Chapitre 42

« Il me faut ou partir et vivre, ou rester et mourir. » — Shakespeare


Quand je reviens à moi, un festival de lumières multicolores dansent sous mes paupières. Pourquoi mon corps est si lourd ? Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

Un bourdonnement désagréable m'empêche d'entendre ce qu'il se passe autour de moi. J'ai l'impression de sentir des corps se mouvoir autour de moi.

Je parviens à ouvrir légèrement les yeux, aveuglée par les lumières. Quand mes yeux essayent de s'habituer, je me rends compte que je suis sur le sol, le corps qui réagit pas.

Plus loin devant moi, je distingue une masse en feu, ressemblant à la moto de Gareth. Je suis soudainement prise de panique. La voiture, Gareth qui me regarde, lui qui perd le contrôle.

Nous avons eu un accident.

Incapable de bouger, je tente de l'apercevoir du mieux que je peux mais je ne vois rien.

- Il y en a une autre ici ! Crie quelqu'un que je ne reconnais pas dans le flou de mes pensées. Madame vous m'entendez ?

Je n'arrive à rien faire, même pas un grognement. D'autres personnes arrivent pour m'entourer mais je n'arrive pas à distinguer leurs visages. Je tente alors de me concentrer sur les lumières, regroupant des nombreuses personnes grouillant comme des fourmis.

Et un brancard, je devine. Entouré de 3 personnes, poussant ce tas de ferraille dans ce que je devine être une ambulance.

Gareth.

- Madame, est-ce que vous m'entendez ?

Je parviens à lâcher un gémissement de peine en voyant mon amour se faire gober par le véhicule lumineux.

Ne m'abandonne pas.

- Elle est consciente ! Aidez-moi à la mettre là-dessus ! On doit la garder !

- Madame, écoutez-moi et ne vous endormez pas, ok ? Vous devez tenir le coup.

Je comprends ce qu'elle me dit mais plus rien en moi n'a envie de l'appliquer. La douleur de mon corps est trop forte. Celle de mon cœur encore plus.

Si on vient de m'arracher une partie de l'âme, laissez-moi au moins me reposer un peu. Les lumières sont trop douloureuses...

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