-Chapitre 3 : Velia-

- Dis moi Velia, cela fait trois semaines que tu as l'air ailleurs. Tout va bien ma chérie ?

- Oui Nonna, je vais bien, même très bien. Dis-je en lui donnant une caisse, qu'elle range en haut d'une étagère.

- Qu'est ce qui te rend si joyeuse ? Questionne-t-elle en plaçant correctement divers élixirs.

- Et bien. commençais-je. Je crois que je suis follement amoureuse.

- Et tu ne m'as rien dit ?

- Je ne sais pas trop quoi penser à vrai dire. Je le connais depuis trois semaines maintenant. Il est gentil avec moi. Et tellement de choses. Seulement, il est un elfe de la terre.

- De la terre !? s'exclame-t-elle soudainement en lâchant presque de ses mains le flacon qu'elle tient.

- Oui.

Je range une caisse correctement.

- Mais il n'est rien de tout ce que l'on a pu dire sur les elfes de la terre.

- Alors, si ton cœur l'a choisi , c'est que c'est lui le bon.

- Peut-être. dis-je en m'emparant d'un balais pour nettoyer la pièce.

- Tu sais ce que l'on dit : le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point.

- Tu as raison Nonna, mais j'ai bien peur hélas que cet amour soit impossible. Nous appartenons à deux peuples ennemis depuis longtemps.

- Si tu l'aimes vraiment ça ne devrait pas être un problème.

- tu as raison.

Je finis de balayer la pièce et l'aide à ouvrir sa boutique. Nonna tient une sorte de petite épicerie mais elle s'occupe aussi des blessés. Elle est douée pour la médecine et m'a beaucoup appris. Nous avons beaucoup de clients et parfois Narmacil vient nous aider. Il est aussi un apprentis en médecine et tout comme Nonna, ses talents de lumière et de force thermique lui sont utiles pour soigner les blessés. Quant à moi je n'ai pas encore découvert mon talent et à vrai dire je ne m'y intéresse guère. J'ai tant l'habitude de vivre sans.

- Vas-y . Me dit Nonna en un clin d'oeil.

- A tout à l'heure ! Je l'embrasse et sort.

Je me dirige vers la frontière, mon cœur guide mes pas à travers les bois que je commence à connaître sur le bout des doigts. Je me demande s' il est déjà arrivé.

Je souris en le voyant assis près du lac blanc. Il ne m'a pas entendu, je m'assis près de lui.

- Belle journée Celeborn.

- Velia ! s'exclame t-il en sursautant, vous m'avez fait peur.

- Je m' excuse. Je ne voulais pas.

- Je me demandais si je vous verrais aujourd'hui.

- On ne se passe plus de moi ? lui dis-je pour le taquiner.

- C'est vrai. réplique t-il en souriant, Être à vos côtés est le seul moment de la journée où je peux être vraiment moi.

- Est ce si terrible que ça ?

- Vous ne pouvez pas imaginer.

- Pourtant ce n'est pas si terrible d'être un apprenti.

- Tout dépend du domaine. Comment allez-vous ?

- Très bien maintenant que je suis ici. Je me demandais aussi si vous seriez ici.

- On se passe plus de mon charme ? déclare t-il dans un clin d'œil qui me fit sûrement rougir. Je détourne la tête.

- Il est vrai que votre compagnie est plaisante. murmurais-je.

- Et si nous cessions de nous vouvoyer ? Nous nous connaissons depuis un moment à présent.

- C'est vrai, à nous entendre parler, on dirait des elfes de la très haute société. c'est presque hilarant.

Nous rigolions de bon cœur.

- En effet. Je dois suis bien trop accoutumé à la cour royale. Et encore tu n'as pas entendu parler de Lady Avelina. Déclare Celeborn.

-Qui est-elle ?

- Madame, je sais tout sur tout. Qui a de grandes manières dans tous ses gestes et ses mots. C'est la femme la plus pénible de Viridis.

- Oh je vois. ça ne doit pas être la joie tous les jours avec elle. Dis-je en rigolant.

Celeborn me l'a décrit d'une façon tellement drôle. A l'entendre cette Lady Avelina est un démon.

Je croise son regard émeraude en souriant.

-Je n'ai jamais autant ris. déclare t-il.

- Vraiment ?

Il acquiesce.

- T'as t'on déjà dit que tes yeux ressemblent à des Glycines ?

- Tu es le premier. Lui répondis-je en sentant mes joues rougir de nouveau.

- Velia . . . je voudrais te dire quelque chose.

- Je t'écoute Celeborn.

Je me perdis dans ses yeux.

- Pourquoi est-ce si dur à dire? murmure t-il en prenant mes mains dans les siennes.

- Tu habites mon coeur, mes pensées, mes désirs et mes rêves. Je ne peux penser à rien d'autre qu'à tes yeux, ton sourire , ta voix. Je t'avoue que mon cœur t'aime, Velia. Je suis maintenant dans ta captivité, je . . . Je pense constamment à toi chaque minute où je veux être avec toi. Je veux toujours t'aimer et faire de toi une personne heureuse.

Mon cœur ratte deux ou trois battements.

- Moi aussi j'ai quelque chose à te dire. L'amour est un cosmos, parce que , dans ma tête, un véritable apesanteur provient uniquement de pensées qui te concernent . Je crois que mon amour est aussi grand que les océans . . . Sans fin comme le ciel et aussi fort que les montagnes.

Il replace d'un geste aérien une de mes mèches argentées derrière mon oreille et se penche sur moi.

- Je t'aime Velia.

Il rompt le peu d'espace qu'il reste entre nous. Je ferme les yeux profitant de ce baiser, il passe une main sur ma joue délicatement. Je glisse les miennes sur sa mâchoire. Il mit fin à ce dernier. Je le contemple longuement.

- Je t'aime Celeborn. murmurais-je en souriant. Il me rapproche alors de lui, je me sens bien dans ses bras. J'ai trouvé mon âme sœur. Et malheureusement j'ai conscience que notre amour est quasi impossible à cause de cette guerre.

- J'aimerai te présenter à mes parents/ Mais je crains que ce soit impossible. Me dit-il. Ils sont conservateurs des traditions. Du moins mon père. Je sais que ma mère t'accepterait.

- Moi je peux te présenter à ma famille.

- Ils ne vont pas me haïr ? Après tout, mon peuple à massacrer le tien.

- Non. A vrai dire, je vis à Haemeu, la région du feu avec ma mère adoptive, une elfe du feu. Elle est adorable.

- Je suis désolé.

- De quoi ?

- Pour tes parents.

- Je ne les ai jamais connus, j'ai été trouvé avec les loups. Ce n'est rien.

Je me redresse et lui tend ma main.

- Je peux te la présenter maintenant.

- Avec plaisir. Mais nous irons bien plus vite à cheval. Tu ne crois pas ? déclare t-il en me volant un baiser.

- Tu as un cheval ?

- Le meilleur.

Il siffle un coup. Un beau cheval à la robe rouanne sortit de derrière les buissons.

- Il n'est jamais bien loin.

- Il est magnifique. répondis-je en le caressant.

Celeborn le monte et m'aide à monter à mon tour devant lui. Il passe ses bras autour de ma taille et attrape les rênes.

- Par où ?

Je lui indique le chemin à suivre. Nous avons vite fait de revenir à mon village et de le traverser. Les habitants intrigués nous regardent passer. Il est vrai que nous n'avons pas l'habitude de voir d'autres elfes venir ici et encore plus lorsqu'il s'agit d'elfe de la terre. Nous sommes un peu reclus du monde.

- C'est là. dis-je.

Il m'aide à descendre, j'entre en première dans la boutique.

- Nonna ! m'exclamais je.

- je suis là ! j'arrive.

Elle sort de l'arrière boutique avec une pile de boîtes qu'elle pose sur un plan de travail.

- Qui me demande ?

Elle passe sa tête au-dessus des caisses.

- Velia ! Chérie, que puis je faire pour toi ?

- Nonna, je te présente Celeborn. Dis-je en souriant. Je t'ai parlé de lui.

- Enchanté de vous rencontrer. Répond mon amant en la saluant poliment.

-Velia m'a parlé de vous. Répond Nonna en me lançant un regard amusé qui voulait tout dire, ce qui eu l'effet de me faire rougir. Celeborn passe une main sur mes épaules.

- Alors est ce que c'est officiel ?

- Et bien, je pense que l'on peut dire oui.

- J'espère que vous ne lui briserez pas le cœur ! s'exclame-t-elle d'une voix menaçante à l'intention de Celeborn.

- Jamais de la vie. Déclare t-il d'un ton solennelle.

- Bien. Restez vous pour ce soir ? demande Nonna avec malice.

Celeborn reste muet avant de répondre :

- Je me justifierai auprès de mon ''maître'' demain ! répondit-il fièrement.

Nonna repartit dans l'arrière boutique nous laissant tous les deux.

Celeborn m'embrasse avec amour et délicatesse.

- Je t'aime Velia. 

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