Magui momenti disputationem

Ils se regardèrent un peu gênés. Gênés par beaucoup de choses, leur proximité, leurs baisers, leurs relations, toutes les relations qu'ils avaient eu entre eux, passant de pire ennemi à ennemi puis à collègue, entente cordiale, amis et maintenant ils ne savaient plus.

– Toi d'abord, dirent-ils encore une fois en même temps, leur faisant esquisser un petit sourire.

 Ils savaient que les choses ne seraient pas faciles, ils se connaissaient après tout. Chacun savait que l'autre avait un sacré caractère, chacun savait que l'autre ne se laissait pas faire, que l'autre était comme ci ou comme ça.

Ils se rendaient compte qu'ils se connaissaient par cœur. Ils se regardaient dans les yeux, ses yeux qui étaient un mélange avec ceux de l'autre, et là ils auraient été capable de tout dire des habitudes, des passions, des goûts, de tout sur l'autre. Ils avaient passé tellement de temps à s'épier, à vouloir tout connaître qu'ils en étaient arrivé à mieux connaître celui qui était en face de lui que lui même.

Et tous deux, sans savoir pourquoi, avaient une envie folle d'embrasser son ennemi d'école.

 Mais ils savaient que ce n'était pas raisonnable. Ils devaient s'expliquer en premier lieu, comprendre le pourquoi de cette attraction.

– Et si on essayait d'avoir une conversation civilisée, on enterre la hache de guerre ? proposa Harry.

Drago continua à le fixer, comme pour s'assurer que ce n'était pas un mauvais coup, mais il parut satisfait de ce qu'il vit dans les yeux du garçon en face de lui puisqu'il lui offrit un sourire.
Ce sourire valait plus à leurs yeux qu'une poignet de main ou qu'un contrat. Un sourire sincère entre eux valait bien plus que ça.

Ils s'installèrent sur les fauteuils au milieu des livres.

– Je...Heu... Écoute, Harry, non, enfaîte je sais pas quoi dire, bafouilla Drago.

Il fronça les sourcils et Harry, qui voyait qu'il avait un truc à dire, ne l'interrompit pas, il fit bien puisque le blond reprit la parole.

– Je veux m'excuser, je n'ai été qu'un sale imbécile, pour ne pas être grossier, toute ma vie. Je t'en ai toujours voulu, je me rends compte maintenant que j'étais jaloux et je ne sais même pas pourquoi, peut-être parce que tes parents étaient morts en se sacrifiant par amour pour toi et que j'étais jaloux de l'amour qu'ils te portaient même après leur mort alors que je savais très bien que mon père ne ferait jamais ça pour moi et qu'il aurait empêché ma mère de le faire. Je ne sais pas. Mais je ne veux pas me trouver d'excuses, c'est uniquement de ma faute si j'ai été aussi horrible avec toi toutes ces années et je le reconnais. Je le reconnais parce que j'ai vu comment les maraudeurs traitaient Severus et je me suis dit qu'enfaîte j'étais comme eux à la seule différence que tu te défendais, ce qui avait le don que je voulais envenimer les choses. Je suis si désolé.

Il releva les yeux vers Harry assit en face de lui, tous deux avaient les yeux remplis de larmes.

– Tu sais pourquoi je n'ai pas accepté de te serrer la main en première année ? C'est parce que tous ceux que j'avais vu m'avais dit que Serpentard était la maison de celui qui avait tué mes parents et que tous ceux qui y allaient finissaient mal. Je ne voulais pas devenir comme Voldemort, je ne le veux toujours pas d'ailleurs. Puis t'es arrivé et tu étais tellement arrogant et pleins d'autres mots pourraient t'allaient à ce moment là. J'ai pris peur et j'ai refusé, comment aurais-je pu accepter ?

– Et tu as bien fait.

– Je vais te dire un truc que j'ai jamais dit à personne. Alors que c'était mon tour pour la répartition, la maison que m'a tout de suite présentée le choixpeau était la tienne, mais après t'avoir rencontré et tout ce qu'on m'avait dit dessus, je me répète, je n'avais aucune envie d'y aller et je l'ai supplié de m'envoyer avec Ron, mon premier ami depuis toujours.

Drago le regarda stupéfait, avant de le scruter avec un regard calculateur.

– Tu as vraiment failli aller à Serpentard et c'est moi qui t'ais fait choisir ?!

Le brun hocha la tête.

– Si on parlait de ce qui fait qu'on est vraiment ici.

– Le baiser.

– Pas qu'un, les, rectifia Harry.

– Deux baisers.

– Enfaîte, il y en a peut eu plus... dit le brun.

Drago le regarda, interrogateur.

– Il est possible que pendant l'attaque au bord du lac en novembre j'ai été obligé de te faire du bouche à bouche.

– Mais, pourquoi tu ne m'as rien dit ?!

– Je n'avait aucune raison de le faire, se défendit-il.

– C'est pas faux, acquiesça le blond, et puis si on en est aux confidences je dois t'avouer que quand on est allé dans notre esprit pour la première fois je suis tombé sur des rêves. Dans un, qui était tout seul, tout au fond on s'embrassait, léger mais on s'embrassait.

Ils se regardèrent et éclatèrent de rire, c'était nerveux mais si libérateur. Ils ne se calmèrent que longtemps après.

– Harry ? Je vois qu'il y a un truc qui te dérange.

– Je, je sais pas comment c'est possible mais je t'apprécie beaucoup. Le problème dans tout ça c'est que...que je ne suis pas gay. J'ai aimé sortir avec Ginny et Cho, plus avec Ginny que Cho mais j'ai aimé ça.

Drago le regarda, limite moqueur.

– Me regarde pas comme ça, se plaignit Harry.

– Mais c'est amusant, tu es tellement naïf. Tu sais ce que ça veut dire être bisexuel ?

Cette fois ce fut à Harry de le regarder mais complètement perdu.

Drago soupira.

– Ce sont les personnes qui aiment autant les hommes que les femmes, expliqua-t-il.

Harry fronça les sourcils, en pleine réflexion et Drago ne put s'empêcher de se dire qu'il était trop mignon comme ça.

– Je crois que c'est ce que je suis, dit enfin Harry.

– Vraiment ?

– Vraiment, affirma-t-il.

Il y eut un blanc, mais pas un silence lourd, un de ceux qui sont légers et qui permettent de mieux réfléchir.

– J'ai une idée, dit Harry en brisant le silence.

– Qu'est-ce que c'est ?

– Je suis prêt à tenter un truc, du style nous deux ensemble.

Drago hocha doucement la tête, ne sachant pas vraiment ce qu'il devait répondre à ça.

– Mais, continua le brun, je veux d'abord être sûr. Je te propose qu'on s'embrasse, juste un baiser rapide. Si on ressent quelque chose on voit mais s'il n'y a rien on laisse tomber, on redevient amis et on oublie tout. Évidemment on fait ça que si t'es d'accord et que tu veux bien tenter un truc aussi.

Drago le fixa en imaginant son ancienne apparence, tout se superposait et ses émotions faisaient un drôle de tourbillon mais ce qui était certains c'était que dès qu'il était proche de Harry son cœur s'emballait et il se sentait bizarre.

– Je veux bien, répondit-il doucement, presque dans un murmure.

Instinctivement ils se rapprochèrent et s'assirent pour être plus proches, leurs têtes se penchèrent, leurs souffles se mélangèrent et leurs lèvres se touchèrent, provoquant un véritable feu d'artifice de sensations. Une simple pression devint un véritable baiser passionné. Harry passa sa main dans les cheveux de Drago, cherchant plus de contact et ce dernier fit de même mais en posant sa main sur sa joue tout en la caressant.

Ils ne semblaient pas vouloir s'arrêter, il durent tout de même se séparer mais juste le temps de reprendre un peu de quoi respirer avant de s'embrasser encore et encore.

Plus rien n'existait, juste l'autre et leurs lèvres brûlantes qui ne voulait plus se séparer.

Dix minutes plus tard ils se détachèrent, haletants.

– Ça pour un baiser, murmura Harry.

– Je ne te le fais pas dire, affirma Drago, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

– Je sais pas, murmura Harry, tu penses qu'on est capable de survivre ensemble ?

– Tu veux dire en couple ? s'étonna Drago, je sais pas, on serait capable de se tuer mais j'aime trop t'embrasser pour ne pas essayer.

Sur ce il plongea de nouveau sur les lèvres du brun qui se laissa volontiers faire.

– On devrait essayer, dit-il.

– Je suis d'accord, confirma Drago.

Ils s'endormirent, collés, dans le canapé de la bibliothèque.

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