CHAP 77


Coucou, 

Je suis désolée pour cette attente, les trois dernières semaines ont été pour moi très intenses niveau planning, mais me voilà de retour avec la suite d'Ailleurs qu'ici. 

J'espère que la suite de l'histoire vous plaira autant que j'ai pris du plaisir à l'écrire :D

À dimanche prochain ;)

Marion.



— On n'est pas obligés de déranger tes parents. On peut tout aussi bien l'emmener avec nous...

— Bien essayé Jenna, mais il faudra bien que tu les vois un jour ou l'autre, donc autant le faire maintenant !

Jenna se sentit subitement angoissée. Depuis le départ de Georges et Alfred, elle s'était torturée les méninges pour trouver une raison afin d'éviter les parents de Jimmy. Chaque tentative avait imparablement été contrée par ce dernier qui ne se laissait pas berner. Jenna devait faire le grand saut et elle allait le faire dès le soir venu.

Ce fut dans la voiture, que Jimmy ce rendit compte à quel point elle était nerveuse.

— Hé ! Ils ne vont rien te dire, tenta-t-il une énième fois de la rassurer. Ils vont simplement être heureux de te revoir.

— Je sais, mais j'ai seulement du mal à l'envisager.

— Arrête de te torturer et fais-moi confiance. Est-ce que je t'emmènerais là où je sais que tu serais mal reçue ? Évidemment que non, même au sein de ma propre famille... Alors détends-toi tu veux ?

Il lui prit la main pour la forcer à se détendre, mais malgré ses paroles rassurantes, elle restait raide comme un piquet.

— Allez, souffle un bon coup, on arrive.

— Oh mon Dieu...

Jimmy ne put s'empêcher de sourire, mais de s'inquiéter aussi. Elle n'était pas loin de défaillir quand il se gara, tellement elle se mettait la pression. Il décida de la laisser à ses craintes, se contentant de la prendre par la main une fois qu'elle et Joey furent sortis de la voiture.

Ils étaient proches de la porte d'entrée quand celle-ci s'ouvrit brusquement laissant apparaître Isabelle, un sourire franc sur son visage. Jenna se pétrifia sur place, n'osant plus avancer. Sentant sa réticence, la mère de Jimmy n'alla pas à leur rencontre, mais attendit plutôt qu'ils viennent d'eux même. Quand ils furent à sa hauteur, elle embrassa son fils, en le serrant fort contre elle, puis son regard se dirigea vers Jenna qui n'en menait pas large.

— Bonjour Jenna.

Le ton chaleureux qu'elle employa et le regard bienveillant qu'elle posa sur elle eurent un effet rassurant immédiat sur Jenna qui se détendit d'un seul coup.

— Bonjour Isabelle, dit cette dernière soulagée.

— Je suis heureuse de te revoir.

Puis, posant son regard sur le petit-fils qui était dans les bras de sa mère et qu'elle ne connaissait pas encore, elle ajouta :

— Et de faire enfin ta connaissance, petit Joey.

D'un doigt, elle caressa doucement le visage de l'enfant qui la regardait d'un air interrogateur, puis elle les invita à entrer. Arthur arriva à grandes enjambées vers eux.

— Ah, enfin ! Vous êtes arrivés les enfants. Entrez donc !

Il s'approcha de son fils qu'il embrassa furtivement puis il prit Jenna et Joey dans ses bras.

— Quel plaisir de te revoir Jenna et quelle joie de voir enfin mon petit fils. Bienvenue à vous deux !

— Merci Arthur, répondit Jenna émue et intimidée.

— Mais je t'en prie. Allons dans le salon, on y sera plus à notre aise.

Jenna suivit le mouvement sans pour autant lâcher Joey. Isabelle, n'en pouvant plus d'attendre de jouer son rôle de grand-mère, tendit les bras dans sa direction.

— Je peux ? supplia-t-elle Jenna plus qu'elle ne le lui demandait.

— Oui, bien sûr.

La jeune mère de famille accéda avec plaisir à la demande de la non moins jeune grand-mère, sans oublier de fournir une explication à son fils.

— Joey, je te présente ta grand-mère. C'est la maman de papa. Et là, dit-elle en désignant Arthur, c'est ton grand-père, le papa de papa...

Elle posa doucement sur le sol, puis le dirigea vers Isabelle.

— Enfin, c'est peut-être un peu compliqué à comprendre pour l'instant, ajouta-t-elle incrédule quant à l'efficacité de son explication pour son fils.

— Viens avec Mamy, enchérit Isabelle. On va aller dans la cuisine préparer un petit quelque chose pour tout le monde. Tu as soif, faim peut-être ? Je crois bien qu'il y a même des bonbons. Tu aimes les bonbons ?

Joey, qui n'avait pas l'air intimidé mais plutôt très intéressé par la proposition d'Isabelle, hocha la tête. Sans un regard pour ses parents, il prit la main qu'elle lui tendait pour la suivre dans la cuisine.

— Bon, dit Arthur. Il a l'air d'être ici comme chez lui, c'est plutôt bon signe. Après vous les enfants. Installez-vous, je vais chercher papa. Il tient à être là lui aussi...

Il s'effaça pour les laisser passer puis partit à la recherche du patriarche. Alors que Jimmy et Jenna prenaient place sur les canapés, cette dernière se remémora un moment qui n'avait pas été très agréable pour elle, mais qui avait pourtant changé sa vie. C'était dans cette même pièce que Georges et Alfred l'avait démasquée...

— Ça va ? l'interrogea Jimmy. Tu as l'air... parti loin.

— Non, ça va, dit-elle en s'essuyant une larme prête à glisser sur sa joue. C'est juste que je suis heureuse d'être là.

— Et bien, heureusement que tu le précises parce que vu ta tête, on pencherait plus pour l'inverse.

La prenant dans ses bras, il la consola avec douceur. Elle se laissa bercer avec plaisir, appréciant encore une fois, cette chance qu'elle avait d'être tombée dans une famille telle que celle des Laroche.

Isabelle fit son entrée accompagnée de Joey. Elle portait un plateau sur lequel était disposé des petits fours ainsi que des flûtes et une bouteille de champagne. Le petit garçon, quant à lui, tenait fièrement un mini paquet de bonbons, spécialement adapté pour les enfants de son âge avec à l'intérieur, que des bonbons mous et gélatineux, miniatures, cela va de soit.

— Ah mais c'est bien pensé ces petits bonbons, s'écria Jenna conquise par l'idée.

— C'est ma boulangère qui les prépare, répondit Isabelle tout en posant le plateau. Elle fait ça pour tous les petits qui entrent dans sa boulangerie.

— Elle doit avoir l'habitude des petits pour avoir pensé à eux de la sorte. Vraiment j'adore !

— Je lui dirai que tu approuves.

Arthur revint lui aussi. Il prit la bouteille à la main et la déboucha.

— On m'appelle ? lança de façon très théâtrale Georges en entrant dans la pièce, en réponse au bruit du bouchon qui se sépare de la bouteille.

— Ah ah, très drôle Papa. Viens donc t'asseoir au lieu de dire des âneries qui ne font rire personne.

Mais le sourire que tenta désespérément de cacher Jenna n'échappa pas au vieil homme qui continua de rire malgré le soupir désespéré de son fils.

La suite de la soirée se passa dans une ambiance calme et rassurante pour Jenna. Exactement tout l'inverse de ce à quoi elle s'était attendue. Ce n'était pas faute de l'avoir entendu de Jimmy, mais elle s'était quand même préparée à recevoir quelques piques bien placés et mérités, en tout cas, le pensait-elle, concernant sa désertion. Mais rien, pas une allusion, pas même une réflexion, n'avait refroidi l'atmosphère très chaleureuse et réconfortante que seuls les Laroche savaient instaurer. L'apéritif, mais aussi le repas, se passèrent sans encombres. Joey fit beaucoup rire la tablée par son innocence et sa spontanéité. Son visage était si expressif, qu'il y était facile de deviner ce qu'il pensait. Lorsqu'il était surpris, ces sourcils se relevaient, alors que lorsqu'il réfléchissait, il les fronçait. Son sourire lui éclairait sa petite bouille d'ange en faisant complètement fondre son public. Mais lorsqu'il était fâché, ce qui était arrivé deux fois durant la soirée, la moue qu'il avait fait alors, avait rendu son public hilare tellement il était craquant. Bref, il avait conquis tout le monde, sans chercher à le faire. Quant à Georges, il avait réussi à se le mettre dans la poche juste avec une phrase. Celle-là même qui dérangeait profondément son père...

Georges avait réussit à capter l'attention du petit en lui racontant une histoire de pirates et de trésors à grand renfort de gestes, de mimiques et de bruitages. Captivé, l'enfant n'en n'avait pas raté une miette et avait donné l'impression de vivre l'histoire comptée par son arrière grand-père. Quand était arrivée la fin de l'histoire, Georges, très solennellement, avait sortit de la poche de son pantalon, une pièce quelconque qu'il avait fait passé pour sortie tout droit du fameux trésor.

— Cette pièce te revient mon petit. Ne la perd surtout pas car elle va te rendre riche, s'était-il adressé à Joey en la lui tendant. C'est une pièce très rare, tu comprends ?

Dire que l'enfant comprenait alors qu'il n'avait pas encore un an et demi était certes présomptueux, mais à son air très intéressé, il donnait quand même l'impression d'avoir saisi l'importance du présent de Georges. Il lui avait prise des mains, l'avait examinée attentivement, puis l'avait mise dans la poche de son pantalon avant de tendre la main en disant :

— 'Veu encor' !

Georges qui avait été surpris par la remarque avait fini par éclater franchement de rire.

— Il me plaît de plus en plus ce petit ! avait-il lancé en tapant du pied.

Puis, s'adressant directement à lui, il avait ajouté :

— Toi, t'as tout compris au fonctionnement de la vie ! T'iras loin, j'ai plus aucun doute là-dessus.

Il lui avait frotté énergiquement le sommet du crâne, provoquant un va et vient dans les cheveux courts de l'enfant.

Jenna avait pris la main de Jimmy pour calmer l'agacement qu'elle avait senti poindre.

— Tu auras tout le temps de le reprendre plus tard. Ce soir n'est pas le bon moment.

— Je sais, pourtant ça me démange, lui avait-il répondu un sourire pincé aux lèvres.

Compréhensive, elle lui avait sourit avant de déposer un baiser sur sa joue.

Après avoir endormi Joey et l'avoir installé dans un petit lit de la chambre réservée aux petits enfants Laroche, les jeunes parents quittèrent la résidence, mais pas sans que Jenna n'ai laissé des dizaines de recommandations à Isabelle concernant Joey. Elle ne put grimper dans la voiture que lorsqu'elle ne sut plus quoi ajouter.

— On le récupère tout à l'heure. Tu vas survivre jusque là ?

La question de Jimmy était de nature moqueuse, mais il s'inquiétait tout de même que Jenna ne profita pas de la suite de la soirée à force de penser à leur fils.

— Oui. Et puis faire le tour d'une boite de nuit quand elle n'est pas ouverte, ça doit pas prendre un temps infini, non ?

Elle avait parlé très sérieusement et il douta qu'elle apprécia ce qu'il lui avait prévu.

— Je voulais te montrer le cabaret aussi, même si je sais que tu l'as déjà vu...

Jenna acquiesça, sans hésiter.

— J'étais toute seule. Le voir avec le propriétaire me tente bien...

Jimmy fut rassuré. Finalement, peut-être sera-t-elle suffisamment réceptive ce qu'il lui avait préparé...

Il se gara dans le parking réservé au personnel, à l'arrière du bâtiment. En ouvrant la portière de Jenna, il s'aperçut de l'inquiétude sur son visage.

— Je ne me rappelais pas que c'était si sinistre, ça fait limite peur, observa-t-elle en frissonnant.

— Tu ne risques rien. Viens, suis moi, c'est par là.

Il partit en direction d'une porte qu'il ouvrit avec une clé et la laissa entrer.

— On va commencer par le cabaret, c'est le premier sur notre route.

— C'est ce que j'allais te suggérer, dit-elle en souriant. J'ai passé assez de temps dans ces murs pour bien m'en rappeler.

Jimmy surpris son sourire s'effacer. Cela ne l'empêcha pas de penser qu'il espérait bien qu'elle passe encore beaucoup de temps à fouler le sol de cette bâtisse, mais il se garda bien de le lui dire à voix haute. Il prit sa main et ils poursuivirent leur chemin.

— Là, tu as la loge de Gros Pat.

— Il ne travaille plus pour Alfred ?

— Le début de semaine il travaille pour mon oncle et à partir du jeudi, il est ici en tant qu'agent de la sécurité. C'est lui qui me l'a proposé.

— Je ne pensais pas qu'il renouerait avec cette activité là, dit Jenna d'un air songeur.

— En fait si. Quand tu connais la raison, tu comprends pourquoi il le fait.

— Et c'est quoi cette raison ?

— Nessy. Être là lui permet de surveiller que personne ne lui manque de respect, qu'elle ne soit pas embêtée par un client malintentionné...

— Et ça ne te fait pas peur ? Il peut être très violent des fois, je l'ai vu à l'œuvre...

— Jenna, on n'est pas dans un bordel ici. Ce n'est pas du tout le même public que celui que vous avez connu les filles et toi !

— C'est vrai. Excuse-moi d'avoir fait une comparaison. C'est un cabaret. Ça finira par entrer dans ma tête.

Ils reprirent la visite et s'arrêtèrent devant une porte où il n'y avait pas de nom.

— Ici, c'est la loge de Mandy.

Jimmy l'avait regardée droit dans les yeux en le disant. Il était prêt à affronter ce que Jenna n'allait pas manquer de lui dire. Et ce fut le cas. Elle réagit vivement à ce qu'il venait de lui apprendre.

— Qu'est-ce qu'elle a fait pour que tu l'embauches ? Ou plus exactement, qu'as-tu fait avec elle pour que tu sois obligé de l'embaucher ???

L'air soupçonneux de Jenna le désarçonna. Finalement, il n'était pas préparé à sa réaction car il n'avait pas prévu qu'elle l'accuserait d'avoir fricoter avec Mandy.

— Tu n'y es pas du tout. Il ne s'est rien passé entre elle est moi. J'ai juste décidé de lui laisser une chance, tout comme mon oncle à effacer l'ardoise pourtant très lourde de Gros Pat.

— Mais Gros Pat n'a pas tué notre meilleure amie lui ! Gros Pat n'a pas prémédité un piège pour assassiner quelqu'un ! Tu ne peux pas comparer le parcours de cette sorcière avec celui de Gros Pat !

Elle était rouge de colère, pourtant elle se calma quand elle comprit qu'il n'y avait rien eut entre Jimmy et Mandy. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle le croyait. Il lui avait avoué qu'il avait retrouvé Lydie à plusieurs reprises durant son absence, il lui aurait aussi dit pour Mandy s'il s'était passé quoique ce soit entre eux deux. Mais elle n'était pas dupe, et surtout, elle connaissait trop bien Mandy pour quand même penser qu'il devait y avoir quelque chose de pas net pour qu'il la garde au sein du cabaret. Elle ne voulait pas y penser maintenant, elle approfondirait le problème plus tard.

Ils passèrent devant plusieurs pièces lesquelles Jimmy expliqua brièvement leur utilité, comme par exemple la réserve, les sanitaires du personnel, le bureau de la meneuse de revue mais aussi la loge de Victoria.

— Que tu connais déjà, lança innocemment Jimmy.

Jenna lui sourit, mais elle ne releva pas.

Ils longèrent la scène pour arriver encore dans un autre couloir que Jenna ne connaissait pas.

— C'était les quartiers de Gwendal, précisa Jimmy. Aucune fille n'y avait accès si j'ai bien compris.

— Tu as bien compris.

— J'en ai fait mes quartiers à moi, ajouta-t-il en haussant les épaules, comme si c'était la fatalité.

Ils montèrent un escalier qui les conduisit à un bureau entièrement vitré.

— Je t'en prie.

Il s'effaça pour la laisser entrer. Jenna fit le tour de la pièce et il ne put s'empêcher de comparer ce moment à celui de leur premier rendez-vous, dans la suite de l'hôtel, lorsqu'elle découvrait la salle de bain. Elle avait laissé glisser ses doigts sur le rebord du jacuzzi, elle faisait pareil sur le bord de son bureau. Elle était si belle. Elle lui avait tellement manqué...

— Deux bureaux ?

Elle était surprise, elle allait bientôt y être encore plus.

— Oui, deux bureaux.

— À quoi peut bien te servir un deuxième bureau ?

— Il sert à la personne qui me seconde, mon bras droit en quelque sorte.

— Et qui te seconde ?

— Pour l'instant Victoria.

— Pour l'instant ?

— Oui, pour l'instant. Elle occupe le poste pour me dépanner. Elle espère être libérée rapidement de cette obligation. Très rapidement...

Jenna sentit le regard insistant de Jimmy sur elle. Elle n'osait comprendre ce qu'il attendait d'elle, mais très vite, elle n'eut plus de doute.

— Jenna, veux-tu être mon bras droit et gérer avec moi le cabaret ?

...

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