Peter Pettigrow était un élève plutôt populaire à Poudlard. Lui-même n'était pas la réussite de sa  popularité, il l'était parce qu'il était l'ami d'élèves qui, eux, étaient réellement populaires et avaient une raison de l'être. Les plus grands gaffeurs que l'école ait connue.

C'était un garçon qui, dès son entrée à Poudlard, se mit à idolâtrer James Potter et Sirius Black. Personne ne savait vraiment pourquoi il avait cette véritable obsession envers eux mais il les suivit partout, on ne pouvait pas dire comme un chien puisque c'était encore pire.

Au début les deux garçons, nouvellement amis, n'avaient rien remarqué. Ils profitaient de leurs temps pour faire des bêtises et embêter leur monde, surtout les Serpentard. Puis vers Noël ils s'étaient mis à remarquer sa présence. Au début ils s'en étaient enorgueilli, ils avaient un fan mais au fil des semaines ils l'avaient pris sous leur aile et le garçon, pour son plus grand plaisir, était devenu leur ami.

Il savait, évidemment, qu'il ne pourrait jamais avoir une relation avec eux aussi forte que celle qui régnait entre les deux garçons mais ce n'était pas grave. Tant qu'il était dans la meilleure équipe, l'équipe gagnante de Poudlard.

Ils furent ensuite rejoint par Rémus Lupin, un garçon réservé avec des cicatrices sur le visage, il était très intelligent. Leur groupe était formé. Les Maraudeurs.

Puis les années s'étaient enchaînées, entre farces, amusement et rigolade, découverte du secret de Rémus puis entraînement d'animagus, création de la carte du Maraudeur ils pouvaient dire qu'ils s'étaient bien amusés et qu'ils étaient toujours occupés.

Pourtant Peter était toujours derrière, il était un peu empoté, très moyen en classe, pire que James et Sirius, très nul en sport mais il excellait en cuisine et en goinfrage. Les autres devaient toujours l'aider, toujours l'attendre, toujours si les choses n'allaient pas assez vite, s'ils se faisaient prendre, c'était la faute de Peter.

Mais tout ce qui comptait aux yeux du jeune homme c'était leur amitié et les autres membres du groupe ne faisait pas vraiment attention à tous les problèmes qu'il leur posait.

Tout allait bien. Jusqu'à la veille de la rentrée de septième année.

Le premier septembre il s'était réveillé avec une drôle de sensation et il avait mis ça sur le compte du stress de la rentrée.

Mais ensuite tous les matins c'était la même chose, il se sentait bizarre sans trop savoir pourquoi et il avait longtemps ignoré cette sensation. 

Petit à petit il s'était mis à voir des détails qu'il n'avait jamais vu avant, il ne s'en rendit pas compte au début mais tout rentrait dans sa tête et restait là, s'en bouger, il ne manquait qu'une étincelle pour qu'il en prenne pleinement conscience.

Enfaîte c'était presque comme s'il se « réveillait » tout en étant inconscient, il ne fallait qu'une chose pour que ça sorte.

Et cette chose avait un nom : Morgane.

En venant du futur la déesse/sorcière savait que l'un des Maraudeurs serait totalement disponible à l'aider, il lui fallait juste un peu d'aide.

Elle lui avait donc envoyé des rêves en veillant à ce qu'il ne se souvienne de rien au petit matin mais en laissant toutes ses paroles dériver dans son esprit, le manipuler sans qu'il en ait conscience. Il serait son pion.

Conformément à son plan, l'adolescent se mettait à remarquer des choses qui n'avaient pas lieu d'être.  Il se disait que ses amis l'ignoraient de plus en plus, qu'ils faisaient moins attention à lui, qu'ils avaient été manipulé par Harry et Drago qui, visiblement, le détestaient, , il remarquait, comme ça, des détails. Beaucoup de choses, mais qui n'étaient pas différentes des années précédente en fin de compte, juste lui qui s'en rendait compte mais il ne voulait pas l'accepter.

C'est à partir de ce moment qu'il se mit à se souvenir des rêves, vaguement au début puis de plus en plus forts, tout était plus réel. Tout était plus puissant et il l'écouta. Il l'écouta puisque pour lui tout était vrai, cette femme, selon lui, était comme la voix de la sagesse.

Il s'absentait, ses amis pensaient qu'il était occupé, il était ailleurs, ils se disaient que c'était Peter.

Puis une nuit elle lui dit qu'il allait bientôt être délivré comme d'autres. Le deux janvier.

Toute l'attaque à la fête foraine n'était qu'une diversion, attaquer pour récupérer des membres, tous les prisonniers n'étaient que des personnes vouées à leurs idéaux, vouées à Voldemort.
Le jeune homme était arrivé, chouchou de Morgane, il avait rapidement été autorisé à participer aux réunions. En tant que serviteur de la déesse et il ne faisait plutôt que participer mais au moins il avait l'impression d'être important.

La marque sur son bras représentait sa véritable appartenance à un groupe, servir Morgane montrait qu'il avait de l'importance pour la déesse, par conséquent il était important du point de vue de ceux qui étaient bien plus bas.

Il vivait dans un monde de souffrance, de magie noire, de douleur, de sacrifice mais à ses yeux rien ne comptait plus que le sentiment de véritablement appartenir à un groupe et d'être enfin aimé, respecté et vénéré.

Il ne comprit pas que tout ça était faux, qu'illusion. Il ne comprit pas que ce n'était pas vraiment à Voldemort qu'il obéissait mais à Morgane. Il ne comprit pas qu'ils tuaient des milliers d'innocents, des milliers de personnes qui ne faisaient que vivre. Il ne comprit pas qu'on ne l'envoyait jamais en mission parce qu'il était incapable de faire quoi que se soit.
Il les avait juste aidé au début puisqu'il avait des informations importantes mais désormais sa vie n'avait été épargnée seulement parce qu'ils avaient autre chose à faire que de le libérer.

Harry s'éveilla en sursaut, il se releva brusquement, un hurlement au bord des lèvres qu'il réussit à contenir. Il haletait, il venait d'assister à une réunion de Mangemorts, ils ne racontaient, pour une fois, rien d'intéressant et c'en était presque décevant mais le jeune homme avait pu en comprendre quelque chose.

Drago, qui ne dormait que d'un œil, vit Harry se relever et il l'entendit également. 

Inquiet, il se leva et s'approcha du brun qui avait un drôle d'air sur le visage. Mi-effrayé, mi-pensif et mi-autre chose qu'il n'arrivait pas à déterminer.

– Un cauchemar ? demanda-t-il en chuchotant.

– Une vision, répondit-t-il également en parlant bas.

– Qu'est-ce qu'il s'y passait ?

– Il se disputait mais ce n'est pas ça l'important. J'ai compris qui tire les ficelles du jeu et qui a le plus d'impact sur le comportement de Voldemort.

– Qui ?

– Morgane, elle le manipule comme elle à l'air de le faire avec tout le monde sauf Bellatrix qui est presque verte de jalousie.

– Ma tante jalouse ?! s'étonna Drago.

– J'en ai bien peur, dit Harry, Et pour la déesse je ne sais pas comment faire.

– Il va falloir demander à Esus comment vaincre une personne aux pouvoirs divins mais je crains qu'il pense que c'est pour le vaincre lui.

– Il a raison, marmonna Harry.

Un silence se mit doucement en place, agréable avec comme fond le hululement des chouettes et des hiboux dans la nuit.

– Harry ? Qu'est-ce qu'on est nous ? demanda soudainement doucement Drago.

– Comment ça ? dit Harry en fronçant les sourcils.

– Je veux dire notre relation, qu'est-ce qu'on est ?

– Je sais pas, c'est vrai qu'on n'a pas mis de nom dessus.

– Ça fait quand même un mois...

Harry le regarda étonné.

– Attends ça fait plus d'un mois qu'on a parlé dans la bibliothèque chez Androméda ?! le blond hocha la tête et Harry soupira.

– Je sais pas. Ce qui est sûr c'est que nous deux c'est quand même...nous deux, comment le dire autrement ? J'aime la relation qu'on a. Nous ne sommes pas collés tout le temps, nous sommes libres, nous sommes juste nous.

– Juste Harry et juste Drago, murmura le blond, ça me va. Juste nous mais sans trop de « juste nous ».

– Drago, dit Harry en rougissant un peu, tu as le droit de ne pas accepter mais, est-ce que tu veux bien rester dans mon lit avec moi cette nuit ? J'aimerai savoir si tu peux me permettre de moins faire de mauvais rêves et aussi j'en ai très envie.

Drago fut surprit par sa demande. Il ne s'y attendait absolument pas mais il décida de rester.

Il en avait besoin et il découvrit qu'il n'y avait rien de mieux qu'une vraie bonne nuit de sommeil avec quelqu'un qu'on aime.