Épisode 31

Eric ne savait plus quoi faire. Dés qu'il pensait que la situation ne pouvait pas être pire, sa mère redoublait d'imagination pour que ce soit toujours plus intenable. Il s'en retenait de pleurer alors qu'elle se réjouissait toute seule, parlant d'un air de plus en plus fou. Elle voulait lui présenter Randy Marsh, comme si tout était normal et naturel. Lui présenter le père de l'un de ses meilleurs amis.

Liane rêvait déjà d'une famille parfaite, tout les quatre. Bien sûr, Stan et Shelly ne faisait pas pas partie de l'équation. Il était même fort probable que les deux enfants de Randall aient été effacés de la mémoire de madame Cartman.

« Tu vas voir, tu vas l'adorer, mon chéri ! S'enthousiasmait la femme d'une voix mielleuse.

- Tu es entrain de briser une famille qui avait galérer à se reconstruire. Tu es consciente de ça ? Demanda le châtain avec une froideur qu'il ne se connaissait pas. »

Le dédain dans les yeux de sa mère lui fit presque peur. Elle savait. Elle savait pertinemment ce qu'elle faisait et, pourtant, elle continuait. Elle était prête à tout briser pour son délire et l'adolescent ne savait plus comment l'arrêter.

« Et alors ? Sharon a eu suffisamment de chance dans sa vie, non ? C'est mon tour, maintenant ! Affirma-t'elle comme si elle disait une évidence.

- Attends... Tu fais ça parce que tu aimes Randy ou parce que tu veux blesser Sharon ? »

Elle haussa les épaules et Cartman eut soudainement envi d'étrangler sa propre mère. Il ne supportait plus la situation, la fureur le prenait au tripes. Comment pouvait-elle se comporter comme ça ? Une voix nasillarde, dans un coin de sa tête, lui faisait remarquer qu'à une époque, il n'aurait eu aucun état d'âme face à cette situation et se serait même amusé, du malheur qui touchait la famille Marsh.

Un sentiment de dégoût le prit soudainement à la gorge. Toute sa vie, il avait cru qu'elle était meilleure que lui et que sa cruauté, il la tenait de son père. Il se l'était même reproché. Mais c'était elle. Ça avait toujours était elle.

« Un peu les deux, ça fait une pierre deux coup. Répondit finalement Liane.

- Faut que j'aille en cours. Annonça l'adolescent. »

Il se leva de la table et mit son bol dans l'évier avant de quitter la maison. Il ne voulait pas rester une minute de plus dans l'enfer qui lui servait de maison. Avec désespoir, il essaya d'appeler Wendy mais n'obtint aucune réponse.

Alors qu'il attendait le bus, un profond sentiment de solitude le prit. Stan, Kenny et Kyle n'étaient pas là. Il faisait exprès de prendre le bus d'avant pour ne pas faire face au brun. Il avait peur de la réaction de ce dernier, quand il allait apprendre la liaison de Randy et Liane. Il souffrait suffisamment de sa situation familiale, ça allait être terrible, quand il allait apprendre que c'était pire que ce qu'il pensait. Mais il fallait que ce cap soit franchit et Eric ne pouvait pas laisser la situation comme ça.

Il devait parler à Stanley, qu'importe les conséquences.

* * *

Wendy se réveilla difficilement. Elle se sentait épuisée et n'avait aucune envie d'aller en cours. La brune avait été malade toute la nuit, alternant les vomissements et les fièvres et elle priait pour que sa mère la laisse rester à la maison, bien qu'elle n'avait sûrement qu'une petite intoxication alimentaire. Elle n'avait plus de nausées mais n'avait vraiment aucune énergie.

Mollement, elle attrapa son téléphone avec pour objectif de demander à Butters de prendre les cours pour Kyle à sa place. C'est là qu'elle put voir l'appel manqué. Eric. Elle se sentit soudainement complètement réveillée. Si il avait appelé, il y avait sûrement un problème.

Honnêtement, elle avait de plus en plus peur de ce que pouvait faire Liane Cartman. Elle avait l'impression que cette femme cherchait à complètement isoler son fils et qu'elle était dangereuse pour Eric. Pas physiquement mais psychologiquement.

Trop inquiète, la brune appela son ami mais n'obtint aucune réponse. Consciente qu'elle ne pourrait sûrement pas aller en cours, elle décida de prévenir quelqu'un d'autre.

« Wendy ? Demanda une voix claire.

- Salut Butters...

- Ça va pas ? »

De l'autre côté du combiné, le blond fronça les sourcils. Ce n'était pas le genre de la brune, d'appeler aussi tôt, et elle avait une petite voix.

« Bof... Malade... Répondit Wendy qui n'avait pas l'énergie de faire une phrase complète.

- Ah mince ! Je prendrais les cours pour Kyle, t'inquiètes ! Lui assura Léopold qui déduisit que ça devait être la raison de l'appel.

- Merci... Et... Un problème... Eric... »

La bouche de la jeune fille était tellement pâteuse qu'elle peinait à articuler. Mais il fallait qu'elle s'assure que Butters fasse particulièrement attention à Cartman. Le blond s'alarma d'ailleurs, notamment à cause du peu d'information.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?!

- Il est... Pas bien... Répond pas au téléphone... Faut veiller... »

Léo soupira de soulagement. Il avait eu peur qu'il y ait une urgence.

« Ok, pas de soucis. Par pitié, va dormir, t'en as besoin. »

Il l'entendit murmurer un merci et raccrocha. Il avait vraiment senti une angoisse monter mais avait été rassurer en entendant qu'il fallait juste veiller. Eric l'inquiétait, en ce moment, et le blond avait vraiment imaginer le pire. Il fallait qu'il se détende, il n'y avait aucune raison que la journée se passe mal.

* * *

La voix du professeur n'était qu'un bourdonnement dans ses oreilles. Ce n'était pas qu'il n'écoutait pas, les sons ne l'atteignait même plus tant il était plongé dans ses pensées. Il attendait que la cloche retentisse pour rejoindre Stanley et lui dire. Il ne savait pas encore comment. Mille fois, il avait imaginer cette conversation sans trouver les mots qui permettraient de rendre la nouvelle plus douce. Mais rien ne semblait le pouvoir. On ne pouvait pas annoncer à l'un de ses meilleurs amis que sa famille était brisée en douceur. C'était impossible. Ça allait être violent, très violent, trop violent.

Eric en venait à se demander si il allait avoir la force d'assister au déchirement qu'aller subir Stan. Petit, il n'aurait aucune difficulté. Il aurait même eut un plaisir sadique, en le voyant malheureux. Mais maintenant, il avait une empathie suffisante pour souffrir de la situation.

Et pourtant, une part de lui avait peur de ne rien ressentir, en voyant son ami dévasté. Et si, au fond, il était toujours le même qu'avant ? Et si il était comme sa mère ? Toute sa vie, il avait espéré être comme elle, parce que ça signifiait être meilleur qu'un père diabolisé. Aujourd'hui, il se rendait compte que c'était avec elle, qu'il ne voulait aucun points communs.

Butters regardait Cartman, n'écoutant presque pas le cours. Il avait tout de suite pu voir que son ami était préoccupé et comprenait mieux l'inquiétude de Wendy. Le blond comprenait son camarade mieux que personne et pouvait sentir que ce dernier allait faire quelque chose d'important. Bien ou mal ? Aucune idée, de toute façon, les deux garçons étaient incapables de faire la différence entre les deux. Mais au vu du comportement d'Eric, ça allait avoir des conséquences.

La cloche sonna enfin et Léopold se leva en même que le châtain et le rattrapa alors que ce dernier traversait le couloirs. Le blond attrapa le bras de son ami pour le faire s'arrêter.

« Qu'est-ce que tu fait ? Demanda Léo avec inquiétude.

- Faut que je parle à Stan. Répondit le plus grand avec détermination.

- Je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que tu vas faire une connerie. Tu dois lui parler de quoi, exactement ? Paniqua Butters. »

Ça aurait pu être anodin mais le comportement d'Eric était trop étrange. Le blond avait peur que son ami soit sur le point de faire une bêtise, il était comme Léopold, quand celui-ci s'était fait volontairement agressé.

« Je dois lui parler. Répéta Eric, la mâchoire serrée. »

Pour lui, il n'y avait plus de retour en arrière possible. Il devait absolument parlé à Stanley et mettre fin à ce secret. C'était, à ses yeux, la seule solution pour mettre fin à cette situation.

« J'ai toujours respecté tes décisions, même quand c'était des conneries. Fait pareil. Demanda Cartman fermement. »

Butters consenti alors à le laisser avancer, observant son dos sans savoir qu'il n'allait plus le voir avant longtemps.

* * *

Kenny ne savait ni quoi dire ou faire. Il hésitait à appelait Kyle, dans l'espoir que ce dernier sache mieux gérer la situation.

À côté de lui, Stan était assis, la mâchoire serrée, les muscles contractés, il tremblait presque tant il internalisait sa colère. Son regard était sombre, très sombre. Ses yeux habituellement bleu viraient au noir tant ils contenaient de rage. Le jeune homme essayait de se contenir, de digérer ce qu'il venait d'apprendre mais c'était peine perdu et il pouvait exploser à tout moment.

« Ça va aller ? Demanda maladroitement Kenneth qui ne savait pas quoi dire. »

Le brun adressa, à son ami, un regard méprisant. Comme si il venait de dire une stupidité plus grosse que lui.

« À ton avis ? Répondit l'adolescent aux yeux bleus, d'un ton acerbe.

- Bah... Tu viens d'apprendre un truc pas facile à vivre, donc... »

Stanley eut un rire jaune alors qu'il se levait. Il serra les poings, contenant sa colère comme il pouvait, se sentant prêt à exploser à tout moment.

« Pas facile ? Mon père se tape cette pute de Liane Cartman depuis plus d'un an et l'a même foutu en cloque ! Il s'est bien foutu de nos gueules ! Il fout notre famille en l'air ! C'est un putain de connard ! Il est plus personne, c'est finit ! Se mit à hurler le brun. »

Les larmes dévalèrent ses joues alors qu'il avait l'impression que ses yeux lui brûlaient. Il était terrifié de voir sa famille se déchirer d'autant plus. Cette fois, c'était finit. La famille Marsh était finit et l'adolescent n'arrivait pas à réaliser.

« Dit pas ça... T'es en colère mais tu le penses pas... C'est toujours ton père... Répondit le blond en prenant son ami dans ses bras.

- Non ! »

Stan repoussa violemment Kenny. Il pleurait toujours mais semblait plus furieux que triste. MacCormick se sentait dépassé par les évènements, il ne savait pas quoi faire ou dire et n'avait qu'une envie : appeler Kyle pour qu'il gère la situation.

« Il n'est plus personne pour moi ! Je veux plus entendre parler de ce type ! Affirma violemment le brun. »

Il débordait de rage et le pauvre Kenneth était de plus en plus décontenancé. Il ne savait pas comment calmer son ami.

« Ok... Excuse-moi, c'était maladroit... »

Il posa sa main sur le bras de son ami, dans l'espoir de l'apaiser. Stan se remit à pleurer, contre l'épaule du blond qui passa sa main dans ses mèches brunes pour le consoler.

* * *

Wendy ouvrit sa porte, tout en se demandant qui pouvait bien venir sonner, à 11h du matin. Elle sentit son coeur se serrer alors qu'elle faisait face à Eric, malheureux, désespéré et tremblant. Il s'effondra dans les bras de la jeune fille, pleurant silencieusement dans le cou de cette dernière qui lui rendit son étreinte.

« Ça va aller. Murmura doucement la brune. »

Elle ne pouvait qu'imaginer ce qu'il avait mais se doutait qu'il avait besoin de tendresse. Elle le rassurait comme elle pouvait, sans oser demander ce qu'il se passait, peu sûr qu'elle avait le droit d'en savoir plus.

Wendy caressa délicatement le crâne de l'adolescent, attendant patiemment que sa respiration redevienne régulière. Timidement, Eric passa ses mains dans le dos de son amie pour la rapprocher de lui. Il avait besoin de la sentir auprès de lui.

« J'ai peur...Murmura le châtain. »

Il avait parlé à Stan, persuadé que ça réglerait tout, que c'était la seule solution mais maintenant, il était terrifié à l'idée des conséquences. Il avait peur de ne pas pouvoir gérer les prochains évènements.

« Ça va aller, tu n'es pas tout seul. Répondit doucement la brune en embrassant le front du garçon.

- Mais j'ai peur de finir pas l'être... »

Wendy sentit son coeur se serrer en sentant l'immense corps tremblant contre elle. Il était tellement vulnérable, plus qu'il ne l'avait jamais été devant elle.

« Tu veux entrer ? Ce sera plus confortable dans le salon... Je peux te faire un chocolat chaud... »

Eric s'éloigna de la brune en reniflant et la suivit dans le salon, sagement. Elle l'aida à s'asseoir sur le canapé et lui caressa délicatement la joue avant de partir dans la cuisine.

« J'ai pas le droit au chocolat... Pour le régime de Stan... Prévint Cartman.

- Il m'emmerde, Stan ! Répondit la jeune fille en rangeant le chocolat en poudre.

- Désolé, j'ai tenu jusqu'à maintenant, je veux continuer. Dit le châtain avec un léger sourire.

- Ok, je te fait un thé, alors ! Sans sucre »

Rien qu'entendre un sourire dans la voix de son ami lui mit du baume au coeur. Elle prépara deux tasses de thé et vint se blottir contre Cartman qui mit timidement une main sur sa taille. Wendy embrassa le creux du cou du garçon avec douceur, le coeur battant.

« Tu veux en parler ? Demanda la brune avec douceur.

- Pas maintenant. »

Il la serra plus fortement contre lui. Il se sentait bien, comme dans un cocon. Il profitait de ce moment de calme avant de retourner en enfer en refaisant face à sa mère. Eric n'avait aucune idée de comment Liane allait réagir quand elle apprendrait ce qu'il avait fait.

« Je veux continuer à te faire un câlin. Confia l'adolescent en enfouissant son visage dans les cheveux de Wendy. »

Leurs cœurs battaient si forts qu'ils avaient l'impression qu'ils allaient sortir de leurs poitrines. Soudain, Eric sentait enfin tout ses problèmes s'éloignaient, il arrivait a profiter du moment. La brune lui répondit alors, sans savoir d'où venait son courage soudain.

« Moi, j'ai envi de t'embrasser. Dit-elle en le regardant droit dans les yeux. »

Et ils s'embrassèrent, tendrement. Sans savoir que c'était l'un des derniers instants qu'ils partageaient ensemble avant bien longtemps...

* * *

Le dîner était incroyablement silencieux. Tous mangeaient sans un bruit, pour une fois que Randall Marsh faisait l'honneur de sa présence lors d'un repas de famille. Il avait fait l'effort, sachant que ses deux enfants seraient là même si la véritable raison était qu'il fuyait Liane comme il pouvait. C'était pesant, comme silence.

Randy pouvait sentir le regard lourd de reproche de son fils à côté de lui, s'en était épuisant. Il finit par s'en énerver et posa ses couverts dans son assiette avant de regarder son garçon avec la même insistance.

« Quoi ? Qu'es-ce que tu as ? Demanda l'adulte las de subir un nouveau reproche.

- Tu veux pas que je le dise. »

Randall fronça les sourcils face au ton insolent de Stan. Il se demandait quel était la nouvelle lubie et le nouveau caprice qu'allait lui faire subir son enfant.

« Si je t'ai posé une question, c'est pour que tu me réponde, Stanley.

- Tu vas le regretter.

- Tu parles autrement à ton père, s'il te plaît. Gronda Sharon.

- Stanley ? Répéta son père. »

L'adolescent ne répondit pas tout de suite. Il croisa le regard de Shelly qui semblait perdu. Il essaya, sans rien dire, de lui faire comprendre qu'il était sincèrement désolé de ce qui allait suivre.

« Ça fait combien de temps que tu te tapes Liane Cartman ? Un an ou plus ? Demanda le brun sur un ton insolent. »

Randy ouvrit de grands yeux choqués en entendant la question. Il n'arriva même pas à chercher une excuse pour se protéger.

« Qu'es-ce que tu racontes, Stan ? Demanda sa mère, perturbée.

- Tu savais pas ? Elle est même enceinte ! Affirma le brun alors que son père était complètement démuni.

- Randy ? Appela Sharon, une larme coulant sur sa joue. »

Il ne la regarda même pas, honteux.

Stan se bouchait les oreilles, dans sa chambre. Les cris et les pleurs continuaient depuis des heures. Ça y est, sa famille explosait et ça faisait mal, très mal. La porte claqua, indiquant que Randy avait quitté la maison et cette fois, il n'allait pas revenir au petit matin.

Les pleures de sa mère déchirèrent le coeur de l'adolescent qui était en larme.

* * *

Liane venait de recevoir un appel de Randy. Il l'avait quitté, il avait osé. Il lui avait expliqué, perdu, que sa femme avait tout découvert, qu'il fallait que ça s'arrête, qu'il ne voulait pas de cet enfant. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Son grand amour le quittait. Il n'avait pas le droit. Il ne pouvait pas gâcher leur vie parfaite à quatre.

Il avait finit par lui dire que c'était Eric qui avait tout répéter à Stan. Il avait tout détruit, il l'avait trahi. Finalement, Liane considérait qu'une vie à trois serait peut être mieux. Un enfant lui suffirait, finalement.

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Hey! Je suis vraiment désolée parce que ça faisait 3 mois qu'aucuns chapitres n'étaient sortis mais je vous avoue que celui-là a été très éprouvant. J'espère qu'il vous plaira quand même!

Merci,

Tom Prince

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