Ramen
Nous déambulions tranquillement entre les stands, entourés par les couleurs vibrantes et les arômes envoûtants de la foire. Chaque odeur évoquait des souvenirs, créant une atmosphère chaleureuse et conviviale. Finalement, nos pas nous ont menés à un petit stand de ramen, où la lumière douce du néon semblait inviter à s'installer.
Nous avons pris place à une table en bois rustique, entourés du murmure des conversations joyeuses et des rires des autres visiteurs. La chaleur de la cuisine flottait dans l'air, et le bruit des bols s'entrechoquant ajoutait une note familière à l'environnement.
C'était étonnant, mais je remarquais que Koharu commandait une nouvelle fois.
— Mais tu as déjà mangé deux bols de ramen ! m'exclamai-je, les yeux écarquillés.
Elle me lança un regard pétillant, un sourire malicieux aux lèvres.
— Bah oui, j'ai faim ! répondit-elle, comme si c'était la chose la plus évidente du monde.
Je ne pouvais m'empêcher de rire. Cette fille était un véritable ogre ! À ce rythme, elle allait devenir la nouvelle mascotte du stand de ramen. J'imaginais déjà l'affiche : "Koharu, la dévoreuse de nouilles !"
Elle attrapa ses baguettes avec enthousiasme, prête à se lancer sur son troisième bol comme si c'était une mission héroïque.
— Tu sais, je suis en entraînement pour le championnat du monde de ramen, m'assura-t-elle sérieusement, la bouche pleine de nouilles.
— Oh, je vois ! Je suis sûr que tu vas remporter la médaille d'or, lui répondis-je en riant.
— Mais dis-moi, Asa, tu fais quoi dans la vie ? me demanda-t-elle, avec un regard curieux.
À cette question, une ombre passa sur mon visage. Je sentis un poids m'envahir, des souvenirs douloureux remontant à la surface, me tirant vers le bas.
— Euh... J'étais trainée, dis-je d'un ton que j'espérais neutre, mais ma voix trahissait déjà une fragilité.
Koharu pencha la tête, comme si elle cherchait à déchiffrer un mystère.
— Oh alors tu fais à peu près le même travail que moi, dit-elle avec enthousiasme,
— Faisait, dis-je tout bas, me sentant lourd de nostalgie.
— Asa, je suis sûr que tu trouveras ta voie parmi ces ombres, car une personne aussi gentille que toi ne peut pas être malheureuse toute sa vie !
À ce moment-là, il me sembla qu'elle rayonnait avec ses paroles, une lumière douce et réconfortante qui perçait à travers mes doutes. Son optimisme était contagieux, et j'eus presque l'impression que, juste pour un instant, les ombres s'éloignaient.
Ses yeux brillaient d'une lueur déterminée, comme si elle croyait fermement ce qu'elle disait et que même les cœurs les plus tourmentés pouvaient trouver la paix.
— Merci, Koharu, murmurai-je. Ça compte beaucoup pour moi.
Elle hocha la tête, satisfaite, et je me sentis un peu plus léger, comme si une petite porte venait de s'ouvrir dans mon cœur.
— Oh, fais ! Je voulais te demander, s'exclama-t-elle, pleine d'espoir. J'ai un petit souci... Je dois chanter sur une musique, et mon producteur m'a proposé que cette partie soit plus aiguë, avec une touche mélancolique.
Elle marqua une pause, l'inquiétude se lisant sur son visage.
— Mais je n'arrive pas à l'assimiler, continua-t-elle. Je trouve que ça gâche la partie de la musique.
Je la regardai, conscient de son dilemme.
— Je comprends. Parfois, les producteurs se concentrent sur des aspects techniques et oublient l'émotion. Plutôt que de te forcer à atteindre ces aigus, pense à comment tu peux exprimer ce que tu ressens vraiment.
Elle pencha la tête, intriguée.
— Comme comment ?
— D'abord, essaie d'interpréter la mélodie en mettant l'accent sur les nuances. Au lieu de pousser ta voix dans les aigus, explore des variations de volume et de ton. Une voix douce et fragile peut souvent être plus puissante qu'un simple aigu.
Koharu hocha la tête, semblant réfléchir.
— Oui, je vois. Et puis ?
— Ensuite, joue avec le rythme. Si tu prends un peu de temps sur certaines notes ou que tu fais des pauses, cela peut ajouter une profondeur à ton interprétation. Parfois, le silence a autant d'impact que la musique elle-même.
Elle sourit, inspirée.
— Ça a du sens. Et qu'est-ce que tu penses de la respiration ?
— Absolument ! Une bonne gestion de la respiration est cruciale. Prends de profondes respirations avant de commencer la partie. Cela te permettra de garder le contrôle de ta voix, même si tu choisis de chanter plus doucement. N'oublie pas que l'émotion doit être authentique.
— D'accord, je vais essayer d'adapter ces conseils, même si cela ne correspond pas exactement à ce que le producteur veut.
— C'est ça, reste fidèle à toi-même. La musique doit venir de ton cœur. Si tu es en phase avec ce que tu chantes, cela touchera forcément les gens.
— On dirait un pro ! Tu ferais un super producteur, j'en suis sûre, me dit-elle avec un sourire admiratif.
Je me sentis légèrement gêné, détournant le regard avec un petit rire.
— Merci, dis-je en rougissant. En réalité, quand j'étais trainé, j'aidais souvent le producteur pour les danses et les musiques d'entraînement, ou pour les jeunes idols fraîchement diplômés.
Alors que la soirée avançait, le festival battait son plein, illuminé par des lanternes scintillantes qui dansaient au rythme du vent. La musique, douce et entraînante, remplissait l'air, créant une ambiance festive qui enveloppait chaque coin de la rue. Les rires des passants se mêlaient aux cris de joie des enfants qui s'amusaient autour des stands de jeux.
Koharu et moi, le ventre plein de ramen et le cœur léger, nous nous promenions parmi les stands colorés. Les marchands présentaient fièrement leurs créations : des douceurs sucrées, des artisanats faits main et des souvenirs du festival. Nous nous arrêtions de temps en temps pour goûter des spécialités locales, échangeant des commentaires amusés sur chaque nouvelle saveur.
À mesure que la nuit avançait, le ciel se teintait de nuances de violet et d'or. Les feux d'artifice commencèrent à illuminer le ciel, éclatant en couleurs éclatantes qui se reflétaient dans nos yeux émerveillés. Koharu leva la tête, fascinée, et je ne pus m'empêcher de sourire en la voyant si rayonnante.
— Regarde ça ! s'exclama-t-elle, émerveillée. C'est magnifique !
— Oui, c'est un vrai spectacle, répondis-je, me laissant emporter par l'instant.
Nous restâmes là, silencieux, absorbant la beauté des explosions de lumière. Chaque détonation semblait marquer un moment précieux, un souvenir à chérir.
Lorsque le dernier feu d'artifice éclata dans un fracas éblouissant, la foule applaudit avec enthousiasme, et un sentiment de joie collective enveloppa le lieu. Koharu se tourna vers moi, son visage illuminé par un sourire radieux.
— Merci pour cette soirée incroyable, Asa. Je ne l'oublierai jamais.
Je lui rendis son sourire, le cœur léger.
— Moi non plus, Koharu. C'était parfait.
Je raccompagnai alors Koharu . La douceur de l'air nocturne contrastait avec l'excitation du festival, et une ambiance paisible s'installait lentement.
— Merci encore pour cette incroyable soirée, Asa, dit-elle en se tournant vers moi, un sourire éclatant sur le visage. Je ne pensais pas que je passerais un moment aussi merveilleux.
— C'était vraiment un plaisir, répondis-je. Je suis ravi d'avoir partagé ça avec toi.
À mesure que nous approchions de l'arrêt de bus , la lumière des lampadaires dessinait des ombres douces sur le pavé. Le cliquetis de nos pas résonnait dans le calme de la nuit.
Nous arrivâmes enfin devant et le bus arriva . Koharu s'arrêta et me regarda, une lueur dans les yeux.
— Je suis vraiment contente d'avoir fait ta connaissance, Asa.
— Moi aussi, Koharu, dis-je .
Koharu sourit, un éclat de bonheur dans ses yeux, puis elle fit un pas en arrière.
— Tu vas voir je vais interprété cette chanson à merveille !!. Me dit -elle alors que le bus se refermait sur elle .
Je la regardais partir, le cœur empli d'une douce mélancolie. Alors que le bus s'éloignait, une vague de souvenirs de notre soirée ensemble m'envahit. Les rires, les échanges complices, et la magie des feux d'artifice restaient gravés dans ma mémoire.
Je savais qu'il était possible que je ne la revoie plus, mais une partie de moi refusait de l'accepter. L'énergie qu'elle dégageait, sa passion pour la musique, et son sourire éclatant avaient laissé une empreinte indélébile en moi. Même si nos chemins devaient se séparer, je savais que je ne l'oublierais jamais.
Je pris un moment pour apprécier la fraîcheur de la nuit, respirant profondément l'air chargé d'un parfum de promesse. Ce moment, bien que fugace, avait été précieux. J'espérais de tout cœur que nos chemins se croiseraient à nouveau.
Alors que le bus disparaissait au coin de la rue, je me tournai vers chez moi, le sourire aux lèvres. Koharu avait éveillé en moi des rêves que je pensais oubliés, et je savais que, peu importe ce que l'avenir nous réservait, cette soirée resterait toujours spéciale.
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