Chapitre 5

°●Pdv de Cara●°

     Je rentre chez moi fatiguée et énervée. Comment Enis peut il revenir après tout ce temps ? Mon passé revient au triple galop sans que j’y sois préparée. Ça fait beaucoup à gérer, ça et Berrenzi. Je me rince rapidement le visage et me couche toute habillée. Pourtant, je ne m’endors pas. C’était prévisible, mes pensées se dirigent vers Lucas. C’était ma copie au masculin, dur, déterminé, mystérieux. Il était la personne à laquelle je m’identifiais le plus et pourtant je ne sais pratiquement rien de lui.

     Ma guerre ne fait que commencer et je ne peux pas le me permettre de faiblir, de me poser trop de questions. Je ne dois avoir qu’un seul vrai objectif, Berrenzi, Lucas viendra après. Je sais que Sara, Marina et Enis (même si ça me tue de le dire) s’occuperont bien de lui et arrêteront rapidement son agresseur. Je me lève et regarde la ville qui ne dort jamais s’animer devant mes prunelles bleutées. Les ombres défilent au rythme des phares des voitures, les pancartes et les buildings illuminent les rues, les hélicoptères et les alarmes font du bruit et dieu sait que c’est rassurant, de se savoir accompagné, de ne pas être seul, abandonné à soi-même. Je respire un bon coup et vais me servir de l’eau, quand un bruit suspect se fait entendre. Je me pétrifie, soudainement aux aguets. Un second bruit vient à mes oreilles. Discrètement, je m’empare d’un couteau et m’avance dans la cuisine. Je jette un rapide regard dans mon salon. Une silhouette se dessine dans l’ombre de ma bibliothèque.

     Je m’avance un peu, puis prends mon élan, saute sur une chaise pour atterrir sur le cambrioleur. Mes jambes se mettent autour de sa taille et mes bras entourent son cou, le couteau touchant de manière inquiétante sa glotte. Après un cri de sa part, il pose ses mains sur mes bras et me fait basculer au-dessus de lui. Je tombe violemment au sol et roule sur moi-même. Voyant l’homme se diriger vers moi, je lui mets un coup de pied au genou, me relève habilement, prends l’arrière de son crâne et lui fait violemment percuter la tête sur ma table.

     -S...s’il te...plaît, Cara...ar...arrête, bredouille l’homme.

     -Qui es-tu et que me veux tu ? je demande.

     L’homme recule un peu en voyant que j’ai repris le couteau. Il semble être peu rassuré et il fait bien, je veux qu'il sache qu'il n’est pas en sécurité en venant chez moi.

     -Cara, c’est moi Enis.

     -Quoi ? m’exclamé-je. Comment...QUI T’AS PERMIS D’ENTRER DANS MA MAISON COMME CA !?! J'AURAIS PU TE TUER !!!

     -Je me serais défendu, répond le brun, c’est pas parce que tu m’as mis par terre que tu aurais réussi à m’assassiner.

     -Tu te rends compte que tu débarques comme ça dans ma vie après presque 5 ans d’absence, que tu viens pour enquêter sur la mort d'un ami commun, tu me provoques devant mes amis et non content de cela, tu te permets de venir t’infiltrer chez moi, dans le code pénal, ça s’appelle une effraction.

     -J'avais besoin d’avoir une idée de ta vie, de savoir ce que tu es devenue.

     -Y a des trucs plus subtils pour ça, je fais remarquer.

-Je sais, mais je sais aussi que tu m’en veux à la mort, comment pourrais-je te convaincre ?? Tu me hais et c'est mérité mais tu as aussi ta part de responsabilités et elle n’est pas maigre. En 5 ans, j’ai changé, j’ai mûri, j’ai appris ce que c’était la misère, la merde, la difficulté. Il faut que tu me laisses une seconde chance, comme Lucas t’en a laissé auparavant, fais-le pour lui au moins.

     -Je t’interdis de parler en son nom ! je vocifère.

     -Pourquoi, est-ce toi qui l’a suivi jusqu’en France, qui a tout lâché pour prouver ton amitié, est-ce que c’est toi qui l’a ramassé à la petite cuillère, c’est toi qui partait au beau milieu de la nuit pour le ramasser au fin fond d’une ruelle, à moitié mort, c’est toi qui l’a aidé dans ses missions, qui l’a épaulé ?

     -TAIS-TOI !!!

     -Et toi, écoute moi !! Prends conscience de ta connerie, tu es plus mature que ça, plus forte et réfléchie alors s’il te plait, prends le temps de penser à ce que je t’ai dit.

     -Sors de ma maison, j’ordonne.

     Sans autres paroles, il s’exécute. Dans un long soupir, je m'assois par terre et finis par m’endormir à même le sol.

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