°•Pdv de Cara•°

  -Bobby, j'ai pas vraiment le temps de te parler, je suis en mission là.
  -Peut-être mais il est 19 heures 30 et Jennifer n'est toujours pas à la maison. Elle ne répond ni à mes messages, ni à mes appels.
  -Je sais pas où elle peut être. Elle ne m'a rien dit.
  -Bon, je vais contacter Sara.
  -Attend. Ce n'est pas une bonne idée. Elles se sont embrouillées aujourd'hui. Je vais l'appeler et je te tiens au courant, d'accord ? Appelle Marina, que vous passiez du temps ensemble, que tu vois un peu Michael, qu'elle te rassure. D'accord ?
  -Mouais. Je vais faire ça. À bientôt.
  -Bye.

Je raccroche sans quitter des yeux Camille. La nuit tombe avec le froid. Je remonte ma veste en cuir et claque mes talons pour passer un peu le temps. La jeune fille blonde aux yeux bleus quitte la boulangerie, des petites tartelettes sucrées et salées dans son sachet en papier. Elle s'arrête devant un clochard et lui donne une pièce. Cette fille a une attitude exemplaire, employée modèle, amie modèle, citoyenne modèle, c'est dégoulinant de bonté et ça en devient suspect. Je la suis jusqu'à son studio. Une fois que je suis sûre qu'elle est dans son petit appartement, je vais voir la concierge qui lave le petit hall de l'immeuble.

  -Bonjour madame, je suis Cara Brook, agent de la NYPD.

Je lui présente ma plaque.

  -Qu'est-ce que vous voulez, je vous ai déjà dis qu'il n'y a aucun trafic dans ma résidence.
  -Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas ici pour des affaires de trafics, je viens vous interroger sur la jeune fille blonde aux yeux bleus qui vient de rentrer.
  -Oh ! Vous parlez de Camille ! Je le demande pourquoi les policiers viennent me parler d'elle, il n'y a pas plus exemplaire qu'elle ! Dès son arrivée j'ai su que c'était une femme bien. D'ailleurs, son poste à la presse est un véritable rayon de soleil dans sa vie, elle en fait profiter à tout le monde, même si elle a un petit revenu.
  -Elle n'a rien fait de suspect ? Pas encore sortie étrange, de mauvaises fréquentations ou autre ?
  -Mis à part ses quelques sorties en boîtes de nuit non, rien d'étrange.

Et merde, Camille n'a donc rien d'une kidnappeuse internationale de bébés. Je n'ai rien pour la soumettre à un interrogatoire. De toute manière, rien ne l'empêche de me mentir. Je saisis mon téléphone et compose le numéro de Sara:

  -Allô ? Sarassou ? C'est moi, Cara. J'ai suivi toute l'après-midi Camille et je n'ai strictement rien. Cette fille est exemplaire. D'après sa concierge elle a une vie tranquille, sans problème.
  -Tant pis, t'as fait ce que tu pouvais, j'enquêterai sans en parler à la police, il n'y aura pas de contraintes.
  -Ne fais pas l'idiote. Tu ne sais pas te battre et tu n'es pas discrète. Ne nous complique pas la tâche, laisse moi faire, tu ne feras qu'empirer les choses.
  -Je ne peux pas rester là à rien faire !
  -Tu es libre et nous ne sommes pas à l'abris de devoir prendre des prélèvements, si tu en fais à ta tête, tu vas finir derrière des barreaux et tu ne feras plus rien. Repose-toi, tu es censée être encore en convalescence alors rentre chez toi, fais toi une petite soirée avec Kukka et pense à autre chose. Dors bien, tu en as besoin, reste même à la maison demain, fais toi une journée shopping ou vas au SPA. Je m'occupe de tout.

Je raccroche et me dirige vers le commissariat, je passe à un autre problème: Jennifer.