°•Pdv de Sara•°

  Nous avançons en petit troupeau, guidés par Marina, je surprends Bobby et Kukka à se prendre aussi bien au jeu, je ne suis pas du tout à l'aise avec mon flingue dans les mains, tirer sera ma toute dernière option, je ne me sens pas prête à tuer. Marina ne parle pas, elle fait des signes avec ses mains et nous interprétons. Après une course à petites foulées interminable, je tapote l'épaule de Marina et lui montre une silhouette féminine, une tignasse rousse sur le haut de la tête. Elle me fait un signe de tête, montre à Bobby et à moi de rester là, et dit à Kukka de la suivre. Elle acquiesce et la suit. Elles s'éloignent en gardant leurs armes pointées sur Jenni, lui parlent et baissent leurs pistolets. Kukka la prend dans ses bras et elles reviennent. Je prends à mon tour Jenni dans les bras et la laisse embrasser son amoureux. Je suis surprise de la voir...reposée.

  -Berrenzi ne t'a rien fait ? je lui demande.
  -Mis à part une grosse frayeur, pas grand chose, je me suis cachée dans les sous-sols, et j'ai vu des trucs plutôt macabre mais j'en parlerai plus tard, je veux le tuer pour de bon cette fois.
  -Tout le monde est ici pour ça. Pour t'aider à le tuer, l'achever une bonne fois, fait Kukka.
  -Merci...
  -Allons-y, il doit nous chercher et il connaît mieux la caserne que nous. Méfions-nous des embuscades, nous informe Marina.

Nous partons et avançons doucement, la priorité est à la sécurité, le meurtre de Mario viendra après, je sais que cela implique des mensonges. Mais je suis prête, il nous a tous détruit, à notre tour. Nous marchons le long des bâtiments quand Kukka tente de crier, je me retourne affolée, elle n'est pas du genre à pleurnicher pour rien. Je vois Mario derrière elle, son pistolet braqué sur son ventre.

  -Marina, Mario est derrière nous ! crie Bobby

Berrenzi affiche un sourire mauvais et tire dans le ventre de Kukka plusieurs balles avant de disparaître. Kukka s'effondre et je la retiens. Elle pleure, du sang s'écoule de sa bouche.

  -Tout va bien se passer, tu vas t'en sortir, j'ai prévu le nécessaire, d'accord ?

Elle acquiesce. Je m'efforce de lui donner de l'espoir mais les chances sont maigres. Je ne veux pas la laisser mourir, c'est une excellente amie, elle est sur la bonne voie, elle ne touche plus à rien, je me dois de la sauver. Ses yeux deviennent vitreux, j'entends qu'on me parle, qu'on me touche peut-être mais je ne réagis pas, je ne veux pas, tout le temps je vérifie son pouls qui baisse à une vitesse alarmante, je sors plusieurs anti-douleurs, je sors aiguilles et pinces, prête à faire une opération dans la seconde qui suit. On tente de m'arrêter mais je résiste, animée par une mission personnelle. En lui faisant du mal, on le fait du mal. Je ne peux pas me permettre de la laisser tomber. Je dois et vais l'aider. "Tant qu'il y'a de la vie, y'a de l'espoir", je murmure doucement.

  -Oui, mais il n'y a plus de vie... me murmure lentement Jennifer à l'oreille.