Après avoir passé la soirée avec ses amis au restaurant de grillade, Shikamaru les avait quitté vers minuit. Ne voulant pas rentrer immédiatement, il laissa ses pieds le porter afin de faire une petite promenade de digestion. Il s'éloigna progressivement du village, loin du brouhaha incessant, et arriva au cimetière. Le shinobi déambula entre les tombes et se dirigea enfin vers celui de son sensei. La photo d'Asuma était posée sur la pierre. Shikamaru s'agenouilla :

- Asuma sensei... je vous ai vengé. Vous pouvez aller en paix maintenant.

Il ne put empêcher sa larme de couler :

- C'est bientôt votre anniversaire, je crois.

Il farfouilla dans sa poche afin de sortir le briquet et l'alluma. La lueur de la flamme permit à l'adolescent de se voir dans le reflet du métal. Il se pencha et posa l'objet à terre :

- Joyeux anniversaire, Asuma sensei, sourit Shikamaru.

Il se permit alors de lâcher ses larmes et pleura la mort de son professeur. Il ne s'était pas permis de pleurer comme ça depuis son décès. Ses mains essuyaient constamment l'eau qui coulait de par son visage. La pluie commença à tomber, comme si elle voulait se synchroniser avec le cœur du jeune homme. Il entendit des pas s'approcher de lui et une main se posa sur une de ses épaules. Il releva la tête et vit Ino et Chōji, debouts à ses côtés :

- Tu sais, Shikamaru, commença la kunoichi, tu n'étais pas obligé de venir seul. C'est notre sensei aussi, après tout.

- Ino a raison, confirma Chōji. Ta peine, on peut l'alléger à trois. Si tu penses que la mort d'Asuma est de ta faute, tu te trompes radicalement. Nous aussi on était là, mais nous n'avons rien pu faire... alors, tu comprends, moi je m'en veux encore plus que toi.

Le sourire chaleureux de son ami devint aussi triste que celui de Shikamaru :

- Les amis... merci.

L'adolescent ne put dire autre chose, sa gorge étouffée par les sanglots. Ino vit son briquet éteint par la pluie :

- C'est vrai que c'est bientôt l'anniversaire d'Asuma sensei... mais je n'ai pas pris de gâteau.

- Ce n'est pas grave, la rassura le Nara. De toute façon, avec la pluie, on aurait que fait gaspiller.

Les trois compagnons éclatèrent de rire mais on sentait bien qu'ils riaient amèrement. Il manquait une personne pour combler le vide :

- Normalement, lors d'un anniversaire, on doit formuler trois vœux... mais ça ne va pas être facile, soupira Chōji.

- Et si on faisait une promesse chacun ? proposa Ino. La dernière personne doit garder sa promesse pour elle-même.

Ils s'agenouillèrent ensemble devant la tombe et fermèrent les yeux. Ino commença :

- Asuma sensei... je promets de perpétuer votre mémoire à travers les générations de Konoha. Mes enfants seront fiers de compter un ninja comme vous dans les héros du village.

- Sensei, enchaîna Chōji, je promets de protéger Konoha comme si c'était ma propre vie, comme vous l'auriez fait si vous étiez toujours là.

La pensée de Shikamaru resta silencieuse aux oreilles de ses amis et tous trois se relevèrent en souriant. Ils se sentaient mieux à présent. Ino et Chōji se dépêchèrent de partir, craignants que leurs parents s'inquiètent ; et l'adolescent resta seul, le silence revenu. Puis il referma le briquet et le rangea dans sa poche. Un bout de métal le dérangea. Le collier de Hidan. Puis il songea tout haut :

- Asuma sensei, je te promets que je me souviendrais de tous les ennemis que j'aurais combattu, même ceux que je haïrais le plus.

Il leva sa tête vers le ciel et laissa la pluie le laver de tout sentiment.