Épisode 2
Le soleil commençait à illuminer la chambre de Kyle, indiquant le lundi qui commençait. Le rouquin sentit un rayon lui chatouillait le nez et se pelotonna contre la source de chaleur auprès de lui afin de profiter de quelque minutes de sommeil supplémentaire. La source de chaleur en question se trouvait être le torse du meilleur ami de Kyle, Stan, qui dormait encore profondément. N'arrivant pas à se rendormir, le jeune roux se détacha de son camarade et attrapa son téléphone pour voir l'heure, il était 6 h du matin et, en raison d'un voyage scolaire des 1er et 2e années, aucun des deux garçons n'avaient cours avant 14h. Kyle soupira en se rendant compte qu'il avait raté une merveilleuse grasse matinée. Il sentit un bras entourer sa hanche. Un sourire se dessina sur son visage, Stan était réveillé et semblait vouloir que son meilleur ami revienne dans son étreinte. Le rouquin se blottit alors contre le torse du brun en soupirant d'aise. Si c'était pour qu'ils puissent se câliner toute la matinée, ça convenait au jeune homme, de s'être réveillé trop tôt.
* * *
Barbara Stevens, dite Bebe, n'avait pratiquement pas dormi de la nuit. Elle se sentait affreusement stressée à cause de mardi, 18h. Certes nous étions encore lundi mais l'angoisse la prenait. Elle détestait, comme beaucoup d'adolescents dans le monde, les rencontres parents-professeurs. Barbara n'était pas quelqu'un de stupide, loin de là, mais sa capacité intellectuelle ne se reflétait pas sur son travail scolaire, ce qui lui donnait des notes catastrophique alors qu'elle était déjà en classe B. C'est pourquoi la jolie blonde priait pour que ce lundi, jour de la semaine où il y a pourtant le plus de suicide, dure éternellement afin qu'elle puisse échapper au supplice qu'était le regard déçu de ses parents.
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Malgré les prières, ce lundi passa extrêmement vite. Stan rentra chez lui à 17h, une fois les cours terminés. Ses parents n'étaient pas encore rentrés du travail. Épuisé par une heure intensive d'entraînement de foot, le garçon se dirigea dans la salle de bain afin de se laver. En entrant dans la salle d'eau, il remarqua quelque chose d'étrange : tous les flacons de savons et de shampoings étaient vides et, bien sûr, il n'y avait qu'une coupable possible à cette situation, sa grande sœur, Shelly. Voyant rouge, puisqu'il était incapable d'éprouver autre chose que de la colère envers un membre de sa famille, le brun alla cogner à la porte de la chambre de sa sœur.
« PUTAIN SHELLY !!!! OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE !!! »
Au bout de quelque minutes de cris et de maltraitance envers la pauvre porte, la jeune fille finit par ouvrir l'accès à sa chambre. La pauvre n'avait jamais été aussi pâle, ses grands yeux noisettes, si différents des yeux bleus de son petit frère, étaient largement cernés, ses lèvres avaient bleuis de froids à force de rester sous l'eau glacée de la douche, l'explosion emmêlés qu'était sa chevelure donnait l'impression qu'elle n'avait pas dormis depuis des jours, et c'était vrai. Seulement, tout ça, Stan ne le remarqua pas, enfermé dans sa rage.
« JE PEUX SAVOIR CE QU'IL T'A PRIS DE VIDER TOUS LES FLACONS ? J'ME LAVE COMMENT, MAINTENANT ?!!! »
Shelly n'avait plus la force de répliquer alors elle éclata en sanglot, se surprenant elle même d'avoir encore des larmes à verser. Ses forces la quittèrent d'un coup et ses jambes ne la tinrent plus alors elle finit assise par terre, pleurant toute les larmes de son corps devant son petit frère complètement perdu. L'image qu'il avait de sa grande sœur était celle d'une personne dure et brutale et là, soudain, il la découvrait pleurant, fragile, vulnérable. La culpabilité le prit, à force de la voir comme un monstre, à force de l'ignorer, il avait oublié qu'elle était humaine. Sentant sa rage le quitter, Stan s'accroupit devant sa grande sœur en larme. C'était la première fois, du plus loin qu'il se souvienne, qu'il avait envie de la prendre dans ses bras. Il ne le fit pas.
« Shelly ? Excuse-moi d'avoir crié, j'aurai pas dû. Ne pleure pas s'il te plaît. Dit le jeune homme d'une voix douce. »
Shelly sentit la colère la prendre. Comment avait-il osé la traiter de cette manière ? Elle savait qu'elle avait été horrible avec lui quand ils étaient plus jeunes mais était-ce une raison pour lui hurler dessus alors que, visiblement, elle allait mal ? Sa rage lui redonna la force de se lever. Le regard qu'elle lança à son petit frère était noir d'encre.
« Tu ne devrais pas te préoccuper des autres, Stanley. Tu as oublié comment faire depuis tes 9 ans. »
Et elle claqua la porte de sa chambre. Le brun resta là, sans bouger, comme un idiot. Ce que venait de lui dire sa sœur tournait en boucle dans sa tête et une voix nasillarde lui murmurait méchamment que ça n'était pas faux. Il avait l'impression qu'on lui avait déjà fait une remarque comme celle là et il ne lui fallut pas plus d'un minute pour savoir qui lui avait fait remarquer son égoïsme et son égocentrisme : Wendy.
* * *
Stan était entrain de boire tranquillement son verre d'eau au café Tweak. Il n'avait rien commandé d'autre, ayant décider de suivre un régime strict qui combinait bonne alimentation et énormément de sport. Il attendait son amie, Wendy, qui lui avait demandé de la retrouver là. Quand il la vit arriver, il sentit que quelque chose n'allait pas. La jeune fille avait l'air inquiète et des yeux rouges comme si elle pleuré pendant des heures. Elle s'installa en face du brun et Tweek Tweak vint prendre sa commande, il travaillait au café les week-ends et les vacances. La brune commanda un thé blanc à la myrtille, du pain perdu et une salade de fruit. Stan détourna les yeux, il savait que le dernier aliment était pour lui, Wendy ne supportait pas l'idée qu'il se prive pour un régime qu'elle trouvait ridicule mais faisait quand même attention à lui prendre des plats qui soient bon pour lui comme des fruits.
« Alors, Wen' ? Pourquoi tu voulais me voir ? Il y a un problème ? »
Wendy détourna le regard comme si elle allait dire quelque chose de gênant ou d'interdit. Elle remercia Tweek qui lui apportait sa commande. Elle tendit la salade de fruit à Stan, ce qui lui valut un soupir, puis se mit à touiller le liquide dans sa tasse bien qu'elle n'ait ajouter ni sucre ni lait. Elle semblait chercher ses mots comme pour faire passer un message sans trop en dire.
« Stan... Je ne sais pas trop comment t'expliquer ça...
- Tu m'inquiètes, là ! Qu'est-ce qu'il se passe ? »
La jeune fille semblait de plus en plus gênée et avait, visiblement, très envie de s'enfuir le plus vite possible. Elle bu une gorgée de thé brûlant pour reprendre contenance et se mis à tousser quand le liquide traversa sa gorge. Elle posa alors sa tasse et pris ses couverts pour manger un peu de son pain perdu. Une fois que ce fut fait, elle prit une profonde inspiration.
« Kyle ne va pas très bien, en ce moment, et ça m'inquiète. »
Stan regarda son amie sans comprendre. Kyle ? Mais il allait parfaitement bien ! Comment pourrait-il allait mal avec sa famille parfaite et ses notes parfaite ? Le brun ne voyait aucune raison pour que son meilleur ami n'aille pas bien. Et même si Wendy disait vrai, Stan trouvait très égoïste qu'on ramène les malheurs sur le rouquin, alors que lui, dernier enfant du clan Marsh, avait déjà suffisamment de problèmes. Ce sont à peu prés les thermes qu'employa le jeune homme pour répondre à la brune qui le regarda, profondément choquée.
« Il est ton meilleur ami. Je venais te voir pour te demander de faire attention à lui et de le ménager, mais on dirait que je t'en demande trop.
- Arrête de me parler comme si j'étais le méchant de l'histoire ! »
Wendy se leva alors et se rendit au comptoir pour payer ses consommations et remercier Tweek. Elle se redirigea ensuite vers la table et enfila son manteau sous le regard perdu de son ami qui ne comprenait pas ce qu'elle faisait et ce qu'il lui prenait, tout d'un coup.
« Tu as raison, Stanley. Tu n'es pas le méchant de l'histoire, juste un égoïste. »
La jeune fille rejeta ses cheveux en arrière pour libérer ceux qui étaient coincés dans son manteau et sorti du café d'un pas digne. Une heure plus tard, Stan lui envoyait un SMS où il promettait de veiller sur Kyle.
* * *
La famille Stotch faisait une sortie shopping maintenant que les cours étaient terminés. Linda avait absolument voulu que son mari et son fils lui donne un avis sur une robe bleu qu'elle avait repéré mais qui était, selon elle, très décolleté. Elle était maintenant toute heureuse avec sa robe quand elle voulu s'arrêter à la pharmacie. En effet, le couple avait besoin de s'acheter des préservatifs, ce que Butters aurait préféré ne jamais savoir. Devant le magasin, une jeune femme les arrêta.
« Bonjour, accepteriez-vous de répondre à une ou deux questions ? C'est pour un sondage dans l'optique d'écrire un article sur la communauté LGBTQ+ de la ville !
- Mais bien sûr, avec grand plaisir ! Répondit joyeusement la matriarche des Stotch.
- Merci, madame ! J'aurais besoin de vos âges et orientations sexuelles.
- Mon mari et moi avons 46 ans et mon fils en a 13. Je suis hétérosexuelle et ils sont tous les deux bisexuelles !
- Merci. »
Stephen et Butters la regardaient, surpris. La blonde venait vraiment de donner leurs orientations sexuelles sans demander leurs avis. Sans savoir comment réagir, les deux hommes suivirent Linda dans la pharmacie.
* * *
Stan était couché sur son lit, plongé dans sa réflexion. Était-il si égoïste que ça ? Vraiment ? Si c'était le cas, pourquoi des gens intelligents comme Kyle ou Wendy restaient à ses côtés ? Par habitude ? La porte d'entrée de la maison claqua. Ses parents se disputaient donc avant même d'avoir atteint le salon ? Pourtant, ce n'est pas le nom de sa femme que Randy hurla avec rage. Il fallait croire que la colère était réellement la seule émotion dont étaient encore capable les Marsh.
« SHELLY ! DESCEND IMMÉDIATEMENT ! »
Les pas rapides indiquèrent à Stan que sa sœur s'exécutait. Il sortit alors de sa chambre pour voir ce qu'il se passait. Jamais il n'avait vu le visage de son père être aussi rouge, ses yeux, habituellement noisettes, était si noir que le jeune homme se demanda un instant si c'était bien son géniteur qui se trouvait dans le salon. Shelly était devant lui, tremblante, baissant la tête pour dissimuler ses yeux sous sa frange, elle semblait aussi mal que quand Stan l'avait vu, une heure plus tôt.
« Tu voulais me parler, papa ? Demanda-t'elle d'une toute petite voix.
- OUI, EN EFFET ! PUIS-JE SAVOIR, JEUNE FILLE, POURQUOI LE LYCÉE M'AS APPELÉ POUR ME DEMANDER LA RAISON TON ABSENCE EN COURS ?! POURQUOI TU N'Y ÉTAIT PAS ?!
- Je ne... Me sentais pas bien...
- ET TU CROIS QUE C'EST UNE RAISON VALABLE ?! TU ES BIEN DEBOUT DEVANT MOI ?
- Oui, papa...
- DONC TU VAS PARFAITEMENT BIEN ! JE TE PRÉVIENS, C'EST LA DERNIÈRE FOIS QUE TU SÈCHES !
- Compris...
- FILE DANS TA CHAMBRE ! »
Shelly ne se fit pas prier pour obéir à son père, ce qu'elle fit même en courant. Stan se redirigea vers la sienne puis il comprit soudain. Il avait le choix : soit il continuait sa vie égoïste en retournant dans sa chambre, soit il se confrontait à la réalité du malheur des autres. Le garçon ne mit pas longtemps à prendre sa décision et à toquer à la porte de la chambre de sa grande sœur. La jeune fille lui ouvrit tremblante et le regarda d'un air surpris, elle ne s'attendait pas à ce que ce soit son petit frère qui vienne la voir.
« Je peux entrer ? Demanda doucement Stanley. »
Shelly hocha doucement la tête et céda le passage à son frère. Le garçon avança dans la pièce en ayant l'impression de la découvrir. Il n'était pas entré dans cette chambre depuis ses 9 ans et elle avait bien changé depuis. Les murs étaient toujours rose, la couleur préférée de Shelly, mais le lit simple avait laissé place à un lit double, il n'y avait pour autre meubles qu'un bureau, une chaise et une armoire et les affiches, de la reine des neiges et des chanteurs à la mode, qui ornaient autrefois les murs avaient disparus. La pièce semblait bien trop vide, comme si sa propriétaire pouvait partir à tout moment. Stan s'assit sur la seule chaise de la pièce alors que sa grande sœur gardait le dos collé à la porte qu'elle venait de fermer.
« Tu veux bien m'expliquer ce que tu as ? Je ne t'ai jamais vu dans un état pareil. Dit le brun de la voix la plus douce qu'il pouvait. »
Shelly baissa la tête, cachant son visage pâle sous sa frange. Une larme coula doucement sur sa joue, débutant un pleur silencieux de la part de la jeune fille. Stan ne bougea pas, ayant peur de brusquer sa grande sœur, et attendit que cette dernière ne s'exprime enfin. Le garçon sentait qu'il n'allait pas aimer ce qu'il allait entendre et se demanda soudain si le pressentiment qui l'avait ronger tout le week-end était lié à ce qui arrivait à sa grande sœur.
« Il a sonné à la porte... Dit la jeune fille dans un murmure à peine audible.
- Quoi ? Je ne t'ai pas entendu...
- Il a sonné à la porte... J'ai ouvert sans me poser de question... Il avait une cagoule... Il m'a poussé par terre et a fermer la porte... Je n'ai pas eu le temps de me relever... Il a mis sa main sur mon cou et a serrer... J'avais tellement peur... Mon corps ne réagissait plus... Il a baissé mon jean et puis il... »
Un sanglot empêcha Shelly de continuer, cette fois, ses pleures étaient bruyants et elle semblait se retenir d'hurler. Tout devint limpide pour Stan et il sentit l'horreur le prendre. Il se leva de sa chaise et se précipita vers sa sœur pour enfin faire ce qu'il s'interdisait : la prendre dans ses bras. Les deux adolescents tombèrent à genoux sur le sol. La plus âgée s'accrochait désespérément au tee-shirt de son petit frère comme si il était la seule personne sur qui elle pouvait compter, et ce n'était pas faux. Le brun se mit à lui donner de légers baisers sur le sommet de son crâne en lui murmurant des paroles rassurantes. Il sentit des larmes tenter de couler sur ses joues et les retient, sa sœur ne devait pas voir à quel point ça l'affectait où elle voudrait être là pour lui en retour alors qu'elle était celle qui avait besoin d'aide.
* * *
Kyle n'arrivait pas à dormir. Non seulement parce qu'il faisait régulièrement des cauchemars depuis l'année dernière mais aussi à cause du message que lui avait envoyé Stan à 21h, donc 2h avant. Que diable avait-il pu arriver pour que son meilleur ami veuille que Shelly vienne avec eux au bus ? Le rouquin était pourtant sûr que la fratrie ne s'adressait plus la parole. Chose que le jeune homme n'arrivait pas à comprendre, si son petit frère, Ike, ne lui adressait plus la parole, il en mourrait assurément. Ne parvenant toujours pas à s'endormir, Kyle sortit de son lit et s'installa à son bureau. Il sortit un cahier de brouillon et se décida à essayer ce que lui avait appris Tweek durant l'après-midi : le code César.
« Mh vxlv dprxuhxa gh Vwdqob Pduvk. Mh oh vdlv ghsxlv pgv qhxi dqv. M'dl dffhswh prq krprvhzxdolwh dx phph prphqw. Vhxo Zhqgc Whvwdeujxu hvw dx frxudqw. »
Kyle soupira de soulagement. Même si c'était en langage codé, ça faisait du bien de se confier vraiment. Avec le temps, il avait trouvé des dizaines de solutions pour écrire son ressentis sans qu'une personne extérieur puisse comprendre ce qu'il écrivait. Enfin, à part une personne qui avait compris, bien sûr... Mais bon, elle gardait bien les secrets. Le rouquin avait une entière confiance en ce nouveau confident. Ne parvenant toujours pas à trouver le moindre signe de fatigue, le jeune homme se mit à fouiller dans les tiroirs où il trouva de nombreux cahiers de brouillons couverts de sa petite écriture soignée et délicate. Il en attrapa un en particulier qui contenait une petite nouvelle que Kyle avait écrit à la fin du CM1, là seule que Stan ait eu le droit de lire, il avait, d'ailleurs, détesté la fin.
« Le mariage du Chien et de la Colombe,
Aujourd'hui était un grand jour pour les animaux du parc du sud. Le chien et la colombe se mariaient, rendant éternelle une relation qui avait été faite, jusqu'à maintenant, de tendresses, de disputes, de ruptures et de réconciliation passionnées. Personne ne pouvait ignorer leur histoire d'amour et, aujourd'hui, ils s'unissaient enfin. Plusieurs animaux ne cachaient pas leur mécontentement, puisqu'ils auraient voulu être choisi par la colombe à la place du chien. En fait, en ce jour festif, le loup, l'écureuil, le rat et le lapin, étaient les seules mâles qui ne portaient pas de regrets sur leurs visages. Il faut dire que le loup et l'écureuil étaient profondément amoureux l'un de l'autre et que le rat et le lapin n'avaient jamais eu grand intérêt pour l'amour.
Un être semblait plus malheureux que les autres, en ce jour radieux. En effet, le renard regardait la scène de loin avec une profonde tristesse. Il aurait tout donné pour être à la place de la colombe en ce jour mais c'était impossible. Il avait toujours était le meilleur ami du chien et cette amitié l'avait aveuglé, si bien que l'idiot s'était rendu compte de ses sentiments bien trop tard. Le renard avait cru qu'il pourrait être le préféré, après tout, ses disputes avec le chien était rare et tout ce que n'aimait pas la colombe chez son futur mari, comme son humour maladroit, le fait qu'il soit vite distrait, sa manie à être collant, sa demande d'attention permanente, toutes ces choses, le renard les adoraient car il était incapable de ne pas aimait la moindre de ses qualités, le moindre de ses défauts. C'était trop tard pour y penser, désormais.
Le renard rejoignit les autres animaux et le grizzly ne manqua pas de lui rappeler l'horreur de sa couleur rousse. Peut être était-ce pour cela que le chien ne l'avait pas choisit ? Le pauvre animal préféra ne pas y penser et tenta de se convaincre que la meilleure chose à faire, c'était d'être heureux pour celui qui serait toujours son meilleur ami. Le chien attendait sur l'autel que sa bien-aimée arrive. Quand la colombe entra, le silence se fit. Elle était magnifique, encore plus que d'habitude. Elle lança un regard doux au chien qui le lui rendit immédiatement. La cérémonie se passa bien jusqu'à ce que cette fameuse phrase :
« Si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il se lève ou se taise à jamais. »
Pendant un instant, l'instinct du renard lui ordonna de se lever. Ne s'opposait-il pas à cette union après tout ? Ce mariage le rendait malheureux ! Seulement, c'était une action égoïste que de vouloir empêcher l'histoire d'amour de celui qu'il aimait le plus... Et si celui-ci s'en retrouvai déçu de son meilleur ami ? Et si il lui reprochait cet amour que lui portait le renard ? Quelle idée terrifiante que celle de le perdre. L'animal roux ne se leva pas et, au moment où les vœux furent prononcés, ses yeux croisèrent le regard heureux du chien. Il avait fait le bon choix.
Kyle Broflovsky »
Le rouquin sourit en se rappelant de la réaction de son meilleur ami après la lecture. Il s'était exclamé que le renard avait tord et qu'il était évident qu'il rendrait le chien bien plus heureux que la colombe ! Kyle s'était alors juré de ne jamais parlé à Stan des figures de styles comme les métaphores ou les personnifications. Le brun avait dit que le renard était lâche, le roux s'était dit qu'il le resterait pour garder le chien à ses côté. Kyle finit par s'endormir sur son bureau.
* * *
Quand Stan se réveilla, il était de très mauvaise humeur. En effet, les malheurs de sa grande sœur lui avait fait oublier que, ce soir, aurait lieu l'horrible rencontre parents-professeurs. Le brun trouvait que la seule utilité de ces événements étaient d'humilier les enfants devant ceux qui les avaient mis au monde et il détestait ça. Pourtant, ça avait lieu le soir même, annulant, par la même occasion, l'entraînement de foot, ce qui, pour le jeune homme, était un très grave sacrilège. Et puis, de toute manière, l'adolescent savait déjà comment ça allait se terminer : Ses parents allaient se hurler dessus en reprochant à l'autre les mauvais résultats de Stanley. En sortant de sa chambre, il tomba sur Shelly qui lui fit un signe de la tête pour lui dire bonjour, le brun y répondit et laissa l'accès à la salle de bain à sa grande sœur qui l'en remercia. Stan prit alors une décision, aujourd'hui, malgré son humeur, il ne laisserait pas Kyle faire la conversation tout seul. Il était temps que les choses changent.
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