CHAP 37



Quand la voiture de Jimmy se gara devant les urgences de l'hôpital du sud de la ville, il en sortit précipitamment, portant Jenna dans ses bras, toujours recouverte de la couette. Il couru jusqu'à la réception, l'homme d'Alfred le suivant de près.

— S'il vous plaît, s'écria-t-il, c'est une urgence !!!

Une infirmière vint à sa rencontre.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Elle a besoin de soins, vite !

Quand elle vit le visage tuméfié de Jenna, elle comprit l'urgence de la situation. Elle appela de l'aide et alla chercher un brancard sur lequel Jimmy déposa le corps toujours inerte.

— Gardez la couette avec vous, lui suggéra l'infirmière en commençant à la retirer.

— Non ! Ne l'enlevez pas ici, s'il vous plaît, le supplia-il en stoppant son geste sèchement.

Surprise, elle le questionna du regard, puis, elle souleva la couette au niveau du haut du corps de Jenna.

— Oh seigneur ! murmura-t-elle horrifiée par ce qu'elle voyait.

— On pense qu'elle a été fouettée. Et on pense aussi que ce n'est sûrement pas tout...

— Ok, restez là, s'il vous plaît, je vais avoir besoin de vous parler après.

— Bien sûr.

— Appelez le Docteur Cruz, dites lui qu'il faut qu'il vienne tout de suite, c'est urgent ! cria-t-elle à la fille de l'accueil qui s'exécuta sur le champ. Elle aboya des ordres au personnel qui se trouvait près d'elle et rapidement, Jenna fut évacuée vers une salle d'examens. Jimmy regarda le brancard s'éloigner jusqu'à ce que les portes battantes ne l'en n'empêchent. Il s'effondra alors sur une chaise, ses jambes ne le portant plus.

— Ça va aller maintenant, lui dit l'homme qui l'avait conduit jusque là et qui se tenait toujours près de lui.

Jimmy acquiesça, les yeux rivés au sol.

— Je vais appeler Alfred pour voir où ils sont.

Il s'éloigna, le laissant seul, complètement vidé par ce qu'il venait de vivre. Tout s'était passé si vite... Il l'avait récupérée, oui, mais à quel prix ?

— Faites qu'elle s'en sorte, murmura-t-il comme une prière.

Puis, repensant à son visage déformé, aux marques sur son corps, à la douleur qui lui prenait aux tripes, une rage violente, mauvaise, monta en lui. Mais qui pouvait être capable d'autant de cruauté ? Qui était assez taré pour mutiler un être humain à ce point ? Juste avant que sa rage n'explose, l'homme d'Alfred revint près de lui. Le sentant sur le point de partir en vrille, il s'agenouilla devant lui.

— Eh, tout va bien se passer, ok ?

— Je veux tuer ses monstres, répondit-il le regard perdu dans le vide. Et de mes mains !

— On les aura, d'accord ? Ça prendra le temps qu'il faudra, mais ils ne vont pas s'en sortir. Ton oncle en a fait une priorité. Je travaille avec lui depuis plusieurs années maintenant et ce que je peux te dire de lui, c'est que c'est un pitbull. Il ne lâche jamais ! Ils paieront, et pas forcément avec la justice, si tu vois ce que je veux dire...

Jimmy plissa les yeux pour essayer de comprendre le sous-entendu.

— Il arrive parfois qu'on se passe d'elle. On règle nos comptes nous-mêmes...

— Quand ce jour arrivera, je veux être là ! Je veux être celui qui les fera crever !!!

— C'est pas le plus important, le tempéra-t-il. C'est elle le plus important, le reste, tu t'en fous, du moins pour l'instant...

— Qu'est-ce que tu crois qu'ils font maintenant ? Qu'ils sabrent le champagne à la magnifique soirée qu'ils viennent de passer grâce à elle ? Il faut qu'on les choppe, là, tout de suite, juste pour pas qu'ils savourent ce moment, je ne peux pas le concevoir... Je ne peux pas rester là à ne rien faire, c'est insupportable !

— Et où tu vas chercher ? On ne sait même pas où elle était ?

Jimmy repensa d'un coup à un détail. Il plongea la main dans la poche de sa veste et en sortit la carte mémoire.

— On m'a fait parvenir ça tout à l'heure quand j'étais encore à l'hôtel. De la part de la suite voisine...

— Donne la moi, je vais la remettre à Alfred. Ça peut être une piste à suivre. Et toi, tu ne t'occupes que de Jenna, d'accord ? On prend le relais.

Jimmy lâcha prise, totalement. Il accepta, anéanti par toutes ces émotions qui le malmenaient.

Alfred arriva seul dans le hall d'entrée des urgences. Quand il aperçu son neveu, il fut attristé de le voir si torturé.

— Comment va-t-elle, s'empressa-t-il de lui demander.

Jimmy leva vers lui des yeux injectés de sang. Il haussa les épaules.

— Je ne sais pas, j'attends...

— J'ai prévenu tes parents, ils vont arriver d'ici peu...

Il mit une main sur son épaule, en signe de sollicitude, puis il regarda son homme de main, qui lui fit un signe de la tête pour l'inciter à le suivre.

À l'écart de Jimmy, Alfred l'interrogea :

— Qu'est-ce qu'il y a Samuel ?

Ce dernier lui tendit la carte mémoire en lui expliquant d'où elle provenait.

— Je pense que ça va nous éclairer.

— Je pense comme toi. Je dois avoir ce qu'il faut pour la visionner dans ma voiture. Reste avec lui jusqu'à ce que mon frère arrive et viens me rejoindre ensuite.

Samuel opina du chef et partit s'asseoir près de Jimmy. Alfred quitta le hall d'entrée des urgences en direction de sa voiture. Il chercha dans son coffre son ordinateur portable puis vint s'installer sur le siège passager pour découvrir ce que la carte mémoire cachait. Avant de l'enfoncer dans la fente prévue à cet effet, il souffla un grand coup, se préparant à voir ce qu'il pressentait être un début de piste. Il vit que c'était une vidéo et il la fit démarrer. Ce qui se déroula sous ses yeux était purement et simplement une abomination. Jenna, nue, menottée, bâillonnée par un scotch, violée par quatre hommes, puis fouettée à sang, jusqu'à ce que la douleur insoutenable lui fasse perdre connaissance...

L'horreur et la violence de la scène le laissèrent sans voix. Il retira la carte mémoire, baissa l'écran de son ordinateur portable et resta planté là, des images d'une violence sans nom tournant en boucle dans son cerveau.

— Alors, c'est une piste ?

Samuel venait d'arriver, mais il se figea quand il vit le visage décomposé de son patron. Celui-ci lui fit un signe de tête pour confirmer.

— Et je sais QUI a fait ça !

— Qui ?

— Ce fils de chien de Lewis. Il a signé la vidéo.

— Par quel moyen ?

— Le scotch. Il l'a bâillonnée avec du scotch, exactement comme il l'a fait avec Victoria. C'est sa méthode. Putain mais quelle ordure, quelle pourriture !!!

— Maintenant qu'on a un nom, on va pouvoir passer à l'action.

— La priorité est de protéger Jenna le temps de son séjour à l'hôpital. Elle n'est pas sur le territoire de son souteneur, mais il faut envisager qu'il envoie des hommes à lui pour la retrouver. Je me charge de ça. Quand elle sera en sécurité chez mon neveu, à ce moment là on agira.

— Ok.

— Mais Samuel, Jimmy ne doit jamais voir ce qu'il y a sur cette carte, c'est compris ? Jamais !

— Compris !

Les deux hommes retournèrent dans le hall des urgences retrouver les membres de la famille Laroche au grand complet ainsi que Rosa et Carlos. Arthur et Alfred se dirigèrent ensuite vers l'accueil, espérant des nouvelles positives de Jenna. Isabelle, près de son fils, essayait tant bien que mal de le soutenir. L'ambiance était pesante car les circonstances étaient exceptionnellement graves. Georges ne put se résoudre à approcher son petit fils. Le voir si mal lui déchirait le cœur. Il préféra rejoindre ses fils et attendre avec eux.

— Est-ce que tu as une piste ? demanda-t-il à Alfred.

— Il se pourrait bien que oui.

Il parla bas, incitant Arthur et Georges à se rapprocher.

— Lewis ? tenta Georges.

Alfred hocha la tête, l'air grave.

— C'est un homme mort ! argua le patriarche en tapant le bout de sa canne contre le sol.

— On est d'accord, mais si ça ne te dérange pas, je m'occuperai de son cas. Je suis plus à même de régler cela que toi, mon père, sans vouloir te vexer.

— Peut m'importe qui s'en chargera, tant qu'il crève !

Alfred jeta un regard inquiet à son frère qui haussa les épaules d'impuissance.

L'hôtesse d'accueil qui se renseignait sur l'état de Jenna, raccrocha le téléphone.

— Le docteur Cruz va venir vous voir dans un instant, leur dit-elle d'une voix douce et apaisante.

Alfred la remercia, puis s'éloigna de l'accueil pour leur expliquer jusqu'où Lewis avait pousser le vice.

— Il a fait parvenir à Jimmy une vidéo sur ce qu'il a fait endurer à Jenna. Il a TOUT filmé.

— Nom de dieu, jura Arthur choqué. La vidéo, il l'a vue ?

— Non, et il ne faut pas qu'il la voit, ça le rendrait complètement dingue. Déjà que là, il est limite...

Ils furent interrompus par l'arrivée du médecin. Jimmy se leva et fonça sur lui.

— Est-ce qu'elle va s'en sortir ?

— Oui, ça prendra du temps pour cicatriser, mais elle s'en remettra et normalement, sans séquelles.

Le soulagement s'inscrivit aussitôt sur le visage de Jimmy et pas que sur le sien. Tous poussèrent des soupirs de soulagement.

— Quel est son nom ?

— Myrtille Dessange, répondit Jimmy qui suivait à la lettre les indications de Samuel qui l'avait briefé lorsqu'ils n'étaient encore que tous les deux.

— Bien, et qui est-elle pour vous ?

— Mon employée. Je rentrais chez moi, et je l'ai trouvée au pied de mon immeuble.

— Votre employée ? insista le médecin sceptique.

— Oui, elle fait quelques heures de ménages chez moi, et elle s'occupe aussi de mon grand-père, qui est présent ici. Pourquoi cette question ?

— Parce que ce genre de sévices n'est pratiqué en général que sur une catégorie de femme bien précise, d'où mon étonnement en ce qui concerne cette jeune femme. Est-ce que vous savez si elle est en lien avec le monde de la prostitution ?

Arthur s'approcha.

— C'est moi-même qui l'ai embauchée et comme pour chaque employé que je recrute, je fais faire une enquête et il n'en n'est rien ressorti de répréhensible. Pour moi, elle est clean.

— D'accord. A-t-elle de la famille ?

— Pas que nous le sachions, elle a grandi en foyer...

— Bien, donc pour tout ce qui la concerne, je passe par qui ?

— Moi, réagit un peu trop vivement Jimmy, puis reprenant contenance, il ajouta plus calmement, ou mon père.

— D'accord, dans ce cas, je vous redirige vers l'hôtesse pour remplir l'admission de mademoiselle Dessange.

Jimmy et son père s'exécutèrent alors qu'Alfred s'adressa discrètement au médecin.

— Nous savons vous et moi que votre première impression est la bonne. Il se trouve que mon neveu est sentimentalement impliqué envers cette jeune femme et j'aimerais l'épargner au maximum.

— Où voulez-vous en venir ?

— Je voudrais m'assurer que vous pouvez me garantir la sécurité de mademoiselle Dessange au sein de votre établissement, parce que je ne vous cache pas que nous craignons qu'elle soit recherchée par ses tortionnaires.

— Nous ne disposons que d'un vigil pour surveiller le parking la nuit.

— Ça va être juste. M'autoriseriez-vous à laisser devant sa porte des hommes qui se relaieront nuit et jour pour la surveiller ?

Le médecin réfléchit un court instant avant de répondre :

— Non, si elle est effectivement recherchée, ils attireront tout de suite l'attention. En plus, il n'est pas question que des armes se promènent dans cet établissement, je tiens à la sécurité des patients et du personnel. Mais je pense avoir une idée...

Le docteur Cruz expliqua alors à Alfred ce qu'il avait en tête et ce dernier approuva sans sourciller.

— C'est effectivement une bonne idée. Je vous remercie pour votre implication, je me doute que vous ne devez pas avoir tous les jours ce genre demande.

— C'est vrai, mais des filles qui arrivent dans cet état, j'en vois trop souvent...

— Bon, que pouvez-vous me dire sur son état.

— Elle a été violée, et je pense par aux moins deux hommes.

— Quatre, exactement. Ils ont laissé à mon neveu une vidéo de leurs exploits.

— Mon dieu. Je comprends mieux pourquoi elle est dans cet état. Ils n'y ont pas été de mains mortes. Pour faire court, elle a des lésions internes assez importantes.

— Quelles conséquences à long terme ?

— Elle devrait pouvoir retrouver une activité sexuelle normale, mais pas avant plusieurs semaines. En ce qui concerne la maternité, il faut attendre encore un peu de voir comment elle se rétablie, mais je pense que ses chances sont plutôt bonnes, rien n'a été abîmé de ce côté-là. Pour les blessures externes, là aussi il va falloir plusieurs semaines pour qu'elles guérissent. Certaines sont si profondes qu'elles laisseront des cicatrices. Mais c'est plus sur le côté psychologique que mon inquiétude se porte. Il va lui falloir plusieurs années avant de s'en remettre, si elle s'en remet un jour.

Alfred secoua la tête en signe de lassitude.

— Elle va être bien entourée, en espérant que cela suffise.

— Ça ne suffira pas, il faudra qu'elle consulte un professionnel. Je peux vous en recommander, j'en connais quelques uns spécialisés dans des cas comme celui de mademoiselle Dessange.

— D'accord. Docteur Cruz, je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Je suis rassuré de la savoir entre de bonnes mains.

— Je vous en prie.

— Je vais informer mon neveu de ce que vous avez prévu pour mademoiselle Dessange, afin qu'il ne soit pas effrayé quand il la verra.

— N'hésitez pas, si vous avez d'autres questions.

— Entendu.

Alfred prit Jimmy à part pour lui expliquer ce qu'avait prévu le docteur Cruz pour protéger Jenna. Jimmy approuva lui aussi, mais émit cependant un doute.

— Qu'est-ce qui nous prouve qu'on peut avoir confiance en lui ?

— Mon instinct. En plus, on a besoin de lui pour la soigner, on a pas trop le choix...

Il enchaîna sur son état général en lui relatant le verdict provisoire du médecin. Jimmy pâlit. Penser au mal qu'on lui avait fait le détruisait de l'intérieur.

— Je suppose que tu vas rester là cette nuit ?

— Je n'imagine même pas m'éloigner d'elle un seul instant...

— C'était une question bête, j'en conviens. Je vais rester avec toi cette nuit. Les filles sont en sécurité avec Patrick et Éric, sans oublier deux de mes hommes que j'ai laissé sur place. Je les laisse tranquille pour l'instant, j'irais les voir demain.

Seul dans son bureau, le combiné du téléphone à son oreille, le docteur Cruz attendait nerveusement que la tonalité fût remplacée par une voix. Quand enfin l'interlocuteur décrocha :

— Docteur Cruz, se présenta-t-il. J'ai quelque chose qui pourrait bien vous intéresser.

— Je vous écoute, répondit une voix d'homme.

— Une fille salement amochée vient d'arriver chez moi. Je ne suis pas certain que son nom soit le vrai, mais elle s'appellerait Myrtille Dessange...

— J'arrive !!! le coupa l'homme avant de raccrocher brutalement.

Surpris par la rapidité avec laquelle il avait été expédié, le docteur Cruz raccrocha à son tour, puis retourna voir la nouvelle venue.

Moins d'une demi-heure plus tard, la secrétaire de l'accueil le prévint par téléphone qu'une personne souhaitait s'entretenir avec lui au sujet d'une patiente répondant au nom de Myrtille Dessange.

— Dites lui de me rejoindre en bas aux urgences.

— Ce sera fait, Docteur Cruz.

Il retrouva l'homme, piétinant devant la double porte du service des urgences.

— Cylian, le salua-t-il.

— Docteur Cruz.

— Suivez-moi.

Ils passèrent la porte qui s'ouvrit grâce au badge du médecin et pénétrèrent dans le couloir des urgences. Ils marchèrent jusqu'à une salle de soin où le corps d'une femme reposait sur un lit médicalisé.

Cylian s'approcha et l'observa avec attention. Il eut du mal à la reconnaître tant son visage était déformé, il sut pourtant que c'était elle, Jenna.

— Que lui est-il arrivé ?

— Elle a était violée par quatre hommes d'après mes sources, puis fouettée jusqu'à ce qu'elle perde connaissance...

Cylian serra le poing de rage et de douleur. Voir celle qui fut son premier amour et qui n'avait jamais quitté ses pensées malgré le temps passé, le déchira violemment de l'intérieur.

— Qui sont vos sources ?

— Un certain Alfred Laroche. Il dit être en possession d'une vidéo de l'agression de mademoiselle Dessange.

— Putain, jura Cylian révolté. Comment est-elle arrivée là ?

— Jimmy Laroche l'a emmenée. C'est lui qui a fait son admission.

Cylian caressa les cheveux de Jenna, puis glissa doucement un doigt le long de sa joue tuméfiée.

— Vous avez pris les mêmes dispositions que d'habitudes ?

— Oui, elle a été admise après un accident de voiture, qui a réellement eut lieu cette nuit, mais la vraie victime, un homme, a été transportée dans mon service.

— C'est un peu risqué, non ? Vous auriez dû trouver un accident impliquant une femme...

— Il n'y en a pas eut cette nuit, mais elle va sortir rapidement, les Laroche ne tiennent pas à ce qu'elle reste trop longtemps.

— Bien, et où ira-t-elle ensuite ?

— Chez Jimmy Laroche, si j'ai bien compris, à moins que comme à votre habitude, vous la récupériez. Dans ce cas, il vous faudra la faire sortir avant eux.

— Non, laissez là partir avec eux. Elle n'a pas besoin de moi pour l'instant, ils prendront bien soin d'elle, je leur fais confiance... Apportez-lui tous les soins nécessaires, vous aurez votre part, comme d'habitude. Prévenez-moi seulement s'il y a un soucis, n'importe lequel et lorsque qu'elle quittera votre service.

— Entendu.

Cylian remercia le médecin et partit, bien décidé à tout faire pour enfin la récupérer. Mais avant, il avait des comptes à régler, il allait enfin pouvoir déclarer la guerre à son rival de longue date car dorénavant, plus rien ne pouvait l'arrêter !

— Gwendal, me voilà ! dit-il en esquissant un sourire mauvais tout en franchissant la double porte des urgences.

...


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top