PARTIE I - Elliot
Heaven - PVRIS
I think we were cursed from the start
Second I let you into my heart
Do you think we were speaking in tongues?
Or simply not enough?
Do you ever wonder
Who look the light from our life?
The life from our eyes
All we did was sufferWhy couldn't we just say?
You took my heart
You took my heaven away
***
LUCIEN
Prudence soupire. Je lève les yeux de ma tablette pour la fixer. Elle est en train de réviser ses cours, assise en tailleur par terre, dans mon salon. Sauf que ça doit être la troisième fois que je l'entends soupirer. Ma petite fille n'est pas du genre à être déconcentrée facilement.
— Crapule ?
Elle relève la tête, surprise.
— Tu soupires.
Elle grimace en faisant tourner nerveusement son stylo entre ses doigts.
— Désolée.
— Qu'est-ce qui te tracasse ?
Elle détourne le regard et je me demande si elle va se braquer. Si elle ne veut pas parler, je ne vais pas insister. J'attends quelques instants, mais elle reste silencieuse. Elle se remet même à ses cours. Alors, je décide de la laisser tranquille. Je retourne à ma tablette et à mon article.
— Papi ?
Je retiens mon sourire. Ma petite-fille n'a même pas tenu une minute. Je relève la tête et pose ma tablette. Je m'assois à côté d'elle, dos au canapé et elle se tourne vers moi, les genoux relevés contre son torse.
— C'est à propos d'Elliot.
Se sont-ils disputés ? C'est déjà arrivé deux ou trois fois, mais ils ne restent jamais fâchés très longtemps. Ils se connaissent depuis déjà onze ans. Ils sont rapidement devenus meilleurs amis. Ils sont fusionnels et souvent, c'est un peu eux contre le reste des autres. Leur amitié semble inébranlable.
— Vous vous êtes disputés ?
Prudence secoue négativement la tête et j'écarte donc cette hypothèse. Quel est le souci alors ? Je n'en vois aucun. Je scrute ma petite-fille qui ne me regarde même pas. Elle préfère fixer ses cours qui sont étalés sur le sol.
— J'aime Elliot.
Ça, je le sais qu'elle l'aime. Elle n'a pas besoin de... Oh. Mes yeux s'écarquillent quand je me rends compte du sens de ses mots.
— Pas seulement comme un ami ?
Nos regards se croisent. Le mien est curieux et le sien est timide. Elle acquiesce et je lui souris. Evidemment, je suis surpris. Je ne m'y attendais pas. Prudence et Elliot, ils ont toujours eu une complicité hors norme, mais je ne pensais pas que ça pourrait évoluer en autre chose. Mon sourire semble lui donner confiance en elle. Elle abandonne son stylo et ses bras relâchent ses genoux. Elle reprend sa position initiale tout en continuant de me fixer.
— Ça fait longtemps ?
— Quelques semaines. J'ai remarqué que j'avais envie de plus. Tu sais... Avant, je ne le regardais pas vraiment. C'était Elliot, mon meilleur ami, celui avec qui je peux avoir six ans d'âge mental. Et puis, maintenant, je le trouve beau. Et j'ai envie de... j'ai juste envie de plus.
Je pense que beaucoup de grand-pères seraient gênés d'avoir ce genre de conversation avec leur petite-fille. La plupart des adolescentes préféraient sûrement parler de ça avec leur mère. Mais personnellement, je suis ravi que Prudence se confie à moi, si librement. Et quand je vois son sourire, je suis simplement content pour elle.
— J'ai envie de lui dire grand-père. Mais j'ai peur.
— C'est normal Prudence. Avouer ses sentiments à quelqu'un, ce n'est jamais simple.
— Et s'il me rejetait ?
Ses yeux clairs me fixent, attendant une réponse précise et presque pré-faite. Mais il n'y a pas de bonnes réponses. Je ne sais pas si Elliot ressent la même la chose.
— C'est un risque que tu dois prendre.
— Je ne veux pas le perdre papi ! C'est mon meilleur ami.
Une flamme s'allume dans son regard. Et je comprends que ça fait des semaines qu'elle lutte.
— Crapule, je ne sais pas si Elliot ressent la même chose, mais je le connais un peu. Et je sais que tu ne le perdras pas.
Elle baisse la tête et recommence à triturer un stylo.
— T'en sais rien.
Je pose ma main sur la sienne et mes doigts passent sous son menton pour les relever.
— Arrête de torturer ce pauvre stylo.
Elle soupire et je lui souris. Elle doit avoir confiance en elle. Je dois lui donner ce courage dont elle semble manquer.
— C'est ton meilleur ami, il ne peut pas vivre sans toi. Au fond de toi, tu le sais. Alors lance-toi. Ne passe pas à côté d'un amour par peur Prudence.
ELLIOT
Le bruit de la sonnette résonne dans l'appartement et je me dépêche d'aller ouvrir. Je fronce les sourcils en remarquant que Prudence a l'air nerveuse. Il n'y a aucune raison qu'elle soit stressée et ça me déstabilise pendant quelques instants.
— Elliot ? Je peux entrer ?
— Heu oui... désolé.
Nous nous sourions, gênés. Depuis quand est-ce comme ça entre nous ?! Je la laisse entrer et l'embrasse sur la joue, comme d'habitude. Mais quelque chose cloche. Je suis rassuré quand elle dépose à son tour un baiser sur ma joue. Au moins, elle ne me fuit pas physiquement. Elle se débarrasse de ses chaussures et de sa veste. Puis nous traversons l'appartement pour rejoindre ma chambre où nous serons plus tranquilles. Je ferme la porte derrière moi. Prudence me tourne toujours le dos. Je m'approche d'elle et pose ma main sur son épaule, délicatement. Je ne veux pas lui faire peur, mais elle commence à m'inquiéter.
— Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Je... je...
— Hé, tu sais que tu peux tout me dire.
Je lui souris, mais elle ne semble pas réceptive. Elle ferme les yeux pendant quelques secondes et j'ai l'impression qu'elle veut se donner du courage. Et j'ai juste envie de la serrer dans mes bras. J'ai juste envie de la rassurer, embrasser son front et lui dire qu'elle peut tout me confier. Son regard clair se darde sur moi et j'y décrypte un million de choses. Courage. Peur. Détermination. Stress.
— Je suis amoureuse de toi !
Je me fige de stupeur. Je ne sais pas comment réagir pendant quelques instants. Je n'y crois pas. Elle... Elle n'a jamais rien laissé paraître. J'ai toujours pensé qu'elle me voyait seulement comme son meilleur ami. Prudence baisse la tête, croyant que ma réponse est un rejet.
— Je suis désolée... Je sais que tu sais que les sentiments, ça se contrôle pas. Alors voilà, je t'aime, plus que comme un ami. J'avais besoin de te le dire...
— Prudence...
Moi aussi je t'aime. Elle n'entend pas mon appel et continue de parler, la tête baissée.
— ... je sais qu'on est ami et que c'est sûrement pas réciproque. Parce que je suis seulement ta meilleure amie. Et t'inquiètes pas, je n'attends pas à ce que ce soit réciproque. Mais je n'en peux plus de tout garder pour moi. Et puis, ce n'est pas juste envers toi...
Moi aussi j'avais besoin qu'elle le sache. Sauf que contrairement à elle, je n'arrive pas à parler. Ça fait quelque temps que je garde ça pour moi parce que moi non plus, je ne veux pas la perdre. Je préfère qu'elle reste ma meilleure amie, plutôt que de la perdre à cause de sentiments non réciproques. J'aurais pu rester dans l'ignorance. Et elle aussi, si elle n'avait pas eu le courage qui me manque.
— Prudence !
Elle s'interrompt brutalement et relève la tête. Elle me fixe bouche bée et tout ce que je peux faire, c'est lui sourire. Je lui souris parce que nos sentiments sont réciproques. Je souris parce que nous sommes deux idiots. Je fais un pas vers elle alors qu'elle ne bouge pas.
Ça fait des semaines que j'ai envie de t'embrasser. Et je ne résiste pas plus longtemps.
LUCIEN
— Grand-père, on peut parler ?
Je fronce les sourcils en voyant la mine soucieuse de ma petite-fille.
— D'accord. Viens, allons dehors.
Elle acquiesce silencieusement et je l'entraîne dehors où nous pourrons parler tranquillement, loin des oreilles indiscrètes de ses parents et de leurs invités. Il est plus de minuit, mais l'air est doux en ce mois de juillet. J'adore les nuits d'été, surtout quand le ciel est dégagé. On peut admirer, contempler si facilement les étoiles. Je m'adosse à la rambarde de la terrasse et attends quelques instants. Cependant, ma petite-fille reste silencieuse et je décide d'engager la conversation en comprenant qu'elle ne le fera pas.
— Alors, tu vas enfin me dire ce qui te tracasse ces derniers jours ?
Je la connais par cœur. Ces dernières semaines, elle a été un peu distante. Pourtant, je n'ai rien dit. Je lui ai tendu des perches et je sais qu'elle n'est pas assez stupide pour ne pas les avoir remarquées. Mais elle est restée silencieuse et je n'ai pas insisté. Je sais comment elle fonctionne. Il faut attendre qu'elle vienne, parce qu'elle déteste qu'on la force. Insister est la meilleure façon de la braquer.
— Je fais une connerie. Non, en fait, je fais pleins de conneries.
Comment ça, elle a fait des conneries ? Que va-t-elle encore me sortir ? Je ne pense pas qu'elle se soit attirée des ennuis sinon, nous serions déjà au courant. Je ne pense pas non plus qu'elle ait des problèmes à l'école, sinon ses parents en auraient déjà entendu parler. Prudence a toujours été une bonne élève. Alors quel genre de bêtises a-t-elle faites ?
Ma petite-fille a peur de me parler, je le vois. Elle ne me regarde même pas dans les yeux. Je ne l'ai jamais vu si hésitante avec moi et cela m'inquiète.
— Je trompe Elliot.
Mes yeux s'écarquillent. Je suis abasourdi et Prudence baisse la tête. Ses doigts s'accrochent à la rambarde. Ses phalanges blanchissent, tant elle sert fort le métal. Et moi, je reste muet. Je ne sais même pas comment réagir.
— Bordel Prudence....
Ma crapule trompe son petit-ami. Avec qui ? Depuis quand ? Est-ce que c'est arrivé une seule fois ? Voilà pourquoi elle était nerveuse. Voilà pourquoi elle a peur. Elle doit être terrifiée que je la juge ou que je sois déçu. Elle relève la tête et je remarque ses yeux brillants. Oh Prudence...
— Viens là.
Je l'attire dans mes bras et elle fond en larmes. Je suis désemparé face à ses pleurs. Je reste silencieux, sachant très bien que mes mots n'auront aucun impact sur elle. Je me contente de lui caresser les cheveux. Pourtant, je déteste la voir dans cet état. C'est ma petite-fille, je ne veux pas la voir souffrir. Elle hoquette à travers ses larmes en essayant de répondre son souffle.
— Je ne sais plus en j'en suis Papi. J'aime Elliot, tu sais.
Je sais que ma petite-fille me dit la vérité. Elle aime Elliot. Ça fait un an qu'ils sont ensemble, et même s'ils sont jeunes, Prudence m'a avoué qu'elle se sentait bien avec lui. Alors je me pose de nombreuses questions. Elle l'aime. Elle ne veut pas le quitter. Mais elle le trompe. Elle vient de m'avouer qu'elle ne sait plus où elle en est. Que s'est-il passé dans sa petite tête pour qu'elle en arrive là ?
— C'est comme s'il ne me suffisait plus, Papi...
Je ne sais pas quoi répondre. Je devrais lui dire que ce n'est pas grave, mais je ne veux pas lui mentir. Parce que je sais déjà comment ça va se finir. Elliot ne pourra pas lui pardonner ça. Je me contente de serrer une nouvelle fois ma petite-fille contre moi.
— Tu ne peux pas continuer comme ça crapule.
C'est en train de la bouffer. Elle n'est pas assez stupide pour se voiler la face. Je sais qu'elle se rend compte que c'est mal et elle doit quand même limiter la casse. Pour elle, mais surtout pour Elias.
— Je sais.
— Il faut que tu lui dises...
— Mais ça va lui briser le cœur.
Oh Prudence... C'est déjà fait.
ELILIOT
Prudence me ment, ce n'est pas possible autrement. Elle est tellement différente ces derniers temps. Ces dernières semaines, elle a refusé plusieurs sorties avec moi. Une fois, elle n'a pas voulu aller au cinéma, prétextant une après-midi avec son grand-père. Je les connais tous les deux et je sais qu'ils passent beaucoup de temps ensemble. Et je ne le reprocherai jamais à ma petite amie. Mais je ne sais pas, ça ne semblait pas vrai. Une autre fois, elle a esquivé un repas chez mes parents, soi-disant une amie avait besoin d'elle. Encore une fois, elle ne m'a pas regardé dans les yeux en le disant. Je la connais par cœur maintenant. J'arrive à savoir quand elle ment. Je sais décrypter ses mimiques et ses gestes de nervosité. Prudence n'a jamais eu un regard fuyant. Et surtout, elle ne m'a jamais autant fui. Alors, je ne vois que cette possibilité. Elle me ment.
J'entends la douche couler et je pense que c'est le moment pour obtenir ce que je veux. Mes parents sont sortis et nous ont laissé l'appartement. Alors, oui, c'est le moment. Je me retourne dans le lit et attrape le portable de ma copine qui est posé sur la table de nuit. Je m'apprête à faire quelque chose que je m'étais promis de ne jamais faire. Je vais fouiller dans son portable pour avoir des réponses. Pourtant, je sais que ce n'est pas bien, surtout que Prudence, elle tient à son indépendance. Et si elle m'intercepte en train de triturer son téléphone, je suis bon pour une crise de colère.
Mais que pourrais-je faire d'autre ? J'ai essayé de lui parler, mais elle a changé de sujet. Les crises de jalousie ne fonctionnent même pas sur elle. Elle s'en moque. Elle me dit simplement que je suis bête et me rétorque que je suis le seul.
Je me redresse et m'adosse à la tête de lit. Je n'aurais jamais cru que ce serait un jour utile d'avoir enregistré mon empreinte digitale dans son téléphone. L'objet se déverrouille en une seconde. Je vais d'abord aller voir dans ses messages. C'est sûrement là que je trouverai ce que je cherche. Son dernier message a été envoyé à son père. Je ne vais pas aller fouiller de ce côté-là. Je repère plusieurs de ses amis, regardant du côté des garçons. Sauf que je ne trouve rien. Aucune conversation compromettante. Aucun message qui indique qu'elle me trompe.
Le portable sonne dans mes mains et un nouveau message apparaît sur l'écran.
17h33 - de Violette
Hâte de passer la nuit avec toi ❤
Mes yeux fixent le message pendant quelques secondes avant que je ne lâche le portable, comme si l'objet était devenu brûlant. Pourtant, je ne peux détacher mon regard de l'écran qui devient noir. Hâte de passer la nuit avec toi. Je crois que ça ne pouvait pas être plus explicite. Surtout avec le cœur à la fin. Prudence va passer la nuit avec quelqu'un d'autre que moi, avec une fille. Violette est une de nos camarades de classe. C'est une personne que je vois presque tous les jours et avec qui j'ai déjà discuté.
Un sentiment d'immense trahison s'empare de moi et je jette le portable de Prudence à travers la pièce. Trahison. Colère. Peine. Tout se mélange. Prudence me trompe et je crois que mon cerveau n'arrive pas à réaliser contrairement à mon cœur.
La porte de la chambre s'ouvre et elle apparaît, habillée, mais les cheveux encore humides. Pour une fois, elle me scrute avec son habituel regard brillant et plein d'amour. Comment peux-tu encore me regarder comme ça ?! Elle s'approche du lit et monte dessus à quatre pattes. Elle me sourit et je détourne les yeux, incapable de soutenir les siens. Je ne sais pas mentir. J'échappe à son toucher et sort du lit. Je ne peux pas. Je ne veux plus qu'elle me touche.
— Elliot ?
J'entends dans sa voix qu'elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Elle ne comprend pas mon soudain changement d'humeur. Avant qu'elle n'aille dans la salle de bain, j'étais d'excellente humeur. Je me remettais doucement de notre après-midi sensuel. Ensuite, mes doutes sont revenus. Et puis j'ai finalement découvert la vérité. Je reste silencieux, incapable de parler. Je la sens bouger dans mon dos. Je m'écarte brutalement quand sa main touche mon épaule.
— Eli, qu'est-ce que...
Elle se stoppe et j'ose enfin me tourner vers elle. J'ose enfin la regarder et je m'aperçois qu'elle a remarqué son portable éclaté par terre. Je capte alors son regard furieux.
— Qu'est-ce que t'as foutu avec mon portable ?
— Et toi, qu'est-ce que tu comptes foutre avec Violette ce soir ?
Ses yeux s'écarquillent et elle a un mouvement de recul. Je ne la comprends plus. Et ça me blesse encore plus. C'est ma meilleure amie. C'est la personne qui me connaît le mieux, celle à qui je confie tout, celle à qui je n'ai jamais menti. Et je viens de comprendre que la réciproque n'est pas vraie.
— T'as regardé dans mon portable ?
— Tu t'attendais à quoi ?! Tu crois que tu pouvais me mentir pendant combien de temps ?
Elle a la décence de baisser la tête. J'ai envie qu'elle se sente coupable. J'ai envie qu'elle souffre autant que moi !
— Comment t'as pu me faire ça ?
— Elliot...
Sa voix tremble et je m'en moque. J'ai retrouvé mon courage de l'affronter. Je ne vais pas la laisser s'en sortir. J'ai besoin de réponse. Mon cœur ne veut pas de paix pour l'instant. Et je me concentre sur la colère pour oublier la douleur.
— Ça fait combien de temps ?
— Je...
— Combien de temps ?!
Ses yeux brillent et je crois que les miens aussi. Les larmes menacent de couler des deux côtés.
— Deux mois...
Elle a murmuré et pourtant ses mots résonnent forts dans ma tête, comme si quelqu'un les avait criés juste à côté de mon oreille. Cela fait deux mois qu'elle me trompe. Cela fait deux mois qu'elle me ment. Et soudain, une pensée sordide me vient à l'esprit.
— Est-ce que Violette est la seule ?
Le visage de Prudence se brouille et elle n'a même pas besoin de parler pour que je comprenne. Putain ! Je me détourne d'elle. Ce n'est pas possible. Elle n'a pas pu me faire ça. Je ne retiens pas les larmes qui débordent. Bordel ce que ça fait mal. Et j'entends Prudence renifler. C'est trop. Je ne peux pas le supporter. Je me retourne brutalement. La fille que j'ai en face de moi n'est pas ma Prudence. Elle a l'air anéanti. Les larmes ont tracé de longs sillons sur ses joues. Elle a le regard rivé sur le sol, n'osant même pas m'affronter. Ce n'est plus celle que j'ai connue. Elle a l'air détruite. Et je ne comprends pas pourquoi car tout est de sa faute tout ça.
— Pourquoi ?
— Je... je ne sais pas. Mais... mais je t'aime.
Mes yeux s'écarquillent de stupeur. Je secoue la tête vivement. Elle n'a pas le droit de me dire ça. Est-ce qu'elle se rend compte que ça fait encore plus mal ? Je ne te pensais pas si cruelle Prudence.
— Casse-toi.
— Qu.. quoi ?
— Dégage !
Elle m'observe pendant encore quelques secondes avant d'attraper ses affaires et de sortir de la chambre. Je m'assois sur mon lit, la tête dans les mains. J'éclate en sanglots, n'entendant même pas la porte d'entrée claquer.
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