Kenny ne lâchait pas l'horloge des yeux. Plus qu'une minute avant la pause. C'était trop lent ! Le blond n'avait pu s'enlever de l'esprit le visage terrifié de Butters. Il n'en avait pas dormi de la nuit. Plus que 30 secondes avant qu'il ne sorte de sa classe pour aller dans celle de son ami, pour comprendre ce qu'il lui arrivait. Plus que 5 secondes. Le temps passait si lentement quand on était impatient ! Puis le son suraigu faisant autant le bonheur que le malheur de tous les élèves du monde se déclencha enfin. Kenneth bondit de sa chaise et fonça hors de la classe sous le regard ébahi de ses camarades qui le connaissaient mieux en tant qu'escargot qu'en tant que fusée. Mr Spinelli regarda ses élèves d'un air surpris pour avoir une explication, étant donné qu'il n'avait pas encore donné l'autorisation de sortir de la salle de classe.

« Il mal au ventre depuis ce matin, il fallait qu'il aille au toilette. Inventa Stan pour couvrir son ami.

- Il aurait dû demander... Répondit le professeur d'un ton aussi surpris qu'endormis. »

Le garçon au survêtement orange arriva enfin dans la salle de la classe A. Il regarda autour de lui et, ne voyant pas le jeune Stotch, il alla voir Kyle qui discutait tranquillement avec Tweek d'un manga qu'ils lisaient tous les deux. Un truc sur une promesse et le pays imaginaire si il en croyait le titre. Il s'approcha des deux garçons qui eurent l'air surpris de le voir ici. Kenny n'aimait pas trop sortir de sa salle pendant l'intercours.

« Il y a un problème, Kenny ? Demanda le rouquin.

- Vous savez où est Butters ?

- Il est absent. Il nous a envoyé un message ce matin pour prévenir qu'il ne se sentait pas bien. Tu devais lui dire quelque chose ? Répondit Tweek.

- Tu veux qu'on l'appel ? Proposa Kyle.

- Non, merci les gars. C'est pas pressé... »

Le jeune homme repartit encore plus inquiet qu'il n'était arrivé. Butters était absent ? Le fait que ce soit en rapport avec la tête qu'il faisait hier paraissait évident. Kenny décida donc qu'il irait voir son ami à la fin des cours. On était mercredi et il finissait à 11 heure, donc dans 2 heures. C'était parfait, ça lui permettait d'y aller à une heure raisonnable.

Kyle et Tweek regardaient le garçon partir. Il avait vraiment l'air angoissé. Que se passait-il pour que Kenny soit aussi inquiet pour Léopold ?

« Tu crois que ça a un rapport avec le fait que Butty soit absent souvent, Ky ?

- Toi aussi tu trouves ça louche qu'il soit malade aussi régulièrement, Tweeky ?

- Évidemment. »

Les deux garçons se décidèrent à interroger longuement Butters pour comprendre ce qu'il lui arrivait pour qu'il soit autant malade alors que ce n'était pas le cas, les autres années.

* * *

Token se sentait aussi gêné qu'hier. Stan avait son entraînement de foot le mercredi aussi, en début d'après-midi. Du coup, il mangeait au self. C'est pourquoi Shelly était à nouveau dans la voiture du fils unique de la famille Black, elle avait toujours l'air aussi effrayé ce qui mettait l'adolescent dans une position très inconfortable. Il commençait à regretter d'avoir immédiatement accepté de rendre ce service à son ami, sans même y réfléchir au préalable. Mais bon, le plus jeune de la famille Marsh lui avait bien expliqué combien c'était important et lui avait fait promettre de faire en sorte que Shelly ne voit plus les hommes comme des monstres. Le garçon dont il la protégeait était donc suffisamment terrible pour qu'elle en est peur de tous les hommes sans distinction ? Que s'était-il passé ? Token eu l'intuition qu'il ne fallait pas poser de questions à ce sujet. Il décida tout de même de mettre fin à ce silence gênant.

« Shelly ? »

La jeune fille sursauta et adressa un regard surpris et effrayé au garçon à côté d'elle. Elle ne bougeait pas, ne répondait pas mais l'adolescent sentit dans son regard qu'elle attendait la suite de sa phrase. Devait-il prendre ce fait comme un signe positif ?

« Tu es en dernière année de lycée, c'est bien ça ? »

Elle le regarda un long moment sans rien dire, comme si elle était surprise qu'il soit doté de la parole. Elle avait peur, il pouvait le sentir. Sa crainte était si forte qu'elle en était presque palpable. Mais, d'un autre côté, il avait l'impression que le fait de lui avoir parlé lui avait accordé un semblant d'humanité dans l'esprit de Shelly. Peut être, était-il sur la bonne voie ?

« Oui... »

La réponse était à peine audible mais suffisamment pour que Token l'entende. Il adressa alors un sourire timide à la jeune fille. Il sentit que maintenant, il devait attendre que ce soit elle qui relance la conversation. Peut être le ferait-elle dans une minute ? Peut être dans une mois ? L'héritier des Black allait s'armer de patience. Maintenant, il voulait réellement aider l'aînée des Marsh.

* * *

Kenny arriva devant la maison des Stotch et sonna à la porte. Il n'eut pas de réponse et décida alors de recommencer son action en appuyant longuement sur la sonnette. Toujours pas de réaction. Le MacCormick sentit l'angoisse le reprendre. Et si il était arrivé quelque chose à Léopold ? Et si c'était si grave qu'il ne pouvait pas avancer jusqu'à la porte ? Et si il avait perdu connaissance ? Et si il s'était fait kidnappé par des extra-terrestres ? Où découpé par un tueur en série avec une tronçonneuse ? Et si il s'était fait mordre par un loup-garou comme dans Harry Potter ? Quand était la pleine lune ? Il était vivant, n'es-ce pas ? Tous les scénarios semblait soudain crédible au pauvre garçon qui était terriblement inquiet pour son ami. Kenneth se rappela alors qu'il avait un objet très pratique dans sa poche qui se trouvait être un vieux téléphone portable avec des touches, et que, comme le miracle est sans fin, le numéro du blondinet pour lequel il s'inquiétait était enregistré à l'intérieur. Si seulement il s'était rappelé de ces faits hier soir, il aurait eu une nuit correct et ne s'imaginerait pas des histoires digne de Shining pour expliquer l'absence de son ami. Il attrapa alors sa merveille de technologie datant de 2006 et chercha le garçon le plus angélique de South Park dans ses contacts. Une fois trouvé, il lui téléphona.

« Kenny ? Lui demanda une voix faible dans l'appareil.

- Butters ! Comment vas-tu ? Lui répondit le jeune homme soulagé d'entendre la voix de son ami.

- Pas très bien... J'ai un grosse fièvre...

- Mon pauvre ! Je suis devant chez toi, tu veux bien m'ouvrir pour que je vienne prendre soin de toi ?

- Je suis contagieux, Kenny...

- C'est pas grave ! Laisse moi prendre soin de toi ! Je survivrai à une fièvre ! Tu veux bien me laisser entrer ?

- Je ne préfère pas... Rentre chez toi... S'il te plaît... Kenny...

- Mais, Butters...

- S'il te plaît. Dit-il d'une voix plus ferme en raccrochant. »

Léopold reposa son téléphone sur sa table de nuit et l'entendit sonner à nouveau. Le garçon en survêtement orange n'abandonnait pas l'idée de venir le soigner. Butters soupira et éteignit son téléphone. Ces seuls mouvements le firent se tordre de douleur et il se recroquevilla sur lui même dans l'espoir de se calmer. La souffrance lui donnait l'impression d'être réellement malade. Il ne voulait vraiment pas que Kenny le voit dans cet état.

* * *

Stan venait de finir son entraînement de foot. Normalement, il prévu de se rendre à la salle de sport pour prendre un abonnement mais, finalement, il devait d'abord rejoindre Eric Cartman. Hier, il l'avait appelé pour lui demander d'être son coach pour perdre du poids, ce que le cadet des Marsh avait accepté. Ils se retrouvaient donc devant le lycée pour discuter d'un entraînement approprié. Les deux garçons se rejoignirent donc comme prévu.

« Salut, Cartman !

- Salut, Stan. »

Eric et Stanley s'installèrent sur un banc pour être plus à l'aise. Le châtain avait brièvement expliqué à son ami en quoi il avait besoin de lui, durant son appel de la veille, mais n'avait pas été très clair et descriptif. Il lui avait seulement dit qu'il voulait faire du sport et qu'il lui expliquerait mieux plus tard.

« Donc... Tu veux te mettre au sport ? Je peux te demander pourquoi ? Demanda timidement le brun.

- Faut que je perde du poids et j'y arriverait pas tout seul.

- « Faut » ? Tu dit ça comme si c'était une obligation...

- Tu fais ton Kyle ? Y a que lui pour analyser le moindre mot que tu prononces.

- Disons qu'il m'a fait prendre des réflexes. Répondit Stan avec un petit sourire. »

Il y eu un léger silence qui n'avait rien de gênant. Le plus jeune des Marsh se doutait qu'il fallait juste un moment à son ami, pour qu'il trouve ses mots. Le brun se doutait qu'il n'aurait pas réagit comme ça, une semaine avant mais en réalité, ce n'était pas un réel changement, il prenait juste sur lui, en attendant que ça redevienne aussi naturel qu'au primaire, bien qu'il ait également eu de mauvais comportements à l'époque. Eric soupira.

« Oui, il faut que je perde du poids. C'est devenu problématique au quotidien... Par exemple, je peux me réveiller avec des crampes atroces parce que mon sang ne circule pas bien quand je suis couché. Et puis, je me fatigue super vitre après un effort physique, c'est contraignant. Et...Je m'aime pas... Comme ça... Il prononça son dernier aveu d'une voix presque inaudible.

- Ok, compte sur moi ! »

Stan expliqua alors son propre entraînement qu'il allait commencer sérieusement le lundi suivant. Il comptait courir tous les matins et aller à la salle le mercredi et le samedi. Jusqu'à maintenant, il avait fait des footings régulier et changer son alimentation mais il voulait s'y prendre de façon vraiment sérieuse en se régulant un entraînement strict. Cartman accepta tout ce qu'avait prévu son ami, même le régime alimentaire très strict. Le Marsh eu donc la confirmation que l'adolescent à côté de lui était vraiment motivé.

* * *

Kyle n'aimait pas le sport. Le basket était l'unique exception et encore, plus le temps passé, plus cette discipline lui paraissait agréable qu'en étant spectateur. C'est pourquoi le vendredi, de 14h à 16h était un calvaire même si le prof était génial. Surtout que le rouquin savait que son professeur avait une réunion juste après, permettant à la classe de Shelly de finir les cours en même temps qu'eux. Tout ça parce que le prof devait voir les parents d'un élève d'une autre classe de 16h à 17h. Bref, le jeune homme ne voulait pas faire sport. Pour une autre raison également : il détestait les vestiaires. Plus précisément, il détestait devoir se changer devant les autres, ce qu'il était sensé faire actuellement mais il essayait de gagner du temps pour que le moins de personnes possible le voit sans ses vêtements. Y avait-il plus humiliant que de devoir se changer devant des garçons que l'on connaît depuis la maternelle ? Kyle était sûre que non. Alors qu'il retirait, enfin, son tee-shirt, le jeune homme aperçu Kenny qui venait d'entrer dans la pièce et regardait partout autour de lui d'un air inquiet. Le rouquin enfila alors son haut de sport et rejoignit son ami.

« Butters est toujours malade. »

Le blond regarda son ami d'enfance d'un air complètement désespéré comme si il était perdu. Et c'était sûrement comme ça qu'il se sentait. Il essayait de voir le fils unique de la famille Stotch depuis mercredi et au vu de les cernes sous ses yeux, il avait à peine dormi depuis plusieurs jours.

« Quand Butters se sent mal dans la semaine, tu peux être sûr qu'il ne viendra pas le vendredi. C'est toujours pareil. Expliqua Kyle.

- Ah bon ? Demanda Kenny d'une voix faible.

- Il sera sûrement de retour lundi, ne t'inquiètes pas.

- Mais...

- Kenny, si il y avait un problème, on le saurait. Soupira le garçon.

- Tu... Tu as sûrement raison... »

Le rouquin hocha la tête comme pour confirmer puis retourna à son sac pour changer de pantalon. Il avait menti à Kenneth. Il était à peu prés sûr qu'il y avait un problème chez Léopold et ses absences à répétition était de plus en inquiétante. Mais ça, il ne pouvait pas le dire à son ami, il était suffisamment inquiet, ce n'était pas la peine d'en rajouter.

* * *

Token n'avait pas relancé la conversation depuis mercredi. Il sentait qu'il fallait que ce soit Shelly qui le fasse. Ce qu'elle n'avait pas fait jusqu'à maintenant. Le garçon restait donc obstinément silencieux et adressait un sourire à le jeune fille à chaque fois qu'elle le regardait, ce qui semblait arriver plus souvent, aujourd'hui.

« Tu es dans la classe de Stan ou dans la classe de Kyle ? Demanda une toute petite voix qui fit sursauter le jeune homme.

- Dans celle de Kyle ! Répondit-il un peu trop précipitamment ce qui sembla effrayé l'adolescente. »

Elle hocha doucement la tête et lui adressa un sourire timide avant de baisser la tête. Token jubilait de voir qu'un tel progrès avait été possible après seulement quatre jours. Elle s'habituait à lui et c'était une bonne chose.

* * *

Tweek avait commencé son service au café depuis 20 minutes et s'ennuyait à mourir. Il était 16h 30, et, à part des petites dames de 80 ans qui étaient des habitués, il n'y avait pas de clients. Il faut dire que la boutique n'avait pas un énorme succès, et le blond savait exactement pourquoi. Son père considérait qu'un café vendait des boissons chaudes. Aucune nourritures, aucunes boissons fraîche. Il y avait des jours où l'adolescent se demandait si son Richard Tweak était déjà entré dans un bistrot, un restaurant, un bar ou autre... Comment voulait-il avoir des clients ? Il n'autorisait même pas Tweek à faire des dessins dans la café avec du lait alors que c'était très populaire.

La cloche indiquant l'entrée d'un client sonna ce qui ravi le garçon avant qu'il ne déchante rapidement. Que ce soit bien clair, il n'avait rien contre les gothiques. Ils étaient des clients réguliers et le blond s'entendait bien avec eux. Le problème se trouvait être leur leader, Michael. Bien sûr, il n'avait absolument rien de méchant mais sa présence mettait Tweek mal à l'aise.

* * *

Tweek, en deuxième année de collège, aidait son père au café tout les week-ends. Aujourd'hui, comme tous les samedis, les gothiques entrèrent dans la boutique et commandèrent quatre cafés noirs. Seulement, contrairement à d'habitude, Henrietta, la seule fille du groupe, le regardait méchamment ce qui fit frissonner le blond qu'un tel regard effrayait. Michael indiqua à ses camarades qu'ils pouvaient aller s'installer à leur table habituel et qu'il allait les rejoindre. Tweek aimait bien le leader de la bande parce qu'il parlait calmement et gentiment.

« Bonjour.

- Bonjour, Michael ! Tu voulais commander autre chose.

- Non, je voulais te demander quelque chose...

- Oui ?

- Avec ton petit ami, vous vous êtes mis ensemble un peu par défaut, non ?

- C'est vrai que le début de notre relation était un peu étrange mais c'était il y a trois ans ! Maintenant, nous sommes un couple comme les autres.

- Ah...

- Pourquoi ?

- J'espérais... Que tu ne sois pas amoureux de lui...

- Pourquoi tu espérais une chose pareil ?

- Parce que je suis amoureux de toi... »

Tweek regarda le jeune homme en face de lui avec des yeux ronds. Comment devait-il réagir ? Il devait briser le coeur d'un ami et ça le faisait se sentir mal mais il n'avait pas le choix. Il était fou amoureux de Craig et n'avait jamais envisagé que quelqu'un d'autre que son petit ami puisse l'aimer.

« Je suis désolé, Michael...

- Non, ne t'inquiètes pas, je m'en doutais. »

Le gothique adressa un sourire triste au blond qui eu soudain envie de pleurer. Il se sentait affreusement coupable, même si il savait qu'il n'y était pour rien et qu'être honnête était la meilleure chose à faire.

* * *

Les quatre gothiques demandèrent des cafés noirs comme d'habitude et Tweek se mit immédiatement au travail. Pete, Henrietta et Firkle partirent s'installer à leur table habituelle. Michael, quand à lui, resta au comptoir, ce qui mit le petit blond très mal à l'aise.

« Tweek, tu n'as pas à être gêné, tu sais ?

- Tu ne m'aimes plus ? Demanda le blondinet avec espoir.

- Si, mais n'y fait pas attention, s'il te plaît... »

Tweek sentit la culpabilité le reprendre alors qu'il donnait le plateau avec les cafés au garçon au x cheveux noir. Ce dernier lui adressa un sourire qui se voulait rassurant, afin d'indiquer qu'il allait bien.

* * *

Shelly était couchée dans son lit. Elle se sentait épuisée. Pourquoi avait-elle parlé à Token, aujourd'hui ? Quand elle avait raconté à Stan qu'elle avait lancé la conversation, il s'était montré vraiment heureux. Il lui avait dit qu'il n'étais pas surpris parce qu'il la connaissait, qu'il la savait forte et qu'il était sûr qu'elle allait vite reprendre une vie normale. La jeune fille se persuada que son petit frère avait raison. Elle avait forte et il n'était pas question qu'elle ait peur pour toujours. Et puis, elle n'entendrai plus jamais de cet homme, il fallait qu'elle tourne la page.

* * *

L'homme sortit de la maison, satisfait. Il retira sa cagoule après avoir vérifié qu'il n'y avait personne dans la rue. Il s'étira et rentra chez lui comme si de rien n'était. Dans la maison dont il était sorti, une jeune femme était assise sur le sol du salon. Elle ne parvenait pas à bouger, sous le choque. Ses larmes ne parvenaient même pas à couler. Le violeur avait fais sa seconde victime.

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Nouveau chapitre!!! Je ne vois pas trop quoi vous raconter donc j'espère simplement que ce chapitre vous a plu!