- Ça y est, j'entends dire. 

Les voix parviennent à traverser la brume qui empli mes pensées. J'entends des choses... woah...les gens parlent beaucoup... je ne reconnais pas de voix. Mais qui sont ces gens ? Je ne sais pas ? En fait, je ne sais pas non plus si je veux savoir. C'est bizarre non ? Un peu... d'ailleurs où je suis ? Il faudrait quand même que je puisse ouvrir les yeux non ? J'essaye, beaucoup, mais une espèce de force magnétique maintient mes paupières closes. Bon tant pis... je réessaierai plus tard.

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Ah bah voila ! J'ai l'impression que la brume s'est désépaissi. J'arrive à entrouvrir les yeux. Il n'y a pas de lumière. C'est normal ? Ah si ça y est. Je vois du blanc cette fois. Et je distingue une forme, non deux, ah trois formes. Hop, ça y est j'ai ouvert les yeux. Trop forte. Je vois quoi... oh des gens ! Un homme en blouse blanche s'approche de moi.

- Bonjour, Livia. Tout va bien ?

Un son proche du gémissement lui répond. Il sourit.

- En tout cas, ici, tout va bien. Tu peux te rendormir. Tu as besoin de repos. 

Je crois qu'il a raison. Je ne me pose pas de question et referme les yeux. 

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Lorsque je les réouvre, j'y arrive facilement. Je vois l'homme, que je suis en capacité de nommer médecin, ainsi que deux infirmières. 

- Livia, commence le médecin, comment allez-vous ?

- Bien, je réponds facilement.

Je ne suis plus euphorique, plus brumeuse. 

- Bien, alors, je vais vous poser deux questions, êtes-vous d'accord ?

- Oui, je crois, je dis, sans trop savoir à quoi m'attendre.

- Premièrement, savez-vous pourquoi vous êtes ici ? Avez-vous des souvenirs ?

- Non je...

D'un coup, au milieu de ma réponse, un tourbillon d'images me fait fermer les yeux. Je vois une femme en blanc qui se précipite vers moi, je vois du rouge, je vois un homme qui me parle,... je ressens comme une gifle et tous mes souvenirs se remettent en place.

- Oui, je dis' mécaniquement, je me souviens de tout. 

Le médecin m'observe, témoin du tourbillon d'émotions qui m'a traversé. 

- Voulez-vous voir votre famille ?

- Non, je souffle. 

J'ai l'impression de revivre mon évanouissement. 

- Et je ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé après mon arrivée ici, je termine. 

Le médecin acquiesce et sort de la chambre. Que s'est-il passé ? Au bout d'un moment, l'ignorance commence à me stresser. J'allais appeler le médecin mais celui-ci me devance en ouvrant la porte de ma chambre d'hôpital. Il est suivi de mes parents.

- Livia, tu as de la visite, m'informe le médecin.

- Je vois ça, je murmure. 

Le médecin sort, me laissant seule avec mes géniteurs. 

- Ma chérie, pleure ma mère en venant à mon chevet.

Elle passe ses bras autour de mon cou et m'enlace comme elle le peut. Je pleure doucement et silencieusement.

- Je t'aime ma puce.

- Non, maman. J'ai entendu ce que tu as dis à Lisa avant qu'elle n'aille rejoindre James.

Elle s'écarte et affiche une mine pleine de culpabilité.

-  J'ai joué le jeu, Livia. Parce que je t'avais vu à la mairie dans la voiture. J'ai compris que tu avais un plan. Alors je n'ai pas empêché ma fille. 

Je commence à réfléchir. Elle a l'air sincère. Et puis c'est ma mère. Mon père me rassure en murmurant que tout va bien et m'enlace aussi avant de sortir. Des qu'ils le font, je vois deux têtes accourir. Ma sœur court vers le lit et me serre fort contre elle. Sa chaleur me rassure. Les larmes coulent sur mes joues, et aussi sur celles de Lisa, qui ne semble pas vouloir me lâcher. 

- Pourquoi tu as fais ça ? elle murmure. 

Je ne réponds pas. Je l'aime c'est tout. Elle finit par s'éloigner et renifle avant de déclarer :

- Je vais vous laisser. 

Je vois derrière elle une touffe blonde. Cette fois, j'explose ne sanglots lorsque Noah me prend dans ses bras. Je me redresse. Il m'embrasse passionnément, nos larmes s'entremêlants. 

- Je t'aime, il souffle.

Et ça me suffit.

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- C'est bon ? me demande mon copain, en m'allongeant sur le lit. 

Nous sommes chez moi, j'ai réussi à sortir tôt de l'hôpital. Je ne peux pas trop marcher, je ne sais pas pourquoi. J'ai un gros bandage sur mon bras. J'acquiesce au beau blond qui vient s'allonger près de moi. Je me colle contre lui et il niche sa tête dans mon cou. 

- Si tu y étais restée...chuchote Noah.

- N'y pense pas, je murmure en retour. 

Nous restons ainsi entrelacés. Il doit être environ vingt heures je pense. Il ne fait pas trop nuit, bien que nous soyons déjà en octobre. Nous sommes le premier octobre, c'est tous ce que je sais. Personne n'a voulu me dire quelque chose d'autre. Je n'ai pas encore revu Chloe, ni Jenna, mais je n'ai pas envi de voir cette dernière au final. 

- Noah, je demande, qu'est ce qu'il s'est passé ?

- N'y pense pas mon amour, me répond-t-il en remontant pour déposer un baiser sur le haut de ma tête.

- D'accord.

Nous nous endormons dans les couvertures, entrelacés et l'amour présent dans nos cœurs. 

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La sonnerie de mon appartement me réveille en sursaut. Je grogne et tâte la surface du lit, mais Noah n'y est pas. Je soupire et finis par me redresser. Mes mouvements sont plus faciles, aussi j'arrive à m'habiller rapidement et à me coiffer au minimum. Je vais dans ke salon où je trouve Lisa et Noah en pleine discussion. Lorsqu'elle se retourne, elle se précipite vers moi et se jette dans mes bras. Ses cheveux sont emmêlés et elle a de gros cernes. Elle pleure sur mon épaule tandis que j'essaye de la réconforter. Après quelques minutes de retrouvailles, Chloe arrive aussi. La rousse me prend doucement dans ses bras, plus délicatement que ma sœur. Je lui souris tristement, et elle retrouve vite sa bonne humeur. 

- C'est quoi cette tête ?  T'es vraiment pas belle la, Livia ! Viens !

Elle me fait rentrer dans la salle de bain et me lave le visage et les cheveux pour ensuite le coiffer et me maquiller. Elle me donne ensuite un jean et un top noir à manches longues. Je glousse tandis qu'elle me fait tourner et me prend une fois dans ses bras avant de retourner dans le salon. Lisa sourit tant bien que mal et Chloe va s'assoir à côté d'elle. Ça va mieux, je me sens mieux. Mais une chose le tracasse : qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ?