Chapitre court, mais le prochain sera plus long, promis ! <3

Quand Jimmy se réveilla, il eut la mauvaise surprise de se trouver seul. Il en connut très vite la raison, la désertion de Jenna, il pouvait la nommer : Joey.

À son tour, il se leva. En digne chef de famille qu'il était à présent, il ne pouvait décemment pas s'octroyer une grasse matinée. En tout cas pas si vite. Dans quelques mois peut-être ? Sûrement d'ailleurs...

Tout en marchant, il enfila un t-shirt pris au hasard dans sa chambre. Arrivé en haut de l'escalier, il s'arrêta, admirant le spectacle. N'y étant pas encore habitué, il l'apprécia d'autant plus. Jenna s'occupant de Joey, chez lui, c'était tout simplement beau et émouvant. Ce côté maternelle, il ne l'aurait jamais soupçonné car avant la séparation, Jenna était bien trop abîmée pour ne serait-ce que seulement y songer. Mais dans son rôle de maman, elle était vraiment radieuse et la voir sourire à leur fils, à la vie, c'était juste magique.

— Moins fort Joey, Papa dort encore, reprit-elle l'enfant. Bois ton biberon, après t'iras jouer un peu dans ta chambre avant de prendre un petit bain.

Elle s'arrêta net de parler et regarda vers le plafond, donnant l'air de réfléchir.

— Non mais attend, la baignoire ce n'est même pas envisageable.

se rappelant qu'elle était encastrée dans le sol, elle réalisa qu'à moins d'entrer avec lui à l'intérieur, elle ne pourrait pas le laver sans se casser le dos.

— Une douche ça fera l'affaire mon fils.

— Pourquoi pas la baignoire ? voulut savoir Jimmy, alors qu'il descendait l'escalier.

Jenna sursauta de surprise, ne l'ayant pas entendu arriver.

— On t'a réveillé ? lui demanda-t-elle bien embêtée.

— C'est le froid qui m'a réveillé, plus exactement. Je ne saurais pas définir cette sensation de manque qui m'a envahi tout à coup, comme ça, sans prévenir...

Il l'avait rejointe tout en faisant son monologue et lorsqu'il arriva à sa hauteur, il se pencha pour l'embrasser.

— Ok, JE t'ai réveillé. Message reçu. Mais si tu veux, demain, TU te lèveras, TU prépareras le biberon, TU donneras la douche, TU l'habiller...

— Houlà, mais c'est que ça m'a l'air d'être un enchaînement très compliqué, dis-moi ? Est-ce que j'arriverai au bout de cette mission ? Pas sûr...

Jenna, heureuse, était tout sourire. Dans les bras de Jimmy, elle se sentait bien, à sa place, comme si séparation, il n'y avait pas eu.

— Il faudra bien t'y coller. Tu gères la société familiale et un cabaret, tu réussiras bien à gérer un p'tit mec de seize mois, j'ai entièrement confiance en tes capacités paternelles.

— Tu oublies la boite de nuit !

— La boite de nuit. Quelle boite de nuit ?

— Celle qui était collée au Secret's Club. Comme elle appartenait aussi à Gwendal, je l'ai achetée en même temps.

— Mais tu ne m'en as pas parlé, releva-t-elle sur un léger ton de reproche.

— Je n'y ai pas pensé. C'est pas moi qui la gère en fait, c'est pour ça, s'excusa-t-il en haussant les épaules.

— Et qui la gère si c'est pas toi ?

— Celuiquisaitpaslireunnuméro !

Jenna éclata de rire en entendant le surnom qu'avait donné Tennessie à Christopher à l'époque où toutes les trois, travaillaient encore au Secret's Club.

— Il a laissé tomber son travail pour la boite, et ma foi, j'en suis content, il s'investit bien et il a assez le sens des affaires.

— Tu me montreras ça, j'aimerai beaucoup voir les changements.

— Je comptais t'y emmener ce soir justement. Je pensais laisser Joey chez mes parents le temps de notre ballade.

— Il ne les connaît pas encore. J'ai peur qu'il se sente perdu dans cette grande maison, entouré de personnes qu'il n'a jamais vu... Je sais pas...

— On n'en aura pas pour longtemps, et puis il suffit de leur dire de nous appeler dès qu'il pleure. On essaye ?

Jenna lança un regard inquiet à son fils, mais elle n'hésita pas longtemps pour autant.

— Oui, je suppose qu'on peut essayer.

— Donc, je t'explique le programme d'aujourd'hui. Je te propose d'aller faire quelques courses ce matin. Cet après-midi, mon oncle vient pour te voir, et ce soir on va à la boite. Qu'en penses-tu ?

— Ça me va. Et comme ça, Joey fera sa sieste pendant que je discuterais avec Alfred.

— Ah oui, la sieste. Je l'avais un peu oubliée celle-là.

Jenna se recula. Attendrit devant le visage ennuyé de Jimmy, elle lui caressa la joue.

— Tu y arriveras. Tu n'as pas l'habitude, mais tu vas vite prendre en compte les besoins de ton fils. Tu ne vas même pas t'en apercevoir quand tu le feras parce que ce sera devenu automatique.

Jimmy souffla puis laissa Jenna pour s'approcher de Joey.

— Je vais avoir besoin de toi sur ce coup là, lui dit-il gravement. Il va falloir que tu fasses mon éducation parentale et moi en échange, je vais t'apprendre deux trois trucs qui pourront éventuellement t'aider dans la vie. Donc, on va se co-éduquer. T'en dis quoi mon fils ?

Machinalement, il lui tendit la main pour conclure le deal et Joey, sans aucune hésitation, tapa dans la main de son père.

— Bon, je vois que tu connais au moins ce geste là, ça va me faire une chose de moins à t'apprendre, c'est déjà ça !

Il lui frotta énergiquement, mais surtout affectueusement, les cheveux.

— On sent que la famille de Jacqueline est passée par là, non ?

Jenna ne répondit pas, mais sourit à la remarque de Jimmy.

— C'est trop récent pour qu'il les ait déjà oubliés. Et je ne souhaite pas qu'il les oublie...

Jimmy se tourna vers Jenna, et s'avança vers elle. Elle s'était subitement mise sur ses gardes.

— Pourquoi tu dis ça ? Ce n'est pas ce que je souhaite non plus.

— J'ai cru que tu le sous-entendais, dit-elle d'une petite voix.

— Non, pas du tout. Je veux qu'il perde ses mauvaises manies, ça oui, mais pas qu'il ne les voit plus.

— Ok. J'ai mal compris.

Pendant une brève seconde, il crut revoir la Jenna d'il y avait deux ans. Fragile, perdue, docile... Cela ne dura pas car elle reprit rapidement contenance et retrouva un visage serein, mais cela lui suffit pour s'inquiéter de sa capacité à affronter le procès et tout ce que cela engendrait. Il la suivit du regard et l'observa sortir Joey de la chaise haute.

— Allez, à la douche gamin !

L'enfant dans les bras, elle s'avança jusqu'à lui.

— Tu nous accompagnes ?

— Ok.

— Allez-y, je vous rejoins avec tout le bazar, dit-elle en lui remettant Joey dans ses bras.

Tous les trois suivirent le même chemin car leur destination respective se trouvait être dans le même couloir. Mais quand Jenna posa ses yeux sur une certaine porte qui se trouvait être fermée, elle eut subitement un flash.

— Jimmy, j'ai pas vu Mojito et Cacahuète, tu les a plus ?

— Bien sûr que si. Ils sont sur la terrasse. Je les rentre que l'hiver et quand il fait vraiment trop chaud.

— J'irai les voir avant de partir pour les courses, dit-elle en soufflant, rassurée de les savoir toujours là.

— Pas de soucis, affirma Jimmy en entrant dans la salle de bain.

— Enlève-lui le body, je me chargerai de la couche.

Elle revint avec le nécessaire de toilette coincé dans un bras, les vêtements de Joey coincés dans l'autre et une couche neuve qu'elle avait calée sur les vêtements. Elle stoppa nette en découvrant la scène devant elle.

— Elle passe pas, la tête...

Jimmy paraissait tellement désolé que Jenna éclata de rire en voyant leur fils, le body recouvrant entièrement sa tête, et qui se débattait, son rire faisant écho à celui de sa mère.

— Jimmy, c'est un body ! Comment tu as pu ne pas réussir à lui enlever, alors que c'est large au niveau du cou ?

Elle tira tranquillement sur le vêtement qui s'enleva sans difficulté.

— Tu vois, ça passe tout seul !

— J'ai eu peur de lui faire mal, s'excusa-t-il piteusement.

— Ton fils n'est pas en sucre, d'accord ?

— Euh, je vous laisse, je vais m'occuper des perroquets et sortir Shelby avant qu'on parte, ça, au moins, je maîtrise...

Il fila vite, ne laissant pas le temps à Jenna de répondre. Mais à la place, elle sourit d'amusement.

— Ton papa a affronté des hommes dangereux pour me sauver, et il a peur de toi ? C'est à ne rien y comprendre !

Elle embrassa son fils qui paraissait autant amusé par la situation qu'elle-même.

...