Nous sommes partis trois jours après, nous avons pris beaucoup de retard à Cricestalan. Nous devons atteindre la forêt Henki avant la nuit. Je m'installe à l'arrière de la charrette en compagnie de Mélione toujours indisposée à monter à cheval et Zielle.

Les paysages changent peu, toujours des montagnes rocheuses et des forêts à perte de vue. Arasel et Rainn sont sur leurs gardes. On ignore ce qu'il peut se produire. Encore.

J'observe silencieusement Aramis. Il semble si sérieux. Tout comme sa sœur. Le brun est bien mystérieux. Je n'ai pas eu l'occasion de lui parler. Je ne connais rien de lui. Autant je possède quelques informations sur les autres mais lui... Je ne sais pas quoi penser de lui. Il me fait penser à ce chat. ''A''. En particulier, ses yeux verts perçant.

J'aperçois un grand rapace qui vole haut dans le ciel.

-C'est un grand condor à tête bleue. me dit Zielle. Une espèce rare qui vit dans les montagnes de Vanhae. Je dois bien dire, que cela fait des années que je n'en ai pas vu.

-C'est un bon présage de le voir. ajoute Sitara qui avait levé les yeux vers ce dernier.

-Espérons le. intervient Mélione en se redressant.

-Comment il est Iaso ? demandais-je.

-C'est un brave homme. commence Sitara. Il est le plus jeune fils de la famille impériale. Il n'a jamais prêté aucun intérêt pour le trône.

-C'est un homme bon et le plus talentueux des magiciens. AEschylus n'ose rien tenter contre lui, car il sait pertinemment qu'il n'a aucune chance contre lui. Déclare Zielle.

-Il est aussi très cachottier. On ne sait que très peu de chose sur lui, ajoute Zaiden.

-Iaso était très présent à Teintan du temps du roi Celeborn. Il est le plus jeune de la famille royale.

Je réfléchis un instant à ce que je viens d'apprendre sur Iaso. Un homme bon, talentueux, mais mystérieux. Cela m'intrigue encore plus. Est-ce qu'il va pouvoir m'aider ?

La charrette continue son chemin à travers les montagnes et les forêts. Le soleil commence à descendre à l'horizon, au fil de notre avancée.

Zielle et Mélione discutent d'un peu de tout et de rien. J'observe Rainn qui est toujours en avant de la marche à côté de Arasel. Ils semblent être plutôt très intimes ces deux-là. Rainn semble s'être adoucie. Elle aborde un petit sourire en coin qui contraste nettement avec le visage froid que j'avais vu la toute première fois. Elle a une petite étincelle dans le regard. La même qu'Arasel. L'atmosphère est devenue paisible bien que les tensions du voyage soient encore prononcées. Je me perds dans mes pensées en observant le paysage qui défile. Les montagnes de Vanhae sont majestueuses, et les forêts semblent infinies. Malgré la tranquillité apparente, une certaine tension persiste. Nous savons tous que le danger peut surgir à tout moment.

Soudain, Aramis se tourne vers moi et me surprend en me parlant pour la première fois depuis le début du voyage.

- Tu sembles préoccupée, dit-il d'une voix douce mais ferme.

Je suis un peu prise au dépourvu par son intervention, mais je décide de lui répondre honnêtement.

- Oui, je pense à Iaso et à ce que nous allons trouver dans la forêt Henki. Je me demande si nous serons en sécurité après tout ce qu'il s'est passé.

Aramis hoche la tête, ses yeux verts perçants fixés sur moi.

- C'est compréhensible. Mais Iaso est un homme de confiance. S'il a promis de nous aider, il le fera.Bon, il faut déjà avoir sa parole. Quant à la forêt Henki, elle est connue pour être mystérieuse et dangereuse, mais nous devons rester vigilants et unis. Et si les esprits sont avec nous, nous n'aurons aucun mal.

Je me rends compte que derrière son apparence mystérieuse, Aramis est quelqu'un de fiable... Du moins il en a tout l'air. Je prends une profonde inspiration, sentant un peu de réconfort dans les paroles d'Aramis. La charrette continue de rouler sur le chemin rocailleux, et le silence s'installe de nouveau entre nous. Le crépuscule commence à envelopper le paysage, et les ombres des montagnes de Vanhae s'allongent. C'est si beau, et en d'autres circonstances, j'aurais trouvé le paysage tellement agréable.

Soudain, un bruit sourd se fait entendre, et la charrette s'arrête brusquement. Je bascule dans la charrette. Arasel et Rainn se précipitent vers l'avant pour voir ce qui se passe. Camus est le premier à bondir de la charrette. Je descends à mon tour, suivi de près par Mélione et Zielle. Aramis reste à mes côtés, ses yeux verts scrutant les environs avec vigilance une main posée sur le fourreau de son arme.

- Qu'est-ce qui se passe ? demande Mélione, visiblement inquiète.

- La roue de la charrette est cassée, répond Camus. Il inspecte les dégâts minutieusement. Nous devons la réparer avant de pouvoir continuer.

Rainn se tourne vers nous, son visage sérieux.

- Nous devons faire vite. La nuit tombe, et nous ne voulons pas rester ici plus longtemps que nécessaire.

Aramis s'approche de la roue cassée et commence à examiner la situation. Je m'approche de lui, curieuse de voir comment il va gérer ce problème. Du moins s'il a un plan. Camus semble chercher quelque chose pour aider à la réparation.

Zaiden s'approche de nous, son visage grave mais calme.

- Nous devrions monter le camp ici pour la nuit, propose-t-il. Il sera plus sûr de réparer la charrette demain matin à la lumière du jour. De plus, nous pourrons nous reposer et reprendre des forces. Enfin, je dis simplement que les circonstances ne sont pas adéquats pour réaliser une réparation maintenant.

Il est vrai que la nuit ne va pas tarder à venir.

Arasel et Rainn échangent un regard, puis acquiescent.

- D'accord, répond Rainn. Nous n'avons pas beaucoup de choix de toute façon. Commençons à monter le camp.

Tout le monde se met rapidement au travail. Aramis et Camus commencent à décharger les provisions et à installer les tentes, tandis que Mélione et Zielle s'occupent de préparer un feu de camp. Rainn et Arasel continuent de monter la garde, leurs regards scrutant les environs avec vigilance. Sitara prépare un sortilège de protection autour du camp. Si j'ai bien compris pour nous dissimuler aux yeux extérieurs

Je m'approche de Zaiden, qui est en train de dresser une tente.

- Merci pour la suggestion, dis-je. C'était une bonne idée.

Il me sourit légèrement.

- Nous devons rester prudents. Nous sommes à l'entrée de la forêt Henki et nous ne savons pas ce qui nous attend. Mieux vaut être préparé.

La nuit tombe rapidement, et bientôt, le camp est installé. Nous nous rassemblons autour du feu de camp, la chaleur des flammes réchauffent nos corps fatigués. Mélione distribue des rations de nourriture, et nous mangeons en silence, chacun perdu dans ses pensées.

Zaiden me sert à mon tour un verre de cet étrange liquide au goût de miel.

Zaiden me sert à mon tour un verre de cet étrange liquide au goût de miel. Je le bois lentement, appréciant la douceur du breuvage. Autour du feu de camp, les conversations s'éteignent peu à peu, chacun semblant sombrer dans une douce torpeur. C'est tellement bon comme boisson. Cela me relaxe, je ne me suis jamais sentie aussi calme.

Je remarque que mes paupières deviennent lourdes et que mes pensées commencent à se brouiller. Je vois Mélione et Zielle lutter pour rester éveillées, leurs têtes dodelinent de fatigue. Aramis, toujours vigilant, semble également affecté, ses yeux verts perdent de leur éclat habituel petit à petit.

- Je me sens... tellement fatiguée, murmure Mélione en s'étalant un peu plus près du feu.

- Moi aussi, ajoute Zielle en bâillant.

- Qu'est-ce que tu nous as donné à boire ? demande Aramis avec un brin de soupçon dans sa voix affaiblie.

- C'est super bon. Dis-je.

Zaiden esquisse un sourire énigmatique, en donnant un autre verre à Aramis

- Juste un petit élixir que ma mère préparait pour un repos bien mérité, répond-il calmement. Vous avez tous besoin de dormir cette nuit. Ne vous inquiétez pas, je veillerai sur vous. Je sais utiliser mes points ! Et puis s'il y a un problème je vais vous réveiller.

Je me laisse sagement emporter par les bras de morphée.