Chaleur


Je me faufile parmi les gens, mais chaque pas semble plus lourd que le précédent. L'angoisse s'insinue dans mon ventre, un serpent venimeux qui resserre son étreinte à chaque instant. Les lumières brillantes, au lieu de réchauffer mon cœur, deviennent une source de distraction, clignotant comme des signaux d'alarme. Je scrute la foule, cherchant le moindre indice, le moindre mouvement qui pourrait trahir la présence de Koharu.

Les rires et la musique, autrefois joyeux, résonnent désormais comme une mélodie lointaine, déformée par ma panique. Mon esprit s'emballe, imaginant le pire : et si quelque chose lui était arrivé ? Chaque seconde qui passe me rapproche un peu plus de la désespérance.

Ma voix se perd dans le brouhaha ambiant. Je m'arrête un instant, le cœur battant, pour écouter, espérant entendre son rire familier. Rien. Juste des visages inconnus qui passent, insouciants, alors que je me sens piégé dans cette mer de gens. Je sais que je dois rester calme, mais l'angoisse me submerge. Il n'y a rien de pire que l'incertitude, et je sens que le temps file, inéluctable, me laissant avec une peur grandissante. 

Chaque coin du festival est une nouvelle occasion de désespoir. Je scrute les visages qui défilent, chaque sourire me semble une moquerie à ma détresse. L'odeur des plats savoureux flotte dans l'air, mais je n'y prête pas attention ; la nourriture est devenue insignifiante, tout comme les rires qui m'entourent. Je me sens comme un étranger dans ce lieu vibrant de vie, tandis que l'angoisse m'étrangle.

Je remonte la rue pavée, mes pensées s'embrouillant. Est-ce que je l'ai perdue de vue à cause de ma propre négligence ? Qu'est-ce que je ferais si je ne la trouvais pas ? La peur s'infiltre dans mes pensées, tissant des scénarios de catastrophe qui me donnent des frissons.

J'essaie de rester rationnel.Je me souviens de son sourire, de son éclat de joie. Je l'appelle à nouveau, plus fort cette fois, espérant que sa voix résonne dans le tumulte, mais seul le bruit du festival me répond.

Soudain, au milieu de la foule, une mèche brune reconnaissable attire mon attention. Je réalise que c'est Koharu. Elle est là, un peu en retrait, et lorsque nos regards se croisent, un soulagement immense m'envahit. Son visage, marqué par une expression de reconnaissance, se transforme instantanément en un sourire apaisant.

C'est comme si tout le bruit du festival s'évanouissait autour de nous, laissant place à un silence réconfortant. Je m'avance vers elle, les jambes légères, alors que l'angoisse qui m'emprisonnait se dissipe peu à peu. La chaleur de la lumière festive ne me semble plus étouffante, mais douce et accueillante.

Koharu s'approche, et je vois dans ses yeux une lueur de soulagement qui reflète le mien. "Je te cherchais partout !" dis-je . Je me sentais coupable de l'avoir perdu . Et pourtant elle n'avait aucunement l'air de m'en vouloir . 

Je lui prends la main, sentant une vague de soulagement m'envahir. "Ne t'éloigne plus, d'accord ? Il faut faire attention dans un festival, il y a toujours du monde."

À ma surprise, son visage s'illumine d'enthousiasme. "Je veux des ramens !" s'exclame-t-elle, les yeux brillants d'excitation. Je me retiens de rire, touché par son naturel. Sa capacité à s'adapter aux situations lui confère une force incroyable.

"Mais fais attention à ne pas trop manger," lui rappelle-je, un sourire en coin.

Elle me rattrape en courant, l'air taquin. "Vieux schnok !" me lance-t-elle avec malice.

"Quoi, je n'ai que 19 ans !" dis-je, feignant l'outrage.

"Eh bien, c'est bien ce que je dis : un vieux schnok !" rétorque-t-elle en riant.

" T'es insurportable tu sais ça " dis-je mis exaspéré , mis amusé 

Nous avançons côte à côte, et je réalise que cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusé. Sa main chaude dans la mienne réchauffe mes doigts, rallumant une petite flamme de vie en moi. Chaque éclat de rire, chaque regard échangé, réveille des souvenirs de joie enfouis depuis trop longtemps.

 Son enthousiasme est contagieux, et je sens une légèreté s'installer dans mon cœur. C'est comme si le festival avait effacé mes soucis, remplaçant l'angoisse par une douce euphorie.

Les lumières scintillantes semblent danser autour de nous, et je me perds dans la magie de l'instant. Je n'avais pas réalisé à quel point je manquais de moments comme celui-ci : simples, authentiques, et remplis de chaleur humaine. 


~Koharu ~

Alors que je m'avance dans la foule, l'angoisse me serre le cœur. Je me suis éloignée, emportée par l'excitation du festival, mais maintenant, j'ai perdu de vue Asa. Chaque visage qui passe ne m'est pas familier, et je me sens isolée au milieu de cette joie collective. Je sais que je n'ai pas encore vraiment appris à le connaître, mais il a une présence rassurante qui me manque déjà.

J'essaie de rester positive, mais l'inquiétude s'insinue en moi. Soudain, je l'aperçois au loin, et mon cœur s'emballe. Il est là, et son regard, une fois que nos yeux se croisent, se transforme en une lueur de soulagement. C'est comme si une brume épaisse se levait autour de moi.

Je m'approche de lui, sa main chaude se glissant dans la mienne. "Ne t'éloigne plus, d'accord ?" me dit-il, le sérieux dans sa voix me touche. 

Je cherche à alléger l'atmosphère. "Je veux des ramens !" m'exclame-je, et je le vois sourire, son visage s'illuminant d'une façon qui me fait chaud au cœur. C'est un moment simple, mais c'est dans cette simplicité que je me sens le mieux 

"Mais fais attention à ne pas trop manger," me répond-il, un air faussement sévère sur le visage. Je ne peux m'empêcher de rire.

Je le taquine, lui lançant : "Vieux schnok !" et je vois son indignation feinte. En cet instant, je réalise à quel point il est capable d'alléger mes inquiétudes par sa simple présence. Il y a quelque chose de sincère en lui, une authenticité qui me plaît et qui éveille ma curiosité.

En marchant côte à côte, main dans la main, je découvre peu à peu une belle personne en lui. Malgré tout je ressent en lui une grande douleur et j'espère qu'il y ira mieux . Je réalise que, malgré notre manque de connaissance l'un de l'autre, je me sens heureuse d'être ici, à ses côtés.

"Papa, tu sais quoi ? Je me suis fait un ami qui ne me voit pas juste comme une idole.". Dans ce monde où les regards sont souvent focalisés sur mon statut, cet Asa me rappelle que l'authenticité et la simplicité sont tout aussi précieuses. 

Je suis sur que cette rencontre tourne une page de mon histoire 

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