Chapitre 2 : Des photos souvenirs

Nous pénétrons dans le couloir avant d'arriver au salon, où je reste bouche bée face à la décoration. La pièce est harmonisée avec des teintes beiges, blanches et pastel. La salle à manger, au premier abord, me donne l'impression d'être isolée du reste du monde et complètement dans un autre univers. Une douleur me vrilla la poitrine quand je m'aperçois que la façon dont la pièce était aménagée correspondait aux goûts que ma mère avait en matière de décoration.

- Tu peux visiter les autres pièces si tu veux, me dit Vanessa en se dirigeant vers la cuisine.

Je pénètre d'abord dans la cuisine, explorant les lieux avant de gravir l'escalier qui mène à ma chambre. J'ouvre la porte et m'arrête sur le seuil, émerveillée par le décor s'offrant à moi. Un énorme lit avec des draps pastel en lin trône à ma gauche, encadré par deux tables de chevet en chêne. La porte adjacente mène à une salle de bain avec une douche à l'italienne attenante à une autre chambre. La présence des flacons d'après rasage près du lavabo me permet de comprendre qu'il s'agissait de celle d'une des frères. Sur le mur en face de l'entrée, un fauteuil en cuir était accompagné d'une bibliothèque en pin.

En face du lit, un fauteuil en cuir partage l'espace avec une bibliothèque en pin. Le mur est en grande partie constitué d'une porte fenêtre entièrement vitrée qui illumine toute la chambre. À droite, je visualise déjà l'emplacement où mon ordinateur portable, un cadeau de mon père lors du dernier Noël, reposera sur le vaste bureau en bois blanc. Et enfin sur ma gauche, près de la porte, un grand miroir jusqu'au sol suspendu au mur et une porte menant à un dressing.

Mais ce qui attire mon regard, c'est les photos accrochées sur le mur. Des clichés figés dans le temps, capturant des sourires et des moments de bonheur. Marco et Vanessa étaient aussi sur les photos. Mes parents, dont je n'avais que des souvenirs flous avant l'accident, semblaient revivre à travers ces images soigneusement encadrées. Je m'approche lentement, mes yeux parcourant chaque détail, chaque expression figée sur leur visage. C'est comme une plongée dans un passé que j'ai presque oublié, mais qui, maintenant, se matérialise devant moi, accroché au mur comme un rappel tangible de mes origines.

Je tressaille brusquement lorsqu'une main se pose sur mon épaule. Pivotant sur moi-même, je tombe nez à nez avec Nolan, le jumeau de Aaron, si j'ai bien compris.

- Ça va ? me demanda-t-il en me dévisageant, l'air inquiet.

- Quoi ? je bégaye en le dévisageant.

- Tu pleures alors je me demandais si t'allais bien, me répond-il en désignant les photos accrochées au mur.

- Ho. C'est juste la fatigue, je fais en m'essuyant les yeux avant de hausser les épaules.

- Je ne savais pas que mes parents avaient pris ces photos, dit-il doucement.

Je hoche la tête, incapable de trouver les mots. Les images devant moi sont comme une fenêtre ouverte sur un monde que j'ai perdu, un monde qui semble à la fois lointain et étrangement familier. Nolan semble comprendre le mélange d'émotions qui bouillonne en moi.

- C'est un beau geste de leur part, continue-t-il, posant une main réconfortante sur mon bras. Ils ont pensé que c'était important que tu n'oublies pas d'où vient cette force qui te pousse à aller de l'avant.

C'est étrange de voir ces images, de voir mes parents biologiques sourire, figés dans un bonheur que je n'ai jamais vraiment connu. Les photos semblent me murmurer des histoires que je n'ai jamais entendues, des moments de vie que j'ai manqués.

- Je peux partir si tu veux, je...

- Non ! Reste s'il te plaît, je lui demande doucement.

Nous nous asseyons en face en face sur le lit et j'en profite pour le regarder. Ses cheveux bruns en bataille donnent l'impression qu'il venait de se lever d'une sieste mais cela ne fait que s'ajouter à son charme décontracté. Ses yeux sont d'un bleu intense, semblant presque percer mon âme lorsqu'il me regarda. Sa peau bronzée et légèrement hâlée témoigne de son amour pour le plein air et l'aventure. Son visage était bien défini, avec une mâchoire carrée qui lui donnait un air confiant. Il est légèrement plus grand que la moyenne, avec une silhouette musclée qui trahissait une routine d'entraînement régulière.

Il porte un t-shirt ajusté qui met en valeur ses bras bien développés et un jean qui suit parfaitement ses jambes athlétiques. Ses baskets semblent impeccables, comme s'il prenait soin de chaque détail de sa tenue. Une chaîne en argent délicat était visible autour de son cou, ajoutant une touche de sophistication à son look décontracté.

Sa voix, lorsqu'il avait demandé si j'allais bien, était douce et empreinte de préoccupation. Je réalise alors qu'un instant, il avait réussi à me mettre à l'aise, malgré mon état émotionnel. Il posa sa main sur la main après m'avoir lancé un sourire réconfortant quand je croise son regard.

- Ça faisait bizarre de se dire qu'on allait avoir une demi-soeur mais en fait, je trouve ça chouette. T'es super sympa, dit-il d'une voix douce.

Je souris en retour, touchée par sa gentillesse.

- Merci, Nolan. Tout ça c'est nouveau pour moi et ça me fait un peu peur, je lui explique.

Il hocha la tête avec compréhension.

- Je comprends, ça doit être difficile de tout laisser derrière toi et de commencer une nouvelle vie. Mais on est là pour t'aider à t'adapter à cette nouvelle situation.

- C'est gentil de ta part.

Il sourit de nouveau.

- Ça me fait plaisir. Si tu as des questions sur la ville ou si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, n'hésite pas à me demander. Et si tu veux explorer un peu plus tard, je pourrais te montrer des endroits sympas.

J'acquiesçai avec gratitude.

- Ça serait super. Merci encore.

Alors que la conversation se poursuivait, nous échangions des anecdotes sur nos vies et nos passions. J'apprenais à connaître mon nouveau demi-frère, et il semblait être quelqu'un avec qui je pourrais m'entendre très bien.

Pendant que nous discutions, Jax se glissa sur le lit et se coucha entre nous, semblant apprécier l'attention et l'affection que nous lui portions. Il devint rapidement le sujet de notre conversation et Nolan me raconta quelques histoires amusantes de chiens qu'il avait eu dans le passé.

Au bout de quelques minutes, Vanessa appela les garçons pour mettre la table. En pénétrant dans la salle à manger, j'avais l'impression de m'isoler du reste du monde pour entrer dans un univers à part.

Le mobilier était choisi avec élégance, alliant le confort moderne à une touche de tradition. Une grande table en bois sombre trônait au centre de la salle, entourée de chaises rembourrées d'un tissu doux et apaisant. Les coussins des chaises arborent des motifs délicats qui semblaient avoir été choisis avec soin. Sur la table, une nappe blanche immaculée était joliment drapée et des couverts en argent scintillent à la lumière tamisée des suspensions lumineuses au plafond.

Le mur de la salle à manger était orné de tableaux abstraits qui ajoutaient une touche d'art contemporain à l'ensemble. Des étagères en bois sombre étaient chargées de vaisselle délicate et de bibelots, témoignant du souci du détail dans la décoration de cette pièce.

- J'ai laissé Jax sortir au jardin pour qu'il fasse ses besoins, m'annonce Marco quand il m'aperçoit.

- Ok merci, je le rassure en ouvrant la porte vitrée pour découvrir le jardin.

La première chose qui me frappe, c'est la profusion de couleurs. Des roses rouges, des marguerites blanches et des jacinthes violettes qui bordent le chemin qui serpente à travers l'herbe verte et soyeuse. Les oiseaux chantent gaiement dans les arbres qui se dressent majestueusement tout autour. C'est un véritable petit coin de paradis.

Je m'aventure plus loin, mes pas m'amenant vers un vieux chêne majestueux qui trône au milieu du jardin. À son ombre, il y a une balançoire en bois suspendue à une branche solide. Je souris, imaginant les heures de plaisir que nous passerons ici.

Tout à coup, un éclat de rire attire mon attention. Je me retourne et découvre Ethan en train de jouer avec Jax. L'un après l'autre se couraient après, s'amusant follement. Leur complicité est évidente, leurs sourires éclatants et leurs rires remplissent l'air de joie. Jax lui saute dessus, lui léchant le visage avec une affection débordante. Les deux semblent inséparables, comme s'ils se connaissaient depuis toujours.

Je les observe en repensant à ce qui avait changé depuis ce matin. Non seulement j'ai une nouvelle maison magnifique mais j'ai aussi des demis-frères et des sentiments allant au-delà de l'amitié pour Ethan.

Nous restons silencieux pendant un moment, le seul bruit étant les éclats de rire occasionnels de Jax alors qu'il poursuit Ethan dans une partie endiablée de cache-cache. Ethan se tourna finalement vers moi, une lueur sérieuse dans ses yeux.

- Karol, commence-t-il doucement. Je crois qu'on devrait parler, complète-t-il en s'asseyant à côté de moi.

Mon cœur s'accélère légèrement à sa tonalité sérieuse. Je me tourne vers lui, me doutant déjà du sujet qu'il voulait aborder.

- Quand je t'ai déposé, dans la voiture... il s'est passé quelque chose, quelque chose dont je n'ai pas eu l'occasion de te parler, avoue-t-il avec précaution en scrutant mon regard, comme s'il craignait que je m'enfuis, comme une jument effrayée.

Je frissonne, me rappelant le baiser passionné que nous avons échangé dans la voiture, juste avant qu'il ne me conduise à ma nouvelle maison. C'était un moment intense, chargé d'émotions, mais aussi d'une certaine tristesse, car nous savions tous les deux que ma vie avait été bouleversée par la perte tragique de mes parents dans un accident. Ethan continue.

- Je sais que c'est peut-être pas le bon moment et qu'avec tout ce qu'il s'est passée, tu n'as pas forcément la tête à ça, mais je n'arrive pas à m'empêcher de penser à ce baiser, à ce que cela signifie pour nous.

Je prends sa main dans la mienne, reconnaissant la profondeur de ses sentiments. Les paroles ne sont pas nécessaires pour exprimer ce que nous ressentons l'un pour l'autre. Nos regards se croisent, et dans ce jardin magique, chargé d'espoir et de nouvelles possibilités, je sais que c'est lui et que si mes parents étaient encore là, ils me diraient de foncer.

- Ethan, tu as raison. Ce baiser signifie beaucoup pour moi aussi et je ne veux pas l'ignorer.

Un sourire tendre se dessine sur son visage, éclairant son regard d'une lueur d'espoir. Il incline doucement la tête, puis se penche pour m'embrasser doucement et je me blottis dans ses bras.

Après ce moment de tendresse, nous nous levons et rentrons à la maison, main dans la main. Oncle Marco et sa femme étant occupés en cuisine, je tripotais mes cheveux, ne sachant pas quoi faire.

- Je vais te présenter les autres si tu veux, me propose Noah en s'approchant de moi. J'ai remarqué que t'étais un peu perdue.

- Je veux bien si ça ne te dérange pas, je m'excuse en haussant les épaules, l'air penaude.

Noah me sourit chaleureusement, effaçant mes inquiétudes d'un coup.

- Bien sûr que non, ça me fait plaisir. Je me présente brièvement : moi c'est Noah, ton autre demi-frère. Et le plus jeune de la fratrie du haut de ses 16 ans, plaisanta-t-il en riant.

Il m'entraîna dans le salon où se trouvaient Nolan et Marco. Tous deux étaient plongés dans une partie de jeu vidéo, mais ils levèrent les yeux quand nous entrâmes.

- Les gars, je vous présente Karol, notre nouvelle recrue, déclara Noah en me désignant.

Marco me fit un signe de la main avec un sourire tandis que Nolan éteignit rapidement la console et se leva pour venir me voir.

- On s'est déjà parlé mais ravie de t'accueillir parmi nous, dit-il en me tendant la main.

- Merci Nolan, je réponds en serrant sa main.

Je bavarde avec eux, me sentant immédiatement à l'aise en leur compagnie. Ils avaient tous un charme irrésistible et une personnalité enjouée qui était contagieuse. Vanessa nous appelle pour venir manger et nous nous installons tous à table, mon estomac criant famine. Vanessa a préparé un festin délicieux et je pris sur moi pour engager maladroitement la conversation afin d'apprendre à les connaître.

Après le dîner, nous nous retrouvons tous dans le salon et le temps passe rapidement alors que nous partagions des histoires, des rires et des souvenirs. Je me tournais vers Ethan, toujours avec moi malgré l'heure tardive.

- Je croyais que tu devais retourner chez ton père, je lui demande.

- J'ai décidé de rester un peu plus longtemps, répondit-il. Je pense que mon père me tuerait s'il apprenait que je reprenais le volant et Marco a bien voulu que je passe la nuit ici.

- Cool.

- Et puis, je voulais être sûr que tu ailles bien, avoue-t-il en détournant la tête pour que je ne vois pas qu'il était inquiet pour moi.

J'attrape un coussin et le frappe avec, pour qu'il se tourne vers moi.

- Je vais bien. Je t'assure, j'insiste en tenant son menton dans ma main pour le regarder dans les yeux et une fois convaincue qu'il me croyait, je le lâche.

Alors que l'aurore pointait son nez, chacun se retira dans sa chambre et je fais pareil, après m'être assuré que tout irait bien pour Jax. Je fermais les volets automatiques de la baie vitrée et me glissait en pyjama vite fait. Je m'installe dans mon lit, enveloppée par la douceur des draps et la chaleur du foyer familial. Le calme de la nuit m'entoura alors que je m'endormis paisiblement, pour la première fois depuis cinq mois.

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