CHAP 21
Voilà Clacla3302 Tes désirs sont des ordres :D J'espère que ça te convient ;)
— Je mourrai pour ça ! lança Jenna en s'enfilant le dernier toast au fois gras.
— Tuer, mourir pour du foie gras... T'as une perception de la vie qui fait limite peur, répliqua Jimmy moqueur.
— C'est facile de dire ça quand on peut en manger tous les jours ! se défendit-elle.
— C'est pas une raison pour conclure ton repas par du foie gras. Après le dessert, c'est pas terrible...
— Oh tu sais, vu où que ça va finir... avant, après, quelle importance ! observa-t-elle tout naturellement.
Jimmy, surpris par son franc parler, en resta bouche bée. Jenna leva les yeux et réalisa qu'elle venait de le choquer. Elle mit les mains devant sa bouche en écarquillant grands ses yeux.
— Oh pardon ! Je suis désolée. C'est sortit comme ça, sans prévenir.
Jimmy finit par en rire. Rassurée, Jenna lui sauta dessus et l'entoura de ses bras en se cachant le visage dans le creux de son cou.
— Pardon, pardon, pardon, s'excusa-t-elle encore.
Elle l'inonda de baisers sur tout le visage puis le cou, avant de lui demander :
— Tu me pardonnes ?
Il prit son visage entre ses deux mains, la regarda intensément avant de répondre :
— Tu es restée, alors oui, je te pardonne.
Tendrement, il l'embrassa, puis il la laissa se blottir contre lui.
Ainsi positionnés sur la banquette, tous les deux vêtus des peignoirs de l'hôtel misent à la disposition des clients, ils profitèrent des derniers instants ensembles.
— Comment tu as su mon nom ?
— Alors là tu vois, je n'y répondrai que lorsque tu auras répondu à ma question de tout à l'heure !
— Ah, t'es comme ça, tu marches au chantage ?
— Seulement quand j'ai pas le choix !
Elle soupira. Au point où elle en était, elle pouvait bien lui raconter, elle avait déjà enfreint tant de règles...
Elle se lança alors dans une longue explication en commençant par ce qu'elle avait vécu ce soir là, passant sous silence la partie avec Gwendal et Lewis parce qu'elle en avait honte, puis ce que lui avait rapporté Tennessie, qui le tenait de Gros Pat. Elle ne parla pas non plus de son travail à l'extérieur, ni que le nom de famille de ses employeurs avait été cité. La raison était simple, rien ne prouvait qu'il s'agissait de cette famille ci, elle comptait bien d'ailleurs le vérifier.
Au fur et à mesure des explications de Jenna, Jimmy rassemblait les pièces du puzzle. Ses dires concordaient parfaitement avec ceux de son père, mais avec plus de détails, comme par exemple il avait obtenu le nom de l'homme de l'intérieur qui avait participé à l'évasion de Victoria : Gros Pat. Mais aussi que la fille qui était avec l'homme d'Alfred, n'était autre que Jenna elle-même...
— Ils veulent que Vicky témoigne contre Lewis, mais elle ne le fera pas.
— Pourquoi ?
— Parce qu'elle aura peur des représailles.
— De quelles représailles tu parles ? Elle est en sécurité, elle ne risque rien.
— Elle oui... mais pas nous. C'est peine perdue, elle ne parlera jamais !
— Alors, il n'y a aucun moyen pour que ça s'arrête un jour. Si elle ne le dénonce pas, il continuera et Gwendal aussi.
— Je sais. J'ai trouvé un moyen de nous sortir de là avec Nessy, j'ai un plan en marche. Mais il me faut du temps, et si ça fonctionne, ils auront deux témoins en plus.
— Pourquoi ne pas prendre contact, par le biais de Gros Pat, avec ceux qui ont fait évader Victoria ? Ce serait sûrement plus rapide.
— Parce que je ne supporterai pas qu'il arrive malheur à des personnes qui nous aident. Je le vivrai très mal. Et puis je me suis mise dans la merde toute seule, je veux m'en sortir toute seule ! Comme ça, je ne devrais rien à personne.
Jimmy n'était pas d'accord avec elle. Plus elle restait entre les mains de Gwendal, plus elle était en danger. Du temps, elle n'en n'avait pas ! Il devait rencontrer son oncle Alfred qu'il ne connaissait pas, et rapidement.
— Tu sais, la fierté, des fois, il est préférable de l'oublier, lui fit-il remarquer.
— Je sais, mais c'est ce qui me tient encore debout. Si j'y arrive, je pourrai avoir ma revanche sur la vie... Et on pourra se voir "ailleurs qu'ici" !
Elle avait repris volontairement la réplique qu'il lui avait lancée lors de leur deuxième et dernière rencontre au club. Elle était restée ancrée dans sa tête, parce qu'elle lui rappelait que le monde ne s'arrêtait pas aux portes du Secret's Club, qu'il y avait tellement à voir au-delà. C'était le temps passé auprès des Laroche, mais aussi celui passé auprès de Christopher, qui le lui avait fait réaliser.
Avant de quitter la suite, ils refirent l'amour. Il n'était pas envisageable qu'ils se séparent sans un dernier moment de réconfort. Ils allaient passer une semaine sans se voir et ni l'un ni l'autre ne doutaient qu'elle serait infiniment longue.
Quand vint le moment de partir, Jenna s'esquiva dans la salle de bain pour se rhabiller. Elle fit un rapide bilan de la soirée, il était mitigé. Elle n'avait pas tout arrêté comme elle se l'était dit, bien au contraire, elle s'engageait dans la voie la plus risquée et dangereuse. Mais pourquoi avait-elle été si faible ?
— Tu sais très bien pourquoi, se dit-elle à elle-même.
Ce n'était plus la peine de se mentir, son cœur l'avait trahi. Il avait prit les commandes avec force, résultat, elle se trouvait prisonnière de ses sentiments.
Quand elle eut fini, elle s'approcha de la baie vitrée et s'assit sur les marches du jacuzzi, le regard tourné vers la ville illuminée. Elle posa la tête contre la vitre et fut prise d'angoisses. Et s'il arrivait malheur à Christopher à cause d'elle ? Si Gwendal et ses hommes s'en prenait à lui ? Comment pourrait-elle se regarder dans une glace et continuer à vivre ?
Elle fut surprise quand elle le vit s'asseoir près d'elle et la prendre dans ses bras.
— J'ai frappé mais t'as pas répondu.
Sans un mot, elle se blottie contre lui.
— À quoi tu penses, lui demanda-t-il d'une voix apaisante.
— J'ai peur, dit-elle les yeux toujours en direction des lumières de la ville.
— De quoi ?
— Pour toi.
— Ne t'inquiète pas pour moi, je suis un grand garçon, la taquina-t-il.
— Tu ne sais pas de quoi ils sont capables.
— Si, je le sais très bien, lui répondit-il en repensant aux photos de Victoria.
— Promets-moi de ne pas me parler de toi, jamais !
— Comment ça ?
— Je ne dois rien connaître sur toi, promets le moi, s'il te plaît !
— Arrête de flipper, il ne m'arrivera rien !
Il l'embrassa tendrement sur les cheveux et plongea lui aussi son regard au travers de la vitre.
— Il faut y aller Jenna, dit-il après un certain moment.
À contre cœur, elle opina doucement de la tête.
Se fut une étrange sensation de sécurité qu'elle ressentie en marchant à ses côtés. Sa démarche assurée, son allure distinguée, sa façon de s'adresser au personnel de l'hôtel, lui donnait l'impression d'être une personne importante et cela apportait à Jenna une certaine sérénité. Parce qu'elle était avec lui, elle avait le droit aussi à ces marques de politesses et de respects. S'ils savaient ce que j'étais, songea-t-elle amusée par la situation.
Le voiturier avança la voiture et remit à Jimmy la carte qui servait à la démarrer. Le voiturier voulu ouvrir la portière à Jenna, comme il était coutume de le faire, mais Jimmy le contra.
— Ça ira ! le remercia-t-il.
L'homme s'effaça sans insister et Jimmy invita lui-même Jenna à monter à l'intérieur. À peine était-elle installée qu'elle fut assaillie par une odeur qu'elle connaissait. Quand Jimmy s'installa à son tour, elle lui demanda :
— C'est quoi ton parfum ?
— Pourquoi ?
— Parce que je l'ai déjà senti, mais j'arrive pas à me rappeler où !
— Tu m'as fait promettre de ne rien te dire sur moi ! objecta-t-il moqueur.
— C'est vrai, t'as raison, ne me dis pas. Je veux rien savoir ! se rattrapa-t-elle.
— Direction le nord de la ville, c'est bien ça ?
— Oui, acquiesça Jenna. Et toi, c'est nord ou sud ?
— Sud, et c'est la seule chose que tu sauras de moi !
— Ça m'ira, approuva-t-elle, un sourire en coin.
Le trajet se fit dans le silence. Jimmy était plongé dans ses pensées et Jenna était occupée à l'observer à la dérobée, enregistrant chaque détail de sa silhouette si parfaite. Pourquoi cet homme qui pouvait avoir toutes les filles qui voulait, s'encombrait-il d'elle ? Peut-être était-il un adepte de la difficulté, ou des causes perdues ?
Quand il passa une vitesse, Jenna suivit le mouvement de sa main sur le boîtier de vitesse et replongea instantanément dans la chambre secrète, lors de leur première rencontre. Elle se remémora leur étreinte sauvage et passionnée, mais surtout d'avoir eut du plaisir, chose qui ne lui était jamais arrivée auparavant avec un client. Et puis dans la suite, il s'était montré si prévenant, si doux, tout en ayant un côté viril, presque animal lorsqu'il l'avait empêchée de partir.
— Je te dépose où ?
Elle quitta des yeux sa main pour le regarder.
— N'importe où vers le Secret's Club.
Jimmy acquiesça et son regard se perdit sur la route. Jenna constata qu'il avait l'air tracassé, le moment de se séparer arrivait, elle chercha le moyen de le sortir de ses pensées.
— Je voulais te remercier pour l'enveloppe que j'ai trouvée dans mon sac à main la semaine dernière, et aussi pour le petit mot, c'était...
Elle ne trouva pas le mot adéquat pour exprimer ce qu'elle avait ressentit lors de la découverte.
— De rien, lui répondit-il simplement.
Il se gara, actionna le frein à main et coupa le moteur. Regardant toujours droit devant lui, il ne fit aucun geste envers Jenna qui ne savait pas comment réagir. Il s'était refermé sur lui-même si hermétiquement qu'elle en était déroutée.
— Bon, encore merci pour tout Christo, j'ai passé une très bonne soirée.
Devant son manque de réaction, elle ouvrit la portière et sortit une jambe de l'habitacle.
— La meilleure depuis bien longtemps, dit-elle en ayant un accroc dans la voix.
Alors qu'elle allait sortir de la voiture, Jimmy la retint par le bras.
— Jenna, rien ne t'oblige à y retourner, lui dit-il dans un sursaut d'espoir. Restes là, et oublies tout ça !
— C'est impossible. Tu le sais très bien...
— Écoute, je ne sais pas en quoi ton plan consiste, mais tu n'as pas le temps de le mettre à exécution... Si tu restes avec moi, toute cette merde sera derrière toi !
— Christo, cette merde c'est ma vie, et tout laisser derrière moi, c'est laisser Nessy et ça n'est pas envisageable !
— Ok, dit-il en lui lâchant le bras.
Il se passa la main sur le visage, puis sortit une carte de la poche arrière de son jean et un stylo de la boite à gant.
— C'est mon numéro de téléphone, dit-il en l'inscrivant sur la carte. Appelle moi au moindre problème, de jour comme de nuit. Tu as compris ?
Elle acquiesça.
— Et si y'a pas de problème, je peux t'appeler quand même ?
— Ça me ferait vraiment plaisir, affirma-t-il sérieusement.
Le sourire heureux qu'elle fit en regardant la carte publicitaire de l'hôtel, l'ému. Il caressa son visage puis l'embrassa sur le front.
— Allez file, avant que je ne t'en empêche...
— Ok.
Elle l'embrassa d'abord timidement car il était tendu, mais elle fut rassurée quand il répondit à son baiser. Il passa sa main derrière la tête de Jenna pour la maintenir au plus près de lui et ils restèrent face à face quelques secondes avant qu'il ne la lâche.
— On se revoit mardi, lui murmura-t-il.
— Oui, mardi...
Elle quitta la voiture et partit rapidement, sans un regard en arrière, de peur de faire une bêtise en faisant demi-tour. Nessy, Nessy, Nessy, s'obligea-t-elle à penser pour se forcer à avancer...
...
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