2 ans plus tard
Je savais que la route serait longue et semée d'embûches. Je n'avais aucune expérience, seulement une détermination farouche et une conviction profonde : je voulais devenir producteur. Pas une star. Pas un artiste. Mais celui qui, dans l'ombre, façonne la musique, le son, les atmosphères qui touchent les gens. Le chemin vers ce rêve serait sinueux, mais je m'y lançais.
Après cette révélation, je m'étais lancé à fond dans la recherche d'opportunités. Les agences de production ne m'ouvraient pas facilement leurs portes, mais l'une d'elles a finalement accepté de me donner une chance : un stage en tant qu'assistant de production. C'était loin du glamour que j'imaginais. Je ne touchais pas encore aux projets importants, mais je savais que chaque minute passée dans ce studio était une chance de me rapprocher de mon objectif.
Je passais mes journées à observer les producteurs en action, à écouter la manière dont ils dirigeaient les artistes, ajustaient les arrangements, travaillaient les sons. Mais ce qui me fascinait le plus, c'était la phase de pré-production, quand il fallait préparer les morceaux, choisir les instruments, décider de la direction sonore.
Un après-midi, un des producteurs principaux m'a demandé d'éditer une démo d'un morceau en studio. C'était une chanson d'un groupe qui allait sortir un single, mais l'enregistrement semblait plat, sans âme. Les instruments étaient là, mais l'arrangement manquait de punch.
J'ai pris l'initiative d'ajouter des couches supplémentaires : des percussions subtiles pour intensifier la rythmique, un synthé derrière la guitare pour apporter une profondeur, et j'ai légèrement modifié l'intro pour qu'elle capte l'attention dès les premières secondes. C'était un petit ajustement, mais le résultat a été frappant. Le producteur m'a jeté un coup d'œil, surpris. « Pas mal. » Ce commentaire m'a gonflé à bloc. C'était peut-être insignifiant aux yeux des autres, mais c'était le début de quelque chose.
Au fil des mois, on m'a donné de plus en plus de responsabilités. D'abord, des morceaux secondaires. Ensuite, des chansons plus importantes. Mais chaque projet me poussait plus loin. J'apprenais à comprendre ce qui faisait le succès d'un morceau. Ce n'était pas juste une question de mélodie. C'était l'arrangement, la façon dont on superposait les éléments, comment on créait une ambiance, comment on faisait ressentir des émotions à travers le son.
Il y avait des moments où tout semblait parfait, puis d'autres où les artistes ou les ingénieurs du son se sentaient bloqués. Je me souviens de ce groupe de rock que j'avais aidé. Ils étaient talentueux, mais leurs morceaux manquaient de structure. Je savais qu'ils avaient quelque chose de spécial, mais la musique était trop brute, trop désorganisée.
Je les ai invités à réécouter les maquettes, à discuter de ce qu'ils ressentaient vraiment à travers leurs chansons. Ils ont été surpris de voir comment je pouvais comprendre leur vision tout en les guidant pour la rendre plus accessible. Je leur ai proposé d'ajouter un pont instrumental avant le dernier refrain, pour laisser la tension monter avant l'explosion finale. C'était risqué, mais nous l'avons fait.
Quand le morceau est finalement sorti, il a été bien accueilli par les fans et les critiques. Ce n'était pas un succès monumental, mais c'était suffisant pour me donner un peu de visibilité. Et surtout, cela m'a prouvé que j'étais sur la bonne voie.
Ma présence au studio devenait de plus en plus indispensable. On m'a confié des projets plus importants, et mes idées commençaient à être prises au sérieux. Un jour, le directeur de l'agence m'a proposé de quitter mon poste d'assistant et de devenir producteur à part entière. C'était un énorme saut dans l'inconnu, mais c'était ce que j'avais voulu depuis le début.
Je me suis lancé. Très vite, on m'a confié des morceaux pour des groupes de plus en plus connus. Un groupe de pop en ascension, puis un autre plus établi. Chaque projet était une nouvelle occasion de repousser mes limites, de prouver que je pouvais façonner des sons, donner une direction musicale et rendre chaque chanson unique.
Les débuts n'ont pas été faciles. Parfois, les artistes étaient sceptiques, ou les équipes de production avaient du mal à se mettre d'accord sur la direction à prendre. Mais, à chaque difficulté, j'apprenais. Je gérais les tensions, je trouvais des compromis, et surtout, je me concentrais sur le son. Chaque chanson devenait un terrain d'expérimentation, une opportunité de travailler avec des instruments, des arrangements et des ambiances nouvelles. Peu à peu, les résultats parlaient d'eux-mêmes.
La reconnaissance est arrivée petit à petit. Mon nom commençait à circuler dans l'industrie. Des agences m'ont contacté, des artistes cherchaient à travailler avec moi. Ce n'était plus seulement de l'espoir, c'était devenu concret.
Aujourd'hui, alors que je repense à ces deux dernières années, je me rends compte à quel point le temps a filé. Ces années où je n'étais qu'un rêveur sans repères sont devenues des étapes marquantes de ma carrière. Le groupe de Koharu, avait pris une grande ampleur leur chanson même connu en Europe
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« Bah alors, toujours aussi rêveur ! Tu devrais être heureux que moi, grande journaliste, daigne parler avec toi ! » me dit Yuko, d'un air faussement indigné mais avec un grand sourire, me sortant de ma rêverie.
Je ricane, amusé. « Et moi, futur productreur le plus connu ? »
Elle me tire la langue. « Oui, oui. Tu me le fais pas dire. D'ailleurs, j'ai une amie qui a mis en boucle l'un des singles que tu as produits pour ce groupe de garçons assez connus, Eu Goven, non ? »
Je soupire en rigolant. « Non, Ginko. »
« Et alors, tu as quoi comme projet en cours ? Bientôt tu feras les chansons de Hanoaina vu que tu es si connu, ricane-t-elle. »
« Secret défense, » dis-je en souriant, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'elle n'a pas totalement tort. Juste avant de la retrouver, j'avais reçu un message : le producteur principal de Hanoaina, débordé, avait besoin d'aide pour la création de quelques morceaux. Et même si ce n'était pas encore confirmé, la proposition tournait en boucle dans ma tête.
Je laissais Yuko bavarder gaiement, profitant de son enthousiasme et de ce moment agréable. Mais mes pensées, comme souvent, me ramenèrent à toi, Koharu. C'était sacrément enquiquinant, ces souvenirs qui ne cessaient de ressurgir à l'improviste , vous etes bien embêtantes vous les idoles . Un petit rire m'échappa, sans que je ne puisse vraiment l'en empêcher.
Et bien, pensais-je en silence, voyons voir ce que je vaux. On se retrouvera en haut, Koharu.
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