Chapitre 30
Edward : le retour du vampire
Une grande partie de la plage s'est déjà vidée quand nous nous décidons à partir. De ce que j'ai compris, la soirée n'est pas finie pour nous, ce qui me rend très impatiente.
Gareth rend au vieil homme qui semble épuisé ce que nous avons loué avant de le saluer gaiement. Le visage de l'homme s'illumine un peu plus, comme si nous étions les seuls à le remercier de son travail.
En partant vers le parking, Gareth prend ma main dans la sienne pour la énième fois de la soirée mais je ne vais pas me plaindre.
Je tente de ne pas tomber dans les quelques marches à monter puis me dirige vers le parking en repassant par le chemin effrayant. Pas de zombis à l'horizon, c'est bon signe.
Le parking semble quand même plus gai qu'à notre arrivée, peut-être qu'il s'est chargé des bonnes ondes dégagées par les passants. Car ce soir, il en a vu passer, du monde.
Je m'arrête à la moto mais Gareth me tire légèrement le bras, faisant un mouvement de la tête pour me faire comprendre que nous partons vers la droite.
- Je t'ai dis que la soirée n'est pas finie, alors suis-moi. On n'a pas besoin de la moto cette fois.
Je n'ai pas le temps de riposter qu'il revient vers moi et m'attrape dans ses bras. Encore une fois, je me retrouve portée par Gareth qui se met à courir en direction d'un passage entre deux champs secs. Je hurle de rire pendant qu'il court à vive allure, me tenant fermement.
- Lâche-moi, Garethou ! On va se faire tuer en allant par-là, je lui dis en riant jusqu'aux larmes.
- Comment tu m'as appelé ? Fais attention Agapi Mou ou je rajoute les chatouilles !
Je ne dis plus rien et continue de rire en m'accrochant à son cou pour m'assurer de ne pas tomber. Je dois dire que je ne suis pas la plus fine des personnes mais il ne semble pas du tout essoufflé. Si seulement je pouvais avoir le même cardio... Et les mêmes abdos au passage. Parce que tout à l'heure, ça serait mentir de dire que je ne me suis pas rincé l'œil...
Je ne sais même pas comment il fait pour aller si vite car plus nous avançons, plus la luminosité baisse. J'en profite pour me nicher dans son cou, sentant son parfum boisé.
Je devine que nous sommes presque arrivés quand il décide enfin de me poser au sol délicatement pour ne pas qu'on voit ma culotte.
Mince, je n'ai pas mis de short en dessus...
- Enfin ! Je commençais à avoir le mal de mer noyée entre tes pecs !
- Je sais, excuse-moi princesse, ils en imposent trop mais j'avais dit à Dylan à la salle que son exercice me rendrait trop sex ! Les petites poulettes dans ton genre font que tomber à mes genoux. C'est fatiguant mais pratique pour certaines choses.
J'explose de rire suivie de près par le sois-disant ami de Dylan. Il faut croire que je déteins de plus en plus sur lui à dire des conneries à tout va.
- Je rigole, retourne-toi, plutôt, se reprend-il. Je sais que je suis beau mais tu verras, c'est encore mieux de l'autre côté.
Je le prends aux mots et quand je me retourne, je comprends ce qu'il veut dire. Une plaine énorme au milieu d'un bois s'étend dans la nuit. Au milieu, quelques kiosques et arbres se battent pour les guirlandes lumineuses qui les éclairent. Très peu de monde s'y trouve, peut-être un ou deux couples occupants chacun un kiosque, en laissant au moins 3 de vides.
- On se croirait dans Twilight, je chuchote dans le vide.
- Ça te plait ? Me demande Gareth en se rapprochant.
- Si ça me plait ?
Je me retourne vers lui pour le voir.
- J'ai l'impression d'être dans un film Gareth, j'adore ça !
Il me sourit et je le lui rends avant de me précipiter vers le kiosque le plus isolé pour que nous soyons tranquilles. Je monte les marches, entourée de lierre et de petites fleurs fermées. Je ne peux pas m'empêcher d'aller au centre et de tourner sur moi-même les bras en l'air pour me sentir comme une princesse.
Gareth disparaît quelques instants derrière le kiosque mais je m'en fiche. J'observe chaque détail, chaque plante, chaque fleur, chaque lumière.
D'un coup, une douce musique retentit et Gareth réapparaît. Il monte les quelques marches pour me rejoindre, me prenant doucement par les mains. Sans que je ne m'y attende, il me fait tournoyer une première fois pour mieux me rattraper par la suite en posant une main sur ma taille. Je ris doucement et me laisse entraîner dans la danse, bercée par Gareth.
En réalité, je ne me détends pas totalement car j'essaye de ne pas lui écraser les pieds à chaque pas. Je mets un moment avant de reconnaître la musique à la fin du premier film de Twilight.
- Alors Edward, on s'intéresse aux histoires de vampires ? Je lui lance moqueuse.
- Alors Bella, on admire pas les efforts ? Dit-il en me tirant la langue.
- Je reconnais que tu marques un bon point. Mais je ne comprends toujours pas vraiment pourquoi tu as voulu me montrer cet endroit.
Il s'écarte un peu de moi, me tenant la main avant de m'attirer à lui en m'enroulant sur moi-même. Je me retrouve le dos contre son torse et son bras libre vient m'encercler.
- Je te trouve tendue, c'est tout, je voulais t'éloigner de ta mère. Je mérite un bon point pour ça.
Je lui souris en m'écartant un peu, laissant juste assez d'espace pour lui faire un bisou sur la joue.
- C'est gentil, merci, dis-je en essayant d'être la plus sincère possible. Mais pourquoi tu fais tout ça ?
- Je ne te connais pas forcément depuis très longtemps, mais je t'aime beaucoup pour ne pas dire je t'aime, et je veux te montrer que je peux me rattraper par rapport à mon comportement au début.
- Tu sais que je t'ai pardonnée depuis longtemps ?
Il hoche la tête et me déroule pour que nous reprenions une position de danse plus confortable.
- Pour une fois, je veux faire vivre un conte de fée à quelqu'un. Et mon cœur a choisi ce petit être tout en couleurs, en humeurs discutables et en amour à partager, finit-il.
Il me colle un peu plus contre lui pour me chuchoter à l'oreille :
- Et aussi parce qu'Harper m'a forcé, offre-moi une chaussette et Dobby sera libreeeee.
Encore une fois, peut-être la centième fois dans la soirée ? J'éclate de rire et Gareth me serre plus fort de peur que je ne m'échappe.
- C'était hyper romantique et tu viens de caler du Harry Potter ? je lui demande en regardant ses yeux bleus.
- J'ai une très bonne professeure niveau références, je dois faire mes preuves.
Je lui souris avant de reprendre.
- Mais j'insiste, merci de m'occuper pour fuir ma mère. Je sais que c'est... lâche j'allais dire, mais non. Je n'ai juste pas le courage de la supporter.
- Je comprends et je vais t'aider, ajoute-il en me faisant tourner de plus belle. Mais tout ce que je te demande, c'est que les fois où tu es avec elle, prends sur toi et profite. J'aurais aimé avoir plus de temps avec mes parents.
Je soupire avant de lui dire que je vais essayer. Je comprends pourquoi il me demande ça, la perte de ses parents n'a pas dû être facile mais il ne devait sûrement pas avoir la même relation avec eux que moi avec ma mère. Sur la photo chez lui, ils avaient l'air tellement heureux... Moi, je ne connais même pas mon père et ma mère est trop immature.
- Tu sais, j'ai l'impression d'être à la sortie d'un bal de promo, avec mon beau cavalier qui me fait danser jusqu'au bout de la nuit avant de m'embrasser pour la première fois, je déclare tout sourire pour changer de sujet et alléger l'ambiance.
- Malheureusement je suis désolé beauté, mais pas de bal de promo et pas de premier baiser. Tout ce que je peux t'offrir c'est le 16ème, il déclare le plus naturellement du monde.
- Tu as compté ?
- Bien-sûr.
Quand il se penche pour poser ses lèvres sur les miennes, je peux affirmer que ce 16ème baiser est l'un de mes préférés.
***
J'aime quand le vent souffle sur mon visage. Gareth râlerait s'il voyait que je n'ai pas totalement fermé ma visière encore une fois, mais il ne le remarque jamais. Je le serre un peu plus tandis que je repense à cette soirée pleine d'étoiles et de lanternes qui ont illuminées le ciel et mon monde. Encore une fois, je me sens bien. La seule depuis que ma mère est arrivée. La douce musique du kiosque tourne encore en boucle dans ma tête, mais le disque n'est pas rayé, il ne cesse d'être de plus en plus neuf. Sans m'en rendre compte, je ferme les yeux, espérant sentir les battements de son cœur malgré mon casque. Et sans crier gare, le doux bruit de la moto et de la musique dans ma tête m'emporte dans un autre monde, un monde où ce que je viens de vivre est embellit par des licornes et des grenouilles parlantes.
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