Alii respondeo

Rémus était légèrement inquiet, il se demandait bien de quoi voulaient lui parler Harry et Drago.

 Mais en même temps il était curieux. Il s'assit donc sur un des nombreux coussins de la pièce, les deux garçons en firent de même.

– T'inquiète Rémus, on va pas te manger, s'exclama Harry, on voulait juste te parler sans les autres parce que... parce que ça ,e les concerne pas ? dit-il en se tournant vers Drago, comme pour savoir si c'était ça qu'il devait dire.

Drago hocha la tête.

– Écoute, on sait que tu connais notre secret, on est pas bête et on te connaît bien.

– Je vais rien dire si c'est ce qui vous inquiète, le coupa Rémus.

– Nan, nan, on sait que tu vas rien dire, t'es Rémus, répliqua Harry amusé.

– Comment vous savez autant de... Ah, mais c'est pour ça. Vous me connaissez dans le futur, dit-il avec un éclat de compréhension soudaine dans les yeux.

– Oui, sourit Harry.

– On sait aussi, enchaîna Drago, que tu n'as pas tout découvert tout seul.

Le loup-garou acquiesça.

– Les jumeaux, se sont de sacrés détectives.

Harry se leva en hurlant :

– Yes, je savais que c'était eux, tu m'en dois une Drago!

Ce fut au tour de Rémus de sourire en voyant la mine renfrognée du blond et celle victorieuse du brun.

– Vous saviez pas qui m'a aidé à deviner ? demanda-t-il une fois qu'ils se furent calmés.

– Non, dit Drago, on n'était pas sûr, résultat maintenant je dois lui acheter un paquet de bonbons, goinfre. Et il lança un coussin sur le tête de Harry.

– C'est pour ça que leur avez pas demandé de rester.

– Exactement, confirma Harry qui venait de se dépêtrer du coussin.

– Sinon, vous venez de quand ?

– Encore une séance interrogatoire ? c'est pire que chez les aurors, plaisanta Drago, on vient de dans une vingtaine d'années environ, répondit-il finalement.

– Pourquoi ne nous avez rien dit ?

– Mais parce qu'on ne peut pas Rémus.

– On est directement concerné, c'est ça ?

Drago hocha la tête pour la énième fois de la soirée, à force il allait finir par avoir un torticolis.

– Surtout James et Lily, mais aussi Sirius, Alice et Franck. Toi aussi évidemment et un peu Mary.

– Et les jumeaux alors ?

– Inconnus au bataillon, on ne savait même pas qu'ils existaient.

– Donc les choses ont déjà changées...

– Oui et pas qu'un peu, affirma Harry, sinon tu as d'autres questions ?

– Oui, votre apparence, votre âge et surtout pourquoi ?

– Pour l'apparence, c'est simple : un sort puissant, principalement de Dumbledore.

– Il est encore en vie dans vingt ans ? s'étonna le loup-garou.

– Et en pleine forme, enfin aux dernières nouvelles.

– En plaine forme est un gros mot, marmonna Drago à côté.

– Disons que la dernière fois que nous l'avons vu il allait aussi bien qu'il était possible d'aller bien.

– Cette phrase est incompréhensible mais correcte.

– Pour notre âge faut pas s'y fier non plus, on est plus vieux.

– De combien exactement ? demanda-t-il, méfiant.

– Ça va hein, on a pas soixante ans non plus. Juste presque 19 quand on est parti mais ici je suppose que ça ne fonctionne plus, l'âge, répondit Harry, en se tournant encore une fois vers Drago mais cette fois-ci pour savoir s'il avait la réponse.

– Mais j'en sais rien moi, Harry, je suis pas spécialiste dans le domaine. 

– Vous vous connaissez depuis longtemps vous deux ?

Les deux voyageurs temporels se regardèrent dans les yeux avant de répondre assez sérieusement :

– Depuis la première année à Poudlard et ça fait autant de temps qu'on se déteste.

– Vous vous détestez ? Vraiment ? dit Rémus sur un ton ironique en appuyant sur le dernier mot.

– Oui enfin, peut-être qu'on s'entend un peu mieux depuis quelques mois, mais c'est seulement à cause de la mission.

– Évidemment, confirma Rémus en levant les yeux au ciel.

– Et pour répondre à ta question de pourquoi, continua le blond, ça tiens en un mot. Voldemort.

– La situation est si grave que ça ?

– C'est encore pire, mais on ne peut rien te dire, surtout que notre but est de changer les choses.

– Évidemment, mais pourquoi, venir à cette époque ?

Rémus les vit se décomposer et il put voir à quel point ils étaient matures et fatigués pour des personnes de leur âge, il cru aussi avoir fait une bêtise.

– On était censé remonter plus loin, mais on a eu quelques petits problèmes avec un dieu, une histoire très longue, compliquée et ennuyante.

– D'accord, vous me la raconterez si vous en avez envie quand vous voudrez.

– On ferai mieux de rentrer, même si les profs nous accorde une tolérance, Harry, elle n'est pas illimitée, intervint Drago.

Ils furent d'accord et rentrèrent donc, en chemin Rémus avait quand même tenu à savoir si Harry était bel et bien le fils de James et Lily et le brun avait confirmé en rigolant.

Le mercredi passa ensuite bien trop lentement au goût des élèves de dernière année ainsi que les deux premières heures de cours du jeudi. Ils avaient tous tellement hâte de commencer à apprendre à transplaner qu'ils n'étaient du coup absolument pas concentrés.

Pour Harry et Drago s'était un autre problème qui se posait. Ils savaient déjà transplaner, donc soit ils faisaient semblant de ne pas savoir pendant les premiers cours et y arriveraient mystérieusement d'un coup, soit ils se dévoilaient dès le premier cours, ce qui était hors de question. Ils allaient donc très fortement s'ennuyer.

Le cours se déroulait dans la Grande Salle (c'était la seule pièce assez grande pour autant d'élèves). Les voyageurs temporels eurent une drôle de sensation de déjà vu quand ils y entrèrent, les tables n'étaient plus là, les directeurs de maisons sur le côté étaient en présence du même professeur que les garçons avaient eu quelques années plus tôt, ou auraient dans quelques années. Il était bien plus jeune et ne semblait aussi « immatériel » que quand ils l'avaient vu.

Il leur tint exactement le même discours, avec en moins la réprimande McGonagall à Drago qui, d'ailleurs, s'en passa bien.

Le moniteur, Wilkie Tycross, leur demanda de se placer à un mettre cinquante de chaque cerceau et leur expliqua la règle des trois D.

Finalement se fut comme s'ils n'avaient jamais fait ce cours pour les deux garçons. La première fois ils étaient tellement ailleurs qu'ils n'avaient absolument rien écouté mais cette fois-ci ils retinrent les trois mots: Destination (là le cerceau) ; Détermination (ça ne manquait à personne) ; Décision ( un peu plus compliqué).

Ça ne rata pas, personne ne réussi. Ni au premier essai, ni au deuxième, pas non plus au troisième, ils eurent l''espoir qu'au quatrième quelqu'un fasse comme Susan Bones, mais rien. Ce ne fut qu'à la (peut-être) quinzième tentative qu'un élève de Serdaigle arriva à quelque chose. 

Son bras droit était arrivé un mettre cinquante devant lui. Forcément il hurlait de frayeur, de douleur et de panique mais heureusement que les professeurs avaient prévus le coup. Ils lui remirent son bras et le pauvre élève finit sa journée à l'infirmerie.

Drago ricana en le voyant pleurer mais il se prit aussitôt un regard noir de Harry qui eut tôt fait de le calmer.

Les jumeaux de leur côté rigolaient bien. Ils s'étaient bien rendu compte que ça n'avait pas l'air facile mais les voir galérer était très amusant. Comme ils n'étaient pas de vrais sorciers (ce qu'avaient tendance à oublier leurs amis) ils ne pouvaient pas apprendre à transplaner, par contre ils pouvaient se moquer d'eux en les regardant depuis le côté de la Salle.

Après plus d'une heure où à part deux évanouissements et un désartibulé, il ne s'était pas passé grand chose, le cours fut terminé et les élèves avaient le temps qu'il restait avant manger pour se reposer.

– C'était horrible, gémit Sirius en s'écroulant sur un fauteuil de la salle commune.

– Affreux, renchérit James.

– Oh ça va, dit Drago.

– Mais c'est parce que vous vous n'avez fait aucun effort, se plaignit Mary.

– Si, on ne s'est pas endormis, un miracle, se défendit Harry.

– Mais bien sûr, marmonnèrent les autres (à part Drago).

Ils restèrent quelques minutes en position de mourants puis Lily s'exclama :

– Aliiiiiice, il est super beau ton collier, tu l'as eu où ?!

Elle cria tellement fort qu'elle fit sursauter tout le monde. La dite Alice penchat sa tête vers son cou et prit en main son collier.

C'était un arbre de vie fin dans un cercle aussi fin tenu par une petite chine d'argent à l'air délicat, deux des branche de l'arbre formaient les prénoms « Alice » et « Franck ».
Elle rougit doucement.

– C'est le cadeau de Noël que m'a offert Franck.

– Mais pourquoi on ne l'a pas vu avant ? demanda Mary.

– Je l'ai enlevé à la fête foraine et avant et ces derniers jours je portait un foulard donc vous ne l'avez pas vu.

– C'est vrai, elle à tout le temps froid, confirma Gwen.

– Il est vraiment beau, déclara Mary. Tu l'as trouvé où Franck ?

Ce fut à son tour de rougir, il marmonna :

– Gwen et Matthew m'ont aidé à le fabriqué, c'est un bijou moldu.

– En tout cas bravo.

Le samedi Harry et Drago avaient prévu un nouveau cours de duel, enfin surtout Harry parce que Drago ne savait absolument pas réaliser la leçon que le brun allait donner.

Le petit groupe discutait tranquillement en se dirigeant vers la salle quand James demanda :

– En parlant des clubs, Rémus, il avance le journal ?

Le loup haussa les épaules.

– On a déjà sorti un numéro mais il y avait pas grand chose et puis ça prouve à quel point il été lu si vous ne saviez même pas qu'il était sorti.

– La prochaine fois faites peut-être un peu plus de pubs. Il se passe toujours pleins de choses à Poudlard, c'est étonnant que vous ayez si peu d'articles.

– Je sais pas trop, faut pas non plus que ce soit trop étrange.
– Comme tu veux. On est arrivés.

Il y avait déjà un petit groupe d'une dizaine d'élèves dans la salle, Harry et Drago avaient été obligés de faire des petits groupes car ils avaient trop d'élèves, ils étaient donc occupés toute la journée.

– Bien, d'abord bonjour à tous, déclara le brun, j'espère que vous avez passé de bonnes vacances et bonne année à tout le monde, il s'arrêta le temps que les élèves lui rendent ses salutations, aujourd'hui nous allons nous attaquer à quelque chose de bien plus compliqué que d'habitude. Vous êtes tous en dernière année et êtes les seuls à le faire. Je vais aussi vous demander de beaucoup vous entraîner en dehors du cours et d'être attentifs parce que je ne pourrai pas aider tout le monde, Drago étant aussi élève, d'accord ?

Tous lui répondirent « ok », très excités et Harry les dispersa.

Il inspira un bon coup et se lança :

– On va apprendre à faire un patronus.
Une vague de « ouais, génial » déferla et il dut hurler pour qu'ils se calment.

– Les patronus sont très compliqués à faire, vous savez tous ce que c'est ? (ils répondirent que oui) Donc un patronus peut vous protéger mais aussi vous servir de messager, il prend la forme d'un animal et est fait de positivité, de lumière. Pour en faire un il vous faut des souvenirs heureux très forts et prononcer la formule « spero Patronum », évidemment comme pour tout sort il faut y croire.

– Harry tu nous fais une démonstration ? demanda un élève de poufsouffle.

Le brun redoutait un peu ce moment car il ne savait absolument pas quelle forme son patronus allait prendre, un cerf comme celui qu'il avait toujours eu, hommage à ses parents ou une chouette, son animagus.

Il prit sa baguette et s'apprêta à lancer le sort, mais quand il pensa à des souvenirs heureux, lui vinrent en têtes des complètement différents de ceux habituels.

Il voyait le groupe d'amis qu'il avait à cette époque se superposer à celui de la sienne, ses parents vivants, son parrain aussi, tout l'amour qu'il avait ici et aussi surprenant soit-il y avait Drago. Les souvenirs où ils riaient tous les deux, le brun ne l'avait jamais vu sourire ou rire, même ceux où ils se disputaient étaient présents. Il comprit qu'il avait une nouvelle vie ici et il sut que son pratonus serai une chouette, le cerf représentait une vie qu'il ne possédait plus.

Émerveillés, tous virent une magnifique chouette s'envoler de la baguette de Harry, des filaments de lumière pure, des souvenirs heureux et joyeux.

– A vous maintenant, et surtout pas de pensés négatives.

Pendant plus de deux heures ils s'entraînèrent encore et encore et quelques uns réussirent à obtenir une espèce de vapeur argentée plusieurs fois.

Harry passait dans les rangs et aidant le plus possible et eu bout d'un moment il se rendit compte qu'un élève en particulier n'arrivait à rien.

– Alors Drago, que se passe-t-il ?

– Oh, Harry, c'est toi. Il faut croire que je n'ai aucun souvenir heureux. Je n'arriva à rien.

– Qu'as-tu essayé ?

– Mes camarades de Serpentard et mes parents. 

– Tu n'as rien d'autre ?

Il secoua la tête négativement.

Harry réfléchit quelques secondes avant de déclarer.

– Essaye ici.

– Comment ça ?

– Et bien, depuis qu'on est en 1977/ 1978 je t'ai vu sourire, rigoler, avoir des amis et puis il y a moi aussi, pense à tout ça. 

– Ce n'est pas si bête.

Il repensa alors à cette année, tout ce qu'il s'y était passé, tellement d'événements qu'il ne pouvait pas tout prendre mais les meilleurs moments lui revinrent, la rentrée, Halloween, les matchs de Quidditch alors qu'il était pour la première fois depuis sa première année spectateur de son équipe, les clubs de duel, étrangement l'infirmerie et puis les vacances, tous ces petits moments inoubliables, un grand sourire prit possession de ses lèvres et il lança le sort.

Au tout dernier moment un dernier souvenir s'imposa à son esprit : le rêve de son baiser avec Harry. Sa relation avec le brun était passée de toxique et haineuse à « on se tolère » puis presque cordiale et il se rendait compte à ce moment précis qu'ils avaient désormais une véritable amitié. Une amitié à leur façon mais une amitié quand même.

Un épais nuage argenté sortit de sa baguette et prit pratiquement forme, il était celui qui avait le plus réussi du cours.

Spontanément, sans réfléchir il fit un câlin à Harry pour le remercier.

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