Cours d'anglais, à nouveau.

Aglaé dessine. Il remarque que sur tous les portraits, elle a marqué les yeux, si expressifs, de cernes. Sans qu'il sache vraiment pourquoi, il trouve ça bigrement esthétique.

Et puis il la regarde, elle.

Il admire son profil, ce qu'il lui est permis d'en observer derrière le rideau de ses cheveux aile de corbeau. Sous la frange, des yeux ourlés de longs cils qui caressent ses joues toujours trop pâles. Des yeux cernés, comme ceux des personnages qu'elle aime à dessiner.

Le poème d'Apollinaire lui revient subitement en mémoire. Pas qu'il aime particulièrement la poésie, et travailler dessus, quelques années plus tôt, lui avait été pénible. Mais là, d'un coup,

tout prend un sens.

Sans qu'il s'en rende compte, il a laissé cette fille étrange à côté de lui l'empoisonner. Désormais qu'il réalise, il est un peu tard.