Chapitre 10


Dix peut être quinze minutes, c'est le temps que nous avons mis pour arriver à sortir de la forêt et pénétrer dans une plaine ensoleillée. Il fait ralentir le cheval, et le mène alors au simple pas. Des champs à perte de vue, dorés sous le soleil. Du blé je suppose. Il y a un arbre par ci et par là, qui permet d'obtenir de l'ombre pour les travailleurs qui cultivent le sol. Nous dépassons alors une colline, et là un petit village s'étend. Il est bien loin d'être comme Tean. De véritables maisons à colombages, typiques de l'Alsace, sont ici ornées de cristaux scintillants qui brillent sous le soleil. Ces cristaux ne sont pas seulement décoratifs comme à Tean, ils sont aussi une source d'énergie pour les elfes. Chaque maison est entourée de jardins luxuriants, ou de petits bosquets de fleurs où poussent des plantes et des fleurs que je n'ai jamais vue, et cela ajoute une touche de couleur à l'ensemble du paysage.

Les rues pavées serpentent à travers le village, passent devant une fontaine qui prône au centre d'une grande place où les elfes. Nous descendons des chevaux. Tout est si pittoresque. Un petit être de la taille d'un enfant de trois ans, dont la peau, d'un brun terreux, semble se fondre avec les bois environnants. Ses yeux sont comme deux perles scintillantes de malice, d'un vert profond, rappelant les feuilles d'été. Son nez, semblable à une pomme de terre, est parsemé de taches de rousseur qui ajoutent à son charme rustique.

Il porte un chapeau de paille et de feuilles séchées et de brindilles, qui semble être une extension de sa chevelure hirsute et indisciplinée. Son corps robuste est vêtu d'un manteau de laine grossièrement tissé, teint avec des baies et des herbes, qui pend jusqu'à ses genoux noueux. À sa ceinture pend une besace, remplie d'outils de graine et paille. Il plonge sa main dans son sac et donne une récompense aux animaux avant de les emmener.

Alors . . .C'est ici le camp ? Je reste silencieuse et porte ma main à mon collier.

-Nous devons te soigner. Rapidement.

-Ce n'est rien. déclare-t-elle sèchement.

-Rainn, ne joue pas les commandantes maintenant. Même si tu l'es. Je vais t'emmener voir le professeur.

-Ne l'embêtent pas pour légère blessure. Je peux me soigner toute seule. peste-t-elle.

Eh bien. Quelle entente ! Au moins je connais le prénom de la femme. Rainn. Elle se retire et se dirige vers une maison. L'homme se tourne vers moi.

-Comme elle voudra. dit-il en baissant les bras. Il jette son regard sur moi et m'observe de la tête aux pieds, je sens mes joues s'empourprer. J'ai l'impression d'être une véritable bête de foire avec son regard insistant. Il fronce les sourcils.

-Venez. Nous n'allons pas rester là.

Il s'éloigne alors de moi. Je ne bouge pas. Dois-je vraiment lui faire confiance ?

-Ne soyez pas timide.

Je lui emboîte alors le pas. Nous entrons dans une maison. Une délicieuse odeur de cannelle me chatouille les narines. Tout est si chaleureux. Une maison elfique dans sa splendeur. Elle est un sanctuaire de tranquillité et de beauté naturelle. Une douce chaleur semble émaner des murs eux-mêmes, construits à partir d'un mélange de bois vivant et de pierre ancienne. Nous parvenons dans un grand espace ouvert. La maison semble plus grande à l'intérieur. Je suppose que c'est le salon principal, avec un plafond voûté soutenu par des colonnes sculptées en forme d'arbres. Des lianes et des plantes grimpantes s'enroulent autour des colonnes, qui ajoutent une touche de verdure à l'intérieur de la maison. Au centre de la pièce, un foyer creusé dans le sol émet une chaleur douce et constante, les flammes dansant gaiement sur les bûches de bois. Deux grandes bibliothèques en bois massif décorent le mur. Une véranda s'avance sur le jardin, et contient de magnifiques plantes, des fleurs d'une beauté. Je n'ai jamais vu de roses aussi belles. D'un rouge aussi éclatant que le sang. Certaines sont aussi blanc que la neige.

Une elfe à la longue chevelure rousse sort d'une pièce adjacente. Elle porte une pile de de linge blanc. Elle ne nous a pas vu. L'elfe se racle la gorge.

-Bonjour Nonna.

Elle sursaute et lâche ce qu'elle tenait.

-Oh par toutes les divinités, bon sang Arasel ! s'écria- t-elle. Ne t'a t-on jamais appris à frapper à une porte !

Arasel, c'est comme cela que se nomme mon ''sauveur'' si je peux dire cela ainsi. Nonna est une elfe pour le moins magnifique, ses cheveux sont comme le feu, chatoyant sous la lumière. Ils tombent en une longue cascade ondulée sur son dos. Ses yeux oscillent entre un brun très clair et des nuances de gris selon la lumière. Son visage est très fin et doux. Nonna possède un petit retroussé, et de nombreuses tâches de rousseur qui gravitent comme des étoiles sur son visage.Elle est vêtue très simplement d'une longue blouse blanche avec des lacets à l'avant et d'une salopette à la couleur bleue. Ses oreilles sont très pointues. Bien plus que celle d'Arasel et Rainn. Sans doute, elle doit être plus âgée. J'ignore tout des elfes, leur espérance de vie, leur manière de vivre. Et c'est tout à fait normal nous n'en avons pas dans mon monde. Ils n'existent pas. Ils sont simplement le fruit de notre imagination, ceux que l'on retrouve dans les livres et les films.

-Vous êtes bien vite de retour . . . C'est il passé quelque chose de grave ? Où sont les autres ?

- Le reste de la troupe est en chemin, il ne devrait plus tarder . Ne t'inquiète pas Nonna. Nous avons juste pris de l'avance avec Rainn lorsque nous avons appris le retour des trolls dans la forêt. Cela n'a pas raté. Nous les avons pris en train d'essayer de faire une nouvelle victime.

Il souligne bien le mot victime. Je me sens au centre de l'attention de ses paroles. Je n'ose rien dire. Et me contente de simplement écouter.

-Oh non, encore. Cela est de plus en plus fréquent maintenant qu'ils se sont alliés aux forces obscures du palais.

-Oui et ils sont durs à maîtriser. Tu pourras passer voir Rainn ? L'un deux à réussi à la blesser. Elle dit que ce n'est rien mais je ne suis pas convaincu de son argument. Je voudrais la convaincre de voir le professeur.

-Je le ferai. Dit moi Arasel, qui est cette jeune personne ?

-Voici . . . Voici, hum, je ne vous ai pas demandé votre nom. Qui êtes-vous au juste ? demande-t-il tout en se tournant vers moi.

- Je m'appelle Elisabeth Chevalier. murmurais-je intimidé après quelques secondes.

- J'ai bien cru que tu étais muette ! s'esclaffe t-il. Voici donc Mademoiselle Elisabeth, c'est elle qui a eu le malheur de croiser les trolls.

-Ma pauvre enfant, vous devez être épuisée par une telle rencontre. Vous n'avez pas de mal ? Elle s'approche un peu trop rapidement de moi et prend mon visage entre mes mains. Elle me regarde sous toutes les coutures.

-Je vais bien. J'ai eu plus de peur que de mal.

-Tant mieux.

- J'aimerais savoir ce que vous faites toute seule dans cette forêt. Sans arme.

- C'est une très longue histoire.

Un gnome fait son apparition le même que tout à l'heure.

- Sir, madame Rainn vous demande.

- Nous remettrons cette discussion plus tard. Nonna, je peux te la laisser ?

-Bien sûr !

Sur ses mots, l'elfe sort sans m'adresser un regard me laissant avec cette quasi inconnue qui m'offre un large sourire chaleureux.

-Il va falloir vous trouver des vêtements propres ! Dit-elle en pointant du doigt ma tenue recouverte de poussière, de terre et curieusement de tâche de sang de troll. Elle m'invite à la suivre. 

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