Chapitre 8
Le buisson remue, je recule alors qu'une bête noire jaillit comme une furie de ce dernier. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un cri et de laisser tomber mon arme.
-Nous n'avons pas la conscience tranquille. déclare t-elle.
Je reconnais aussitôt cette voix et redresse la tête. Je reconnais alors le chat de la cité de Tean. Il s'assoit devant moi, et me regarde de la tête aux pieds.
-Tu es le chat . . .
-Je suis le chat.
Sa queue remue, elle vacille comme un serpent dompter par la musique.
-Tu m'as suivi ?
-C'était si simple de te suivre. Je dois dire que j'ai été impressionné par ta course. dit-il avec un petit bien mesquin.
J'ignore si je dois bien le prendre. Je ramasse le couteau.
-Tu ne feras pas long feu ici, en vue de ces capacités de combats que tu possèdes. Continue t-il sur la même longueur d'ondes.
-Je n'ai jamais été formée pour me battre. Mais si tu as réussi à me suivre aussi facilement, la grenouille a dû faire de même.
-Miss Green Apple ?
-Oui.
Il s'esclaffe.
-Oh non, cette sorcière ? Laisse-moi rire ! Elle est surtout allée à Temarlys, pour prévenir le seigneur AEschylus de ta venue.
-Je suppose que ce n'est pas une très bonne chose.
-Tu supposes bien, une fois qu'il sera au courant, tu auras tous les pires criminels et autres ordures d'Afetis aux bottes.
Je déglutis. Les pires criminels aux bottes ? Pour ce collier ? Qu'est ce qu'il a de si spécial ? Automatiquement, je porte une main à ce dernier.
-Qu'est ce que j'ai fait ?
-Rien.
-Mais alors pourquoi je vais les avoir aux bottes ?
-On n'aime pas le changement à Afetis. Ce qui est nouveau est vu d'un mauvais œil.
-Le changement ?
-Ne m'oblige pas à me répéter. dit-il en roulant des yeux. Je déteste cela.
-Quelle poisse. soupirais-je. Je veux juste rentrer chez moi.
-En attendant, ne traînons pas trop à découvert.
-Nous n'allons pas retourner là de dans !?
-Tu préfères, peut être te faire attaquer par des Lacertae Géantes.
-Qu'est ce que c'est ?
-Tu es si ignorante que cela ? La Lacerta est une créature magique et dangereuse qui habite les rives de ce lac. Elle a la taille d'un grand crocodile qu'on trouve dans les marais de la forêt Henki. Son corps est recouvert d'écailles chatoyantes qui changent de couleur en fonction de son humeur. Il ne vaut mieux pas la voir prendre une couleur violette Ses yeux brillent d'une lueur surnaturelle et ont une capacité de vision importante. Généralement, elle possède, aussi, des ailes semblables à celles d'un dragon, bien qu'elle préfère rester près de l'eau. La Lacerta est connue à Afetis pour sa capacité à contrôler l'eau et être la gardienne du grand Lac. Elle peut créer des tourbillons et des vagues avec un simple battement de queue. Elle utilise cette capacité pour chasser et se défendre, rendant les rives du lac très dangereuses pour ceux qui s'approchent trop près. En résumé, il ne vaut mieux pas traîner sur son territoire. Dit le chat en s'enfonçant dans la forêt.
Contrainte et forcée et ne souhaitant pas rester seule, je me résous à le suivre.
-Où vas-tu ?
-Nous devons rejoindre un camp de la garde impériale.
-La garde impériale ? N'est ce pas dangereux, si je ne suis pas bien considérée ici ?
Il ne me répond pas et continue d'avancer. Je déteste être laissée sans réponse.
-Je t-ai posé une question.
-Et je ne suis pas sourd. Après si tu préfères vagabonder dans Afetis, alors que tu ne sais même pas te défendre. C'est ton choix ma chère.
Dans cette perspective, je préfère en effet, trouver la garde impériale. Je ne souhaite pas tomber nez à nez avec une créature dangereuse, monstrueuse ou encore avec un assassin et autre criminel dont j'ignore la nature. Je n'ai pas du tout envie de finir entre quatre murs ou pire.
-Je suppose que tu es au courant que je cherche le magicien Iaso.
-Oui. Tu penses qu'il va pouvoir te ramener chez toi.
-Sais tu où le trouver ?
-Sur ce point la sorcière ne t'a pas mentie. On ne le trouve pas, il vient à nous. Ou de manière plus juste, ce sont ses messagers qui viennent nous trouver.
-Génial. soupirais-je . Me voilà donc bloquée ici, au même point de départ, sans aucune réponse à mes questions. Je crois que je vais devoir m'habituer à ce monde.
-Qui est le seigneur de cette forêt ? demandais-je, pour tenter d'avoir au moins quelques réponses à des questions que je me posais.
-Il n'y a pas de seigneur ici. Simplement des esprits plus ou moins bons.
-Je dois déduire que l'esprit qui veille sur cette forêt n'est pas le meilleur.
-Ne dis pas une telle chose, tu vas l'offusquer.
-Je ne voulais pas, pardon, je suis maladroite.
-Je l'avais remarqué. dit-il sur un ton très mesquin qui me fait froncer les sourcils. Je ne relève pas et me concentre sur ce qui m'entoure.
Le changement de paysage est radical, des conifères aux grandes épines remplacent les larges feuillus. Leur cime est beaucoup moins haute. Le sol se couvre d'une épaisse couverture de trèfles et de quelques touffes de mousses vertes. Le chant des oiseaux commence à se faire rare. Une sorte de chemin se dessine entre les feuilles de fougères.
Enfin, fougères, je ne sais pas si c'est le terme adéquat pour définir cette plante aux grandes feuilles recourbées qui forme presque une spirale. Chacune d'entre elles révèlent de motifs complexes de folioles. Les frondes de ces drôles de fougères varie en taille plus moins grande. Je lève les yeux. Le ciel est plus visible. Les rayons du soleil pénètrent davantage la forêt. Je n'ai pas encore vu un seul animal. Et je trouve cela bien étrange. Le silence est presque pesant. Il n'est pas simplement l'absence de bruit, mais une présence tangible qui semble s'infiltrer entre les arbres, se glisser sous les fougères, entre les pins, se nicher dans les creux des troncs. Les oiseaux avaient cessé de chanter tout bonnement, les insectes de bourdonner, et même le vent semble avoir retenu son souffle. Chaque craquement de brindille sous mes pas , chaque chute de pomme de pin ou d'épines résonne comme un coup de tonnerre dans cette quiétude oppressante. Je dirais presque que la forêt elle-même s'est tue, comme si elle était suspendue à un fil invisible. Comme si elle attendait quelque chose. Ce silence est lourd, presque palpable, et il enveloppe tout. Il prend ainsi soin de créer une atmosphère de tension et d'anticipation qui est presque insoutenable, dont les battements de mon cœur retranscrivent les mouvements/
-Je ne connaîs toujours pas ton nom. dis je pour rompre le silence qui me met mal à l'aise.
-Je m'appelle A.
-C'est un surnom, n'est ce pas ?
-Peut-être.
Oui c'est un surnom. Je me demande quel est son véritable nom.
Après quelques mètres, une sorte de brouillard lèche le sol. Une forte odeur d'épices flotte dans l'air. Non pas une odeur d'épices qui donne faim mais une odeur écoeurante. A s'arrête, il tend l'oreille qui frétille immédiatement. Ses moustaches tremblent. Il se raidit. J'ai l'impression que le sol tremble. Une vibration qui fait presque échos à des percussions violentes. Je serre mon sac contre moi. Rien de bon, mon intuition me dit de courir et de rapidement me cacher. Pourtant mes jambes refusent de coopérer. Je reste imobile comme une statue. Des grognements presque animal sortent de part et d'autre, autour de nous, les fougères remuent de manières violentes. Des branches cassent. La terre se retourne comme si les défenses acérées et le museau fort d'un sanglier creusaient dans le sol avec une efficacité brutale, dont chaque mouvement de sa tête faisait voler la terre et les racines, révélant le sol nu en dessous. Je me rapproche de A.
-Qu'est ce que c'est ?
-Ne bouge pas, ne parle pas, ne fait rien. m'ordonne-t-il.
Je m'exécute, je sens l'angoisse monter en moi. Mes mains tremblent, un nœud se forme dans ma gorge. Je tente de distinguer les créatures qui nous entourent et menace de nous sauter dessus. Je peux apercevoir des yeux jaunes voir orange. Des yeux à l'aspect terrifiant assoiffé de sang . Mais je ne peux encore percevoir le corps et la tête qui s'accrochent à ces yeux. Cependant je peux dire, qu'ils sont nombreux et que leur apparence est loin de me faire envie de les rencontrer. Ils sont de la taille d'un gros chien de type Grand Danois. J'avale difficilement ma salive.
Il me faut faire un gros effort pour ne pas bouger. Les mouvements se font de plus en plus violents.
-J'espère que tu cours vite !
-Quoi ?
A se met à courir, un frisson intense me parcourt l'échine lorsque je vois un monstre bondir devant moi, suivis des autres. Mi homme, mi bête, leur peau rugueuse est aussi grise que la roche, couverte de mousse en guise de poils et parsemée de cicatrices et de verrues. Leurs yeux jaunes-orangé sont comme deux fentes étroites, et brillent d'une lueur malveillante. Ils sont vêtus d'une sorte de jupe en toile de jute des griffes acérées.
Leurs bras, sont aussi épais que des troncs d'arbre, et pendent de chaque côté de leur corps massif, et se terminent par des mains énormes aux doigts griffus. Leurs jambes, aussi courtes que trapues, sont plantées fermement dans le sol près à la moindre occasion à se jeter sur moi. Leur bouche est tel un abîme béant rempli de dents jaunies, pointues presque pourries, et affiche un rictus terrifiant. Ils tiennent chacun des morceaux de bois auquel une lame tranchante et recourbée est attachée.
Je ne m'attarde pas plus à l'observer et prend aussitôt mes jambes à mon cou. J'ai perdu de vue A.
Les larmes montent aux yeux. Mes pieds me font mal, dû à la longue marche, mais je n'ose pas ralentir, un souffle étrange s'éprend de moi et m'anime.
Je cours à travers la forêt, les branches les plus basses me griffent le visage et les racines menacent de me faire trébucher à chaque pas. Je jette un regard effrayé par-dessus mon épaule. Je commence à être essoufflée, chaque bouffée d'air semble m'arracher les poumons.
Soudain, mon pied se prend dans une racine cachée sous la mousse. Un cri m'échappe alors que je perds l'équilibre, mes bras se balancent dans une tentative désespérée de me rattraper. Mais c'est trop tard pour cela. Je m'écrase au sol lamentablement, le souffle coupé par l'impact. Pendant un moment, tout fut silencieux dans la forêt, le seul bruit étant sa respiration haletante et le battement sourd de son cœur dans ses oreilles. Le silence est rompu par l'horrible rugissement des bêtes qui se précipitent sur moi à une allure vive. Terrifiée, je ne peux bouger et hurle de terreur
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