CHAP 25


 Ne pouvant pas publier avant demain soir (très tard dans la soirée, voir très, très tard), exceptionnellement, j'avance le jour de publication afin de ne pas faire trop attendre certaines d'entres vous ;)

 Bonne lecture, et n'hésitez pas à voter et commenter, ça me fait toujours énormément plaisir de vous lire :D

 À Très vite ^^



 — Mais putain Nessy, t'as quoi dans le crâne ??? Quand est-ce que tu comptais me le dire ?

— Par pitié, cries pas. Et puis c'est arrivé que deux fois, y'a pas de malaise...

— Y'a pas de malaise ? Tu plaisantes j'espère ?

— J'ai bien géré, ils ont bu mes paroles comme je te descends un whisky alors c'est dire, argumenta Nessy fière d'elle.

D'une main Jenna se frotta les yeux. Cette journée n'en finissait plus en imprévus catastrophiques et elle ne savait même plus quoi dire à son amie. La soirée au club l'avait achevée, elle ignorait comment elle avait réussie à enchaîner la chorégraphie puis les clients alors que sa journée avait été plus que chargée en émotions... N'ayant pas trouvé Tennessie en rentrant, elle n'avait pu lui raconter plus tôt les dernières nouvelles venues tout droit du clan Laroche. Il lui avait fallu attendre que la soirée au club soit finie pour la mettre au courant.

— Heureusement que je n'ai plus à y aller, on partait tout droit dans les pires emmerdes, lâcha-t-elle dans un souffle.

En apprenant les récents évènements qui avait conduit Jenna à ne plus aller travailler chez les Laroche, Tennessie en avait profité pour lui avouer que les hommes de mains de Gwendal étaient venus par deux fois vérifier que toutes les deux étaient bien là où elles devaient être, dans leur chambre ou encore dans le bar situé en dessous de chez elles.

— Et tu leur a donné quoi comme raison ?

— Que tu t'occupais de Louise qui ne se sentait pas bien.

— Génial...

— N'est-ce pas !

Louise était une prostituée qui travaillait dans la rue. La quarantaine passée, elle faisait partie des plus âgées du cheptel de Gwendal et donc des moins rentables. Toujours malade, elle était en fin de parcours. Il ne restait plus longtemps avant de la retrouver morte sur un trottoir, sans que personne ne s'en émeut...

— Est-ce que tu réalises ce que ça veut dire ? continua Tennessie les yeux brillant d'espoir.

— Pas vraiment. J'ai même du mal à croire que tout ça soit vrai...

— Ça veut dire Vicky, toi et moi, ensembles dans un endroit normal, à mener une vie comme tout le monde, à faire des choses comme tout le monde... non, t'as raison, ça peut pas être vrai, se ravisa-t-elle finalement. On va pourrir là, parce que c'est la seule option envisageable...

— Bizarrement, j'ai envie d'y croire. Cet homme, Alfred Laroche, il a bien conscience de ce qu'il a en face de lui et pourtant, ça n'a pas l'air de lui faire peur. Crois-moi Nessy, s'il y a une personne sur cette terre capable de nous sortir de là, c'est lui !

— Et puis, il a réussi à sortir Vicky ! renchérit Tennessie.

— Pas de vague Nessy, la mit en garde Jenna. Il ne nous reste plus beaucoup de temps avant que tout soit fini, alors tiens toi à carreaux, comprit ?

— Oui maman !

— Si ça foire par ta faute je te jure que je te fais bouffer tes baskets dégueulasses !!!

— Mais ça suffit avec mes baskets ! s'offusqua Tennessie. Elles n'ont rien fait de mal, les pauvres.

— Faut prévenir Gros Pat aussi, il doit être mit dans la confidence.

— Je m'en charge !

— Au moins un truc que je peux te laisser faire sans avoir à m'inquiéter, lui rétorqua Jenna en souriant.

— Yep ! Vivement la suite, pas la suite de l'aventure, mais la suite de l'hôtel hein, t'avais compris, lança enjouée Tennessie.

— Oui, j'avais compris Nessy, j'avais compris...

Tout en buvant leur tisane, Tennessie bassinait Jenna avec les projets qu'elle comptait bien réaliser une fois qu'elle serait enfin à l'air libre. Jenna fatiguée, essayait tant bien que mal de la suivre, mais elle remarqua quand même qu'elle y incluait Gros Pat. Ses pensées s'orientèrent alors vers Christopher et la façon dont elle allait s'y prendre pour lui demander un tel service. Elle appréhendait vraiment sa réaction, mais aussi que le plan ne fonctionne pas et qu'il se retrouve avec Gwendal et toute sa clique sur le dos... Quelle merde, songea-t-elle tristement.

La tisane finit, elle quitta le logement pour rejoindre les sanitaires du couloir de son étage afin de prendre une douche, puis revint se coucher.

— Euh Jenna, appela Tennessie d'une petite voix.

— Quoi ? répondit son amie sur un ton à moitié endormi.

— Je vais prendre une douche chez Pat...

— Ouais, prends moi pour une conne en plus.

Tennessie sourit, Jenna avait bien comprit le message.

— Tu t'inquiètes pas si je ne reviens pas tout de suite, des fois l'eau chaude tarde à venir...

— Tire-toi Nessy et fais gaffe à toi surtout. Passe lui le bonjour de ma part, si tu as le temps ! plaisanta-t-elle.

— Avec la langue ou sans la langue le bonjour ?

— NESSY !!!

— C'est juste une question, parce que si c'est sans la langue, je risque d'oublier de lui transmettre. Par contre, avec la langue...

Devant le regard noir de Jenna, elle se sauva en éclatant de rire.

...

Jimmy était soulagé, Jenna avait accepté leur aide, non sans mal, mais le principal était qu'elle avait dit oui. Il la reverrait donc le mardi suivant à l'hôtel, puis encore celui d'après, mais cette fois là, ce sera le jour J, celui qui le tétanisait rien que d'y penser...

Bien qu'il ne l'avait jamais vu, il maudissait ce dénommé Gwendal d'être ce qu'il était. Il maudissait encore plus Lewis. Pourquoi la terre portait en son sein des êtres aussi mauvais ? Ils étaient pires que des bêtes, et il avait fallut que Jenna croise leur route. La vie pouvait parfois être tellement injuste...

Sept ans, c'était le nombre d'années qu'elle avait déjà passé en tant que "fille" de ce diable de Gwendal. Il le savait de son grand-père quand par téléphone, celui-ci lui avait fait part de son ressentit sur la situation. Il lui avait répété ce que Jenna lui avait dit : "J'aurais aimé vous rencontrer il y a sept ans...". Ses paroles avaient bouleversé le vieil homme, et pas que lui. Son oncle Alfred aussi...

Seul dans la salle de sport mise à la disposition des habitants de son immeuble, Jimmy, les écouteurs de son MP3 dans les oreilles, s'épuisait sur un tapis de course. Il voulait réussir à dormir afin d'être efficace dans son travail, ce qui n'était plus vraiment le cas depuis sa toute première rencontre avec Jenna, il devait bien le reconnaître. C'était il y a si peu de temps, et pourtant il avait l'impression que cela remontait à une éternité. Mais il s'épuisait surtout pour ne pas penser à elle, car comme tous les vendredis soir, elle était au club.

À bout de force, il stoppa le tapis de course, s'épongea le visage à l'aide de la serviette qu'il avait apporté, puis quitta la salle pour rentrer chez lui.

Quand il sortit de l'ascenseur, il aperçut son père qui frappait à sa porte.

— Papa ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Arthur se retourna et parut soulager de le voir.

— Ah, Jimmy. Je suis venu me faire offrir un p'tit remontant !

— Carrément, s'exclama celui-ci étonné par l'heure tardive qu'il était déjà.

— Oui. Il se trouve, et je ne sais pas du tout comment ça a pu arriver, qu'il n'y a plus de whisky à la maison, avoua-t-il en baissant la tête comme un enfant prit en faute.

Jimmy réfléchit deux secondes avant d'ajouter :

— Je ne me souviens pas qu'un truc pareil soit déjà arrivé...

— C'est parce que ça n'est jamais arrivé ! Bon, tu comptes me l'offrir sur le palier ce verre ?

— Et en plus t'es de bonne humeur, targua Jimmy en souriant de toutes ses dents ce qui fit aussi sourire son père.

— D'habitude c'est Rosa qui s'occupe de ravitailler le bar. J'ai pas fais gaffe qu'elle ne l'avait pas fait, et là que j'en ai besoin...

— Allez, entre, lui dit son fils compatissant en actionnant le badge.

— Et puis tu sais pas la dernière ? dit Arthur alors qu'il pénétrait dans l'entrée.

— Non.

— Georges a donné toute sa semaine prochaine à Myrtille !

Bien que parfaitement au fait, Jimmy dû jouer l'étonné.

— Ah bon ? Et en quel honneur ?

— Problème dans sa famille il paraîtrait, j'en sais pas plus. Donc, ne t'attends pas à ce qu'elle vienne la semaine prochaine. Parce que ton grand-père, comme à son habitude, n'a pensé qu'à lui ! Que toi, tu es besoin de Myrtille aussi, ça, il s'en balance royalement !!!

— C'est pas grave papa. Je ferais sans pendant une semaine...

Les deux hommes s'installèrent au bar autour d'un verre et discutèrent de l'affaire qui occupait à la fois Arthur, mais aussi Alfred. Arthur était vraiment reconnaissant à son frère de s'être dérangé.

— Sans lui, on allait au devant de gros, gros problèmes...

— Il m'a fait bonne impression, je le trouve sympa.

Arthur lui sourit avant de reprendre un air grave.

— La semaine prochaine, Alfred veut qu'on fasse une descente dans les locaux de Lewis.

— Qu'est-ce qu'il appelle une descente ? C'est pas un flic pour organiser une...

Arthur le coupa :

— Il veut que tous ensemble, on rentre dans son bureau, qu'on casse tout et qu'on le menace pour lui foutre la trouille de sa vie !

— Ah ouais, il est comme ça le tonton. Je regrette de ne pas l'avoir connu du temps de la primaire, il aurait remit à sa place les deux trois gamins qui passaient leur temps à m'emmerder.

— T'as réglé tes comptes tout seul, crois-moi, c'est encore mieux !

— Je sais, mais ça m'aurait peut-être fait gagner du temps et de l'énergie.

— Il a insisté pour que tu sois présent, mais j'ai refusé.

Jimmy qui rêvait d'en découdre avec Lewis fut sidéré.

— Pas question que je ne vienne pas ! rétorqua-t-il fermement à son père.

— Je sais, c'est ton entreprise aussi, mais je ne veux pas que tu ais des problèmes. On ne sait pas comment ça va finir. Si les flics débarquent, tu seras beau en garde à vue, tiens !

— Il n'y a pas que ça...

Jimmy n'avait pas l'intention de révéler à son père à quel point il était réellement impliqué, tout simplement parce qu'il était convaincu qu'il ne le comprendrait pas. Il avait ce côté fermé à tout ce qui n'était pas conventionnel et qui empêchait Jimmy de lui avouer l'écart qu'il avait fait, mais il voulait insister sur le fait qu'il n'y avait pas que l'entreprise en jeu.

— Cette femme sur les photos me hante encore.

— Comme nous tous mon fils, comme nous tous, dit Arthur les yeux plongés dans son verre à moitié vide.

— J'ai déjà rejoint Alfred. Je vais lui donner un coup de main le jour même où il passera à l'action.

Arthur ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son ne put sortir.

— Et je viendrais aussi avec vous le jour de la descente !

— Mais enfin... Jimmy... Ce n'est pas ton combat ! Ni le mien. Ton oncle n'a pas besoin de toi, il a des gars pour faire ce boulot !!!

— C'est une question de principe papa, et tu devrais te sentir concerné tout autant que moi, ne serait-ce que pour maman...

Jimmy venait de mettre sciemment le doigt sur un sujet plus que sensible. Son père avait rencontré sa mère dans un bar minable dans lequel elle travaillait. Rapidement, il s'était aperçu qu'elle était complètement terrifiée par le patron du bar et il avait vite compris pourquoi. Cet homme était un tyran qui la malmenait et ce jusque devant les clients, qui habitués, n'y prêtaient même plus attention. Arthur était revenu plusieurs fois dans ce bar afin d'essayer de soutirer des informations à la jeune femme mais elle ne parlait pas, pas plus qu'elle ne souriait aux clients. Puis un jour, alors que par mégarde elle avait cassé un verre, le patron du bar l'avait rouée de coups, juste devant Arthur et les deux ou trois clients qui se trouvaient là ce soir là. Ce fut la fois de trop. Sans réfléchir, il s'était levé et lui avait fracassé sur le dos la chaise sur laquelle il était assis, puis l'avait assommé avec une bouteille qu'il lui avait brisée sur le crâne. Il baignait dans son sang, mais il n'était pas mort. Il avait alors laissé le choix à la jeune femme, celui de partir avec lui dans l'instant ou bien celui de rester. Sans hésitation, elle avait pris la main qu'il lui tendait pour la relever et elle l'avait suivi.

Arthur avait donc ramené Isabelle dans la ville où il vivait, il lui avait trouvé un travail comme femme de ménage dans la société de son père, mais aussi un petit studio dans lequel elle vécut durant deux ans. Ce fut le temps dont elle eut besoin pour se reconstruire et ne plus craindre quoi que ce soit de son ancien patron. Le temps aussi pour réussir à se confier à Arthur en lui racontant les sévices physiques, psychologiques mais aussi sexuels qu'elle avait endurée.

Ce fut au bout de trois années qu'ils s'étaient avoués leurs sentiments respectifs. Il s'en était suivit un mariage et la naissance de leurs trois enfants.

L'histoire de Jenna ressemblait singulièrement à celle d'Isabelle, du moins le début de l'histoire. Jimmy rêvait secrètement d'un futur approchant ce qu'avaient vécu ses parents et dans lequel Jenna évoluerait dans son univers. Il la visualisait parfaitement dans cette autre vie qu'elle partagerait avec lui.

— Ok, fait comme tu veux, lui dit son père. Après tout tu es majeur et vacciné, non ?

— Merci de comprendre.

Arthur partit, Jimmy avait enfin pu prendre une douche et il s'était affalé sur son lit. Ce fut dans les bras imaginaires de Jenna qu'il s'endormit profondément sans penser aux jours à venir qui l'inquiétaient tant.

...


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