Plus le même/Partie 2 et Fin
Pendant le trajet, ma colère envers mes amis revint.
J'en voulais à Scott, d'avoir laissé Malia et Stiles insulter Théo sans rien dire. Ce n'était pas le rôle d'un Alpha.
J'en voulais à Stiles et Malia, de ne pas pardonner à Théo malgré ses actes récents.
J'en voulais à Mason et Corey, de ne pas m'avoir soutenu comme ils le faisaient d'habitude.
J'en voulais à Lydia et Derek, d'être restés à me regarder défendre Théo sans faire un geste.
J'en voulais au monde entier, et ma tête semblait sur le point d'exploser.
Théo dû remarquer la colère que je dégageais, car il se tourna vers moi en haussant les sourcils.
« Tout va bien ? Tu sens bizarre...
- Ça va. Continue à rouler. »
Il n'insista pas et se reconcentra sur la route.
Le trajet entre la clinique et ma maison était assez court, mais vu qu'on resta en silence tout du long, il me parut durer une éternité.
Le camion tourna finalement dans ma rue.
« C'est là. »
Théo gara le véhicule devant ma maison, puis me fixa de ses yeux verts.
« Tu es vraiment sûr que tu veux de moi ? Je veux dire... chez toi ? »
Je levais les yeux au ciel.
« Théo... il y a peu de chance que j'aie changé d'avis en dix minutes.
- Je demande juste... histoire que tu ne fasses pas quelque chose que tu regretteras après...
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Je ne suis pas sûr que les autres soient ravis que tu m'héberges. »
J'ouvrais ma portière en lui donnant une tape sur l'épaule.
« Et bien ça tombe bien que je me fiche de leur avis, alors ! »
Je refermais la portière derrière moi et ouvrait la porte de la maison, Théo attendant derrière moi.
« Ne fais pas de bruit, mes parents doivent dormir. Ils croient que j'étudiais tard chez Mason. »
Il se glissa à ma suite à l'intérieur.
Je me dirigeais vers la cuisine, prenait des chips dans un placard et les lui jetais à la figure.
« La nourriture que je te dois. »
J'indiquais les escaliers d'un coup de tête, lui faisant signe de me suivre. Arrivés en haut, on se glissa dans ma chambre en silence.
Je poussais un soupir de soulagement. On avait réussi à ne pas réveiller mes parents. Il aurait été difficile de leur expliquer la situation.
Je m'assis sur mon lit, tandis que Théo s'appuyait contre la porte, les bras croisés, en me fixant de son regard inquisiteur.
Je le regardais aussi. Au bout d'un moment, il dut de rendre compte qu'on se regardait depuis trop longtemps sans rien faire car il toussa et détourna les yeux.
« Et, heu... tu veux que je dorme où ?
Merde. Je n'avais pas pensé à ça.
Il sembla remarquer mon embêtement, parce qu'il précisa :
« Ça ne me dérange pas de dormir par terre. Pas du tout.
- Non, non... tu... peux... »
Je regardais autour de moi, et mon regard se posa sur mon lit.
Il laissa échapper un petit rire.
« C'est mort. Je dors absolument pas dans le lit avec toi. Je suis sûr que tu ronfles.
- Si tu vois une autre alternative, je suis à l'écoute. »
Il se renfrogna.
« Très bien. »
Je soupirais en levant les yeux au ciel.
« Si tu penses que ça me fait plaisir, tu te trompes. Dormir avec Théo Raeken n'est pas exactement dans ma liste de priorités. Mais on est en temps de guerre. On s'adapte aux circonstances. »
Son regard s'éclaircit d'une lueur humoristique.
« La guerre est finie, Dunbar. Ton excuse n'est pas crédible.
- Tais-toi.
- Avec plaisir. »
Je le fusillais du regard, m'avançait vers mon placard et lui balançais (pour la deuxième fois de la soirée) des vêtements de rechange à la figure.
Il les attrapa au vol et me regarda bizarrement.
Je rougis un peu en essayant de me justifier.
« T'es couvert de sang. Et tu sens bizarre. La mort. Le désespoir. C'est pas agréable. Donc change-toi et ferme-la. Merci. »
Sans attendre sa réaction, je m'enfermai dans ma salle de bain, je fermai la porte à clé, et je pris une douche en priant pour que le reste de la soirée se passe bien.
Quand je sortais, Théo était déjà enfoui sous les couvertures, et seuls ses cheveux dépassaient.
Je ne put empêcher un sourire de me venir aux lèvres. Il était vraiment très mignon. On aurait pas du tout dit qu'il avait été l'un des plus gros psychopathes que la Terre ait porté.
Hum. Moi et mes pensées.
Sans faire de bruit, j'éteignais les lumières et me glissais à mon tour dans le lit, à l'opposé d'où Théo était allongé.
Je pensais qu'il était endormi, mais il prit soudain la parole.
« Et donc, tu ronfles ? »
Je lui donnais un grand coup d'oreiller.
« Aïeuh !
- Chut. Je dors. »
Un grand silence s'ensuivit.
Puis :
« Bonne nuit, Liam... »
Je poussais un long soupir.
« 'nuit Théo. »
Il eut le culot de laisser échapper un petit rire ironique (assez beau en passant), puis plus personne ne parla.
Je me calais dans une position confortable, et fermais les yeux.
Je devais avouer que la présence de Théo me rassurait. Il dégageait une chaleur agréable, et le bruit de sa respiration me calmait. Je calais la mienne dessus.
C'est en écoutant les battements réguliers de son cœur que je basculais dans le sommeil.
________________
Plus tard dans la nuit, je fus tiré de mon sommeil par des bruits de paroles qui venaient d'à côté de moi.
J'ouvrais les yeux d'un coup. J'étais maintenant allongé contre Théo, ma tête était posée contre son épaule.
Je me redressais pour entendre ce que Théo disait.
Il ne parlait qu'avec des mots prononcés rapidement, incompréhensibles. Son visage était crispé et tendu, et il avait l'air d'avoir très chaud.
Il faisait un cauchemar.
Ses paroles se firent plus répétitives, et il commença à trembler de tout son corps.
« N..n...non... non ! Non ! Pas lui ! »
Je commençais à le secouer pour essayer de le réveiller, mais il semblait se débattre entre le réel et son cauchemar.
« Théo, réveille-toi ! Théo ! »
Pas de réaction. Il se débattait de plus belle.
Mes yeux tournèrent au jaune, ma voix devint rauque dans un dernier essai, et je grognais :
« THÉO ! »
Il se redressa d'un bond, tournant la tête à droite et à gauche, n'ayant pas l'air de se rendre compte d'où il était.
« Théo, calme-toi. Tu es en sécurité. Tout va bien. »
Ses yeux se posèrent sur moi, et il eut l'air de retrouver ses esprits.
« Liam...
- Tout va bien. Tu as fait un cauchemar. »
Il hocha la tête. Il avait l'air complètement vulnérable et perdu, et quand une larme roula sur sa joue, mon cœur se brisa.
« Tu veux quelque chose ? Tu veux en parler ? »
Il secoua la tête.
« Pas... pas maintenant. Non. »
Il se rallongea sur le lit en soupirant, les yeux à demi fermés.
Je commençais à lui caresser les cheveux d'un air que je voulais rassurant. Le cœur de Théo battait à toute vitesse, et il ne semblait pas vouloir se calmer.
« Tu as besoin de quelque chose ?
- Non. Juste... reste avec moi ?
- Toujours. »
Oh mon dieu. J'avais vraiment dit ça ? On pouvait pas faire plus dégoulinant.
Il ouvrit un œil et me regarda d'un drôle d'air, puis sourit et se tourna sur le côté.
Je passais mon bras autour de sa taille, et collait mon torse à son dos en enfouissant ma tête dans son cou.
On resta un moment en silence dans cette position, dans un accord commun, sans nous endormir.
Puis il poussa un long bâillement, et je sentis que la fatigue reprenait le dessus.
J'écoutais les battements de son cœur ralentir au fur et à mesure qu'il sombrait dans le sommeil, mais je ne m'endormais pas tout de suite. Je voulais être sûr qu'il était en sécurité (bien qu'il n'y ait pas vraiment de risques aux alentours).
Le voir dans cette situation, et être incapable de faire quoi que ce soit, me rendait fou.
Et pendant que j'inspirais son odeur, toujours blotti contre lui, je me rendis compte de combien je tenais à lui.
Je savais depuis quelques temps déjà que je ne le considérais pas comme un simple ami, mais ça allait beaucoup plus loin. J'avais besoin de lui à mes côtés, il m'était devenu indispensable.
Je ne savais pas si cette pensée m'inquiétait ou me réjouissait.
Il ne partageait peut-être pas mes sentiments... il me considérait peut-être comme un ami.
Mais en ce moment, ce n'était pas la question. Je mettrais ça au clair demain matin.
Mettant mes pensées de côté, je fermais les yeux en essayant de m'endormir de nouveau.
___________________
Le lendemain, quand je me réveillais, j'étais encore serré contre Théo.
Après quelques instants, je me dégageais en veillant à ne pas le réveiller.
Je regardais mon téléphone. Il était neuf heures du matin.
Je constatais avec effroi que ma boîte de messagerie était pleine, et que j'avais une vingtaine de messages que m'avaient envoyé mes amis.
Scott, 22h24
Liam, je suis désolé pour tout à l'heure. Rappelle moi pour me dire que tout va bien.
~
Mason, 22h25
Hé, mec, tout va bien ? T'es parti sans rien dire... écoute, je regrette beaucoup pour tout à l'heure. J'aurais pas dû te laisser seul.
~
Stiles, 23h37
Je me rends compte que j'ai pas été cool du tout. Je crois que j'ai compris la leçon. Derek m'a complètement atomisé. Je ne pourrais plus sortir de chez moi parce que je suis mort.
~
Derek, 23h38
Liam, je comprends que tu veuilles t'isoler. J'en suis désolé. J'ai parlé calmement à Stiles, qui a admis avoir été un peu rude. Il t'a peut-être déjà écrit. Et au passage, quoi qu'il t'ait dit, je ne l'ai pas du tout traumatisé en le secouant à côté de la fenêtre jusqu'à ce qu'il admette avoir été injuste. C'est faux. Partiellement.
~
Je ne pus empêcher un sourire de me venir aux lèvres. Mes amis avaient le don de m'amuser quelle que soit la situation.
Je reçus un message de Scott, mon téléphone vibra dans mes mains.
Scott, 8h07
Liam, toi et Théo pouvez venir à la réunion de groupe de ce matin. RDV à 10h à la clinique. Soyez là.
Je relevais les yeux de mon téléphone, et mon regard rencontra celui de Théo, qui me regardait fixement de ses yeux verts.
Je sursautais brusquement.
« Sérieusement ! Ça se fait pas de fixer les gens comme ça ! C'est flippant.
- Désolé. Tu fais des têtes bizarres quand tu regardes ton téléphone.
- Mmh. »
Il plissa les yeux et fixa le plafond.
« Théo, Scott propose qu'on aille les voir à la clinique dans la matinée. Je pense qu'ils veulent se faire pardonner. Tu veux y aller ? »
Il réfléchit quelques instants avant de reposer ses yeux sur moi.
« Pourquoi pas. J'ai de toute façon une escorte. Tu casseras la figure à tous ceux qui seront méchants avec moi.
- Mais bien sûr... j'irais évidemment me brouiller avec tous mes amis juste pour tes beaux yeux. »
Il eut un petit sourire en coin.
« Tu trouves mes yeux beaux ?
- J'ai pas dit ça.
- Si, tu l'as dit.
- Non.
- Si.
- Bon, peut-être. Et ? »
Il me regarda d'un air pensif quelques instants.
« Rien... »
Encore cette tension... elle allait finir par me tuer.
Après avoir mangé dans un silence gênant (mes parents étaient déjà partis travailler), on rejoignit le camion de Théo pour partir en direction de la clinique.
Le voyage (comme tous les autres) se déroula dans un silence pesant. On se jetait parfois des coups d'œil rapides et gênés.
On ne parla pas de ce qui s'était passé cette nuit. Peut-être que Théo ne s'en souvenait plus. Peut-être qu'il avait choisit de l'ignorer. Que ça ne signifiait rien pour lui.
Toutefois, en se garant devant la clinique, Théo ne sortit pas tout de suite et resta assis dans son siège.
Il ferma les yeux et prit une grande inspiration, comme s'il s'apprêtait à sauter à l'élastique.
« Liam... je voulais te remercier pour avoir été là pour moi cette nuit. Quand... j'ai fait mon cauchemar. De ne pas m'avoir rejeté. Ça veut dire beaucoup pour moi. »
J'eus un petit sourire.
« C'est normal... je pouvais pas te pousser du lit. »
Il secoua la tête.
« Non, pas ça, c'est juste que... enfin... »
Il posa brièvement la tête contre le volant. Les mots ne semblaient pas vouloir traverser sa bouche.
J'attendais en retenant mon souffle.
« J'ai été quasiment élevé par les Docteurs de l'Effroi. Je n'ai jamais eu d'amis, de relation, je n'ai jamais tenu à personne, je n'ai jamais éprouvé le besoin de voir quelqu'un... j'ai toujours considéré les personnes comme des objets à manipuler.
- C'est bon à savoir. »
Il me fusilla du regard.
« Ce que j'essaye de dire, Dunbar, c'est que tout ce truc de sentiments et d'émotions est nouveau pour moi. »
Les battements de mon cœur s'intensifiaient à chaque seconde qui passait.
« Où tu veux en venir ? »
Il commença à tapoter des doigts sur le volant. Et il se lança d'un coup.
« Je tiens à toi, Liam. Je veux pas te décevoir. Je veux pas te perdre. Je veux pas te faire de mal. Mais je voulais te le dire. Je sais que, vu ce que j'ai fait, il n'y a pas beaucoup de chance que tu... -
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Je l'avais attrapé par le col de sa veste et attiré contre moi, en scellant nos lèvres.
Ses lèvres étaient douces et chaudes, et des frissons parcoururent ma colonne vertébrale. Il passa ses bras autour de ma taille, et je mettais le miens autour de son cou.
Le baiser dura seulement quelques secondes, mais quand on se sépara, a bout de souffle, un immense sourire barrait respectivement nos visages.
Je poussais un petit soupir.
« Je te déteste toujours.
- Je n'en doute pas. Tu pouvais aussi imaginer un endroit plus romantique pour m'embrasser que dans un camion.
- Oh, tais-toi ! C'est toi qui a commencé à faire ta déclaration idiote ici.
- Ah oui ? C'est comme ça que tu me remercies ? T'as pas l'air complètement mécontent de ce qui vient de se passer...
- Oh... tu veux que je te prouve que je suis mécontent ?
- Vas-y. »
_______________________
Quand on entra dans la clinique, deux minutes plus tard, nos deux nez saignaient et Théo me foudroyait du regard.
Les membres du pack nous regardèrent bouche bée, à part Scott, qui eut un sourire en coin. Ce garçon savait tout.
Théo et moi nous installâmes à deux coins opposés de la table centrale, toujours en nous lançant des regards noirs.
Scott s'avança.
« A l'ordre du jour : Théo fait-il partie de la meute. Après en avoir discuté hier avec les autres après votre départ... précipité, on en est arrivés à cette décision. »
Je retins mon souffle, et je vis Théo se contracter à l'autre bout de la table.
Scott lui sourit.
« On est d'accord pour t'accorder une seconde chance. Tu la mérites. Mais... ne retire pas sur Malia. Et ne tue pas Liam. S'il te plaît.
- Pas exactement dans mes plans. »
Théo avait l'air d'être l'homme le plus heureux du monde.
Il avait du mal à cacher son grand sourire.
Même Malia et Stiles se retinrent de faire des commentaires, tandis que les autres allaient féliciter Théo.
Ce dernier me regarda, son sourire maintenant bien visible. Et à ce moment là, malgré notre "dispute", malgré mon nez qui me faisait mal, malgré le sang qui recouvrait son visage, je ne l'avais jamais trouvé aussi beau.
~ Fin ~
~~~~
C'est fini !
Voilà !
N'hésitez pas à mettre votre avis en commentaire !
Gros bisous, j'espère que cette (courte) histoire vous a plue ! J'en ferais sans doute des différentes sur d'autres couples Teen Wolf (Sterek ou Scisaac peut-être).
Bye !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top