Épisode 11
Lonnie expliquait calmement à Claudia et Shelly que Mr Scala avait avoué son crime, qu'il y avait, apparemment d'autres victimes, et que Gérald Broflovsky s'engageait à les défendre lors du procès. Les deux jeunes femmes remercièrent l'agent MacBell avant de sortir du commissariat, soulagées. Elles sentaient réellement que c'était finit, qu'elles allaient pouvoir se reconstruire.
* * *
Mr MacKay sortit du commissariat deux heures après Shelly et Claudia. Il était vraiment soulagé de sortir de là, ces deux derniers jours avaient été un enfer. Il lui paraissait tout de même étrange de se retrouver seul chez lui après tout ça. Bien sûr, il avait l'habitude d'être seul mais il aurait aimé avoir quelqu'un a qui parler, ne serait-ce qu'un heure.
« Bah quand même ! J'ai cru qu'ils allaient jamais vous relâcher ! Annonça une voix familière. »
Kenny était devant le conseiller, les joues et le nez rouge, un énorme sourire sur le visage. Depuis combien de temps attendait-il que Mr MacKay sorte ? L'adulte ne le saura jamais mais il était sincèrement touché que son élève vienne le chercher.
« Le père de Tweek m'a filé des tickets resto ! Vous aimez les fast-foods ?
- Je n'ai rien contre, m'kay ! »
Il était vraiment ému et ne pensait pas déjà l'avoir été autant dans sa vie. Ils s'en allèrent manger des hamburgers et des frittes et Mr MacKay se fit la remarque que Kenny ferait un excellent conseiller scolaire.
* * *
Voilà six mois, on était maintenant en avril, que les évènements Scala avait eu lieu et les vies avaient reprises plus ou moins normalement. Les Tucker, par exemple, avaient réussi à reprendre une vie tranquille, si une vie tranquille était vraiment possible pour cette famille. Là, ils étaient entrain de déjeuner et Laura, ainsi que Tricia, auraient préférées ne pas être là.
« Tweek dors ici toutes les semaines, je vois pas le problème. Affirma fermement Craig.
- Je veux bien qu'il dorme ici. Je ne veux pas que vous dormiez dans le même lit. Répondit son père sur le même ton.
- Chez lui, on dors dans le même lit.
- Vous faites ce que vous voulez chez lui mais pas sous mon toit.
- Je croyais que tu acceptais ma relation avec lui ! Dit le brun de plus en plus en colère.
- Je l'accepte, ça ne veut pas dire que je veux que vous fassiez ces choses là chez moi ! Répondit Thomas, de la même humeur que son fils.
- On vient d'avoir 14 ans, t'as cru que je lui faisait quoi à Tweek ?!
- Vous êtes ensemble depuis presque 5 ans, excuse moi d'avoir des doutes !
- T'ES TROP CON ! Hurla Craig, hors de lui. »
Le jeune homme se leva de sa chaise avant que son père n'ait le temps de réagir et sortit de la cuisine en claquant la porte. Il savait qu'à la base, Thomas n'était pas très à l'aise avec le fait que son fils soit gay et ait un petit ami mais, comme il l'avait si bien dit, ça faisait bientôt 5 ans, l'anniversaire de leur relation était dans deux semaines, il devait bien s'être habitué à la situation depuis le temps ! Craig entra dans sa chambre, se laissa tomber sur son lit et étouffa un hurlement dans son oreiller. Il devait parler à Tweek. Il avait besoin de parler à son amoureux, là, maintenant. Il se redressa et attrapa son téléphone.
« Allô ? Demanda la voix naturellement cassée du blond.
- Honey ? J'ai besoin de discuter... Désolé de te déranger...
- Tu ne me dérange jamais, mon chéri ! Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Rien que cette phrase parvenait à apaiser Craig. C'était dans des moments comme ça qu'il se rappelait pourquoi il était amoureux de Tweek. Comment un petit être aussi stressé pouvait calmer si facilement les angoisses des autres ? C'était incompréhensible mais adorable pour le brun.
« Je me suis disputé avec mon père...
- Encore ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Le « encore » piquait un peu mais était justifié. Les Tucker étaient connus pour leurs mauvais caractères et les disputes étaient souvent leur façon de communiquer entre eux mais ce n'était pas un petit conflit qui avait eu lieu, pour Craig. Il avait l'impression que son père, en refusant que son blond et lui dorment ensemble, remettait en cause leur relation et ça lui faisait mal.
« Mon père veut qu'on dorme dans le même lit. Il a peur qu'on baise chez lui. J'aime pas quand il fait son gros homophobe !
- Chéri... Tu sais bien que ton père fait de son mieux pour accepter notre relation...
- Mais il a dit que... !
- Laisse lui du temps, Craig. C'est pas un idiot, ton père, il va se remettre en question, comme d'habitude. Je ne l'ai jamais vu gardé une idée tranché plus de quelque heures.
- J'espère que tu as raison...
- Ne t'inquiète pas, mon amour. »
Le brun ferma les yeux un instant, juste pour savourer la façon dont son petit ami l'avait appelé. Il savait que ça pouvait sembler niais et Clyde riait souvent de voir son meilleur copain aussi amoureux mais il s'en fichait, il avait trouvé son âme sœur et ne voyait pas pourquoi il s'en cacherait.
« Je t'aime, Honey. Murmura-t'il.
- Moi aussi, je t'aime, mon chéri. Lui répondit le blond avec un petit rire. »
Tweek n'avait pas l'âme aussi romantique que son petit ami et avait du mal à exprimer ses sentiments mais ça convenait à Craig. Tant que son blond l'aimait, tout lui allait.
* * *
Kyle et Wendy étaient couchés sur le lit du garçon, observant le plafond. Ils passaient souvent du temps chez l'un ou chez l'autre depuis que le rouquin ne dormait plus avec son meilleur ami, le vendredi soir. Stan n'avait plus besoin de s'occuper de sa sœur qui allait mieux mais aucun des deux garçons n'avait proposé à l'autre de reprendre les vieilles habitudes ce qui inquiétait grandement Wendy.
« Tu voulais pas en parler à Stan ?
- De ? Interrogea sincèrement le rouquin.
- A ton avis ? De ce dont tu aurai lui parler depuis quatre ans, évidemment !
- Ah... »
Il y a 6 mois, Kyle avait fait part à son amie de son besoin d'être enfin honnête avec le brun mais, depuis, plus rien. Il n'osait pas et le fait de ne plus avoir les moments d'intimité qu'il avait partagé avec son meilleur ami n'aidait pas. C'était douloureux de l'admettre mais Stanley et lui s'étaient considérablement éloignés et n'arrivait pas a y remédier.
« Il te manque ? Interrogea la brune.
- Stan ?
- Non, le pape !
- Oh ! On a jamais été très proche... Différent religieux, tu sais ce que c'est ! Répondit le jeune homme avec un sourire, fier de son trait d'humour.
- T'es con ! Bien sûr que je parle de Stanley ! Répliqua Wendy en riant.
- Affreusement. »
La jeune fille ne savait pas quoi faire. Elle était consciente que Kyle ne ferait pas le premier pas. Ça aller à l'encontre de son caractère. Il était du genre à avoir peur de déranger et ne pourrait s'empêcher de penser que Stan ne voulait pas vraiment passer du temps avec lui. C'était donc au brun d'agir, ça lui correspondait et il n'était pas du genre à rester statique. C'est pourquoi Wendy ne comprenait pas qu'il n'ait pas encore tenté d'arranger la situation. Le Stanley qu'elle connaissait ne prendrait jamais le risque de perdre son meilleur ami.
* * *
Token n'osait pas entrer dans le café Tweak. Il avait l'affreuse sensation de transpirer et priait pour ne pas sentir mauvais. Il avait mis du parfum, ça devait être suffisant, non ? Bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'il revoyait Shelly mais il avait toujours affreusement peur de mal faire et de se faire rembarrer. Plus le temps passait plus il sentait que les quatre ans d'écart étaient présent. Il n'était qu'un enfant, à côté d'elle, et en ressentait un immense frustration. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'en apprenant à connaître la jeune femme, il en était tombé profondément amoureux et n'avait pas l'impression que ce sentiment lui passerait un jour.
Token prit une dernière grande inspiration avant d'entrer dans le café. Il la repéra immédiatement et sa gorge devint sèche. Elle était tellement jolie. Il croisa son regard. Elle venait de le remarquer et lui adressa un signe de main en souriant. Rien que de voir la jeune femme comme ça fit accélérer le coeur de l'adolescent. Il le rejoint et s'installa en face d'elle.
« Salut, Token ! Dit joyeusement Shelly. »
Le jeune homme avait l'impression de ne plus avoir de voix. Il s'était si souvent moqué de Craig qui, parfois, devenait tout timide ou ne pouvait dissimuler un grand sourire niais face à Tweek. Il comprenait mieux ce que ressentait son ami, maintenant.
« Salut. Lui répondit-il d'une voix tremblante. »
Il ne savait déjà plus quoi dire et se sentait minuscule face à la femme pratiquement adulte devant lui. Mon dieu qu'elle était belle. Il voulut reprendre la conversation mais ne put que bégayer. Heureusement, il fut sauvé par Tweek qui vint prendre les commandes.
« Un café, s'il te plaît. Commanda la jeune femme.
- Pa... Pareil ! Bafouilla Token. »
Tweek acquiesça et partit chercher les commandes. Ressentant enfin la gêne du jeune homme en face d'elle, Shelly prit la conversation en main, leur permettant à tous les deux de passer un très bon après-midi.
* * *
Butters, après six mois de supplication de la part de Kenny, avait enfin accepté d'avoir une conversation avec ce dernier. Ils étaient donc dans un parc, assis sur un banc, l'un à côté de l'autre. Le cadet des MacCormick ne savait pas par où commencer et se sentait affreusement gêné. Léopold, de son côté, commençait à s'impatienter.
« Bon, qu'es-ce que tu veux, Kenneth ? Tu n'as pas insisté pendant six mois pour ne rien dire, si ? S'énerva légèrement le garçon aux yeux bleu.
- Si, si ! Bien sûr ! Désolé... Je... Je voudrai qu'on redevienne amis, Butters ! S'exclama le jeune homme vêtu de orange avec inquiétude.
- Parce que j'ai déjà été ton ami ? Demanda le fils unique Stotch d'un ton dubitatif. »
La réponse du garçon fit l'effet d'une bombe dans l'esprit de Kenny. Il n'était pas sûr d'avoir déjà éprouvé un désespoir aussi violent. Il ravala les larmes qui commençaient à naître au coin de ses yeux.
« Fut un temps où tu me considérais comme ton meilleur ami... »
Il ne put se retenir de pleurer plus longtemps. Il avait trop mal. Voir la panique sur le visage de Butters l'apaisa un peu. Il s'inquiétait quand même pour lui ?
« Je suis désolé, Kenny. J'ai pas le choix... C'est mieux comme ça...
- Qu'est-ce que tu veux dire ? Demanda Kenneth, complètement perdu.
- Vraiment désolé... »
Butters se leva et s'en alla le plus vite possible, sans laisser le temps à l'autre blond de réagir. Quand il fut arriver chez lui, il s'effondra en larmes. Il savait qu'il n'avait pas le choix mais c'était tellement difficile de faire mal à quelqu'un...
« Tu es en retard, Léopold. Gronda la voix de Mr Stotch.
- Je suis désolé. »
Il soupira. Il n'avait vraiment pas d'autre choix et ne voulait pas que quiconque sache. Il y sacrifiait Kenny mais c'était nécessaire. Il n'avait pas le choix. Vraiment pas le choix...
* * *
Stan attendait patiemment au café Tweak avec un jus d'orange pressé. Wendy lui avait donné rendez-vous en urgence et la scène lui semblait étrangement familière. La brune arriva enfin et commanda un thé blanc à la myrtille, un muffin et une salade de fruit auprès de Tweek. Elle attendit sa commande au comptoir et ne rejoignit Stanley qu'une fois qu'elle l'eut récupéré. Le jeune homme fronça les sourcils, ça ne lui ressemblait pas de prendre son temps alors qu'il y avait une « urgence ». Elle s'installa en face de lui, embarrassée.
« J'imagine que la salade de fruit est pour moi ? Interrogea Stan avec une légère irritation.
- Je n'ai pas dit à Kyle que tu avais durci ton régime. Pourquoi tu as fait ça ?
- C'est pour ça que tu voulais me voir ? Gronda le brun.
- Non, c'est pour parler de Kyle. »
Stan détourna le regard. C'était son tour d'être embarrassé. Il était conscient qu'il aurait du reprendre contact avec son meilleur ami depuis un moment mais il n'y arrivait pas. Pas qu'il n'en ait pas envi mais il ne se sentait pas capable de renouer avec le rouquin pour le moment.
« Il va pas bien, hein ? Demanda le cadet des Marsh d'un air penaud.
- Pourquoi tu ne le contactes pas, Stan ?
- J'y arrive pas...
- Mais vous avez toujours été tellement proche ! Qu'est-ce qui te prends ? Tu sais que Kyle ne fera jamais le premier pas. Lui reprocha Wendy.
- J'ai besoin de réfléchir.
- De réfléchir à quoi ? »
Le jeune homme soupira et avala une gorgée de son jus de fruit. Il n'était pas sûr de vouloir se confier mais peut être que la jeune femme pourrait l'aider a y voir plus clair. Sa décision fut finalement vite prise, il avait besoin de parler.
« Je réfléchis à ma relation avec Kyle. Le fait de prendre de la distance m'a permis d'avoir du recul et je me rend compte de beaucoup de choses...
- C'est à dire ? Demanda la brune, hésitant entre inquiétude et espoir.
- Kyle est très important pour moi, Wen', et je commence à me demander si il n'est pas... Trop important pour moi...C'est pour ça que je veux réfléchir. J'ai besoin que ce soit clair dans ma tête avant de revenir vers lui. »
Wendy se le confirma. Il y avait de l'espoir.
* * *
Thomas Tucker marchait dans la rue, perdu dans ses pensées. Il savait qu'il s'était comporté comme un idiot et s'en voulait d'avoir fait du mal à son fils. Il avait beau faire tout les efforts du monde pour se réjouir du bonheur de Tweek et Craig, parfois, le naturel revenait au galop. Il n'arrivait pas à être totalement à l'aise avec le fait que son petit garçon soit homosexuel et il culpabilisait de ressentir les choses de cette manière. Il savait qu'il faisait souffrir son aîné en pensant comme ça. Comme il passait à côté du café Tweak, il décida d'aller dire bonjour à Richard.
« Salut, Richy !
- Salut, Thomas ! Comment ça va ? Lui demanda le commerçant d'un air enjoué.
- Bof, j'imagine que Tweek t'a dit que j'ai fait mon gros con ?
- Il m'a dit que tu avais encore un peu de mal... Je te sers quelque chose ?
- Un expresso, s'il te plaît. J'ai besoin de caféine !
- Je te fais ça ! »
Richard alla préparer la commande après lui avoir adressé un grand sourire. De son côté, Thomas continuait de culpabiliser. Serait-il un jour totalement à l'aise avec l'homosexualité de son fils ? Il espérait sincèrement que oui... Le patron du café Tweak lui servit l'expresso et le roux le but d'une traite avant de payer.
« Si tu croise Tweek, tu peux lui dire de se dépêcher ? Je l'ai envoyé faire une course, il y a deux heures ! Demanda Richard.
- Pas de soucis ! »
Thomas sortit du café. Il avait l'impression de se sentir un peu mieux et prit la décision de s'excuser auprès de Craig dés qu'il le verrait. Pour que ça arrive le plus tôt possible, il décida d'emprunter un raccourci pour rentrer chez lui. C'était une petite ruelle peu utilisé qui rejoignait la rue commerçante avec celle où vivait les Stotch, donc pas loin de la maison des Tucker. En entrant dans le petit passage, le patriarche Tucker remarqua une silhouette qui lui était beaucoup trop familière sur le sol.
« TWEEK ! »
Il accouru vers le blondinet qui était là, par terre, inconscient, avec des ecchymoses sur le visage et une jambe qui formait un angle inquiétant. Thomas appela immédiatement une ambulance pour expliquer avec difficulté ce qu'il se passait. En relevant légèrement la tête, il remarqua un sinistre message tagué sur le mur. « À mort ».
La première des six victimes était à terre, au tour des cinq autres.
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Et voilà le début du deuxième scénario!!!! J'espère que cette mise en bouche vous aura plu et vous donnera envie de connaître la suite!!! Bonne journée!
Tom Prince.
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