Épisode 10 : Le dernier vendredi maudit


Elle avait du mal à respirer. Ne plus y penser tout le temps ? La journée, peut être, mais la nuit était un véritable cauchemar. Ça devenait une habitude pour Shelly, de pleurer toutes les larmes de son corps, dans les bras de son petit frère. Stan n'allait même plus dans sa chambre pour dormir puisqu'il savait que, de toute façon, il allait rejoindre sa sœur pour la rassurer.

- Je suis désolée...

Elle s'en voulait, d'imposer son chagrin et sa souffrance à son petit frère. Elle aurait voulu retenir ses larmes, faire semblant d'aller bien mais elle en était incapable, pas face à lui, en tout cas.

- Je vais mettre tes excuses pour rien sur le compte de la fatigue.

Il n'avait aucune envie d'argumenter pendant trois heures pour qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas à culpabiliser. Il le faisait déjà presque toutes les nuits. Pourquoi es-ce que c'était toujours les gens qui souffrait qui s'en voulait et essayait de dissimuler leurs émotions ? Kyle faisait ça, lui aussi. Le brun fronça les sourcils en fermant les yeux, il ne voulait pas penser à son meilleur ami, pas maintenant.

- Pourquoi je continue de craquer comme ça ? Sanglota Shelly.

- Parce que ça fait que deux semaines, ce serait bizarre si t'étais déjà remise, tu crois pas ? Laisse-toi du temps.

Il essayait d'être le plus délicat possible mais ce n'était vraiment pas son point fort. Doucement, il caressa le dos de sa grande sœur, essayant de se rappeler des gestes qu'avait Kyle pour le consoler quand il allait mal.

Non. Il fallait vraiment qu'il arrête de penser à lui mais il ne pouvait rien y faire. Le roux était omniprésent dans ses pensées. Il ne s'en était jamais rendu compte, avant. Peut être parce qu'en étant tout le temps avec lui, il ne pouvait pas se rendre compte qu'il pensait à lui ?

Il fallait qu'il se concentre. Il devait penser à Shelly qui avait besoin de lui pas à Kyle qui lui manquait déjà terriblement après seulement deux jours... Voilà que ça le reprenait !

- J'ai vu Kyle, ce matin...

Pourquoi fallait-il qu'elle en parle ? Le monde entier avait-il décidé qu'il ne serait capable de penser qu'à Kyle Broflovski, ce soir ? C'en était énervant. Peut être que sa sœur avait juste besoin de changer de sujet ?

- Il n'avait pas l'air en forme...

Peut être que Stan lui manquait ? Le brun sentit son coeur battre plus vite. Ils ressentaient la même chose alors pourquoi ne pas se reparler dés demain et... Non. C'était trop tôt, il n'avait même pas pris le temps de réfléchir. C'était la meilleur façon de faire replonger son meilleur ami dans une relation toxique et il n'en était pas question. Cette situation était douloureuse mais nécessaire et ils en étaient tous les deux conscients.

- On prend nos distances, lui et moi. Pas pour toujours, hein ! Juste un petit moment pour réfléchir et repartir sur des bonnes bases.

- Ça se passait pas bien ?

- Je lui ai fait du mal, peut être même plus que ce que je pense. On a tous les deux besoin de prendre du recul.

- Ok...

Ce fut le tour de Shelly, de prendre Stan dans ses bras. Il ne pleura pas mais il se laissa étreindre. Il avait besoin d'être consolé, d'accepter que ça lui faisait mal, juste quelque instants. De façon un peu idiote, la jeune fille se sentit rassurée de s'occuper de son petit frère. Elle avait l'impression qu'enfin, elle pouvait un peu reprendre son rôle.

* * *

Craig se réveilla en grommelant. Par réflexe il attrapa son téléphone et gémit en se rendant compte qu'il n'était qu'une heure du matin. Pourquoi ne dormait-il plus si tôt ? Ça ne lui arrivait jamais de se réveiller avant 7h quand il fallait aller en cours.

Mais ce fut un mal pour un bien puisqu'il se rendit compte que son cher et tendre, chez qui il était resté avec autorisation de ses parents, ne dormait pas non plus, assis dans le lit, le regard dans le vide.

- Honey, dis-moi que tu as au moins dormi une heure.

- J'y arrive pas.

Même si il avait eu sommeil, ça aurait été impossible au vu de la dizaine de tasses de café qu'il avait avalé. Il replongeait totalement dans son addiction, d'ailleurs, ses tics redevenaient visibles aussi.

Le brun s'assit à son tour et passa délicatement son bras autour des épaules de Tweek pour ne pas le brusquer puis le ramena contre son torse. Le blond se laissa faire, un peu soulagé que son amoureux soit réveillé.

- On a cours, mon amour. Comment tu veux tenir en classe si tu ne dors pas ?

- Comme je... Comme je faisais au... Gah !.. Primaire... Je me débrouillais... très bien.

- Non. Tu souffrais, en primaire, Tweek.

Il avait raison. Le rythme qu'il avait à l'époque était invivable, il ne pouvait pas revivre ça. Mais il avait peur de s'endormir. Peur d'imaginer ce qu'avait subi sa mère, peur des cauchemars. Craig sentit son amoureux trembler dans ses bras. Il se douta de ce qui lui passait par la tête. Après 5 ans de relation, il le connaissait par coeur.

- Ça va aller, Honey. Je suis là, je te protège.

- Tu veux bien m'embrasser ? Demanda Tweek d'une toute petite voix.

Le brun sourit et relâcha son étreinte pour s'allonger à nouveau et faire basculer son petit ami sur lui. Tendrement, il approcha son visage du sien et l'embrassa avec douceur. Les lèvres du blond étaient gercés et abîmés tant il les avaient mordu. Craig les couvrit de petits baisers alors que son petit ami mordillait un peu les siennes.

Ils étouffèrent tous les deux un gémissement en s'embrassant plus franchement mais sans qu'aucun n'ose mettre la langue. C'était une étape qu'ils n'avaient pas encore franchis.

Craig serra Tweek dans ses bras, essayant de ne pas l'étreindre trop fort pour ne pas lui faire mal. Le blond n'avait pas cette logique là et s'accrochait au cou de son amoureux comme si sa vie en dépendait. Avec le plus de délicatesse possible, le brun les fit basculer tout les deux pour être au dessus de son petit ami.

Il faisait de son mieux pour ne pas l'écraser alors que Tweek se collait à lui comme il pouvait. Il se sentait tellement en sécurité, dans les bras de Craig.

- Je t'aime. Souffla le blond.

- Tu es l'amour de ma vie, Honey. Répondit son amoureux qui était en moins avare en expression d'affection.

Et ils recommencèrent à s'embrasser. Et ils savaient qu'ils le feraient jusqu'à ce que Tweek se sente suffisamment rassuré pour dormir. Craig allait sûrement dormir en cours toute la journée, même en sport, mais ce n'était pas grave. Rien n'était plus important que son petit ami.

Au bout d'une demi-heure, ils s'allongèrent l'un contre l'autre, regardant le plafond. Le brun caressait doucement les cheveux de son amoureux.

- Je comprends pas pourquoi je stresse autant, cette nuit. Ça allait, hier...

- C'est normal, Honey, c'est parce que ça fait une semaine.

- Une semaine ?

- Oui. Aujourd'hui, on est vendredi.

* * *

Une minute. Dans une minute ce serait la pause et elle parlerait à Betty et Davis de ce qui lui était arrivé, deux semaines plus tôt. Rien que d'y penser, elle avait la tête qui tourne. Elle avait imaginé cette scène un milliard de fois, depuis la veille mais n'avait aucune certitude sur leur réactions. Es-ce que ça aller être du soutien ? Ou du malaise ? Allaient-ils être désolés pour elle ? Shelly ne voulait pas qu'ils le soient. Elle voulait juste qu'ils sachent, qu'elle n'ait plus l'impression permanente d'étouffer sous un secret trop lourd pour elle.

La cloche sonna, c'était le moment. Betty rangeait déjà ses affaires en discutant joyeusement avec d'autres filles. Davis parlait avec leur professeur, en bon délégué de classe. Comme ils étaient tous les deux occupés, Shelly sortit de la salle et leur envoya un message pour qu'ils la rejoignent vers le portail de l'école où personne n'allait jamais pendant la pause.

Quand Betty Donovan remarqua le message sur la conversation qu'elle avait avec sa meilleure amie et Davis, elle rejoignit ce dernier.

- Tu as vu le message ? J'espère qu'elle va bien...

- La seule façon de le savoir, c'est de la rejoindre.

Ils se pressèrent jusqu'au point de rendez-vous où Shelly était déjà. Son visage caché par sa longue chevelure, elle jouait avec ses mains pour calmer l'angoisse qui ne cessait d'augmenter. Et si elle faisait une crise avant d'avoir prononcer le moindre mot ? Ce n'était vraiment pas le moment.

- Ça va ? Demanda Betty avec douceur.

Immédiatement, Shelly s'effondra en larmes dans ses bras. Davis, lui, regardait la scène impuissant, peu sûr d'avoir le droit de rejoindre l'étreinte des deux meilleures amies. Il fallut quelque minutes pour que la jeune fille se calme et remercie Betty.

- T'es pas obligé d'en parler, tu sais ? On comprendra si tu n'es pas prête...

- Si... J'ai besoin...Même si vous le savez sûrement déjà...

- J'avais des doutes... Et puis y a des gens qui t'ont entendue parler avec Token, hier, et... Alors c'est vrai ? Quand ?

Ils tremblaient tous les deux. Ils avaient tellement prié pour que ce ne soit que de simples rumeurs et qu'il ne soit rien arrivé à leur amie. Ils n'avaient plus d'autre choix que de faire face à la vérité, maintenant.

- Tu n'es pas obligé de répondre. Précisa Davis qui eu peur que Shelly se sente oppressée par les questions de Betty.

- T'es gentil... C'était il y a deux semaines. Quand j'ai pas répondu à tes messages du week-end et que je ne suis pas venu le lundi.

Ce fut au tour de la jeune Donovan de pleurer alors qu'elle prenait sa meilleure amie dans ses bras. C'était tellement horrible, tellement injuste... Cette fois-ci, Davis les serra toutes les deux contre lui. Un sourire parvint à se dessiner sur le visage de Shelly. Elle avait des amis en or.

* * *

Quand Kyle et Stan avaient décidés de prendre une « pause » dans leur amitié, ils n'avaient absolument pas réfléchis au fait qu'ils étaient binôme en badminton, le vendredi. Le situation était donc plus que gênante puis qu'aucun n'osaient adresser la parole à l'autre.

De ce fait, ils jouaient sans entrain ou énergie, bien trop mal à l'aise pour pouvoir se concentrer, ce qui n'échappa évidemment pas à monsieur Scala.

- Où est passé votre belle coordination, les garçons ? Vous vous êtes disputés ?

Kyle semblait complètement dépourvu d'énergie, n'essayant même pas d'attraper la balle et Stan, totalement perdu dans ses pensées, était incapable de viser. Le professeur mit fin à leur partie avec inquiétude.

- Vous vous êtes battus ?

- Disons que c'est compliqué. Marmonna le roux entre ses dents.

- Bon. Vous savez ce qu'on va faire ? Kyle, tu vas aller te mettre en duo avec Wendy et tu diras à Eric de venir dans quelque minutes, je vais un peu parler avec Stan d'abord.

- D'accord ! Répondit le garçon aux yeux vert, soulagé de sortir de cette situation gênante.

Il rejoignit la jeune fille brune et indiqua à Cartman qu'il pouvait prendre une petite pause, ce pourquoi il ne se fit pas prier, avant de rejoindre Marsh. Ce dernier était toujours avec son professeur qui semblait préoccupé.

- Comment tu te sens, mon grand ?

- Ça va...

Le mensonge était évident. Des cernes creusaient profondément le visage du garçon qui ne dormait pratiquement plus la nuit. Quand il ne consolait pas Shelly, il pensait à Kyle, culpabilisant de ne pas prendre assez soin des deux, s'en voulant dés qu'il se concentrait sur l'un plus que l'autre. Il était exténué.

- Écoute Stanley. J'ai appris ce qui est arrivé à ta sœur, ça ne doit pas être facile à gérer pour toi...

- C'est déjà plus facile que pour elle.

Son ton était un peu sec. Il n'avait aucune envie d'en parler, surtout à un de ses professeurs. C'était un problème familial, personnel, ça ne regardait absolument pas monsieur Scala.

- Si tu as besoin, je suis là.

- C'est gentil, merci.

De leur côté, Kyle et Wendy faisaient des échanges tant bien que mal, le garçon n'ayant pas miraculeusement retrouvé son énergie en changeant de binôme. Il était tout de même un peu plus concentré mais le brune pouvait sentir qu'il avait du mal.

- Tu veux qu'on fasse une pause ?

- Je veux bien...

Il ne pouvait pas s'empêcher d'observer son meilleur ami du coin de l'œil. Wendy le remarqua et soupira. Elle se doutait que c'était difficile mais elle espérait que le roux comprenait que c'était un mal nécessaire pour que leur relation ait une chance de survivre.

- Il faut que tu lâches prise, Kyle. Il faut que ton monde arrête de tourner autour de Stan.

- Et Ike...

- Comment ?

- Il ne tourne pas qu'autour de Stan, y a Ike aussi. Plaisanta un peu le roux qui était parfaitement conscient d'exister par le prisme de son meilleur ami et de son petit frère. Mais je ne pensais à aucun des deux, tu sais ?

- C'est le moment où je fais semblant de te croire ? Railla Wendy alors qu'ils s'asseyaient tous les deux dans les gradins.

- Je te jure ! Affirma le garçon avant de parler tout bas. Je pensais à comment faire mon... Tu sais... Comi-

- Tu te sens prêt ?! Le coupa vivement la brune, un grand sourire illuminant son visage.

- Je sais pas... Mais j'arrive plus à le garder pour moi. Faut que ça sorte.

Trop émue pour contrôler quoi que ce soit, Wendy le serra dans ses bras. Un peu amusé de l'emportement de son amie, le garçon lui mit des petites tapes dans le dos, peu sûr qu'un cours de sport soit le meilleur endroit pour un câlin.

- Je suis tellement fière de toi, Kyle. Je vais t'aider, tu vas voir ! Tout se passera bien.

- Merci, Wen'.

Ayant bien sentit que son élève n'était pas d'humeur à se confier, monsieur Scala était parti faire le tour des binômes pour voir si tout se passait bien. Il ne tarda pas à remarquer qu'Heidi Turner était assise seule dans les gradins, toute pâle. Surpris qu'elle ne soit pas avec une de ses amies, il la rejoignit.

- Tu n'es pas avec Nichole ?

- Vous l'avez autorisé à aller aux toilettes...

Il n'y pensait plus. Mais ça n'expliquait pas l'état de sa jeune élève alors il s'assit à côté d'elle, prenant le visage le plus bienveillant possible.

- Qu'es-ce qui ne va pas, dis-moi ?

- Vous croyez que c'était vraiment monsieur MacKay ? J'ai du mal à l'imaginer... Il est tellement gentil.

- On ne connaît jamais vraiment les gens, tu sais. Mais je ne saurai pas te dire. Il est suffisamment suspect pour être en garde à vue mais il reste la présomption d'innocence. Expliqua le professeur d'une voix douce. C'est ça qui t'inquiète, Heidi ?

- C'est juste que... Je suis seule chez moi, ce soir donc si c'est pas lui et que le coupable cours toujours...

Toujours assise dans les gradins avec Kyle, Wendy observait l'échange en fronçant les sourcils. Elles ne les entendaient pas bien mais monsieur Scala semblait trop proche de son élève pour que ce soit naturel. En tout cas, c'était l'impression qu'elle avait.

- Et si je passais te voir dans la soirée pour m'assurer que tout va bien, ça te rassurerait ?

Il parlait lentement, prononçant chaque mots avec une délicatesse charmeuse, presque hypnotique.

- Vous feriez ça ? Demanda la jeune fille avec espoir.

Monsieur Scala était son professeur depuis déjà deux ans, elle avait totalement confiance en lui.

- Évidemment, Heidi ! Bon, il faut que j'aille voir les autres élèves, ça va aller ?

- Oui, monsieur ! Merci beaucoup !

Il s'en alla en riant légèrement de la soudaine énergie de la jeune fille. Wendy, qui observait toujours la situation avec méfiance, laissa Kyle un instant pour rejoindre son amie.

- Il te voulait quoi le prof ?

- Il s'inquiétait parce que je n'étais pas en forme. Tu sais ? Parce que je suis seule chez moi, ce soir et qu'on est vendredi. Du coup, il m'a proposé de venir me voir dans la soirée pour s'assurer que tout va bien. T 'imagine pas à quel point je suis rassurée !

- Et tu as accepté ça ? Demanda la brune estomaquée. Bon, euh... Tu m'envoie un message quand il arrive et un autre quand il part, d'accord ? Pour me rassurer...

- Si ça peut te faire plaisir...

Nichole revint et Wendy rejoignit Kyle. Elle avait la boule au ventre comme si un mauvais pressentiment lui tordait l'estomac. Un vraiment très mauvais pressentiment.

* * *

Kenny se repassait la scène de la veille en boucle. Voir monsieur MacKay se faire arrêter par la police l'avait profondément choqué. Il avait même pleuré, chez lui, ce qui lui avait valu d'être traiter de tapette par ses parents.

Assis dans le couloir, caché par les casiers devant le bureau du conseiller, il attendait avec espoir comme si ce dernier allait réapparaître par miracle. C'est complètement déprimé qu'Eric le découvrit, surpris de le voir par terre.

- On m'as pas prévenu que les chaises étaient devenus payantes ! Dit Cartman chez qui ne pas faire de blague sur la pauvreté de son ami était presque de l'impolitesse.

- Ta gueule.

Ne sachant pas trop quoi faire, le châtain regarda autour de lui dans l'espoir que quelqu'un de plus emphatique que lui arrive pour consoler le blond. Malheureusement, le couloir était désert.

- Tu veux en parler ? Demanda Eric, mal à l'aise.

- Veux bien. Répondit Kenny, sincèrement surpris et touché par la proposition.

Il s'assit sur le sol à son tour, observant le plafond avec intérêt en attendant que MacCormick ne se confie. Il ne poserait pas la question en premier, il allait l'écouter et c'était déjà beaucoup venant de lui ! Il ne fallait pas non plus demander l'argent du beurre et cul de la crémière.

- Monsieur MacKay est en prison.

- Il est en garde à vue. Corrigea Cartman, grimaçant à l'idée que ça le fasse ressembler à Kyle. Pas en prison, c'est pas pareille.

- C'est quoi la différence ?

- Il est considéré comme un suspect pas comme un coupable.

- Il est innocent.

- Évidemment ! C'est Monsieur MacKay !

Comme ce sujet semblait maintenant clos pour tout les deux, ils se turent. Les silences n'avaient jamais été inconfortables, entre eux. Ils n'avaient jamais eu besoin de beaucoup parler pour se comprendre, rendant leur amitié dés plus simple.

- Butters me déteste. Affirma le blond.

- Chelou. T'es sûr ?

- Il dit que je suis un mauvais ami.

- Il a toujours dit que j'étais un connard et il me déteste pas.

- Il dirait pas ce mot là.

Cartman se demanda soudain si Kenny n'idéalisait pas trop Léopold Stotch avant qu'une autre question ne le taraude bien qu'il soit assez sûr de la réponse.

- Je suis un connard ?

- Oui.

- Pourquoi t'es mon pote alors ?

- T'es un connard sympa.

* * *

Kyle avait beau formulé l'envie de ne plus se cacher, il était toujours terrifié à l'idée d'en parler à ses proches, et ça, Wendy le savait et le comprenait très bien. C'est pourquoi elle cherchait une idée pour qu'il puisse commencer à en parler sans que ça n'est d'impact sur son entourage.

Elle y réfléchissait avec la plus grande des concentrations alors qu'elle se promenait justement en centre-ville avec le roux, profitant que la semaine de cours soit terminée.

- Au fait, Bebe veut faire une fête d'Halloween, vendredi prochain. Tout le monde est invité, tu veux venir ? Demanda la brune qui avait été chargée de passer le message.

- Pourquoi pas ? Répondit Kyle en haussant les épaules. Faut se déguiser ?

- Oui, mais j'ai pas encore d'idées... L'année dernière, j'étais en wonderwoman et...

- Stan en superman. Vous étiez encore ensemble.

Le visage du garçon s'était assombrit. Il continuait de se considérait responsable de la rupture, peu importe ce que lui disait Wendy. Cette dernière regretta d'avoir parlé d'Halloween.

- L'année dernière, j'avais un petit copain avec qui je n'étais pas heureuse. Cette année, j'ai un meilleur ami génial. Personnellement, je trouve que je gagne au change.

Kyle lui adressa un petit sourire timide. Lui aussi, était heureux qu'ils soient devenus amis. Alors qu'ils continuaient à se balader dans la rue, ils arrivèrent devant la pharmacie où un groupe de personnes interrogeait les passants.

- C'est les bénévoles qui font un sondage sur la communauté LGBT... Dit la brune qui avait finit par ne plus penser à sa dernière interaction avec eux.

La dernière fois, elle s'était mise en colère parce qu'elle avait cru voir un flash et avait cru être prise en photo. Avec le recul, elle se disait que ses amies avaient sûrement raison et qu'elle avait juste dû voir un reflet dans la vitre de la pharmacie juste derrière. En fait, ils tombaient à point nommé.

- Et si tu répondais au sondage, Kyle ?

- Moi ? Mais pourquoi ? Demanda le garçon, mal à l'aise.

- Ça peut te permettre de faire un coming out à des personnes que tu ne connais pas ! Ce serait un bon début avant d'envisager ta famille ou tes amis, tu en penses quoi ?

Le roux ne répondit pas tout de suite, réfléchissant sérieusement à l'idée de son amie. C'est vrai que ce n'était pas idiot. Il pouvait le prendre comme une sorte d'entraînement pour voir comment il se sentait en le disant à haute voix. En fait, c'était peut être même une vraie bonne idée.

- Tu sais quoi ? Tu as raison ! Je vais aller y répondre tout de suite, à ce sondage. Affirma Kyle avec détermination.

- C'est ça l'esprit ! Approuva la brune.

Plus sûr de lui qu'il ne l'avait jamais été, le jeune homme alla à la rencontre des bénévoles. Wendy, restant à l'écart, le regardait faire avec émotion.

* * *

Actuellement, Token Black avait un regret, c'était de ne pas avoir osé demandé son numéro de téléphone à Shelly. Il aurait voulu prendre de ses nouvelles en ce vendredi soir qu'elle ne devait sûrement pas bien vivre mais ne pouvait pas.

Bien sûr, il aurait pu demander le contact à quelqu'un mais il n'était pas sûr que Kyle l'ait et ce dernier aurait pu trouver cette requête étrange et ne voulait pas envoyer un message à Stan pour ça.

C'était peut être de la fierté mal placé mais il ne voulais pas demander quelque chose à une personne qui le détestait si franchement. C'était comme une sorte de rivalité à sens unique qui avait vu le jour quand Token s'était mis à sortir avec Wendy, au primaire.

Depuis ce moment là, Stanley n'avait cessé de se comparer à lui et était devenu beaucoup moins amical qu'avant. Fut un temps où ils étaient amis, ça semblait si loin...

Pensant toujours à Shelly, le jeune homme sortit son téléphone et parti en quête du Instagram de la jeune fille. Un peu naïvement, il écrivit Shelly Marsh dans la barre de recherche et ne trouva rien. Ne se décourageant pas, il alla sur celui de Kyle et regarda ses abonnements.

Bingo ! Il trouva un compte dont la photo de profil était celle de Shelly, Little-Daisy5. C'était joli comme pseudo.

Elle ne postait pas beaucoup. Il y avait une photo de Stan et elle tout petit et des paysages. C'était la mare Stark au lever du soleil où au coucher, pris sous différents angles. Token fut un peu déçu qu'elle ne poste pas de photos d'elle plus récente.

Sans savoir si c'était une bonne idée, il s'abonna. Devait-il lui envoyer un message ? Il en écrivit plusieurs sans être satisfait. Encore et encore, il cherchait la bonne approche pour débuter une conversation, la bonne excuse... Il n'avait aucune inspiration. Ce n'était pas son fort, l'imagination. Alors il reposa son téléphone.

- Tout ça pour rien. Soupira-t'il.

Pourquoi se mettait-il dans une situation si frustrante ? Pourquoi était-il si trouillard ? Et surtout, pourquoi était-il tombé un petit peu amoureux d'elle ?

* * *

Toujours aucune nouvelle. Dix minutes qu'Heidi lui avait envoyé un message pour la prévenir de l'arrivée de monsieur Scala et toujours rien pour confirmer qu'il était bien partit.

« Et si c'était lui ? Et si il lui faisait du mal, là maintenant ? Et si je me trompais et qu'elle a juste oublié de m'envoyer un message ? » Wendy ne savait pas quoi faire. Appeler ma police ? Mais si elle les dérangeait pour rien ? Et si ses réflexions lui faisait perdre du temps et que son amie se faisait agresser, là maintenant ?

Elle n'arrivait pas à gérer, elle avait besoin d'aide, là, maintenant.

- Kyle ! Il faut que tu me passes ton père, c'est urgent ! Supplia-t'elle de l'autre côté du fil.

Gerald Broflovski était avocat en plus d'être un homme pausé et intelligent. Il allait savoir quoi faire, elle était sûr qu'il saurait quoi faire.

Inquiet de la requête soudaine de son amie, Kyle se dépêcha de descendre dans le salon où son père lisait tranquillement en attendant qu'il soit l'heure de passer à table.

- Qu'es-ce qu'il y a, bobelei ?

- Wen' veut te parler, ça a l'air urgent. Répondit l'adolescent en donnant son portable à son père.

Surpris, il prit l'appareil et le porta à son oreille.

- Bonsoir, Wendy. Qu'es-ce que je peux faire pour toi ?

- Je crois bien que le violeur est chez une de mes amie, je sais pas quoi faire ! Répondit la jeune fille, complètement paniquée.

Gérald sentit son sang se glacer. Il se leva prestement et attrapa papier et stylo pour noter le plus d'informations possibles et ne rien oublier.

- Wendy, es-ce que tu peux me donner le nom, le prénom et l'adresse de ton amie et m'expliquer ce qui te fait penser ça, s'il te plaît. Pour que je puisse le rapporter à la police.

- Elle s'appelle Heidi Turner. Elle habite au 12 rue de l'école. Monsieur Scala est chez elle et je n'ai plus de nouvelles depuis qu'il est arrivé.

- Votre professeur de sport ? Pourquoi est-il chez ton amie ?

- Il a dit qu'il voulais s'assurer qu'elle allait bien mais ça me paraît bizarre ! J'ai peur, monsieur Broflovski... La pauvre petite pleurait.

- Tu as bien fais de m'appeler. Ne t'inquiète pas, je prend le relais. Kyle te tiendras au courant.

- Merci...

Il rendit son portable à son fils et attrapa son propre téléphone pour appeler la police. Par chance, il tomba immédiatement sur Lonnie qui avait tenu à être de garde au cas où il y ait une nouvelle victime. Il lui expliqua la situation rapidement, priant pour qu'Heidi aille bien.

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Hey! Merci beaucoup d'avoir lu! Ce chapitre contient mon dialogue préféré (qui n'a presque pas changé de son ancienne version) celui de Kenny et Cartman. Le chapitre de la semaine prochaine contiendra des scènes qui ne sont jamais arrivés dans l'ancienne version, j'espère que ça vous plaira!

Bref, je vous dis à jeudi prochain!

Tom Prince

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