélia sort de table pour aller aux toilettes. Et à peine a-t-elle disparu avec Danielle, qui lui sert de guide, mon père se tourne brusquement vers moi, cognant son poing sur la table d'un air mécontent.

- A quoi tu joues Blake ?

- Rien.

Mon ton est provocateur, et je sais que de répondre de cette manière agace mon père, surtout avec Amélia dans les parages.

Il soupire et passe une main sur ses cheveux bruns, un peu gris, afin de les remettre un peu en place avant de reprendre.

- Conduis-toi un peu mieux ! Tu la mets mal à l'aise. Je ne comprends absolument pas ton comportement.

- Je n'avais pas envie de la rencontrer.

- Pourquoi ?

Ma mauvaise humeur s'est transformée en colère, et maintenant j'explose, ne supportant plus ce petit manège.

- Par ce que je ne veux pas d'elle dans la famille !

Alors que je m'attends à ce que mon père comprenne mon point de vue, il se met à défendre la brune, haussant le ton sur moi.

- Arrête de te comporter comme un gamin. Tu as 22 ans, il serait temps pour toi de grandir. J'ai le droit d'avoir trouvé quelqu'un, ça fait 16 ans que ta mère est partie, j'ai le droit de m'en remettre à un moment.

- Je ne veux pas d'une autre femme dans la famille. Nous sommes bien tous les trois !

- Tu es égoïste Blake Wilson, tu ne penses qu'à ton petit bonheur et pas à celui des autres, encore moins à celui de notre famille.

C'est trop.

Mon père n'est presque jamais là, je suis celui qui porte compagnie à ma sœur, qui écoute ses histoires sans intérêts ainsi que les dernières rumeurs à son lycée. Je suis aussi celui qui sèche ses pleurs quand son père lui manque et qui lui dit sans cesse que cet homme nous aime.

Alors non, je n'aime pas du tout qu'il me fasse passer pour un type égoïste qui ne pense pas à sa famille.

Je me lève en faisant grincer la chaise sur le sol, puis je commence à partir en direction des marches. Je descends quelques minutes plus tard, ma veste sur le dos, mon téléphone et mes clefs en poche, puis je marche à grands pas vers la porte.

Mon père se lève à son tour et avance vers moi en criant.

- Où est-ce que tu vas ? Le repas n'est pas fini.

Je ne réponds pas et me contente seulement de claquer la porte derrière moi.

Mes pas me guident vers ma voiture, et je démarre le moteur sans réfléchir, partant dans un boucan de chez moi.

Je suis à peine partie depuis deux minutes que mon téléphone sonne. Je vois le nom de ma sœur apparaitre et j'hésite avant de répondre.

Finalement je décroche.

- Quoi ?

Mon ton est dur et brutal, mais ma sœur n'y fait pas attention, et prend un ton réprobateur à son tour.

- Pourquoi es-tu parti ?

- Je n'avais pas l'intérêt de rester.

- Papa est furieux ! Tu te comportes comme un connard, tu n'as vraiment fait aucun effort !

- Je n'en avais pas envie.

- Il fallait te forcer un peu ! Amélia est très gentille, et elle ne mérite pas que tu te comportes comme ça avec elle. Elle s'en veut et pense que c'est de sa faute si tu es parti.

- Je m'en fous.

Je n'ai pas vraiment d'argument.

C'est vrai qu'elle ne m'a rien fait, mais je ne voulais pas d'elle chez moi. Je voulais passer un moment avec mon père, tous les trois. Et non pas un repas où il raconte comment ils se sont rencontré ou comme Amélia a tâché sa robe blanche lors de leur premier rendez-vous.

Alors je suis parti, et je suis certain que c'était la meilleure chose à faire.

Ma sœur soupire et grogne soudainement.

- Tu es vraiment con.

- Tu as raison. Amuses-toi bien avec ta nouvelle Maman.

Puis je raccroche.

C'est alors que je réalise que je ne sais pas où aller, que je n'ai aucune idée par rapport à ma destination.

Je m'arrête alors sur le bord de la route, soufflant de colère, puis je sors mon téléphone de ma poche.

Mon regard reste un instant dessus, hésitant, puis je le déverrouille avant de chercher un contact.

Kurt.

Je regarde son nom, ne sachant pas ce que je pourrais lui dire. Mais je finis tout de même par appuyer sur son nom, les tonalités emplissant la totalité de l'habitacle, chaque son me serrant l'estomac.

Mais il ne répond pas.

Je réessaie une nouvelle fois, mais là encore je n'obtiens aucune réponse.

Mes mains cognent sur le volant, un cri de rage s'échappant d'entre mes lèvres alors que je ferme les yeux. L'ignorance totale de la part de Kurt me rendant à fleur de peau, surtout avec le besoin subjacent de lui parler.

Mes dents mordent dans ma lèvre inférieure jusqu'à ce qu'un coup de fer envahisse ma bouche. J'ouvre la vitre et crache un peu de sang sur le sol.

Ma respiration est saccadée, et je ne comprends pas ce qui m'arrive. J'appelle alors une autre personne, priant pour que celle-ci me réponde.

Les tonalités résonnent, mais se coupent à un moment, laissant place à une voix douce.

- Allo ?

- Lisa, c'est Blake.

- Heu, ouais. Pourquoi est-ce que tu m'appelles ?

Il n'y a pas d'animosité dans sa voix, seulement une réelle surprise d'un appel soudain.

J'hésite un moment, ne sachant pas pourquoi j'ai pensé à elle après les appels à Kurt, mais ce dont je suis sûr c'est que maintenant, j'ai besoin d'avoir de la compagnie, sa compagnie plus précisément.

- On peut se voir ? Pour boire un verre.

J'entends un rire nerveux à l'autre bout du fil, puis très vite suivit de la voix de la brune.

- Tu te fous de moi ? Tu me déranges en plein milieu d'un repas de famille pour que je te rejoigne et qu'on boive un coup ensemble ? Un dimanche midi ?

Je ne suis pas sûr si elle est en colère, mais je réponds tout de même.

- Oui.

Elle marque un petit silence, comme si elle réfléchissait. Puis tout à coup elle pousse un soupir et sa voix devient un peu plus enjouée.

- D'accord. Dans un bar, ou sur le parking derrière le supermarché ?

- Sur le parking. J'achète.

- Prends-moi une bière.

Puis elle raccroche.

Je souris, ayant enfin un but, et je démarre enfin pour me diriger vers le supermarché, notre lieu de rendez-vous.

Arrivé sur le parking et étant donné l'absence de Lisa, j'en ai profité pour aller acheter un pack de bières. Mais alors que je suis entré dans le magasin, l'un des caissiers m'a jeté un regard noir. Et c'est là que des brides de souvenirs me sont revenues en mémoire : moi dans un cadi, Kurt me guidant, tous les deux riant aux éclats.

Je sens un frisson et je ne peux m'empêcher de sourire à ces souvenirs. Même s'ils restent en parties floues, je me souviens du bonheur que je ressentais à ce moment-là, l'alcool courant dans mes veines, totalement moi-même.

Le sourire de Kurt s'est fait une place dans mon esprit, et sans comprendre une colère l'a accompagné. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu'elle est en lien avec l'appel de Kurt cette nuit puis de son ignorance de tout à l'heure.

Je mets ses souvenirs de côté et paye le caissier.

Lisa est dans sa Twingo, un air réprobateur sur le visage.

Je m'avance vers sa voiture et lui fais signe de sortir. Mais elle secoue la tête, puis ouvre ses portières. Je comprends que c'est à moi de monter dans sa voiture de fille, et je refuse d'y entrer.

Je frappe à la vitre et elle l'ouvre alors que je m'exclame.

- Il est hors de question que je mette un pied dans cette voiture.

- Eh bien restes dehors.

Elle ferme la vitre puis croise ses bras contre sa poitrine.

Un soupir m'échappe.

Et puis merde.

J'ouvre la portière de ma main libre, puis j'entre dans sa voiture, me sentant un peu trop à l'étroit. Je me tourne vers Lisa et vois qu'elle adopte un sourire victorieux, ses yeux noisette s'illuminant tout à coup.

- Tu as intérêt à ne dire à personne que je suis monté dans ta voiture.

- Je vais me gêner !

Elle rit puis me prend le pack des mains, avant de l'ouvrir et de se saisir d'une bière.

C'est alors que je pense au fait qu'il nous manque quelque chose, un décapsuleur. Je me maudis de ne pas y avoir pensé.

- Quoi ?

- J'ai oublié le décapsuleur. Donne, je vais l'ouvrir avec mon briquet.

Lisa fronce les sourcils, refusant de me donner sa bouteille. Je l'interroge du regard et c'est à ce moment-là, sous mon regard ébahit, qu'elle sort un décapsuleur de la boîte à gant.

Je ris et m'exprime surpris.

- Tu as tout prévu dis-moi !

- Je n'arrive jamais à ouvrir les bouteilles avec un briquet, et j'en ai marre que certains mecs se pensent supérieurs en me la prenant des mains pour l'ouvrir. Comme si je ne pouvais survivre sans eux.

- Tu es une femme indépendante.

- Oui et fière de l'être.

Je rigole alors qu'elle me passe le décapsuleur et j'ouvre ma bouteille à mon tour. Puis elle trinque et bois une gorgée avant de déclarer d'une voix enjouée.

- Au dimanche tranquille à boire des bières au lieu de rester de longues heures à table avec sa famille.

- C'est clair.

Lisa hausse un sourcil curieux, puis elle m'interroge, voulant en savoir plus.

- C'est pour éviter un repas de famille que tu m'as appelé.

- Oui, surtout la présentation de la nouvelle copine de mon père.

- Oh. C'est une conne ?

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas pourquoi elle me demande ça en premier. Mais je ne lui demande pas et me contente de lui répondre.

- Non, enfin elle n'en avait pas l'air.

- Alors c'est quoi le problème ?

- Je ne veux pas d'elle dans ma famille. Je suis bien avec seulement mon père et ma sœur.

La brune rit, manquant de s'étouffer. Puis elle tape sur le volant en se tournant vers moi.

- Tu te fous de moi ! Trois ce n'est pas beaucoup, quatre non plus. Ton père a le droit de te présenter sa copine, une personne de plus ce n'est rien. Pense à moi, avec 3 frères et deux sœurs. Avec le copain de ma grande sœur Laura, qui reste sans arrêt chez moi ! Et les potes de mon petit frère !

- Ça n'a rien à voir.

- Mais bien sûr que si ! Tu ne veux pas d'une personne en plus dans ta famille, pour toi elle serait de trop, et donc tu devras partager ton père. Mais ce n'est pas le cas, tu es seulement égoïste.

Je grogne à l'entente de son dernier terme, le même utilisé par mon père.

Lisa voit que je me renferme sur moi-même, et donc elle continue, d'une voix un peu plus posée cette fois-ci.

- Si je suis là c'est que tu voulais me parler, et donc que je te donne mon avis.

- Je ne voulais pas t'entendre dire que je suis égoïste.

- Bon je suis peut être allée un peu fort. C'est vrai que je ne connais pas ton père, ni même sa nouvelle copine. Je ne sais pas s'il ramène souvent des femmes chez toi ou non.

- C'est la première qu'il ramène.

Lisa frappe dans ses mains, une mine sûre d'elle sur le visage alors qu'elle crie tout à coup.

- J'avais raison ! Tu es égoïste ! Il faut que tu prennes sur toi, que tu apprennes à la connaitre et peut-être même finir par l'apprécier.

- Je n'ai pas envie.

Elle soupire puis boit une nouvelle gorgée.

Mais elle ne semble pas abandonner, elle passe une main dans ses cheveux coupés au carré puis elle reprend.

- Tu étais déjà de mauvaise humeur avant de la rencontrer ?

Le visage de Kurt me vient en tête.

- Oui.

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas envie d'en parler.

Elle grogne.

Je pourrais en parler à Lisa, il n'y aurait pas de risque qu'elle en parle à Kane, étant donné qu'elle le déteste, mais je n'ai pas envie. J'ai déjà parlé de Kurt à John, et j'ai l'impression de l'avoir ajouté dans l'équation et je le regrette.

Il se passe peut-être rien entre Kurt et moi, mais j'ai envie de garder ça pour moi, comme si cela ne regardait personne.

En plus de ça Lisa pense que je suis hétéro, ce que je ne suis plus, du moins je pense. Et je ne peux prendre le risque qu'elle raconte à je ne sais qui, que le roi des connards Blake, désire un homme, et donc une bite.

Alors je me tais.

Après un moment de silence, sa bière finie, Lisa se tourne vers moi et lâche quelques mots d'une voix faible.

- Tu as changé.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas.

- C'est-à-dire ?

- Je ne sais pas, tu as l'air différent. Avant tu étais vraiment un connard, même avec moi, il a fallu un peu de temps pour que j'obtienne ton respect.

- En quoi je suis différent ?

Elle réfléchit.

Je ne sais pourquoi mais ce qui va sortit de sa bouche m'intéresse, j'ai envie de savoir ce qu'elle pense de moi, et de l'image que je renvoie.

Elle inspire puis finalement hausse les épaules en me répondant vaguement.

- Je ne sais pas, c'est un ressentie. Tu as l'air un peu plus gentil, aimable et bienveillant. Même si tu gardes ton comportement de connard.

- C'est bien ou non ?

Elle me sourit, comprenant que j'accorde de l'importance à ce qu'elle peut penser de moi, puis elle acquiesce.

- Oui c'est bien. J'aime le connard gentil et drôle que tu es, et surtout le fait que tu ne sois pas comme ça avec tout le monde.

- Tu aimes être privilégiée c'est ça ?

Elle rit en me tapant sur l'épaule.

- Ta gueule.

La brune marque une petite pause.

Je peux lire dans ses yeux cette lueur de curiosité qui ne l'a quitte jamais. Je comprends, avant même qu'elle n'ait ouvert la bouche, qu'elle n'en a pas finie avec moi.

- Il y a quelque chose qui a changé dans ta vie.

Je souris.

Bois une autre gorgée de bière.

Puis je lui réponds.

- Je n'ai pas envie d'en parler.



AudreyPh18

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