Épisode 11 : Halloween chez Barbara Stevens
Voilà une heure qu'il attendait devant le commissariat. En fait, Kenny était arrivé dés l'ouverture avec une seule idée en tête, accueillir un monsieur MacKay enfin libre.
Les évènements de la veille l'avait innocenté pour qu'il laisse la place à monsieur Scala qui était sûr de finir derrière les barreaux et, même si il sortait un jour de prison, de ne jamais remettre les pieds à South Park. La population avait bien compris quel monstre il était et ne voulait plus en entendre parler.
Le blond sentit des larmes d'émotions remplir ses yeux marrons quand il aperçut le conseiller qui sortait enfin. Il avait l'air complètement perdu, comme si il ne comprenait pas vraiment ce qui lui était arrivé.
Sans réfléchir où lui laisser le temps de comprendre qu'il était là, l'adolescent se jeta dans les bras de monsieur MacKay. Il avait eu tellement peur que ce dernier ne soit jamais innocenté et se retrouve en prison. Il avait eu tellement peur quand il l'avait vu se faire emmener, jeudi.
- Kenny ? Mais qu'est-ce que tu fais là, m'kay ? Demanda le conseiller, la voix cassée par l'émotion.
Il avait cru rentrer seul et ne voir personne avant lundi. Il avait cru n'avoir personne pour l'accueillir en sa sortie de garde à vue, lui qui n'avait plus aucune famille, et pourtant, le jeune MacCormick était là, dans ses bras, heureux de le savoir libre.
L'adolescent relâcha son étreinte pour adresser un sourire radieux à monsieur MacKay qui se retint de pleurer.
- J'ai des tickets restos ! Affirma le blond. Vous aimez mcdo ?
- J'en raffole, m'kay. Répondit l'adulte qui ne mangeait jamais dans des fast-foods.
Ils y allèrent alors tous les deux. Monsieur MacKay commanda la même chose que Kenny, ne sachant pas quoi choisir puisqu'il se nourrissait principalement de surgelés et ils allèrent s'installer à une table pour manger.
- Donc c'était monsieur Scala depuis le début, m'kay ? Et dire qu'on le laissait enseigner à des enfants, m'kay !
- C'est fou, hein ? C'est grâce à Wendy qu'il a été arrêté. Elle était inquiète parce qu'il devait « passer » chez Heidi pour s'assurer qu'elle allait bien. Sauf que Wendy, bah elle avait pas de news d'Heidi depuis l'arrivée de Scala donc elle a appelé monsieur Broflovski pour savoir quoi faire et il a appelé la police !
Quand ils sont arrivés chez Heidi, elle était planqué dans la salle de bain et lui, il était entrain d'hurler dans le salon. En fait, quand il est entré avec sa cagoule et qu'il l'a plaqué par terre, elle a tout de suite capté ce qu'il se passait et elle lui a foutu un coup de pied dans le bide et elle est allée se planquer aux chiottes ! Trop forte, hein ? Sauf que son téléphone, il est resté dans le salon.
Mais au moins, ce gros porc de Scala a pas eu le temps de la toucher avant que la police arrive !
- Elle est très courageuse, m'kay.
- Oui, hein ?!
Kenny continuait de s'activer et de s'agiter en racontant ce qu'il s'était passé la veille. Monsieur MacKay, en l'écoutant, se disait que ce garçon ferait un très bon conseiller scolaire une fois adulte, à condition de corriger un peu son vocabulaire.
* * *
C'était une bonne chose qu'Halloween tombe un vendredi, cette année. Quoi de mieux qu'une fête où on se déguise en monstre pour dédiaboliser un jour qui avait été synonyme de peur et de désespoir, ces dernières semaines. La soirée de Bebe tombait donc à pic pour que tout le monde reprenne du poil de la bête !
Elle venait de finir de tout préparer, superbement déguisée en Chrissy de Stranger things, quand la sonnette de sa porte annonça l'arrivée de ses premiers invités qu'elle accueillit chaleureusement.
- Red ! Craig ! Tweek ! Entrez, je vous en prie !
Elle était tellement heureuse de pouvoir faire cette fête, surtout depuis qu'elle savait que Clyde venait. Les cousins Tucker et le garçon blond entrèrent dans la jolie maison de Barbara qui avait été décorée d'un nombre impressionnant de toiles d'araignées et de citrouilles.
Joyeuses, elle admira les costumes de ses trois invités. Comme elle l'avait dit, Rebecca était en sorcière. Tweek, quand à lui, avait un maquillage de zombi très réussi.
- Et toi, Craig, tu es déguisé en... ? Demanda la blonde, peu sûr d'elle.
- En super Craig.
En réalité, il s'était contenté de coller une feuille sur son tee-shirt avec du scotch et d'y écrire un S en rouge. Ce je-m'en-foutisme lui ressemblait tellement que Bebe parvint même à être contente qu'il soit un tout petit peu déguisé.
* * *
Depuis qu'elle sortait avec Stan, donc depuis ses 8 ans, si on excluait les très nombreuses ruptures, Wendy n'aimait pas Kyle. Elle le considérait comme un donneur de leçon, un espèce de monsieur je-sais-tout incapable de suivre ses propres conseils. Bien sûr, la jeune fille aussi avait des côtés très moralisateur mais on supporte rarement ses défauts chez les autres.
Aujourd'hui, elle s'était encore disputée avec son petit ami. Malheureusement, c'était loin d'être rare et, encore une fois, leurs mots avaient dépassé leurs pensées. C'était à croire que c'était un défi. Qui allait le plus blesser l'autre ? Et ils continuaient ce jeu nauséabond depuis des années, maintenant.
La brune sécha ses larmes avant d'entrer dans la salle de classe. Elle ne voulait pas que ses camarades sachent qu'elle avait pleuré. Le premier qu'elle vit fut Kyle, dont la place était au premier rang, à côté de la porte. Il avait l'air gêné.
- Stan s'est empressé de te raconter à quel point je suis méchante avec lui, j'imagine. Dit Wendy d'un ton sec.
- Il a juste dit que vous vous étiez disputés... Il a pas donné de détails... Répondit le garçon, mal à l'aise.
Il l'irritait. Sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit. Elle avait envi de lui demander si il jubilait de la voir dans cet état, de savoir que ça n'allait pas entre Stan et elle. Elle avait toujours été persuadé que le roux était amoureux du jeune Marsh et ne disait rien, jouant les amis modèles.
Ce n'était qu'un espèce de rival agaçant qui tournait en permanence autour de son petit ami qui restait aveugle et sourd. La moitié de leur pause au moins avaient eu lieu parce qu'elle était jalouse de Kyle.
- Dis ce que tu penses, merde ! S'emporta la jeune fille. Fais pas semblant d'être désolé alors que tu es bien content qu'on s'engueule !
« Assume. Pensait-t'elle. Assume que tu aimes Stan. »
- Pourquoi je serais content si mon meilleur ami souffre ?!
- Parce que si ça se passe mal, tu l'auras que pour toi et tu n'auras plus à me supporter !
Au grand soulagement des autres élèves dans la classe, le professeur arriva et invita tout le monde à s'asseoir pour commencer son cours. Wendy comme Kyle ne pouvaient pas s'empêcher de ruminer ce qui venait de se passer.
* * *
La fête de Bebe était une vraie réussite et tout le monde s'amusait. Le seul grand absent était Butters que ses parents n'avaient pas laisser venir ce qui n'était pas vraiment surprenant. Kenny ne savait pas si il en était déçu ou soulagé.
Il restait avec Stan qui observait Kyle danser sur la piste avec Tweek d'un air amer.
- Tu sais, tu pourrais juste aller lui parler. C'est chiant d'alterner entre vous deux. J'aimerais bien retrouver mes deux meilleurs potes...
- C'est encore trop tôt. Mais regarde... C'est cool, il a l'air bien...
Il essayait de penser que c'était une bonne chose, sincèrement, mais il vivait la situation tellement mal que ça le vexait un peu de voir Kyle s'amuser.
- Il essaye de penser à autre chose pour ne pas rester dans la déprime. C'est comme ça qu'il fonctionne et tu le sais. Et toi aussi, tu es sensé t'amuser, ce soir ! C'est pas pour que tu profites que Shelly est allé dormir chez la sœur de Clyde ?
- Si...
Craig observait amoureusement son petit ami entrain de danser. C'était agréable de la voir s'amuser sans rien pour l'angoisser. Le brun restait un peu à l'écart pour économiser sa batterie sociale. Un peu fatigué du bruit et de la foule, il décida d'aller respirer un petit peu dans le jardin. Après tout, si Tweek se sentait mal, Kyle était avec lui donc il n'y aurait pas de problème.
Il fut surpris de découvrir que Michael était déjà dehors. Les gothiques avaient acceptés de venir uniquement parce que c'était pour Halloween et que c'était la seule fête qu'ils trouvaient intéressante. Il n'y avait que Firkle qui n'était pas venu, encore trop jeune.
- Yo. Dit Craig.
- Bonsoir.
Ils n'avaient jamais vraiment parlés, se connaissant surtout par Tweek qui était au bord de l'hyperventilation dés qu'ils étaient au Café en même temps. Il avait tellement peur que Michael se déclare en la présence de Craig et que son petit ami puisse mal le vivre.
- Tu n'es pas avec Tweek ? Demanda le gothique qui allumait une cigarette.
- Il danse... J'ai du mal avec la foule donc je prends l'air avant que Bebe lance le jeu de la bouteille... Pourquoi tu restes pas avec tes potes ?
- Il va y avoir un jeu de la bouteille ?
- C'est Bebe, il y a toujours un jeu de la bouteille.
Michael commença à fumer sa cigarette. Son interlocuteur grimaça en sentant l'odeur du tabac à laquelle il n'était pas habitué. Le plus âgé le remarqua et éteignit sa clope.
- Je suis venu pour faire plaisir à Pete, Mike et Henrietta. J'aime pas trop les fêtes, d'habitude... Trop d'agitation pour moi.
- Je peux comprendre ça. Tweek aime bien, lui... Il a toujours été plus sociable que moi. Je suis là pour lui faire plaisir, normalement je dors à cette heure-là.
Michael regarda sa montre, 21h30. Soit Craig ne savait pas quelle heure il était vraiment, soit il se couchait vraiment très tôt.
- Si Henrietta n'avait pas insisté, je serais rester dans mon lit. Je prévoyais d'y rester toute la journée, à la base.
Pas pour dormir. Il n'avait juste pas la motivation suffisante pour se lever et restait allongé, à observer le plafond en pensant à mille et une chose. Il n'avait même pas l'énergie de lire, regarder un film ou écouter de la musique dans ces moments là. Il n'était pas dans cet état tous les jours mais c'était de plus en plus régulier.
- T'avais pas cours ? Demanda Craig, surpris d'apprendre qu'on pouvait passer un vendredi au lit en période scolaire.
- Disons que ce n'est plus vraiment une de mes priorités. Répondit le lycéen avec un petit sourire triste.
Quel intérêt d'y aller ? Il ne voulait pas faire d'études et n'était pas sûr d'être capable de travailler. Il avait juste l'impression d'être le boulet qu'il traînait dans sa vie.
* * *
Kyle détestait quand son oncle Enoch Schwartz, le grand frère de sa mère, venait dîner chez eux avec sa femme Hannah et leur fils, Kyle, que nous appelleront Kile pour plus de confort. Le jeune homme les détestait profondément, tous les trois. Par chance, ils ne vivaient pas à South Park et ne venait qu'une fois tous les deux ou trois mois.
Il savait que même sa mère n'était pas à l'aise à l'idée de les accueillir mais se forçait, dans l'espoir de faire en sorte que son neveu ne ressemble pas trop à ses parents.
Le repas, et ce n'était pas une grande surprise, était incroyablement gênant. Aucuns des Broflovski ne prononçait un mot, écoutant Enoch ne parler que de ses mérites et de ceux de son fils.
- Et Kile a eu un prix d'excellence en mathématique ! Je vous l'avais dit ? Toi, tu fais plutôt de la littérature, je crois, Kyle... Il faudrait que tu te concentre sur les sciences, quand même, sinon tu n'auras jamais un vrai bon métier. Sinon, vous venez nous voir pour hanouka ? Vous le fêterez tous les trois avec nous !
- C'est pendant la période scolaire, Enoch. Et qu'est-ce que tu veux dire par « tous les trois » ? Demanda Sheila qui, malheureusement, connaissait la réponse.
- C'est que... Tu fais fêter hanouka à Ike ? Parce qu'il n'est pas vraiment juif... Enfin, on ne sait pas si sa mère l'ait donc... Répondit Hannah à la place de son mari.
- Je suis sa mère.
- Elle parle de sa vraie mère, Sheila. Tu sais combien c'est important dans notre religion.
Ike fixait son assiette. Le pauvre petit avait les yeux brouillés de larmes. C'était toujours pareil. Aux yeux des Schwartz, il ne ferait jamais parti de la famille. Kyle lui attrapa la main pour le soutenir. Décidément, il les détestait vraiment.
- Oh mais je ne t'ai pas dit ! S'exclama Enoch qui ne semblait pas se rendre compte que sa sœur était furieuse. Le fils de notre voisin est homosexuel.
- Et ? Qu'est-ce que ça peut faire ? Demanda la rousse.
Gérald, toujours silencieux, serrait de plus en plus ses couverts pour garder son calme. Il savait déjà ce qui allait suivre et il ne fallait pas qu'il s'énerve. Sheila ne voulait pas se disputer avec la seule famille qui lui restait ce qu'il respectait.
- Mais tu te rends compte ? Ça veut dire qu'il ne se mariera pas avec une femme juive et n'aura pas d'enfant ! Déjà, être avec une femme qui n'est pas de la même religion c'est limite mais alors avec un homme ! C'est participé au génocide de notre peuple, quand même.
Hannah et Kile hochaient la tête comme si il énonçait des évidences alors que Sheila et Gérald se retenaient de répliquer. Kyle voulait que ce repas s'arrête. Il ne voulait pas entendre ce que disait son oncle, il ne voulait pas laisser ces pensées abjectes entrer dans son cerveau mais c'était plus fort que lui. Culpabilité.
Il avait envi de vomir, il avait envi de pleurer. Si seulement. Si seulement son oncle, sa tante et son cousin étaient les seuls à penser comme ça... Malheureusement, ce n'était pas le cas. Enoch continuait à parler, racontant combien ses voisins étaient malheureux d'apprendre que leur fils aimait les hommes.
- J'ai plus faim, maman, je peux aller dormir ? Demanda Kyle qui ne supportait plus de respirer le même air que son oncle. J'ai cours demain et j'ai un contrôle...
- Oui, bien sûr, bobelei. Bonne nuit mon petit coeur...
- Bonne nuit tout le monde.
Dés qu'il fut dans sa chambre, il s'effondra en larme. Il ne pouvait plus supporter ça. Il avait besoin que quelqu'un l'aide, que quelqu'un lui dise que son oncle racontait n'importe quoi. Sans trop réfléchir, il attrapa son téléphone et appela la première personne qui lui vint à l'esprit.
- Kyle ? Ça va ?
- Déso... Désolé de te déranger... Wendy... Sanglota le garçon.
La jeune fille fut tout de suite alarmée d'entendre son camarade pleurer. Il ne l'appelait jamais et pourtant il le faisait d'un seul coup à 22h alors qu'ils s'étaient disputés le matin.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu es où ?
- Dans ma... Dans ma chambre... Je me sens pas bien... Je... J'en ai marre...
- Ok... Répondit Wendy qui ne comprenait rien. Tu veux bien m'expliquer ce qui t'arrive ? Quelqu'un t'as fait du mal ?
- Pourquoi... Pourquoi j'ai pas le droit ?...
Il était incohérent et elle était complètement perdue. Par prudence, elle mit le téléphone sur haut parleur et commença à mettre un jean et un pull par dessus sa chemise de nuit, au cas où elle ait besoin de rejoindre le garçon.
- Tu n'as pas le droit de quoi, Kyle ? Demanda la brune sur le ton le plus calme possible.
- D'aimer les hommes ? J'ai rien demander, moi, alors pourquoi ?
Il s'effondra de plus bel. Wendy s'assit sur son lit, prenant le temps de digérer cet aveux. Elle s'était toujours douté de l'attirance du roux pour les hommes, étant donné qu'elle était persuadé qu'il éprouvait plus que de l'amitié pour Stan, mais elle n'avait jamais envisagé qu'il puisse être dans un environnement qui ne l'acceptait pas. Après tout, elle était sûr que les Broflovski n'étaient pas homophobes.
-Qui ne te donne pas le droit d'aimer les hommes, Kyle ?
- La famille de ma mère... Mon oncle... Il dit que si j'aime quelqu'un d'autre qu'une femme juive et que, pire, si je suis gay, je participe au génocide de notre peuple...
Elle ne rêvait pas. L'oncle de son camarade avait comparé l'homosexualité aux actes atroces des nazis. C'était horrible.
- Il est où, ton oncle ?
- Dans la cuisine...
Donc chez les Broflovski, prêt à empoisonner l'esprit de son neveu toujours plus.
- Tu es bien dans ta chambre, là ?
- Oui...
- Ok, le temps de mettre mes chaussures et j'arrive.
Wendy enfila ses baskets en quatrième vitesse et expliqua à ses parents qu'un ami n'allait pas bien du tout et qu'elle le rejoignait avant de partir en courant jusqu'à chez Kyle. Heureusement que South Park était une petite ville.
* * *
Comme Craig l'avait prédit, Bebe annonça un jeu de la bouteille. Bien sûr, ce n'était pas un jeu d'alcool puisque le plus âgé, Michael n'avait que 16 ans et que tous les autres en avaient 14. Wendy, Heidi, Pete, Stan, Michael, Kenny, Bebe, Kyle, Eric, Red, Jimmy, Craig, Nichole, Tweek, Clyde, Henrietta et Mike s'assirent en cercle sur le sol, une bouteille au centre.
- Tout le monde connaît les règles ? Demanda Barbara, joyeuse. Dans le doute, je redis ! La bouteille désigne deux personnes qui doivent s'embrasser. Si vous refusez, vous avez un gage ! La seule exception, c'est si ça tombe sur Red et Craig parce qu'ils sont cousins. Tout le monde est prêt ? Oui ? Alors on commence !
Elle considérait que c'était le genre de jeu qui rendait une soirée mémorable. Les duos qui devaient s'embrasser étaient toujours tellement insolites que c'en était amusant et elle adorait distribuer des gages. Quand elle ne lançait pas ce jeu là, c'était action ou vérité.
Elle fit tourner la bouteille pour découvrir les deux premières victimes.
- Red et Wendy ! Annonça la blonde en gloussant. Alors, bisou ou gage ? Et pas juste un smack, hein ? Ça doit durer une minute minimum !
- Vous allez... Vous allez pas vous... Emb... Embrasser, pas vrai ? Demanda Jimmy.
Il était de notoriété publique que le garçon était amoureux de Rebecca et que c'était réciproque. Ils n'avaient juste jamais osé se déclarer, attendant que l'autre fasse le premier pas. Red le fusilla du regard.
- Pourquoi pas ? On est pas en couple, à ce que je sache, donc tu n'as rien à dire !
À côté d'elle, Wendy riait nerveusement, mal à l'aise de se retrouver entre ces deux là. La jeune fille au cheveux rouge, un peu en colère contre le garçon qui lui plaisait, embrassa son amie à pleine bouche pendant la minute demandée. La serrant contre elle, n'hésitant même pas à lui suçoter et mordiller les lèvres et à lui taquiner l'entrée de sa bouche avec sa langue. Jimmy les regarda stupéfaits et Rebecca lui lança un regard provocateur dés que le baiser fut finit.
Wendy, elle, était rouge comme une tomate alors qu'elle attrapa la bouteille pour la faire tourner.
- Tu dois annoncer les noms des prochains ! Rappela Bebe à la brune qui était toujours un peu dans les nuages.
- Oh ! Euh... Pardon... Jimmy et Heidi !
Cette dernière ne put s'empêcher de lancer un regard affolé à Nichole. Elle n'avait pas vraiment envi d'embrasser quelqu'un d'autre qu'elle, bien qu'elles n'aient pas encore avoué leurs sentiments, et encore moins un garçon. Jimmy, quand à lui, adressa un air mesquin à Red.
- Tu... Tu veux bien... Heidi ? J'ai pas... Pas envi d'avoir un... Gage !
- Une minute, c'est obligée ? Demanda Turner, mal à l'aise.
- Oui mais vous êtes pas obligé vous embrasser comme Red et Wendy ! Répondit Bebe qui n'en revenait toujours pas du baiser langoureux que Rebecca avait donné à la brune.
- Ok...
Ils s'embrassèrent du bout des lèvres, droits comme des piquets, très gênés de la situation. Ce fut suffisant pour que Red soit furieuse.
- T'es sérieux, là ? Demanda-t'elle, outrée qu'il ait vraiment embrassé une de ses meilleurs amies à elle.
- Bah... Bah... Bah quoi ? On est pas... Pas... En couple ! Répondit Jimmy, oubliant que son interlocutrice avait le sang chaud.
Cette dernière se leva d'un bond pour aller s'asseoir devant le garçon et l'embrasser passionnément devant tout le monde. Certains comme Clyde, Kenny ou Bebe éclatèrent de rire alors que d'autre comme Kyle ou Heidi devinrent rouges coquelicots en observant la scène avec stupéfaction.
- Voilà ! Annonça Red. Comme ça le problème est réglé ! Didi, tu fait tourner la bouteille ?
Et elle s'installa dans les bras de celui qui, apparemment, était maintenant son petit ami et ne s'en plaignait absolument pas. Heidi, quand à elle, fit tourner l'objet en verre pour désigner les deux nouvelles victimes de ce jeu infernal.
- Pete et Craig ! Annonça-t'elle.
- Non. Répondirent les deux garçons d'une même voix.
Ils n'étaient pas question qu'ils s'embrassent et encore moins devant leurs petits copains respectifs. Mike et Tweek eurent tous les deux un petit sourire en les entendant refuser aussi fermement.
- Les garçons qui refusent doivent être pris en photo dans mes fringues, vous êtes sûr ? Demanda Bebe, trop contente de pouvoir mettre son idée de gage à exécution.
- Sûr ! Répondirent les deux adolescents, toujours synchronisés.
- Bon bah, suivez-moi, alors !
Ils se levèrent et suivirent la blonde jusqu'à sa chambre. Tout le monde était mort de rire, impatient de découvrir Pete mais surtout Craig dans les vêtements de Bebe. Il était tellement grand, par apport à elle, et avait un tel air dégingandé et je-m'en-foutisme que ça promettait d'être un sacré spectacle. Même Tweek avait hâte voir le résultat.
Et personnes ne fut déçu. Ce pauvre Pete entra dans le salon où se trouvaient les autres dans une robe rose Barbie à bretelles qui ne lui allaient pas du tout. Il lança un regard de tueur à quiconque oserait ce moquer. Mike se leva pour le rejoindre, se retenant de rire et l'embrassa.
- Ça te va bien le rose, chéri !
- Ta gueule ! Je retourne me changer.
Il retourna dans la chambre de Bebe alors que Craig en sortait, vêtu d'une ultra mini-jupe en jean et croc-top à paillette. En fait, à bien y réfléchir, c'était une jupe qui arrivait juste au dessus des genoux et un débardeur mais le garçon était si grand que les vêtements de la blonde ne couvraient plus que l'essentiel.
Tweek en pleurait de rire alors qu'il vint embrasser son amoureux.
- Faudra... Faudra que Bebe m'envoie la photo ! Tricia ne peut pas vivre sans voir son frère en jupe !
- Tu n'oserais pas...
- Chiche ! Il va falloir que sois sage, mon amour ! Répondit le blond en lui donnant un deuxième baiser.
Alors que Craig repartait pour se changer, Pete revint et s'installa sur les genoux de Mike, vexé comme un poux. Tout de même content que son tour soit passé, il fit tourner la bouteille.
- Raven et... Tu t'appelles bien Nichole ?
- Oui.
Stan soupira et Nichole haussa les épaules. S'embrasser ne les dérangeaient pas particulièrement alors ils le firent rapidement, pour que ce soit régler. Ils ne remarquèrent pas qu'Heidi et Kyle détournaient les yeux, n'ayant pas envi de voir ça.
Personne n'entendit non plus le soupir de soulagement de Wendy. Et pourtant, il venait du coeur. Ça pouvait sembler idiot mais elle était heureuse d'assister à ça, Stan embrassant quelqu'un. Heureuse de se rendre compte qu'elle ça ne lui faisait rien éprouver. Pas de jalousie, pas de tristesse, rien. Elle ne ressentait plus rien pour son ex-petit ami et en avoir la certitude la rassurait vraiment.
Elle avait tourné complètement tournée la page, 6 mois après la rupture douloureuse qu'ils avaient eu.
Craig arriva dans le salon quand Stan fit tourner la bouteille. Avant même qu'il n'ait dit les noms, les deux concernés étaient devenus blancs comme des linges.
- Michael et Tweek.
La tension dans la pièce était presque palpable. Tweek sentait sa respiration s'accélérer, incapable de trouver une issue à cette situation. Son amoureux le sentit et vint s'asseoir à côté de lui alors que Michael ne manquait pas un détail de la réaction du blond. Il comprenait et aurait refusé de toute façon mais ça lui fit mal quand même.
- Vous savez quoi ? Dit-il en se levant. Je suis crevé, je vais rentrer ! Barbara, ne donne pas de gage à Tweek, c'est de ma faute et il n'a rien refusé. Désolé de ne pas rester plus longtemps, Henrietta.
Et il s'en alla, la tête baissée, le dos courbée. Tout le monde resta silencieux, gênés parce qu'il venait de se passer.
- On continue ? Demanda timidement Bebe. Tweek, tu fait tourner la bouteille, du coup ?
Le blond hocha la tête et s'exécuta.
- Clyde et Kenny. Annonça-t'il.
Donovan grimaça alors que MacCormick lui faisait un grand sourire idiot. Celui qu'il avait quand il était sur le point de faire une bêtise avant d'attraper l'arrière du crâne de sa victime et du lui offrir un gros bisou baveux, exagérément langoureux.
- Putain, Kenny, c'est dégueu ! S'exclama Clyde en s'essuyant la bouche.
Ce dernier éclata de rire avant de faire tourner la bouteille. Elle désigna Bebe et Henrietta qui s'embrassèrent timidement sans faire d'histoire. Les deux jeunes filles se connaissaient à peine et Barbara avait l'habitude de jouer à ce jeu, n'ayant même pas éprouvé de jalousie quand Clyde avait été embrassé. Il faut dire que son baiser avec Kenny avait été plus grotesque qu'autre chose.
Henrietta fit tourner la bouteille à son tour.
- Euh... Je me souviens plus de vos prénoms, les mecs...
- Kyle et Token ! Annonça alors Barbara, un peu amusée de voir que les deux garçons rougissaient beaucoup.
Ils se regardèrent avec embarras alors que Stan avait soudain l'impression que quelque chose lui comprimait l'estomac. Pourquoi, de toutes les personnes de cette pièce, fallait-il que Kyle tombe sur Token ? Sans pouvoir se l'expliquer, il n'aimait vraiment pas ça.
- Ça te va ? Demanda le roux à son ami.
- Si ça te va aussi...
Ils s'embrassèrent timidement et Wendy retint un petit gloussement en voyant le jeune Broflovski avoir son premier baiser avec un garçon. Stan, ne se sentant pas de les regarder pendant une minute entière prétexta un besoin urgent d'aller aux toilettes pour s'éclipser. Pourquoi le prenait-il comme ça ? Il n'en avait aucune idée mais ça lui donnait envi de pleurer.
- Pas besoin que tu fasses tourner la bouteille, Kyle ! Il reste que Eric et Mike ! Annonça Kenny qui riait d'avance.
- Et ça n'arrivera pas. Affirma fermement Cartman. Trouve un nouveau gage, Bebe, parce que je rentre pas dans tes vêtements.
Mike acquiesça avant d'embrasser Pete. Il n'était pas question que ses lèvres touchent celles de quelqu'un d'autre que son petit ami. Jamais.
* * *
Quand Wendy sonna à la porte des Broflovski, elle se rendit compte qu'elle ne savait absolument pas comment expliquer sa présence aux parents de Kyle. Ils étaient vraisemblablement en repas de famille avec le frère de Sheila et elle n'avait aucune justification pour imposer sa présence. Elle ne pouvait décemment pas dire « Votre fils m'a appelé en larme parce que vous avez des gros homophobes dans votre cuisine, je peux entrer ? »
Ce fut Gérald qui ouvrit la porte, l'air surpris de découvrir cette frêle jeune fille brune sur le pas de sa porte, vêtu d'un jean, d'un pull et d'une chemise de nuit.
- Je peux vous aider ?
- Je... Je suis Wendy Testaburger, la copine de Stan... Euh... Je suis dans la classe de Kyle et il m'a appelé, il avait pas l'air en forme...
Elle perdait complètement ses moyens. Si monsieur Broflovski lui fermait la porte au nez, ça n'aurait rien de surprenant, mais, forte heureusement pour elle, Gérald sembla comprendre pourquoi elle était ici puisqu'il la laissa entrer.
- Deuxième porte à droite, à l'étage.
- Merci !
Elle monta le plus vite possible les escaliers sans courir, ça aurait été irrespectueux pour ses hôtes, et frappa à la porte du roux. Il mit quelque secondes avant d'ouvrir, les yeux rougis par les pleures. Il fut franchement surpris de la voir ici.
- T'es... T'es vraiment venu ? Bredouilla Kyle.
- Je peux entrer ?
Il la laissa faire et referma la porte avant d'aller s'asseoir sur son lit. Elle en fit de même pour être à côté de lui. Il pleurait toujours, des larmes coulant sur ses joues sans qu'il puisse les en empêcher.
- Ta famille le sais ? Demanda la brune d'une voix douce. Que tu es...
- Non. Personne ne sait. Enfin... À part toi, maintenant. J'en ai jamais parlé.
- Même à Stan ?
- Surtout à Stan. Tu sais pourquoi, non ?
- Je crois, oui... C'est vraiment à cause de ton oncle que tu fais pas ton coming out ? Je suis sûr que tes parents ne pensent pas comme lui !
Il fit non de la tête et essuya ses larmes dans sa manche. Ce ne fut pas très utile puisqu'il pleurait toujours. Wendy posa sa main sur le bras du garçon, dans l'espoir de le consoler un peu.
- Eux, non. Mais mon oncle, ma tante, mon cousin... Des gens que je croise à la synagogue, avec qui je fête hanouka et pessah... J'en entend, tu sais ? Qui disent que ne pas faire un enfant avec une femme juive, c'est participer au génocide et qu'aimer les hommes, c'est chercher volontairement la mort de notre peuple. Ils me terrifient.
La première que j'ai entendu parler comme ça, c'était ma grand-mère Cléo, la mère de ma mère. C'est la seule fois que je l'ai vu de ma vie et j'avais 4 ans. Je faisais ma sieste avec Stan mais je me suis réveillé et elle disait à maman que ça allait me rendre gay. Elle utilisait un mot moins sympa que ça. Elle disait que j'allais être radié de la communauté juive, que j'avais pas le droit d'aimer les hommes... C'était horrible.
Je sais que c'est des conneries. Je sais qu'oncle Enoch dit des conneries. Mais je peux pas mes les sortir de la tête. Et puis, même en dehors de ça... Je suis déjà roux et juif, je t'avoue que faire partie d'une autre minorité oppressée, c'est pas un programme qui m'enchante. Je pourrais me balader avec un panneau « tirez-moi dessus » que ce serait pareil. Ça me bouffe et je suis tout seul.
- Plus maintenant, je serai là pour te soutenir et te protéger, Kyle !
Maintenant qu'il laissait tomber le masque, il n'avait plus rien d'irritant. Elle le comprenait, elle le découvrait et ça lui faisait plaisir. Alors elle le prit dans ses bras pour pouvoir le consoler. Il fallait que ça sorte.
Au bout d'un moment, ils s'allongèrent sur le lit du garçon et discutèrent doucement, surtout pour changer ses idées au roux. Au bout d'une heure, ils s'endormirent tous les deux.
C'est le réveil de Kyle qui les réveilla le lendemain matin et ils se regardèrent surpris. Ils ne se souvenaient même pas être tombé dans les bras de Morphée. Heureusement, Wendy avait son pull et son jean et n'avait donc besoin de passer chez elle qui pour récupérer son sac de cours. Elle alla se doucher avant de laisser la place au roux qui était encore un peu dans les vapes.
Alors qu'elle l'attendait, elle remarqua des cahiers de brouillons sur le bureau du garçon. Il lui avait confié écrire des nouvelles et de la poésie, ça devait être ça... Curieuse elle sortit dans le couloir et appela.
- Kyle, je peux ouvrir tes cahiers ?
- Oui ! Pas de soucis ! Répondit l'adolescent, toujours sous la douche.
- Merci !
Elle attrapa le premier cahier et l'ouvrit à une page au hasard.
« Le mariage du grand chien noir et du cygne blanc,
C'était un grand jour pour les animaux du parc sud. Aujourd'hui le grand chien noir et le cygne blanc, couple adorés de tous, se mariaient. Les deux tourtereaux nageaient dans le bonheur alors que tous se réjouissaient à l'idée des festivités.
Tous ? Non. Le cerf observait la bonne humeur de loin, sans parvenir à la partager. Honteux pour celui qui était pourtant le témoin du grand chien noir. Pourtant, c'était plus fort que lui : Il jalousait le cygne, rêvant d'être à sa place. Il savait que c'était de mauvaises pensées, que personne n'avait autant de qualités que le cygne au parc du sud et que le grand chien noir allait avoir une vie merveilleuse mais il n'arrivait pas à simplement se réjouir pour son ami.
Pourtant, il le savait, qu'il n'avait jamais eu aucune chance. Le cygne était gracieux, élégant, attisant la flamme de tous les cœurs alors que le cerf, lui, était un espèce d'être hideux et rachitique au pelage criard et aux bois tordus.
Personne de saint d'esprit ne pouvait le choisir, il croyait s'être fait une raison. Seulement, le chien, c'était le seul qui l'avait fait se sentir si important et si précieux alors comment ne pas tomber amoureux ? Aujourd'hui, il le payait. Puni d'éprouver des sentiments autre que de l'amitié.
Il y avait eu des jours où il s'était dit qu'il méritait plus d'être avec le chien que le cygne. Après tout, il comprenait mieux son humour, ne se disputait presque jamais avec lui et savait exactement quoi dire pour qu'il passe des larmes au rire.
Le cygne ne savait pas faire ça. Elle faisait pleurer le chien, dans leurs grandes disputes de couple passionné. Certaines fois, ils avaient mieux su se déchirer que se rendre heureux. Alors peut être que le chien s'en rendrait compte et choisirait le cerf ?
Ce misérable et pathétique animal y avait cru, quelque fois... Mais il avait finit par comprendre que le chien n'aimerait jamais aucun être comme il aimait le cygne.
Aujourd'hui, c'était enfin la cérémonie. Le chien trépignait, à l'autel, alors qu'il attendait le cygne. Derrière lui, le cerf regardait le sol, malheureux. Il allait devoir attester de l'amour que son ami éprouvait pour quelqu'un d'autre. Oh cruelle destinée... Peut être que c'était tout ce qu'il méritait ?
Le cygne entra, magnifique et élégante. Elle était comme entouré d'un halo argenté. Personne ne pouvait détourné son regard d'elle. Il semblait au cerf qu'il entendait les battements du cœur de son ami, tant ils étaient forts. Il était amoureux, comment le nier ?
Les futurs mariés étaient l'un face à l'autre, ne pouvant se quitter des yeux alors que le prêtre récitait les vœux. Ils ne l'écoutaient même pas, ne voulant que se dire oui. Certains animaux pleuraient déjà d'émotions, dans l'assistance.
- Si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il se lève ou se taise à jamais.
Le cerf releva la tête. Et si il se levait ? Il s'opposait à cette union après tout. Il pourrait lui dire, au chien, de ne pas épouser le cygne. Qu'elle ne saurait pas l'aimer comme lui. Que lui, le cerf, pouvait mourir tant son coeur brûlait de passion, qu'il donnerait chaque secondes de sa vie pour le rendre heureux, que c'était la seule chose à laquelle il voulait consacrer son existence.
Il voulut se lever.
Mais il les regarda. Si beaux, si heureux, si amoureux. Il n'avait pas le droit de tout gâcher par égoïsme. Alors il ne se leva pas. Ne fit pas un geste, ne dit pas un mot. Et quand le chien se retourna vers lui, radieux, le cerf lui adressa un sourire sincère.
Qu'importe si ses sentiments n'était pas réciproques. Il donnerait chaque secondes de sa vie pour le rendre heureux car c'était la seule chose à laquelle il voulait consacrer son existence. Peu importe, que le chien ne lui rende jamais...
Quand il vit le bonheur, dans les yeux des jeunes mariés, il sut qu'il avait fait le bon choix.
Kyle Broflovski. »
Elle l'avait toujours su. Que Kyle aimait Stan. Mais c'était la première fois qu'elle se le prenait en pleine tronche comme ça. Mais ce n'était pas ça qui la choquait. C'était la façon dont il les décrivait, Stanley et elle. Heureux ? Amoureux ? Ils se déchiraient en permanence... Allaient-ils aussi bien que ce que Kyle pensait ? Elle n'arrivait pas en être sûr.
- Wendy ?
Le garçon était blanc comme un linge. Il avait oublié qu'il avait laissé ce cahier sur son bureau. Elle lui rendit, penaude comme si elle avait lu son journal intime.
- Pardon... Je ne me souvenais pas que je l'avais sorti... Dit le roux.
- C'est pas grave, t'inquiètes.
Ça tournait en boucle dans sa tête. Était-elle vraiment heureuse avec Stan ? Était-il vraiment heureux avec elle ? Une semaine après cet évènement, elle quittait définitivement son petit ami.
* * *
Allongé dans son lit, Stan repensait à la soirée. Pourquoi ça l'avait gêné ? Kyle embrassait qui il voulait, il ne devait aucun comptes à son meilleur ami ! Ou alors c'était parce que c'était avec Token, celui qui lui avait pris Wendy, au primaire ? Ce garçon parfait en tout point, tellement mieux que lui...
C'était un peu immature, de penser comme ça mais il n'y pouvait rien. Token Black était, totalement involontairement, à l'origine d'un complexe d'infériorité qu'il avait depuis des années.
Stan repensa à la scène. La bouche de Kyle contre celle de quelqu'un d'autre. Il en avait toujours eu une jolie, de bouche. Petite avec des lèvres d'un rose clair. Elles devaient être douces... Était-ce son premier baiser ? C'était fort probable.
C'était important, le premier baiser alors pourquoi avait-il fallu que ce soit avec Token ? Stan eut un pincement au coeur qu'il ne comprit pas.
* * *
La blessure, le feu, la corde, la peur, la tête et la volonté. Il va être temps de les faire tomber, est-ce que vous êtes prêts ? Bienvenue dans le nouveau scénario, les 6 arc-en-ciels.
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Hey! Merci d'avoir lu ce chapitre qui, pour le coup, n'a rien en commun avec la première version de la fic. Je tiens d'abord à préciser que je n'ai pas choisi qui s'embrasserait au jeu de la bouteille, j'ai utilisé le site wheel of names. Il n'y avait qu'une règle, c'est que Kyle ne devait pas se retrouver avec Stan (pour des raisons évidentes) ou avec Cartman (là, c'est juste que ça me met mal à l'aise).
Les flash-backs sur le coming-out de Kyle auprès de Wendy auraient dû apparaître dans l'ancienne version mais je n'avais jamais réussi à les placer. Au risque de vous choquer, oui, il y a des gens qui ont le discours d'Enoch. Je vous conseille la très bonne pièce Tous Des Oiseaux de Wajdi Mouawad qui aborde le traumatisme du peuple juif et cette idée qu'ont certaines personnes sur le fait que ne pas donner naissance à un enfant juif quand on l'ait sois même, c'est participer au génocide.
N'étant pas juif, moi-même, je m'excuse si j'ai fait preuve de la moindre maladresse. Je rappelle que les propos d'Enoch sont propre à sa famille en particulier. Les Broflovski ne les partagent pas, par exemple.
J'espère que ce chapitre vous a plu (il fait 13 pages et est donc l'un des plus longs) et je m'excuse parce qu'on va faire une pause de quelque semaines. J'entre en période de partiels et je n'ai plus beaucoup de chapitres d'avance... J'essaie de vous tenir au courant du retour.
Encore merci d'avoir lu et à bientôt,
Tom Prince.
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