CHAP 14

À peine Jimmy eut-il posé un pied sur le sol de l'entreprise familiale, qu'il fut interpellé par Marie, la secrétaire, mais plongé dans ses pensées, il ne l'entendit pas. Elle insista, une première fois, sans plus d'effet puis une seconde fois en se levant pour que sa voix porte plus, mais rien, il entamait les escaliers...

- MONSIEUR LAROCHE ! cria-t-elle à s'en faire mal à la gorge.

Jimmy sursauta et comme tétanisé, se tourna vers elle, choqué.

- Oui Marie ? dit-il d'une petite voix.

Essoufflée, elle lui fit signe de s'approcher. Puis elle s'aperçut des regards fixés sur elle.

- Vous n'avez rien d'autre à faire ? leur lança-t-elle un brin agacée.

Les quelques employés, toujours pas remis de la façon dont la secrétaire avait osé parler à leur patron, reprirent leurs activités respectives.

- Vous vous sentez bien Marie, se renseigna Jimmy, à la limite de s'inquiéter pour elle.

- Mille pardons monsieur Laroche, mais pour ma défense, je vous ai appelé TROIS FOIS, en sachant que j'ai commencé quand vous veniez d'entrer dans le hall... Alors ne m'en veuillez pas trop si je vous retourne la question ?

- Je vais bien, j'étais ailleurs...

- Je ne sais pas où il est votre ailleurs, mais il m'intéresserait bien un peu, parce que pour moi, ces temps-ci, c'est pas folichon, lui dit-elle sur le ton de la confidence.

Jimmy cligna des yeux en la regardant. Puis, quand une image d'elle, en tenue d'Eve dans le jacuzzi de l'hôtel s'imposa dans son esprit, il prit peur et la chassa rapidement en fermant les yeux et en secouant légèrement la tête.

- Euh, vous vouliez me dire quelque chose je crois...

- Oui, la plaie purulente a téléphoné...

Ne voyant pas du tout de qui elle voulait parler, il demanda :

- Qui ça ?

- Lewis, la plaie purulente !

- Ah, mais oui, bien sûr ! Et que voulait-il ?

- Savoir si vous aviez avancé dans les plans de sa piscine...

- Seigneur, lâcha Jimmy en levant les yeux au ciel. Appelez mon père Marie, c'est lui qui se charge de Lewis maintenant.

- Donc, je peux envisager la possibilité de ne plus jamais entendre cette voix qui me fait autant froid dans le dos ?

- Je ne parierais pas trop là dessus si j'étais vous.

- Oui mais voilà, vous n'êtes pas moi, répliqua-t-elle avec un air malicieux, donc je vais très sérieusement l'envisager !

Elle sourit pleine d'espoir en se rasseyant et reprit son travail.

Jimmy grimpa quatre à quatre les escaliers et entra dans son bureau. Il se fit un café et tout en le buvant, il repensa à la soirée de la veille. Il avait tellement redouté qu'elle ne vienne pas que lorsqu'il avait entendu frapper à la porte, il s'était d'abord dit que c'était soit une erreur, soit le personnel de l'hôtel. Mais voilà, c'était bien elle. Le soulagement qu'il avait ressenti alors était sans précédent. Elle se tenait là, juste devant lui, elle paraissait timide et perdue, elle était juste magnifique...

Son self contrôle avait été lui aussi sans précédent ! D'ailleurs avec le recul, il se demandait comment il avait pu garder une telle maîtrise de lui-même alors que tout son être l'avait si explicitement réclamé. Il s'était maudit plus d'une fois de ne lui avoir proposé qu'un dîner, mais finalement il était fier d'avoir relevé puis réussit le défi qu'il s'était lancé, à savoir, lui prouver qu'un homme pouvait être autre chose qu'un animal dont la conduite n'était dictée que par de bas instincts ; lui montrer autre chose que ce qu'elle ne connaissait que trop bien...

Et puis, il l'avait senti encore sur la réserve, sûrement parce que justement, tout cela était nouveau pour elle.

L'idée qu'elle puisse se jouer de lui, lui avait traversé l'esprit, mais brièvement. Après tout, c'était une prostituée, agissant sous la coupe d'un proxénète, il n'aurait eu rien d'étonnant à ce que son seul et unique but fut de lui soutirer un maximum d'argent. Mais il ne le pensait pas. Elle en avait eu l'occasion, et ce à plusieurs reprises, elle n'en avait absolument pas profité. Il la savait sincère, il le lisait dans ses yeux quand elle le regardait. Mis à part son véritable nom qu'elle lui cachait encore. Pour l'instant, il ne lui en tenait pas rigueur, elle devait sûrement avoir ses raisons et puis sur ce terrain là, ils étaient à égalité...

Ce qui l'avait le plus touché était à n'en pas douter, les confidences qu'elle lui avait faites sur elle. Elle s'était un peu dévoilée, avec beaucoup de pudeur, ce qui était en contradiction avec son métier où l'exhibition était primordiale. Comment aguicher les clients sans cela ?

Soudain, il interrompit le cours de ses pensées. Imaginer Lou, travaillant dans la salle secrète lui fit un mal de chien. Depuis quelque temps, il supportait de plus en plus difficilement de la savoir entre les mains d'autres hommes, pervers qui plus est. Mais depuis la soirée de la veille, cela lui torturait complètement l'esprit. Il allait devoir s'occuper très sérieusement de se changer les idées trois soirs par semaine, au risque de devenir fou...

Il attrapa son portable, envoya un SMS à Christopher, puis à Donovan. Une fois reçu la réponse de ses deux amis, il s'assit sur le fauteuil de son bureau et passant les mains derrière sa tête, il eut un sourire satisfait :

- Voilà miss Lou, je ne penserai pas à toi ni jeudi, ni vendredi, ni samedi soir !

...

Comme la semaine précédente, Jenna trouva les tâches inscrites sur le bloc note laissé sur le bar de la cuisine. Rien ne différait de la dernière fois, si ce n'était la douche à l'étage à nettoyer, un costume à déposer au pressing en partant et la chambre de monsieur Laroche qui avait été ajoutée, tout à la fin... En post-scriptum, une petite note explicative sur le fonctionnement de la machine à café, ce qui fit sourire Jenna, ainsi que des excuses quand à l'humour particulier des perroquets : Vous pouvez mettre la cage dans la salle de jeux pour plus de tranquillité, était-il proposé.

- Merci Rosa ! dit-elle reconnaissante.

Aucun problème ne vint la perturber pendant qu'elle travaillait au rez-de-chaussée. La chienne était couchée dans son panier, les perroquets l'observaient sans la quitter des yeux, mais se tenaient tranquilles, même la serpillière espagnole ne lui avait opposé aucune résistance. Elle s'autorisa une pause café avant d'attaquer l'étage. Elle prit la note explicative que monsieur Laroche avait pris la peine d'écrire pour elle. Elle la lut tout en répétant les gestes indiqués sur le papier. Quant le liquide coula dans la tasse en dégageant cette odeur de café qu'elle appréciait beaucoup, elle se retint de crier victoire. La tasse dans la main, elle grimpa l'escalier et s'assit pour admirer la vue plongeante sur la ville.

En ce début du mois d'octobre, le temps était maussade, comme elle depuis qu'elle avait quitté Christopher. Elle n'arrivait plus à ne pas penser à lui, quoiqu'elle fasse, où qu'elle soit, il était toujours là, quelque part dans un coin de sa tête. Et que dire de cette douleur dans le ventre qui ne la quittait presque plus ? D'après Victoria, c'était les conséquences d'un état végétatif dans lequel seuls des abrutis aimaient à se complairent. Pour Tennessie, Jenna était tout simplement amoureuse du généreux client.

- C'est exactement ce que je viens de dire ! avait alors rétorqué Victoria, ce qui avait fait sourire Jenna.

Amoureuse... La première et dernière fois qu'elle avait été amoureuse, du moins le pensait-elle, remontait loin et il s'appelait Cylian... Quant à Gwendal, cette pourriture l'avait seulement éblouie pour l'arracher à sa vie d'alors, celle qu'elle avait avec Cylian justement. À cette époque, mise à part la liberté de vivre comme bon leur semblait, ils ne possédaient pas grand-chose, mais c'était tellement plus que ce qu'elle avait maintenant. Pourtant, son nouveau statut d'employée "normale" et sa rencontre avec Christopher, lui avaient donné l'espoir d'un futur qui pourrait finalement valoir le coup d'être vécu.

Christopher... Comment un homme comme lui pouvait s'intéresser à elle ? Pourquoi dépensait-il autant d'argent juste pour la voir ? Ça lui paraissait tellement surréaliste, tellement impossible qu'une telle chose lui arrive à elle ! Et puis, il était doux dans ses paroles, prévenant dans ses gestes, elle n'était pas habituée à autant d'attention, cela lui faisait peur... Mais elle voulait continuer à le voir, et ce, malgré les dangers qu'elle encourait. Il l'attirait irrésistiblement, c'était un fait indéniable ! Près de lui elle se sentait en sécurité, elle ne pouvait pas expliquer pourquoi, peut-être était-ce à cause de cette force tranquille qui se dégageait de lui ?

Alors qu'elle était dans le flou le concernant, la seule chose dont elle était sûre, était que le voir seulement une fois par semaine était bien peu. Heureusement pour elle, ses journées étaient bien remplies, cela éviterait à son esprit de trop se torturer en pensant à lui tout le temps, et à son corps de trop souffrir à réclamer ce qu'il ne pouvait pas avoir...

Elle regarda l'heure sur le cadran de son téléphone portable, cela faisait une demi-heure qu'elle se perdait dans ses pensées, sa tasse était vide alors qu'elle ne se rappelait pas en avoir bu une seule goutte.

- Merde, faut que je m'y remette !!! ragea-t-elle de s'être oubliée si longtemps.

Après avoir nettoyé sa tasse et l'avoir posée dans l'égouttoir, elle s'attaqua à l'étage, munit de l'aspirateur, qu'elle repassa dans le même ordre que la fois précédente, jusqu'à la chambre de monsieur Laroche devant laquelle elle arrêta l'aspirateur. Elle ouvrit la porte, son premier réflexe étant d'inspirer l'odeur qui flottait dans la pièce. Elle était tellement agréable qu'elle décida de n'ouvrir la fenêtre qu'au moment de laver le sol, afin d'en profiter le plus longtemps possible. La chambre était rangée, le lit fait, elle n'avait donc que le sol à s'occuper. Dommage, elle aurait pu y passer tout le reste de son temps rien que pour flatter ses narines...

Quand elle eut fini, elle réalisa qu'elle était entrée dans toutes les pièces mais qu'elle n'avait pas vu la salle de bain. Puis elle se rappela qu'elle était indiquée dans les tâches à faire de la semaine d'avant et que forcément, elle ne l'avait pas nettoyée. En fouillant plus loin dans sa mémoire, elle réalisa aussi que Rosa ne lui avait pas montré lors de la visite de l'appartement.

- Où est-ce qu'elle peut bien être cette foutue salle de bain ? pesta-t-elle agacée.

Puis subitement, un détail lui revint en mémoire. Plus précisément, ce fût deux détails qui la firent retourner dans la chambre de monsieur Laroche. Sur le pan de mur à droite, en face du lit, se trouvaient deux portes qu'elle avait tout d'abord prit pour des placards. Elle posa la main au hasard sur une des poignées en ayant la désagréable sensation de commettre une bêtise. La curiosité n'était-elle pas un vilain défaut ? Tant pis, il fallait qu'elle sache !

Elle actionna la poignée et poussa la porte qui s'ouvrit sur un dressing assez conséquent et à première vue, très bien rangé.

- Ouah ! Qui peut bien avoir besoin de tout ça ? se demanda-t-elle, alors que ses yeux n'avaient pas encore fini d'en faire le tour.

Elle pénétra à l'intérieur, baladant ses doigts sur les contours des casiers, puis elle effleura les costumes suspendus. La pièce était à peu près de la même grandeur que ce qui lui servait de salon, salle-à-manger et cuisine dans son taudis...

Mais elle n'était pas au bout de ses surprises, derrière l'autre porte, elle découvrit une salle de bain qui lui coupa le souffle. Clairement, elle n'avait rien à envier à celle de l'hôtel, si ce n'était qu'elle ne possédait pas de jacuzzi, ni une vue aussi magique. La source d'entrée de la lumière était des petites fenêtres de formes rondes situées tout en haut du mur, à la limite du plafond. Tout était design et tendance, tout était beau, des couleurs des meubles qui allaient d'un parme reposant à un blanc éclatant, meubles qui par ailleurs ne touchaient pas le sol et qui étaient fixés au mur en décalés ; de la douche qui était grande, avec une paroi en verre dépoli autour du pommeau de douche pour préserver l'intimité, comprit Jenna. Mais le plus original était sans conteste la baignoire, encastrée dans le sol, entourée de lambris qui apportaient une touche chaleureuse.

Après être restée ébahit devant tant de beauté pendant quelques minutes, elle aspergea l'intérieur de la douche de produit ménager, frotta avec une éponge puis prit le pommeau de douche pour rincer le produit. Elle lâcha un cri de stupeur quand elle vit que l'eau sortant du pommeau était bleue.

- Putain !!! Qu'est-ce que c'est que ce bordel encore ??? lâcha-t-elle sidérée.

D'un geste rapide, elle éteignit l'eau et inspecta le pommeau pour comprendre d'où venait la couleur.

- J'hallucine là !!! souffla-t-elle quand elle découvrit des petites LED incrustées dedans.

Elle ralluma l'eau et s'extasia quand le bleu vira au rouge. Elle passa sa main sous l'eau rouge et s'aperçut qu'elle était chaude.

- Mais c'est complètement le délire ce truc !

Comme une enfant qui découvre un nouveau jouet, elle s'amusa à éteindre l'eau, la rallumer, changer le degré de température avec l'aide du mitigeur (objet qu'elle ne connaissait pas non plus) parce qu'elle s'était rendue compte qu'il y avait un lien.

Par simple curiosité, elle ouvrit la bouteille de gel douche qui était posée sur l'étagère prévue à cet effet. Elle l'approcha de son nez pour la sentir. Appréciant vraiment l'odeur boisée qui s'en dégageait, elle s'en versa un peu dans le creux de sa main et fit mousser le produit qu'elle étala sur ses avants bras. Le jet d'eau rouge se chargea d'éliminer la mousse. Elle finit par rincer la douche, essuya la robinetterie à l'aide d'un chiffon sec et quitta à contre cœur ce petit coin de paradis tout en reniflant ses bras qui sentaient divinement bon l'homme propre.

La ballade de Shelby fut un réel moment de détente que Jenna apprécia particulièrement. Installée sur un banc, la chienne assise à ses pieds à attendre et à surveiller on ne savait quoi, elle ferma les yeux pendant quelques minutes afin de faire le vide dans sa tête. Elle y parvint presque, mais un certain Christopher s'amusait à contrarier ses plans, il ne quitta pas ses pensées. Jenna imagina sa réaction si, en plus d'être une pute, il apprenait qu'elle nettoyait les poussières chez un homme qui très certainement provenait du même milieu que lui. Il trouverait probablement dégradant de fricoter avec une fille d'un statut social si bas. Avec une pute, le sexe était quasiment garanti, et pas que sur facture, mais avec une femme de ménage, où était l'intérêt, à part celui de salement s'afficher ?

Si elle voulait avoir la chance de faire un bout de chemin avec lui, ne serait-ce qu'un tout petit peu encore, elle devrait garder pour elle cet état de fait. Il ne la fuyait pas pour ce qu'il savait qu'elle était, pas la peine de tenter le diable plus qu'elle ne le tentait déjà !

- On se rentre ? dit-elle à la chienne avant de se lever.

Shelby comprit et fut sur ses pattes avant que Jenna n'eut finit de se déployer.

Avant de partir, elle relut une dernière fois la liste de monsieur Laroche afin de vérifier qu'elle n'avait rien oublié de faire. Elle se rappela alors s'être engagée à noter par écrit le travail qu'elle avait accompli. Sachant son niveau d'écriture très scolaire, elle n'osa pas apposer des mots qui seront forcément bourrés de fautes. Elle trouva quand même la solution en rayant directement ceux que monsieur Laroche avait écrit lui-même. Ceci fait, elle fit une caresse à la chienne, puis s'approcha de la cage des perroquets pour leur adresser un petit salut.

- À plus les corbacs ! Portez vous bien.

- OUAIS ! lui répondit Mojito de sa voix éraillée avant qu'elle ne leur tourne le dos.

Les yeux ronds comme des soucoupes, elle regarda le perroquet complètement interdite.

- Oh putain ! jura-t-elle. Mais c'est qu'il parle en plus !!!

Avant de prendre le bus pour rentrer chez elle, elle fit un détour par le pressing pour y déposer le costume de son patron.

En entrant à l'intérieur, elle fut saisie par la chaleur et l'agitation qui y régnaient. Une dizaine d'employées s'activaient à repasser à une vitesse impressionnante, toute sorte de vêtements. Leurs gestes assurés qui s'enchaînaient sans hésitation, la laissèrent rêveuse. Elle se dirigea vers une femme qui se trouvait derrière la caisse et qui était occupée à empiler des couettes dans des housses transparentes.

- Bonjour, lui dit celle-ci lorsqu'elle l'a vit s'approcher.

- Bonjour, je viens déposer ce costume.

- Oui, je vais vous débarrasser.

Jenna lui tendit son chargement.

- Il ne sera pas prêt avant le début de la semaine prochaine, ça ira ?

- Je ne sais pas, c'est la première fois que je viens...

- Il est pour qui ce costume ? demanda-t-elle en esquissant un sourire qui mit immédiatement en confiance Jenna.

- Je ne sais pas si vous le connaissez, c'est à monsieur Laroche...

- Jimmy Laroche, ok ! Alors je vais vous le rendre et vous allez le donner à la patronne qui est à l'autre caisse, juste là, celle avec des lunettes.

Elle lui redonna le costume et lui indiqua du doigt la direction à prendre.

- C'est elle qui s'occupe personnellement de ses affaires, ajouta-t-elle sur le ton de la confidence.

Jenna lui fit un petit sourire entendu et se dirigea vers la femme à lunette, penchée sur une feuille à compléter une grille, elle lui réitéra sa requête.

- À quel nom ? demanda-t-elle pas aimablement et sans un sourire qui plus est.

- Monsieur Laroche.

- Se sera prêt demain dans la matinée !

Elle lui indiqua d'un signe de la tête où poser le costume et continua à remplir sa grille, sans un regard sur elle.

Jenna, agacée par ce comportement, fit demi-tour et s'en alla contrariée. Pour qui elle se prend celle-là ? pensa-t-elle en passant devant la femme à qui elle s'était adressée en premier.

- À bientôt ! lança gaiement cette dernière.

Jenna lui répondit par un signe de la tête et sortit du pressing.

Après  avoir ressasser toutes les phrases qu'elle aurait pu sortir à la pimbêche du pressing, histoire de la recadrer gentiment, son regard fut attiré par un adolescent qui courrait à en perdre haleine dans sa direction. Quand il s'approcha, Jenna le reconnu, c'était Donovan, le jeune voisin de monsieur Laroche. Il passa devant elle sans s'arrêter et fonça vers la porte du hall de l'immeuble, son pass' prêt à servir dans la main. Il le passa devant le détecteur pour accéder à l'intérieur, puis il y entra. Jenna n'eut pas le temps de se retourner, qu'elle le vit ressortir en soufflant comme un bœuf et regarder partout autour de lui. Puis, dans un sursaut d'énervement, il balança un coup de pied dans le vide et s'en retourna à l'intérieur du hall. Jenna sourit, elle aurait donné cher pour savoir ce qui avait pu le mettre dans un état pareil. Le bus arriva, elle grimpa dedans, satisfaite du travail accompli mais surtout heureuse de ses dernières découvertes.

...

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