Chapitre 26
I'm a blond bimbo girl, in the fantasy world
En bas de l'immeuble, j'hésite quelques instants avant d'ouvrir la porte. Gareth m'a rassuré tout à l'heure mais maintenant qu'il n'est pas là, je ne sais pas si je vais avoir le courage de la supporter. Le fait de le savoir dans mon appartement me rassure un peu tout comme cela me fait paniquer : j'ai un mec chez moi, et ma mère arrive dans le même espace.
Mon mec, d'ailleurs ? Je n'en sais rien.
Quand je me décide enfin à ouvrir la porte d'entrée, je reconnais la femme qui observe les pointes abimées de ses cheveux assise sur sa grosse valise à paillettes. C'est impossible que se soit quelqu'un d'autre, ou alors le sosie est sacrément ressemblant. Elle se lève en me voyant, et s'approche pour m'enlacer de ses bras maigres.
- Ma chérie ! Tu es si belle, une bombe atomique même ! Tu as pris du poids, non ? Ce n'est pas grave, après tout tu perdras tout quand tu auras un enfant. Mais fait attention, ça fait tout moche au ventre après, pense à la chirurgie... J'en connais un qui est pas mal si tu as besoin.
J'espérais qu'elle aurait changé depuis la dernière fois que je l'ai vue en chair et en os mais à l'inverse, elle n'a fait que devenir plus extravagante et désespérante. Ses talons aiguilles sont tellement grands qu'il me faudrait à peine 2 secondes pour me casser une cheville, sa mini-jupe est si courte qu'elle ne sert à rien tandis que son haut à un décolleté si grand qu'il ne laisse pas de place à l'imagination. Elle est presque plus dénudée que mes amies stripteaseuses — et elles ne sortent pas dehors dans cet accoutrement !
Raide comme un piquet, j'attends simplement qu'elle décolle ses gros seins de moi et me laisse respirer.
Punaise, mais ils ont grossi depuis la dernière fois ou c'est moi ?
- Il fait super beau ici, remarque-t-elle. Je m'attendais à pleins de choses, et tout est vrai ! L'Amérique c'est vraiment... WoW. Le voyage était si long, j'étais à côté d'un homme tellement poilu que j'aurai pu faire des tresses avec ses aisselles ! Non pas que je n'aime pas les bûcherons mais...
- Maman, stop. S'il te plait, lâche-moi, je lui dis sèchement tandis qu'elle se recule avec un grand sourire.
Comme je m'y attendais, elle se dirige vers la porte, me laissant porter sa valise à travers les escaliers. Les quelques marches qui me séparent de l'appartement me donnent l'impression d'escalader l'Everest avec une vache à meuh immortelle. Croyez-moi, peu importe dans quel sens vous la tournerez, elle continuera à faire meuh.
Je ne sais pas ce qu'elle a pu mettre dans cette valise, mais j'espère que ça en vaut la peine parce qu'elle pèse une tonne ! La connaissant, ce n'est pas le cas et il y a juste 10 paires d'escarpins.
Quand nous arrivons devant ma porte, je ravale la panique qui monte en moi. Gareth est de l'autre côté de cette porte, ça va être comique.
- Maman, je dois te prévenir d'une chose avant qu'on entre, je déclare essoufflée.
- Je t'écoute ma chérie. Promis je ne te jugerai pas si jamais tu as une chambre rouge.
- Une chambre rouge ?
- Oui, tu sais, pour le sadom...
- STOP MAMAN !
Le pire c'est qu'elle est totalement sérieuse, il n'y a aucun sourire ni ébauche d'un rire qui me ferait penser à une blague. Ma mère est une putain de détraquée ! Qui pense ça de sa fille sérieusement ?
- Bref, je n'étais pas seule quand tu as appelé donc j'aimerais que tu te tiennes bien. Surtout si tu es toujours avec Alphonse.
- Alphonse ? Qui est Alphonse ?
Je ne réponds pas, elle n'en vaut pas la peine. Elle ne changera jamais et c'est désespérant.
- Tu as un petit ami ?!
Pour ne rien vous cacher, cette scène est suivie d'un cri strident, de sauts assez impressionnants en talon aiguilles et d'un coiffage express avec une brosse sortie de nulle part.
Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle ouvre la porte avant moi et entre, me laissant sur le palier avec sa valise. Je la suis, tirant sur les pauvres roulettes fragiles, faisant entrer la valise à ma suite. À ma grande surprise, ma mère n'a pas sauté sur Gareth mais s'est totalement figée devant lui sans dire un mot. Gareth ne bouge pas non plus, me regardant avec détresse pour savoir quoi faire.
Fuis Gareth tant qu'il est temps, la lionne guette et renifle sa proie avant de l'avaler tout cru.
- Maman, je te présente Gareth. Gareth, voilà ma mère, Stéphanie.
Gareth tend la main pour saluer ma mère de la façon la plus polie qu'il puisse mais ma mère lui saute dessus pour lui faire la bise.
Je vous avais dis, ce n'était qu'une question de temps.
- Appelle-moi Seph, bel Apollon ! Déclare ma mère tandis que je m'excuse tout bas auprès de Gareth qui ouvre grand ses yeux bleus.
- Bon, maman je n'ai pas deux chambres donc si tu veux je vais t'aider à trouver un hôtel pour ton séjour et...
- Mais non ma chérie, ne t'embête pas. Ta chambre m'ira très bien.
Je déglutis, rouge de rage, me retenant de me jeter sur elle pour arracher ses cheveux de Barbie. « Ta chambre m'ira très bien », j'adore mon canapé, mais pas de là à dormir dessus !
- Je reste qu'une petite semaine, largement le temps de rencontrer ce jeune homme si beau !
- UNE SEMAINE ?
Ce cri du cœur qui m'échappe veut tout dire. Ma mère qui, jusqu'ici, faisait face à Gareth, se retourne permettant à mon copain de se faire oublier dans un coin de la pièce.
- Tu pourrais faire un effort et accueillir ta mère mieux que ça. J'ai supporté Chewbacca pour toi je te signale ! Il sentait en plus mais je n'ai rien dis ! Je n'ai même pas sorti de bande de cire !
- Mais je ne t'ai rien demandé, maman ! Je ne t'ai pas demandé de venir ici et de supporter ce mec ! Tu parles de lui comme quelqu'un d'immonde mais là c'est toi qui es immonde !
- Eden, me coupe Gareth en s'approchant de moi, tu peux venir dormir chez moi, si tu veux. J'ai de la place et ça ne me gêne pas. Comme ça, ta mère peut profiter de son séjour sans que vous ne vous entretuiez.
- Mais ça ne va pas ! L'interromps « Steph » révoltée plus que jamais. Comment veux-tu qu'elle travaille correctement avec cette vieille Anata si vous copulez toute la nuit ? Et encore, elle pourrait poser des congés cette semaine pour sa vieille mère... Je veux bien avoir des petits enfants mais bon...
Alors là, c'est la goutte de trop et Gareth le lit sûrement dans mon regard car il se met entre nous deux, de peur que je ne saute à la gorge de ma mère. Je serre les poings si fort que je sens mes ongles rentrer dans ma peau.
- Elle s'appelle Anita maman !
Je les laisse dans le salon, essayant de me calmer un peu sinon je ne survivrais pas à cette semaine qui va être épouvantable. Je me réfugie dans le salon, ou je constate que je saigne presque à force de serrer les poings.
Tu es débile, Eden. Tu vas encore tout gâcher.
Je suis rejointe directement par Gareth dans la pièce, qui prend mes mains pour les porter à sa bouche, me faisant un bisou magique. Il les abandonne pour prendre ma mâchoire entre ses doigts.
- Eden, il faut que tu te calmes ok ? Tente-il de me calmer.
- Sans blague ? Je suis tout à fait calme là. Ce n'est pas comme si ma tarée de mère s'immisçait dans ma vie comme une putain de maladie sexuelle !
- La comparaison n'est pas vraiment sympa...
- Rien à foutre ! Tu as bien vu ! Tu peux t'en aller, je ne t'en voudrais pas.
Je m'écarte de ses mains pour attraper un verre et me servir de l'eau. Si je pouvais, je me verserais l'eau glacée sur la tête. Mais je n'ai pas envie de nettoyer après...
- Écoutes, je te remercie pour ta chambre c'est adorable, je lui dis, mais il faut que tu partes. C'est un problème que je dois gérer seule alors il vaut mieux que tu rentres...
- D'accord, déclare-t-il simplement. Je ne vais pas m'interposer, les histoires de famille ça me connaît. Mais sache que je garde mon téléphone près de moi si tu as besoin de quelque chose.
Alors que je vais pour le remercier, ma mère débarque dans la cuisine, se collant à Gareth. Je crois que c'est la première fois que je vois Gareth devenir aussi rouge qu'une pivoine tandis que les seins de ma mère sont plaqués contre son dos.
- Je... Je vais y aller, annonce-t-il en bégayant légèrement. Merci de l'accueil en tout cas et c'était un plaisir de vous avoir rencontrée... Steph...
- De même mon garçon ! File et passe une bonne soirée avec ta main !
Alors qu'il s'écarte pour aller vers la porte d'entrée, il n'échappe à pas à une légère tape sur les fesses que ma mère lui offre, ce qui le fait fuir plus rapidement que prévu.
C'est bon, c'est mort. Il ne voudra plus jamais me revoir.
Tout ce que je retiens, c'est que ma mère lui a touché les fesses. Enfin je ne sais pas ce que nous sommes et si j'ai le droit d'être jalouse, mais elle a eu l'audace de faire la pire entrée en matière possible. Comme d'habitude, je m'attendais à quoi ?
***
Les minutes passent où je fais comprendre à ma mère que si elle ose ouvrir la bouche, je lui éclate la tête contre le beau carrelage de ma cuisine. Mais pipelette comme elle est, elle ne tient pas plus de 3 minutes et 7 secondes pour reprendre de sa voix stridente. Oui, j'ai compté.
- Il est trop craquant ton copain ! Depuis combien de temps vous êtes ensemble ? Vous avez prévu de vous marier ? Combien d'enfants ? Enfin je ne sais pas si j'ai envie d'être mamie mais après tout, ce n'est pas mon choix. Quel âge il a ? Et son boulot ? Je le vois bien biker à la Sons or Anarchy.
Une fois qu'elle termine son monologue de questions plus indiscrètes les unes que les autres, j'ouvre enfin la bouche, serrant les dents.
- J'ai honte de toi maman. Tu te comportes comme une adolescente alors que tu n'as plus 15 ans, c'est extrêmement gênant. Autant pour moi que pour Gareth. Tu te rends compte seulement de comment tu t'es comportée avec lui ? Tu ne le connais pas et tu lui tapes les fesses ! C'est répugnant et pitoyable. Et je ne répondrais pas à ces questions parce que Gareth est un ami et que je ne me vois pas répondre à certaines questions à sa place. Tu m'as épuisée, et gâchée ma journée alors qu'elle était parfaite jusqu'ici. Alors excuse-moi mais je travaille demain, je vais aller me changer et dormir.
Je pose mon verre vide dans l'évier sans prendre la peine de le laver et passe devant elle pour rejoindre ma chambre. J'ai l'impression que ma vie s'effondre sous mes pieds alors que la nouvelle vient seulement de commencer.
Je me change rapidement avec mon pyjama de Pokémon avant de prendre mon coussin préféré et mon Rocky. Je croise ma mère qui ne me dit rien quand j'attrape un plaide jaune que je vais utiliser en couverture.
La seule chose que ma mère est capable de faire, c'est d'éteindre la lumière quand je m'enfouis dans le canapé, les larmes coulant silencieusement sur mes joues.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top