Ses cheveux noirs étaient crasseux, ils collaient à son visage échauffé par les efforts qu'elle mettait en place pour survivre.

Ils auraient dû la tuer.

Natasha les voyait passer.

Leur marche robotique.

Inhumaine.

Pourquoi ne l'avait-il pas encore tué ?

Ses mains entaillées à cause de ses nombreuses tentatives d'extraction à ses fers étaient si sales qu'elle ne voyait plus la couleur de sa peau.

Un bruit résonna dans le couloir.

Collée à sa paroi elle sût qu'il était déjà le matin, vers 9 heures selon ses calculs.

Ils passaient toujours à cette heure.

Ils marchaient le pas lourd alors que leur silhouette était si fine, si petite.

N'avaient-ils conscience de rien ?

N'étaient-ils pas terrifiés ?

Natasha se rappela du conservatoire dans lequel elle avait tout appris.

Elle n'avait conscience de rien dans cette bâtisse.

Elle n'avait jamais eu peur entre ces murs.

Elle vit la lumière filtrer sous la porte de sa cellule,

Elle devina les ombres passées...

Avait-elle un jour été une de ces ombres ?

Elle se souvint de ce regard.

Un goût amer lui apparut dans la bouche.

Elle avait perdu tout contrôle en croisant ces yeux.

Les pupilles dilatées, les yeux verts sans expressions.

Ils ressemblaient à des poupées cassées, celles aux yeux vitreux abandonnées sur les étagères.

Sa mission était un échec. Un échec cuisant qui la révoltait au plus profond d'elle-même.

Était-elle parmi les siens ? Était-ce pour cette raison qu'elle était encore en vie ?