Chapitre 29 - Distances
Mais, ne serait-ce pas un chapitre posté en temps et en heures sur Agoraphobie ? Mais oui, il me semble bien !
Hello mes chatons ! J'espère que vous allez bien ! Je suis tellement contente de vous revenir avec un nouveau chapitre en temps et en heure et aussi un peu stressé, parce que l'histoire s'approche de la fin et j'ai vraiment envie qu'elle vous plaise. Sinon, je vous remercie pour vos retours sur le dernier chapitre que je ne trouvais pourtant pas fameux, et j'ai hâte d'avoir vos avis sur celui-ci.
Je vous embrasse et bonne lecture !
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N'importe qui aurait pu s'imaginer que les choses ne seraient pas aussi simples, qu'après cette expérience, ni Louis, ni Harry arriveraient à reprendre le cours des choses comme si rien de traumatisant ne leur était arrivé. Pourtant, eux deux y avaient cru. En rentrant de l'hôpital, en regagnant le lit de Harry et en se retrouvant tous les deux, ils avaient vraiment pensé que le pire était derrière eux, qu'à présent il ne leur restait plus qu'à guérir de leurs blessures et que tout irait pour le mieux dans le meilleur du monde.
Mais dès la première nuit, Harry avait compris qu'il s'était lourdement trompé, que rien ne serait facile. Il l'avait compris lorsqu'il s'était réveillé d'un cauchemar, en sueur et le cœur battant à tout rompre, les mains crispées sur les draps du lit. Il l'avait revu, cet enfoiré sur le corps de Louis, la scène repassait en boucle encore et encore sans qu'il ne puisse rien faire. Il assistait à la scène impuissant, sans pouvoir bouger jusqu'à ce que ce monstre lâche le corps de son amour qu'il voyait blessé et marqué par son passage, qui se recroquevillé sur lui-même. Ce cauchemar l'avait tétanisé et empêchait de se rendormir, et même la compassion et le soutien de Liam qui dormait dans le canapé n'y avait rien changé. Il avait été incapable de rendormir et les nuits suivantes, le même problème, les mêmes cauchemars recommençaient encore et encore, l'épuisant moralement et physiquement. À chaque fois qu'il se repassait cette scène, il cherchait Louis pour pouvoir le tenir contre lui, le serrer dans ses bras et pouvoir s'assurer que tout allait bien.
Malheureusement pour lui, ses cauchemars répétitifs n'étaient pas les seules séquelles laissées dans le couple. Les premiers jours, Louis le repoussait gentiment, prétextant que ses bleus qui le faisaient souffrir, mais à mesure que ses marques disparaissaient, Harry avait rapidement compris qu'il se passait autre chose. Louis qui était à l'origine si tactile avec lui, qui ne loupait jamais une occasion pour être contre lui, pour se faire câliner ou simplement tenir sa main, faisait preuve d'une ingéniosité hors du commun pour se défiler au moindre contact physique. Il portait des vêtements amples pour dissimuler son corps, de jours comme de nuit et éviter le plus souvent le bouclé lorsqu'il approchait trop près de lui. Mais le pire pour Harry, c'étaient les moments où il le voyait s'enfermer dans la salle de bain et qu'il l'entendait pleurer. Son cœur se brisait à chaque fois qu'il entendait les pleurs de Louis et qu'alors qu'il s'approchait pour le réconforter, celui-ci mentait en niant le fait d'avoir craqué.
Harry ne savait plus quoi faire, la fatigue commençait à le rendre dingue, à l'irriter et à lui faire perdre la tête et la peine de Louis lui briser le cœur. Il ne supportait pas de le voir si malheureux, il n'aimait pas le voir le repousser et se mettre à détester son corps qu'il ne prenait même plus la peine de regarder. Il était perdu et perdait peu à peu le contrôle de la situation. Parler avec Liam ne l'avait pas plus aider, à dire vrai, il avait même plutôt fini par s'énerver contre lui, claquant du poing sur la table et élevant la voix sans raison sur le pauvre Liam.
Mais en soit, il savait que son ami avait raison, il savait que Louis et lui ne devaient pas continuer à ignorer ce qui s'était passé, il savait qu'il devait en parler entre eux et peut-être même à une personne extérieure qui pourrait les aider. Il savait aussi qu'il ne devrait pas cacher ses cauchemars à Louis, qu'il pouvait se confier à lui, qu'il devait lui montrer aussi qu'il pouvait lui faire confiance et qu'il serait là pour lui quoi qu'il se passe.
Dans l'idéal, Harry aurait aimé réussir à dormir avant cette discussion et avoir les idées claires et les nerfs calmés. Dans la réalité, c'est après deux semaines, les nerfs à vif et la fatigue au maximum qu'il ne réussit plus à tenir. En voyant Louis, emmitoufler dans un de ses pulls trop grand pour lui, installé dans le canapé, il s'installa à côté de lui et le regarda.
« Louis... Je crois qu'il faudrait qu'on parle toi et moi... »
Immédiatement, il sentit que les choses n'allaient pas se passer aussi simplement qu'il le souhaitait. Il sentit le corps de Louis se crisper et son regard se voiler de tristesse alors qu'il tourna la tête vers lui.
« Je ne veux pas Harry... Pas maintenant s'il te plaît... Je... Je ne peux pas ! »
Il secoua la tête et détourna le regard et chercha à s'éloigner de lui jusqu'à ce que Harry le retienne en glissant sa main autour de son poignet.
« Mais moi, j'en ai envie Louis et plus que ça, j'en ai besoin ! »
Louis récupéra vivement son poignet en se relevant et recula de quelques pas de Harry en le regardant les larmes perlant déjà aux coins de ses yeux.
« Mais je t'ai dit que je ne voulais pas... J'ai rien à dire, d'accord ? Je ne veux pas parler ! »
Il secoua vivement la tête, la panique le gagnant peu à peu alors qu'il commençait à marcher dans le salon.
« Ne parle pas alors, laisse-moi faire et écoute moi ! »
« Tu crois que je ne sais pas ce que tu vas me dire Harry ? Je ne suis pas stupide, tu sais ! Je le vois bien... Je sais ce que tu vas me raconter, je vois bien que tu ne sais pas comment me le dire et que ça te prend la tête. Tu vas me dire que t'es désolé, mais que tu penses que se serait mieux qu'on fasse une pause, ou que c'est trop pour toi, que t'es pas prêt à supporter ça alors qu'on ne sort pas ensemble depuis longtemps. Et je comprends, c'est vrai, qui voudrait sortir avec quelqu'un qui s'est fait toucher par un autre gars ? Je comprends et je ne t'en veux pas... Mais je ne suis pas prêt à l'entendre maintenant. C'est pathétique, je sais, mais j'ai encore besoin d'y croire un peu et de... Je ne sais pas, juste penser que tu es là ! »
Harry fut tellement surpris par le discours de Louis qu'il resta planté devant lui, les bras ballants et la bouche légèrement ouverte, laissant croire à son petit-ami qu'il avait vu juste et qu'il voulait vraiment se séparer de lui. S'en fut trop pour le jeune homme et ses larmes commencèrent à couler le long de son visage alors qu'il fit volte-face pour pouvoir aller dans la salle de bain. C'est à ce moment-là que le bouclé décida enfin de réagir et se précipita à sa suite pour le rattraper.
« Non Louis attend ! »
« Non, laisses-moi s'il te plaît j'ai compris ! »
« Bordel, mais tu vas me laisser en placer une plutôt que d'essayer de deviner ce qui me passe par la tête ? »
Harry commença à s'énerver, sa voix s'élevant alors qu'il empêcha Louis de fermer la porte de la salle de bain. Il se rendait bien compte qu'il n'agissait pas de la bonne façon, mais malgré tous ses efforts, il n'arrivait plus non plus à gérer ses émotions.
« Je fais des putains de cauchemars dès que je ferme les yeux. J'arrive plus à dormir bordel. Je revois ça encore et encore et putain, je deviens fou et je sais plus quoi faire. C'est de ça que je veux te parler. J'ai besoin de toi Louis, ça me rend malade, je le revois te faire du mal et par moment c'est bien pire, je le revois s'en prendre à toi et je suis impuissant face à ça, je vois ta douleur, ta peine et j'arrive pas à t'aider. Pas une nuit ne se passe sans que j'ai ces visions d'horreur quand je ferme un œil. Et une fois que je les ouvre, j'ai l'impression que c'est la même chose, je te vois souffrir et je ne peux pas t'aider parce que cette fois-ci, c'est toi qui ne me laisses pas faire. Bordel, je t'aime Louis, j'ai jamais pensé une seule seconde à te quitter. Je suis là pour toi et je le serais aussi longtemps que tu voudras de moi. Mais je t'en supplie, laisse-moi t'aider. »
à leurs tours, les larmes de Harry commencèrent à couler, de frustration, de douleur, à cause de la fatigue aussi, il ne savait plus comment faire pour voir les choses s'arranger, pour voir un vrai sourire sur le visage de Louis. Il baissa la tête, sachant que la discussion n'irait pas plus loin, mais Louis avança d'un pas vers lui et le regarda le visage confus.
« Tu... Tu ne veux pas qu'on se sépare ou qu'on fasse une pause ? »
Le bouclé releva le regard vers son petit-ami en fronçant les sourcils et secoua la tête.
« Non, bien sûr que non, c'est pas ce que je veux. C'est la dernière chose que je veux au monde Louis ! Pourquoi tu crois ça ? »
« Parce que... Je me suis réveillé plusieurs fois en pleine nuit ces derniers jours et... Tu étais jamais avec moi, je cherchais ton corps parce que j'avais besoin de chaleur et t'étais pas là et comme tu disais rien... J'ai cru que... Que c'est parce que tu voulais plus de moi, mais que tu n'osais pas me le dire. C'est pour ça que je ne voulais pas que tu m'approches, je ne voulais pas de ta pitié, ou me faire encore plus de mal en sentant ton contact alors que tu allais finir par me quitter. Je croyais que tu ne voulais plus de moi... Je ne pensais pas que c'était parce que tu faisais des cauchemars Harry. »
En écoutant Louis, Harry eut encore plus envie de se claquer la tête contre les murs, alors tout ça n'était qu'une foutue histoire de malentendu. Il avait fait souffrir Louis plus qu'il ne souffrait déjà, en le laissant croire qu'il ne voulait plus de lui et Louis s'est éloigné pour se protéger alors que lui n'avait besoin que d'une chose, le contact de son amour, pouvoir le serrer dans ses bras et avoir l'assurance qu'il était bien là et qu'il était en sécurité. Il les avait fais souffrir inutilement tout ça pour cacher ses cauchemars aux yeux de Louis.
« Bébé... Je suis tellement désolé... Pardonne-moi, je ne voulais pas te faire souffrir, j'aurais dû t'en parler et... »
Avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase, Louis se précipita contre son torse et le serra dans ses bras, laissant Harry les bras ballants. Il lui avait fallu quelques secondes pour réaliser et glisser à son tour ses bras autour du corps de son petit-ami pour sentir sa chaleur. C'était de ça qu'il avait besoin, de ça et de rien d'autres. D'un seul coup, il s'était senti plus léger, plus éveillé et plus calme. Louis avait ce pouvoir sur lui, il le faisait se sentir si bien et de savoir que tout ce temps, ils avaient pensés chacun de leur côté que l'autre ne voulait pas d'eux. Tant de temps perdu simplement parce que Harry n'avait pas voulu parler à Louis de ces cauchemars. Ils restèrent un instant à l'entrée de la salle de bain l'un dans les bras de l'autre. Après un moment, Louis releva la tête et attrapa le visage du bouclé pour le forcer à le regarder dans les yeux.
« Harry... Tu passes ton temps à dire que tu es là pour moi et tu vois ça, j'en ai jamais douté parce que tu me l'as montré jour après jour en m'aidant à avancer. Mais il faut que tu retiennes que moi aussi, je suis là pour toi. Je suis assez fort pour ça, même si ça fait mal, même si se sont des mauvais souvenirs, je suis là pour toi. Je veux que tu me parles de ce qui te fait mal ! Je veux plus qu'on se cache quoi que se soit... Il n'y a que comme ça qu'on arrivera à avancer. J'ai besoin de toi, mais je vois aussi que tu as besoin de moi ! »
Harry hocha la tête et posa son front contre celui de Louis. Il avait raison, Harry avait tenté d'être fort, il avait voulu être là pour lui, mais il avait également besoin qu'il soit là pour lui. Il ferma les yeux et laissa le jeune homme caresser son visage de ses douces mains et savoura la douceur de ses lèvres contre les siennes lorsqu'il l'embrassa de la façon la plus tendre possible, faisant chavirer encore un peu plus son cœur. Louis finit par se détacher de ses lèvres et prit sa main pour l'entraîner vers le salon.
« Aller, viens avec moi ! On va aller s'installer dans le canapé, je crois que tu as mérité de te reposer un peu et de te faire câliner. »
Harry pouffa de rire et Louis le regarda avec un léger sourire, après avoir préparé une tasse de café et une tasse de chocolat, il s'installa dans le canapé et laissa la grande saucisse qu'était son petit-copain s'installer entre ses jambes pour qu'il puisse se faire câliner. C'était agréable, pour l'un comme pour l'autre de se retrouver, Harry constata immédiatement le changement chez Louis qui retrouvait son sourire et qui s'occupait de lui avec toute la tendresse du monde. De son côté, il se sentait déjà plus détendu, il était enveloppé par l'odeur et la chaleur de Louis, enfin, il le sentait comme il en avait besoin, il se sentait à la maison et c'est tout ce qu'il lui fallait pour se calmer.
Et c'est sûrement pour ça, qu'après quelques minutes, Harry s'affaissa peu à peu jusqu'à finir par fermer les yeux et s'endormir la tête posée contre le ventre de Louis qui caressait tendrement ses cheveux en espérant pouvoir continuer à l'apaiser pendant quelques heures pour qu'il puisse se reposer. En fin d'après-midi, c'est Liam qui arriva dans l'appartement de son ami, passant comme chaque soir pour s'assurer que tout allait bien et que personne n'avait besoin de rien et son sourire s'étira lorsqu'il trouva Harry toujours endormi contre Louis. En entendant la porte s'ouvrir, il releva le nez de son livre et mit son doigt devant sa bouche pour lui indiquer de ne pas faire trop de bruit.
« Ça doit faire deux heures qu'il dort... Je sens plus mes jambes, mais je ne veux pas le réveiller ! »
« Je suis content de voir que ça va mieux, je commençais à m'inquiéter pour vous. »
Louis sourit à Liam et regarda son bouclé avec tendresse en caressant ses cheveux.
« Il n'y avait pas de raisons, ce n'était qu'une question de non-dits... Mais on a fini par se dire ce qu'on avait à se dire... »
Liam hocha la tête et décida après un moment qu'il pouvait partir le cœur léger, que cette fois-ci, il ne serait d'aucune utilité. Il s'éclipsa donc tout en discrétion pour ne pas réveiller son ami et rentra chez lui. C'est une heure plus tard que Harry se réveilla en sursaut et la sueur commençant à parler sur son front, mais cette fois-ci, Louis était là lui aussi, il le serra aussi tôt dans ses bras et le rassura en lui rappelant que tout allait bien. Tout n'était pas encore parfait, tous les deux avaient encore besoin de temps, mais ils étaient là l'un pour l'autre, pour apaiser leur peur et c'est ce qu'ils leur fallait pour avancer. Tout irait bientôt mieux. Cody n'arriverait pas à gâcher leur vie.
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