Harry scriptor irae
La nouvelle venait de tomber, les gros titres des journaux ne parlaient que de ça : une nouvelle attaque des ténèbres sur un petit village moldu. Environ mille morts et tout avait brûlé, l'endroit avait disparu. Une attaque en pleine semaine.
Les attaques étaient de plus en plus fréquentes et violentes, les moldus ne comprenaient rien et les sorciers semblaient impuissants.
Et au milieu de tous ses élèves effrayés, en colère ou juste tristes il y en avait un qui était rempli de culpabilité.
Harry s'en voulait de ne pas avoir pu prévenir l'attaque, s'il avait pu en avoir une vision il aurait pu informer Dumbledore, l'ordre et des aurors, au lieu de quoi il s'était endormi en regardant l'album photo que Drago lui avait offert et il avait rêvé de ses amis et de sa famille toute la nuit.
Mais il était tellement obsédé par cette idée qu'il ne s'était même pas rendu compte que ça n'aurait servi à rien. Voldemort aurait quand même tout détruit et tué tout le monde, peut-être aurait-il fait encore plus de victimes si des secours étaient arrivés. Et puis assister à ça ne l'aurait certainement pas aidé, lui. Par contre s'il avait assisté à la réunion planifiant l'attaque, il aurait pu faire quelque chose.
Il s'en voulait tellement. Il quitta la table brusquement, sans même avoir touché à son petit-déjeuner, sous le regard inquiet de Drago et il se dirigea vers le parc.
Il prit le premier balai qui passait son sa main et se mit à voler
Jouer avec le vent et les nuages lui avait toujours fait un bien fou, il savait que s'il voulait se calmer il devait voler pendant un moment. Mais il ne se calma pas.
Sa culpabilité s'était transformée en colère. Il était en colère contre lui, en colère contre Voldemort et ses mangemorts, quels noms débiles ils avaient, il était en colère contre le monde entier, y compris Esus, y compris Drago, y compris ses amis, il ne savait même pas pourquoi il était en colère contre ces derniers !
Voler ne lui avait fait aucun bien, au contraire il avait eu tout le loisir de réfléchir à tout ce qui n'allait pas. Il ne savait pas ce qui lui prenait mais il n'avait plus aucun contrôle.
Il eut juste un éclair et il sut ce qu'il devait faire.
Tout en repensant à sa vie, tous ces mauvais moments il descendit de son balai et se dirigea vers l'école.
Ce château avait été son premier véritable foyer, l'endroit où il avait trouvé ses premiers amis, ses premiers vrais ennemis, où il avait découvert l'amour et l'amitié. Ce château était tout pour lui et il avait été détruit, à son époque il ne restait plus qu'une tour.
Il monta les marches et passa devant la grande salle.
Un des endroits où il avait les plus beaux souvenirs. Le plafond magique qui l'avait tant émerveillé la première fois. Les longues tables qui représentaient tant à ses yeux. Les nombreux repas délicieux qu'il y avait mangé, le nombre de fou rire qui y avait eu lieu et également les séances de transplanage, les bals, les fêtes et les victoires. Mais il y avait aussi des mauvais souvenirs. Rejeté pour qui il était, insulté , accusé de mensonge et de trahison. C'était ici qu'on avait tiré son nom lors de sa quatrième année dans la coupe de feu, c'était ici qu'il avait rencontré Rogue pour la première fois, il avait également ressenti cette douleur au front en regardant le professeur Quirell. C'était ici que Ombrage avait imposé une punition digne d'une torture à plusieurs dizaines d'élèves, ici qu'avait eu lieu la bataille finale, une bataille perdue.
Il accéléra, passa devant l'ancien emplacement des sabliers. Finalement, pensa-t-il avec un ricanement amer, personne ne s'était plein de leur disparition, Lily n'avait même pas fait de commentaires dessus.
Il passa devant l'ouverture qui menait chez les Serpentard et en cours de potion, inutile de préciser que seulement de mauvais souvenirs l'assaillirent en passant devant.
Il monta les escaliers que Hermione avait foulé, si belle, si élégante dans une magnifique tenue de bal.
En montant, marchant et passant devant de multiples couloirs, escaliers et salles de classe tout lui rappelait sa vie d'avant. Il ne savait toujours pas ce qui lui arrivait et il ne s'en souciait guère.
Toute sa vie n'avait été que manipulations et mensonges. Des parents assassinés pas un sorcier, un monstre. Son parrain accusé de trahison à la place d'un autre et mort par la baguette de sa propre cousine. Un groupe autrefois soudé qui avait éclaté.
Les élèves s'écartaient de son chemin, il ne le voyait même pas.
Une enfance qu'un monde entier croyait paradisiaque alors qu'il était battu, rabaissé et traité comme la pire des personnes. Un petit garçon qui avait grandi en croyant que ses parents étaient morts dans un accident de voiture, qui avait grandi en croyant qu'il était un monstre et qu'il avait eu de la chance que sa nouvelle famille ait tant de bonté. Il pensait que c'était la moindre des choses que de tout faire pour les servir, après tout ils l'avaient recueilli.
Il dégagé une aura de puissante magie qui augmentait en puissance à chaque pas qu'il faisait.
Il avait grandi sans amour alors que se mère s'était sacrifiée dans cet unique but, sauver celui qu'elle aimait plus que tout.
Et alors qu'il arrivait au septième étage une nouvelle vague de colère le traversa envers la population magique. Tous ces gens qu'il ne connaissait pas et qui pendant des années l'avaient adulé comme un héros qui avait vaincu le seigneur des ténèbres mais une fois revenu dans son monde et que les gens avaient vu réellement leur sauveur ils en avaient pris peur. Ils l'avaient accueilli à bras ouverts pour mieux le rejeter ensuite, pour mieux le discriminer, dire des horreurs sur lui et le traiter de traître et de menteur mais dès qu'ils avaient remarqué que rien n'était plus faux, Harry Potter, « celui à qui il ne fallait plus adresser la parole ni d'attention » redevenait « le sauveur », « l'élu » ou encore « le héros du monde magique » pour encore et toujours mieux servir leurs intérêts.
Sans même s'en apercevoir il fit trois allers et retour dans un couloir vide, une porte apparut et le jeune homme entra. Se fiant à la douleur dans son front il se dirigea entre les piles et les piles d'objets entassés depuis des centaines d'années par professeurs et élèves tous désireux de cacher ce qu'ils ne voulaient pas que d'autres trouvent.
A mi-hauteur, posé comme s'il s'agissait d'un vulgaire objet se trouvait un diadème magnifique. Fait d'argent et de pierres précieuses du bleu, couleur de la maison Serdaigle, il avait, dit-on, la capacité de rendre, quiconque le portait, intelligent, plus intelligent que n'importe qui.
Tom Jedusor avait transformé cette merveille de magie en un objet de la plus noire des magies.
Irrésistiblement Harry se sentit attiré. Sûrement plus qu'il ne l'aurait dû mais avec plusieurs horcruxes détruis récemment il avait toujours sur lui la trace de cette magie noire qu'il tentait d'exterminer.
Il approcha ses doigts doucement mais sûrement vers le diadème jusqu'à le toucher.
Au moment même où ses doigts effleuraient la pierre au centre une vague de magie noire éclata, faisant trembler tout le château et envoyant Harry valdinguer au dessus de plusieurs piles d'objets avant de finir dans une de celles-ci, envoyant les objets un peu partout, ceux des autres piles ne tardèrent pas également. Le brun s'était évanoui avant d'être propulsé en arrière.
Les élèves commençaient leur première heure de cours quand ils sentirent le château trembler, croyant à un tremblement de terre sur le coup il surent quelques secondes plus tard que ce n'était enfaîte pas du tout le cas quand ils reçurent une vague de magie.
Tout ceci eut pour résultat de réveiller les élèves de septième année qui s'étaient endormis en histoire de la magie.
Drago se redressa immédiatement, sachant pertinemment ce qui avait produit ça. Il n'y avait qu'un objet dans tout le château capable d'une puissance pareille et il fut sûr que c'était le diadème puisque Harry n'était pas venu en cours. Mais qu'est-ce qui lui avait prit de faire ça tout seul ?!
Il sortit en courant, suivit de près par ses amis et ils se faufilent parmi la masse d'élèves inquiets qui traînaient désormais dans les couloirs. En arrivant au septième étage Drago en eut le cœur serré. La porte de la salle sur demande était tombée à terre et tout ce qui se trouvait à l'intérieur était éparpillé partout.
Il entra en enjambant deux chaises à moitié cassées et vit immédiatement Harry. Il se précipita à ses côtés, plus inquiet qu'il ne l'aurait dû et vérifia ses signes vitaux. A son grand soulagement il semblait juste évanoui.
Jetant un coup d'œil derrière lui il vit le reste du groupe arriver. Il leur hurla donc de s'occuper du brun à terre et il se dirigea vers le centre de la pièce. Le diadème était là, flottant comme tous les objets le font. Drago ramassa une boite avec un couvercle par terre. Puis il s'approcha sans respirer et en gardant les yeux fixés sur sa cible. Doucement il réussit à faire rentrer l'horcruxe à l'intérieur, il referma la boite et lança quelques sorts de protection dessus, il ne pouvait rien faire d'autre sans venin et ils n'en avait plus, leur seul moyen d'en obtenir était en route pour l'infirmerie.
La secousse avait ébranlée de nouveaux élèves et certains avaient même étaient blessés ou avaient simplement mal au crane, une centaine d'élèves se pressaient donc devant l'infirmerie pour avoir des potions. Mme Pomfresh ne faisait entrer que ceux qui avaient réellement de soins et invitait les autres à revenir plus tard dans la journée.
Quand l'infirmière vit le groupe de septième année de Gryffondor en train de transporter un de ses patients les plus réguliers inconscient, elle ordonna à tout le monde de s'écarter et elle les vira de devant son repaire.
Elle installa Harry dans son lit habituel et l'examina aussitôt.
– Je crois que c'est lui qui a reçu le plus de la vague de magie noire. Ils devraient toutefois se
réveiller d'ici ce soir. Revenez après le dîner, dit-elle en s'adressant à tout le groupe désormais au complet.
Dumbledore annonça au déjeuner que tout ça n'était pas dangereux et qu'ils ne devaient pas céder à la panique. Les cours reprirent dès l'après-midi.
Drago n'était absolument pas concentré. Il était mort d'inquiétude et se demandait bien pourquoi, il ne s'emportait jamais autant d'habitude mais là il aurait été prêt à n'importe quoi pour revoir Harry conscient, en bonne santé, de bonne humeur et rieur. Comme il l'avait été à Noël ou encore de nombreuses fois cette année, il ne l'avait jamais vu aussi heureux et il devait avouer que c'était aussi son cas et que ça faisait énormément de bien.
Quand le dîner arriva et qu'ils purent enfin rendre visite à Harry le blond n'en pouvait plus.
Ils se rendirent devant l'infirmerie où l'infirmière ne tarda pas à les rejoindre.
– Il est réveillé, leur déclara-t-elle.
– Je peux y aller tout seul cinq minutes, s'il vous plaît ? demanda Drago aux autres.
Pour la plupart ils ne comprirent pas vraiment sa demande mais ils le laissèrent entrer.
Drago se précipita vers Harry, il était dans son lit, un bol de soupe vide reposant sur la table de nuit. Il paraissait très fatigué et en peu perdu.
Son ancien ennemi sentit son cœur se serrer en le voyant comme ça mais également se réjouir de le voir réveiller mais il était aussi un peu en colère.
Agissant sans même sans apercevoir il courut vers Harry, posa ses lèvres sur les siennes, se releva et se mit à crier. Pas trop fort pour ne pas déranger les autres bien sûr.
– Mais ça va pas espèce d'idiot, j'étais mort d'inquiétude ! Aller détruire un horcruxe tout seul, t'es vraiment un imbécile des fois, enfaîte c'est même toujours...
Pendant que Drago lui criait dessus, Harry, bien trop bouleversé pour l'écouter avait posé deux de ses doigts sur ses lèvres. Il n'aurait quand même pas rêver quelque chose pareille.
– Drago, murmura-t-il.
– Ah non tu te tais, répondit ce dernier.
– Drago, répéta-lit un peu plus fort.
– Tu n'as aucunement le droit de te défendre ! lui asséna le blond.
– DRAGO ! Finit pas crier Harry.
– Bon, quoi ?!
– Tu m'as embrassé.
– Et maintenant il délire, je vais le tuer, marmonna Drago.
– Je rigole pas, tu m'as embrassé, répéta-t-il en détachant les syllabes.
Ils se regardèrent dans les yeux puis une idée traversa l'esprit du brun.
Il saisit Drago, qui était juste à coté de lui, par sa robe de sorcier et tira dessus. Le blond fut forcé de se plier en deux et leurs visages se retrouvaient donc à à peine quelques centimètres l'un de l'autre.
– Et bien pour être sûr, il n'y a qu'une solution : analyser ce qu'on ressent, murmura-t-il.
Et il plaqua ses lèvres contre ceux de son ancienne Némésis. Drago y répondit presque contre sa volonté et quand ils se séparèrent leurs joues rosirent immédiatement.
– Je... dirent en même temps avant d'être coupés.
– Harry tu es réveillé ! s'exclama Sirius à l'autre bout de la pièce.
Les deux garçons s'éloignèrent immédiatement l'un de l'autre.
Leurs amis débarquèrent et inondèrent le brun de questions. Entre temps Mme Pomfresh lui apporta quelques potions qu'il but avec réticence. Ce n'est pas parce qu'il était habitué au goût qu'il aimait forcément ça !
Elle revint également quelques minutes plus tard avec un grand carton.
– Qu'est ce que c'est ? demanda Matthew.
– Un cadeau pour monsieur Pyet.
Elle sortit une photo encadrée de Harry, où elle l'avait trouvée, personne ne le sut jamais.
– Là j'ai pas tout compris, dit Harry.
– C'est simple, répondit l'infirmière, je vous offre cet emplacement ainsi que son lit, sa table de nuit et tout ce qui va avec. Tout ça vous est réservé. Je suis certaine que vous avez passé plus de temps ici en moins de six mois que la plupart des élèves de cette école de toute leur scolarité. Vous aussi Mr Floormate vous avez désormais un espace rien que pour vous.
Elle ouvrit le paravent et il purent voir que le lit possédait bien sa photo.
Poppy ramena aussi des cordons avec écrit « V.I.P », des fiches avec leurs noms et quelques éléments de décoration personnalisées. Elle y mit même les coussins que Rémus leur avait offert à Noël ainsi que des livres et le clou du spectacle : une plante verte chacun.
- Faut pas exagérer non plus, grognèrent-ils en même temps.
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