Épisode 25
Butters pouvait sentir la main de sa mère trembler dans la sienne. Il comprenait. Lui aussi, était stressé. Ils attendaient dans cette petite pièce où les seuls meubles étaient une table et trois chaises. Linda et son fils étaient assis sur deux d'entre elles. Ils attendaient que Stephen soit amené. Ils avaient demandé à lui parler et il avait accepté. Au bout de dix minutes d'attente, la porte qui faisait face aux deux blonds s'ouvrit sur le visage pâle et fatigué de monsieur Stotch. Ses yeux étaient profondément cernés et Léopold sentit son coeur se serrait en le voyant. Le châtain prit place sur la troisième chaise et le policier qui l'accompagnait sortit pour laisser une intimité à la famille.
« Bonjour, papa. Dit Butters d'une voix douce. »
Stephen parut surpris du ton qu'usait son fils. Pas de colère, pas de haine, juste une profonde tristesse mêlé de douceur. Le blond souriait, angélique comme à son habitude. Le pauvre homme face à l'adolescent se retint de fondre en larmes, rien qu'à l'entente du mot « papa ». Il n'était pas sûr d'encore mériter d'être appelé comme ça.
« Léopold... Tu... Tu vas bien ? Demanda l'adulte, maladroitement. »
Les dernières nouvelles qu'il avait eu de son enfant, c'était qu'il avait disparu et qu'il allait sûrement essayer de se tuer. Depuis lors, il avait été dans la terrible angoisse qu'on lui annonce la mort de son enfant. Une mort dont il serait responsable. Ça aurait été insupportable.
« Oui, je vais bien. »
Le blond se sentait maintenant parfaitement calme. Pour la première fois depuis la mort de sa grand-mère, il se sentait en sécurité avec son père, ne craignant pas d'effusion de colère. Il avait l'impression qu'un dialogue était enfin possible, après tout ce temps, qu'ils allaient enfin s'expliquer et se comprendre.
« J'ai des amis qui prennent soin de moi. Tu sais, j'ai même un petit ami, maintenant. Raconta le garçon aux yeux bleus, d'un ton presque joyeux.
- Vraiment... Et... Il est gentil ? Je... Je le connais ? Demanda Stephen d'un ton hésitant. »
Il était maladroit, mal à l'aise, comme si il ne savait plus comment un père était sensé se comporter. Butters le comprenait et essayait, par la simple confidence de sa nouvelle relation avec Kenny, de redonnait une place saine auprès de lui à son géniteur. Il savait que ça allait prendre du temps, surtout si Stephen faisait de la prison, mais il voulait reconstruire sa famille.
« Oui, tu le connais. Tu sais, Kenneth MacCormick... Il est adorable et il prend bien soin de moi. C'est quelqu'un de très attentionné ! Il n'est pas très romantique mais il est mignon... Papa ? »
Ne tenant plus, le patriarche Stotch pleurait toutes les larmes de son corps. Comment avait-il pu faire autant de mal à son enfant ? Il ne méritait pas un si gentil garçon qui lui pardonnait avec tant de tendresse. Lui même n'avait jamais pardonné à sa propre mère. Peut être que l'absence de remords de cette dernière expliquait qu'il n'ait pas eu cette force mais il ne pensait pas. Elle aurait pu s'en vouloir qu'il ne lui aurait pas pardonné. C'était son fils qui était hors norme.
« Pardon... Pardon, Léopold... Sanglota Stephen. »
Butters ne sut jamais si la réponse qui lui vint était la bonne mais c'était ce qu'il avait voulu lui dire. Comme toujours, il adressa un doux sourire.
« Merci de t'en vouloir, papa. »
Linda n'avait rien dit, tout le long. Elle décida de revenir une autre fois, quand elle aurait un peu de recul, pour chercher à mieux comprendre celui qui restait son époux.
* * *
Kyle était dans son lit, fatigué. Sa fièvre avait baissée mais il sentait qu'il avait toujours sommeil. Son front était toujours chaud. Le rouquin ferma les yeux, se rendormant doucement. C'est une fraîcheur soudaine sur son visage qui le força à émerger.
« Stan ? »
Il était assis sur le bord du lit, une de ses mains froide sur la joue du garçon aux yeux verts. Il souriait tendrement.
« Désolé, je voulais pas te réveiller...
- Pas grave. Tu voulais quelque chose ? Bailla le roux.
- Je me disais qu'il y a une conversation qu'il est temps qu'on ait, tu ne penses pas ?
- Ta phrase est très moche mais je suis d'accord avec toi. Répondit Kyle en rougissant. »
Stan fronça le nez comme pour montrer que cette remarque ne lui plaisait pas. L'aîné des Broflovsky voulu s'asseoir et le brun l'aida avec délicatesse.
« Kyle, je...
- Attends ! »
Stanley le regarda, surpris et un peu dégoûté d'avoir été interrompu dans sa déclaration d'amour. Il ne fit, cependant aucune remarque, attendant que l'autre garçon explique sa réaction.
« Va voir dans le tiroir de mon bureau, il y a des choses que je veux que tu lises, avant qu'on parle. »
Curieux, le brun se leva et ouvrit le tiroir en question. Dedans, se trouvait un cahier de brouillon, un peu abîmé avec un renard et un labrador noir dessiné sur la couverture. Stan tourna la première page et tomba sur une sorte de petite nouvelle qui semblait avoir été écrite il y a un moment. Le mariage du Chien et de la Colombe, il se rappelait l'avoir lu, il y a longtemps. Il avait détesté la fin, trouvant le renard lâche. À l'époque, il avait cru que c'était juste l'histoire de petits animaux mais, en relisant, en faisant bien attention, un sens caché se révélait soudain à lui. Après le texte, une suite de lettre incompréhensible était inscrite.
Mh vxlv dprxuhxa gh Vwdqob Pduvk. Mh oh vdlv ghsxlv phv qhxi dqv. M'dl dffhswh prq krprvhzxdolwh dx phph prphqw. Vhxo Zhqgc Whvwdeujxu hvw dx frxudqw.
« Va falloir que tu me traduise ça ! S'amusa Stan qui n'y comprenait rien. »
Il donna le cahier à Kyle qui sourit en voyant les lettres sur la page. Il l'avait écrit au milieu de la nuit, un soir où son ancien secret était trop lourd. En traduisant son code César, il remarqua qu'il avait fait des erreurs. Logique, il avait du être à moitié endormi quand il écrivait.
« Je suis amoureux de Stanley Marsh. Je le sais depuis mes neuf ans. J'ai accepté mon homosexualité au même moment. Seul Wendy Testaburger est au courant... J'ai écrit ce truc y a plus d'un an... »
Kyle leva un regard timide vers le brun qui était rouge comme une tomate. Un sourire idiot se dessinait sur son visage.
« Tu m'aimes depuis tes neufs ans ? S'enthousiasma l'adolescent aux yeux bleus.
- Je sais que je t'aime depuis mes neufs ans... Avant, je pensais juste que c'était de l'amitié...
- Pourquoi tu me l'as pas dit dés que je t'ai proposé de sortir avec moi ?
- J'avais un peu peur, je crois... On a toujours été amis... J'ai tellement appris à être juste ton meilleur ami, j'avais peur de ne pas savoir comment être un couple... J'arrive pas à comprendre ce que ça va changer... »
Stanley regardait tendrement celui qui était sur le point de devenir son petit ami. Il trouvait son comportement adorable et avait très envi de l'embrasser. Il ne le fit pourtant pas, sentant que le garçon avait d'abord besoin de savoir concrètement ce qu'ils feraient en tant que couple.
« Quand on sera ensemble, on pourra s'embrasser, dormir ensemble...
- On dort déjà ensemble... Le coupa Kyle, déstabilisant Stan.
- Oui mais là on pourra se câliner tout le temps, même en public et...
- Ça aussi, on le fait déjà...
- Et on aura des rendez-vous... On pourra aller au ciné, au resto...
- On le...
- Bon bah, on se comporte déjà comme un couple, Kyle, qu'est-ce que tu veux que je te dises ?! Coupa sèchement le brun. »
Soudain, Stan se mit à rougir, comme si il comprenait soudainement ce qu'il venait de dire. Ils se comportaient déjà comme un couple. Le rouquin sembla prendre conscience de l'information, à son tour.
« Alors... On peut se dire qu'on est déjà un couple ? Demanda Kyle, le coeur battant.
- Je... Je crois... Répondit le brun dans le même état. »
Timidement, les joues rouges, le roux ferma les yeux en posant sa main sur celle de l'autre garçon, comme pour lui donner une autorisation. Comprenant la demande, Stanley posa délicatement ses lèvres sur celle de Kyle. C'était la deuxième fois qu'ils s'embrassaient mais ils avaient l'impression que c'était leur premier. La dernière fois, celui aux yeux verts ne s'en souvenait même pas, il sortait à peine du coma mais, cette fois-ci, il n'oublierait aucune seconde, profitant de la douceur de la bouche de son petit ami.
* * *
Les deux blonds s'embrassaient fougueusement dans le lit de Butters. Deux jours qu'ils étaient ensembles et ils n'arrivaient pas à se lâcher. Kenny devenait accro à l'odeur de son petit ami, se délectant du goût de sa peau. Un an à attendre pour enfin pouvoir serrer Léopold dans ses bras, c'en était difficile de se retenir et le garçon aux yeux bleus ne l'y aidait pas. Il réclamait caresses et baisers dés qu'ils étaient seul.
Au bout de quelque minutes, les deux adolescents rompirent leurs embrassades pour respirer et se calmer. Kenneth posa sa tête sur le torse de son amoureux qui se mit à lui caresser les cheveux. Même quand ils essayaient de refroidir leurs ardeurs, ils avaient besoin d'être collé l'un à l'autre.
« Je t'aime. Souffla MacCormick. »
Comment avait-il pu ne pas se rendre compte de ses sentiments plus tôt ? Il avait dû être sacrément aveugle parce que ce garçon le rendait fou. Il ne pensait qu'à lui et ressentait un manque dés qu'il n'avait pas de contact physique avec le blond. C'était presque une drogue.
« Moi aussi. Répondit Butters.
- Toi aussi, tu t'aimes ? Demanda le garçon aux yeux noisettes avec un sourire moqueur.
- Exactement ! Réagit Léopold, taquin.
- Et moi, tu m'aimes un peu ? »
Il lui faisait ses plus beaux yeux de chien battu, voulant obtenir un « je t'aime » plutôt qu'un simple « moi aussi ». Ça amusa Léo qui fit mine de réfléchir. Pour avoir sa réponse plus vite, Kenny couvrit sa mâchoire de baisers, faisant rire son petit ami.
« Moi aussi, je t'aime ! Affirma ce dernier. »
Et ils recommencèrent à s'embrasser fougueusement comme si ils étaient pris d'un trop plein de joie. Ils se sentaient bien ensemble, enfin heureux.
* * *
Token se sentait tout joyeux alors qu'il entrait dans le café Tweak. Ça faisait plusieurs jours que Shelly et lui avaient décidé de s'y retrouvés, aujourd'hui. L'adolescent se sentait vraiment heureux. Bien qu'il ne pensait pas avoir ses chances, le fait de passer du temps avec la fille de ses rêves le mettait de très bonne humeur.
Malheureusement, il déchanta très vite en apercevant la jeune femme. Elle était pâle, cernés et elle avait visiblement pleuré. Il s'approcha doucement, en essayant de ne pas la brusquer.
« Bonjour. Dit-il d'une voix douce. »
Shelly leva la tête vers le garçon et un sourire se dessina sur son jolie visage fatiguée. Le jeune homme se sentit un peu heureux de lui inspiré cette réaction.
« Bonjour, Token. Comment vas-tu ? »
Elle avait une petite voix, tremblante, cassée. L'adolescent s'installa en face d'elle, la regardant avec inquiétude. Elle se rendit compte qu'il avait remarqué son état et s'intéressa grandement à ses mains.
« Ça va pas ? Demanda le garçon.
- Mes parents se sont disputés pendant des heures. Mon père est rentré à 5h, ce matin.
- Il rentre souvent tard, non ? »
Shelly s'était déjà plainte plusieurs fois auprès de Token du comportement qu'avait son père dernièrement. Il dînait peu à la maison, rentrait dans la nuit ou le matin, ne répondait pas au téléphone... Les disputes avec Sharon s'enchaînaient et ça devenait vraiment compliqué.
« Je déménage dans un mois et je commence à avoir peur de laisser Stan seul dans cet atmosphère... »
Une larme coula sur sa joue. Le garçon se leva et serra la jeune femme dans ses bras. Il ne savait pas comment l'aider. La seule chose qu'il pouvait faire, c'était être présent, très présent.
* * *
Tweek regardait les différentes propositions sur son ordinateur. Si il continuait ce projet, ça voulait dire aller en internat à Denver, ne rentrer que le week-end et moins voir ses parents et Craig. Ça allait être difficile mais il était motivé. Pris dans sa concentration, il ne remarqua pas que son petit ami était entré dans sa chambre et le regardait avec curiosité.
« Bonjour, Honey. »
Le blond sursauta, sortant de ses recherches. Il n'en avait pas encore parler à qui que ce soit et se dit alors que c'était peut être l'occasion de lui faire part de ses projets.
« Tu tombes bien, chéri ! Faut que je te parle ! »
Craig devint soudain blême à l'entente de cette phrase et Tweek n'eut pas de mal à savoir ce qu'il imaginait. Le brun avait une terrible peur qui surprenait toujours le plus petit qui ne comprenait pas d'où ça lui venait.
« Je ne suis pas entrain de rompre, Craig. »
Le très grand garçon soupira de soulagement. Il se sentait tellement bien avec son petit ami qu'il ne voulait pas que ça se termine. L'idée de vivre sans être en couple avec l'autre garçon lui semblait insupportable.
« Tu voulais me dire quelque chose ?
- Oui... On est dans notre dernière année de collège et je pense de plus en plus à l'avenir... Au métier que je voudrai faire...
- Tu voulais pas reprendre le Café ?
- Si, et c'est justement de ça que je voulais te parler. Je voudrais aller dans un lycée hôtelier mais ça voudrait dire être en internat à Denver et n'être à South Park que pendant les week-ends et les vacances.
- Oh... Et c'est pourquoi ? L'hôtelier ?
- Je voudrais améliorer le Café et je me dis que ce serait une bonne expérience. J'ai plein de choses à apprendre et c'est vraiment ça que je veux étudier. »
Il était rêveur, en expliquant ça. C'était comme si il était déjà. Il voulait apprendre, ce Café dans lequel il avait toujours vécu, il voulait le faire grandir.
« Bon... Je suis un peu triste de moins te voir pendant trois ans. Ça va être bizarre vu qu'on se voit tout les jours depuis qu'on est en couple mais c'est pas grave ! Si ce sont ses études qui te rendent heureux ! Dit le brun en souriant.
- Merci Craig ! »
Il se jeta dans les bras de son petit-ami. Il était vraiment content qu'il comprenne. Lui aussi était triste, à l'idée de moins voir son amoureux mais il avait vraiment envi d'étudier ce qui l'intéressait.
* * *
Voilà un an que Butters avait essayé de sauter du pont. Tous entraient au lycée et Tweek était parti en internat suite à un examen qu'il avait réussi haut la main. Kyle, malheureusement, avait eu une confirmation de sa fatigue chronique et gardait un emploi du temps aménagé.
Les cours avaient commencé une semaine plus tôt et Wendy adorait déjà ses nouveaux cours. Elle avait attendu son entrée au lycée avec impatience, le niveau du collège étant trop bas pour elle. En ce lundi matin, elle avait décidé d'aller chercher Eric pour aller en cours avec lui. Il lui plaisait de plus en plus et elle avait avoué à Bebe et Kyle que sortir avec le châtain ne serait pas pour lui déplaire et qu'elle voulait tenter sa chance.
Elle sonna donc à la porte de la maison des Cartman. Mais, contrairement à ce à quoi elle s'attendait, ce ne fut pas le garçon qui ouvrit la porte mais sa mère.
« Vous êtes ? Demanda froidement Liane.
- Bonjour, je m'appelle Wendy Testaburger ! Je suis une amie d'Eric, je suis venue le chercher pour qu'on aille en cours. Expliqua poliment la brune. »
Madame Cartman regarda l'adolescente devant elle de haut en bas. La jeune fille s'en sentit très mal à l'aise et espéra que son ami arrive rapidement pour la sortir de cette situation.
« Une amie, vous avez dit ?
- Oui, on s'est présenté ensemble à la présidence du conseil des élèves, l'an dernier !
- J'en ai entendu parler mais je ne savais pas qu'il avait une amie. Répondit sèchement la femme adulte.
- Eric est bientôt prêt ? Demanda Wendy qui voulait partir au plus vite.
- Il est déjà partit. »
La brune en fut surprise mais ne se fit pas prier pour s'en aller. Liane rentra alors dans sa maison et avança dans le salon. De là, elle pouvait voir son fils entrain de prendre son petit déjeuner. Elle ne pouvait accepter la présence de cette inconnue auprès de son enfant. Il risquait, si elle ne faisait rien, de devenir comme son père et tout ces hommes dégoûtants qui l'abandonnaient pour d'autres. Ils étaient tous comme ça sauf lui. Sauf cet homme avec qui elle était et avec qui elle se sentait bien. Il fallait qu'Eric lui ressemble.
« N'ose même pas t'approcher de mon fils, petite salope. Siffla-t'elle entre ses dents. »
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Ouf! L'écriture de ce chapitre aura été laborieuse! J'avais énormément de choses à dire et j'ai du couper plusieurs scènes pour rester dans le format de chapitre de 7 pages. On en finit avec "Coups et blessures" et on commence "Happy family"! Ce sera le scénario le plus long parce que je veux en profiter pour bien développer les histoires d'amours! On arrive au quatrième scénario sur six et, pour l'occasion, je voulais savoir si vous aviez des questions sur l'histoire, la méthode d'écriture, les choix sur les personnages, etc... Bref, des trucs que vous voudriez savoir (comme une sorte de FAQ). Bien entendu, c'est uniquement si ça vous intéresse mais je trouve que ce serai intéressant de pouvoir répondre à des interrogations (si elles sont sur ma vie perso, je ferai de mon mieux pour répondre mais je ne promet rien ^^').
J'espère que ce chapitre vous aura plu!
On se revoie pour le prochain scénario (ou pour la FAQ),
Tom Prince
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