CHAPITRE 6
Version relue et améliorée
Je quitte mon casque et laisse retomber ma tête contre l'appui–tête. Je suis tremblante et en sueur mais je me sens si bien, alors que l'adrénaline quitte petit à petit mon corps. Je souris toute seule, j'ai géré ce matin ! Je vais ranger ma voiture dans l'écurie et rejoins Jérôme et Carter près des gradins.
– Je n'ai pas grand-chose à te dire Noémie, commence Jérôme quand j'arrive à sa hauteur, tu t'es bien débrouillée même si tu as eu une petite baisse de concentration à l'entrée du deuxième virage qui t'a fait perdre quelques secondes. Enfin bref, tu as su la gérer alors bravo.
– Merci, je réponds, serrant mon casque contre moi.
– Bon... Je vous laisse tous les deux... On reprend à 11 h 30 Noé, conclut Jérôme avec un clin d'oeil.
Il prend congé de nous, me laissant seule face à Carter. Je le regarde paniquée sans savoir quoi dire, heureusement, il commence avec un petit sourire en coin :
– Alors comme ça on roule en Porsche ? Lance–t–il en haussant un sourcil.
– Oui, enfin, je n'ai pas vraiment le droit de sortir d'ici avec... je réponds gênée.
– Détends toi Noémie, je ne t'en veux pas de ne rien m'avoir dit, poursuit–il en posant une main sur mon épaule. Tu sais, j'ai réfléchi en te voyant sur le circuit... En voyant la tête que tu tirais à l'aide des caméras. Tu voulais garder ça pour toi, comme ton secret ?
– Écoute... tous les gens que je connais me connaisse comme étant Noémie Parker, la pilote automobile des États–Unis ! J'voulais que tu me voies juste comme Noémie, rien d'autre, je n'ai jamais pensé à mal en omettant cette partie de ma vie...
– Je comprends, ne t'en fait pas ! Me rassure–t–il avec un sourire pétillant.
– Au fait... comment as–tu eu accès aux caméras ? Demandé–je suspicieuse.
– Jérôme m'a fait monter à côté de lui dans la cabine de contrôle.
– Tu m'as entendue ?
– Tu m'as impressionnée, répond–t–il avec un clin d'oeil.
Je me sens rougir, je souris mais garde mes lèvres collées entre elles pour essayer de cacher mon bonheur.
– Tu fais un tour de circuit avec moi ? Demandé–je avec la même tête que pour la barbe à papa.
– Non merci, rigole–t–il, j'ai déjà assez peur quand je te vois à cette vitesse sur le circuit... Pas besoin que j'y aille moi aussi. En plus, je n'ai pas de combinaison !
– Tu peux en prendre une à Jérôme ! Allez, s'il te plaît ! Tenté–je de négocier avec un air angélique.
– Une prochaine fois, laisse–moi d'abord me faire à l'idée...
Je soupire en faisant la moue mais il me rassure vite :
– Ne t'inquiètes pas ! Je te promet qu'une fois j'accepterai, laisse–moi juste un peu de temps !
– Mouais... râlé-je avec une mine dépitée.
– Bon, vas te changer, je t'emmène boire un coup en échange !
– Ah ! Enfin, j'ai cru que tu n'allais pas proposer ! Rigolé–je avec un clin d'œil.
– Mais il faut vraiment que tu te calmes toi ! Répond–t–il en levant les yeux au ciel alors que je repars en direction des vestiaires.
*****
Je sors des vestiaires avec un jean et un débardeur. J'ai bien fait de m'habiller comme ça ce matin, vu la chaleur qu'il fait dehors ! Carter m'attend à l'entrée du circuit, accoudé à sa voiture.
– Il n'est pas question que l'on prennent ta voiture, Rigolé-je, comme si c'était une évidence pour moi.
– N'me dit pas qu'on va prendre ton gros poussin jaune qui fait "vroum vroum" !?
–Ne traite pas ma chérie de gros poussin ! Et, oui on va la prendre parce que j'en ai envie !
Je lui tire la langue, le forçant à s'asseoir dans ma voiture en rigolant :
– T'inquiètes, je respecte les distances de sécurité, moi !
Je monte du côté conducteur et démarre ma voiture. Je quitte le circuit et me dépêche de rejoindre la route avant que Jérôme ne puisse me rattraper et me tirer sur la piste par les cheveux. Mais pourquoi les voitures de sport sont aussi bruyantes, c'est impossible de fuir discrètement avec ça !
– Faites qu'on n'ait pas à prendre l'autoroute, rigole Carter alors que je pousse un peu sur l'accélérateur pour faire vrombir le moteur.
– Le mieux c'est la Formule 1, ça va encore plus vite ! C'est dommage par contre, je ne pourrais jamais en faire avec toi... à moins que tu ne montes sur mes genoux... je n'ai jamais essayé de conduire à l'aveugle ça peut être cool !
– Non ! Reste toute seule dans ta Formule 1 c'est mieux pour tout le monde !
– Au pire tu me servirais d'airbag ! Rigolé–je en prenant la route du centre ville.
– T'aimes bien te moquer de moi en fait ?
– Ouais ! C'est jouissif !
– Je ne savais pas que je te faisais autant d'effet !
– Ne prends pas la confiance, Rigolé-je en me garant.
Je coupe le contact et nous sortons de la voiture. Mon regard croise – au grand désespoir de Carter même s'il ne le sait pas encore – un marchand de glaces ! D'un coup, l'idée d'aller boire un coup me semble dérisoire par rapport à celle de manger une bonne glace bien rafraîchissante :
– Hum... Carter... Ça ne te dirais pas plutôt d'aller manger une glace ? Tu sais, il fait chaud, et puis j'vais devoir passer deux heures dans une Formule 1 après... il faut que je prenne des forces !
– Si tu veux une glace demande le moi directement ! Rigole–t–il alors que je le tire déjà avec un grand sourire devant le marchand de glace.
Après avoir fait un peu la queue – vu la température, ça ne m'étonne même pas –, je commande une glace en cornet au citron. Carter semble hésiter quelques instants puis commande la même chose que moi. Il paie et nous allons nous asseoir à l'ombre d'un gros arbre. Il fait meilleur là dessous ! Je me tourne vers Carter, il a le regard perdu dans le vide, il semble un peu mélancolique...
– Il y a quelque chose qui ne va pas ? Je lui demande en fronçant les sourcils.
Ma question semble le sortir de sa rêverie. Il cligne des yeux en se tournant vers moi :
– Pardon ? Je n'ai pas écouté ?
– Je te demandais si tu avais un problème, tu n'as pas l'air d'aller bien...
– Oh non ne t'inquiète pas... j'ai juste encore un peu de mal à me remettre du grand huit, lance–t–il d'un ton se voulant rieur.
Mouais... Je ne suis pas convaincue mon grand ! Mais je décide pour une fois de me taire et de ne pas envenimer la situation. Parce que, on ne va pas se mentir, je suis la meilleure pour créer des problèmes, j'adore ça ! Ils devraient me rajouter dans le livre des records d'ailleurs !
– J'suis désolée qu'il y ait une photo de toi dans le journal, c'était pas voulu... ne puis–je m'empêcher de murmurer.
– Ce n'est pas grave ! En plus on est de dos personne ne pourrait me reconnaître.
Sa voix s'éteint au fur et à mesure qu'il prononce ces mots. Je crois que j'ai trouvé la source de son problème...
– Quelqu'un t'as reconnu ?
Que voulez–vous... je suis curieuse de nature...
– Ouais... ma mère... mais ne t'en fais pas ce n'est rien d'important, elle n'a juste pas apprécié que je m'expose à ce point aux médias... Tu dois connaître ces réactions, non ?
– Avec Jérôme oui, en mille fois pire ! Rigolé-je.
– Et tes parents ?
– Ah... eux... non pas trop, ils s'en fichent un peu... je réponds tout de suite beaucoup moins joyeuse.
– Pourquoi tu dit ça ? demande–il d'un ton hésitant.
– Je... j'ai pas vraiment envie d'en parler tout de suite, fis–je en lui offrant mon plus beau sourire.
– D'accord, je respecte tes choix... Mais ne t'inquiète pas, je ne te jugerai jamais. Tu es comme une soeur pour moi ! Enfin, non parce qu'on ne se connaît que depuis hier... Mais je dirais une très bonne amie !
Je crois que je me suis prise le plus gros vent de la terre ! Il me considère comme sa petite sœur ! J'espère que ce n'est pas vraiment ce qu'il voulait dire... Je n'ai pas d'excuse pour penser ça... Enfin... il n'a pas remarqué qu'il me plaît un tout petit peu ? C'est vrai quoi ! Il est super beau, et je reste une femme de vingt–cinq ans ! A l'étage "hormones" de mon cerveau c'est le gros bordel ! Bon, Noémie, ne montre pas ta déception à ton "grand frère".
– Tu viens d'où ? Demandé–je dans un élan de désespoir.
– Je viens de Californie, mais je suis arrivée à New York il y a maintenant trois ans donc je deviens petit à petit New Yorkais... rigole–t–il sans se douter de l'état d'alerte maximale qui règne dans mon cerveau.
– Ah d'accord ! C'est chouette...
Je suis vraiment nulle pour faire la conversation avec quelqu'un... La seule personne avec laquelle je me sens bien, c'est ma voiture. Et il est rare, quand même, que je lui demande d'où elle vient... C'est vrai que dit comme ça, ce n'est pas super rassurant pour mon état psychique mais bon...
– Alors, parle moi de toi, comment es–tu devenue pilote automobile ? Demande–t–il pour combler le silence.
– En fait, j'ai toujours aimé la vitesse, tout le contraire de toi à ce que j'ai pu voir ! Je réponds en éclatant de rire.
Quelques personnes se retournent et me dévisagent :
– Chut ! Tais toi, me réprimande Carter gêné par les personnes qui nous regardent indiscrètement.
– Quoi ? Ils ne m'ont même pas entendue ! Ils nous regardent juste pour pouvoir dire qu'ils ont été les premiers à nous voir ensemble !
Les quelques personnes qui continuaient à nous observer détournent le regard, elles aussi gênés. Je crois que j'ai vraiment un don pour mettre mal à l'aise les gens...
– Arrête Noé, t'es complètement parano en plus !
– Pourquoi tu m'appelles comme ça ? Je lance d'un coup très sèche, en plus pour me traiter de folle !
– Bah je sais p...
– Ne m'appelle pas comme ça ! Plus jamais d'accord ? Je poursuis énervée.
– Pourquoi ? J'suis toujours obligé de t'obéir parfaitement ? S'énerve–t–il à son tour.
– Si ça ne tenait qu'à moi oui ! Je m'écris en me relevant.
À présent, ce n'est plus quelques personnes qui nous regardent mais tous les passants qui se reposent à l'ombre du soleil aride de juin.
– Et bien ça ne tient pas qu'à toi ! Donc arrête de te la jouer bipolaire et explique moi calmement les choses sinon je me barre et n'espère pas me revoir un jour !
– Vas–y, dis–moi en face que tu pourrais ne plus jamais me revoir, je crache, redoutant déjà sa réponse.
– Tu me fais vraiment chier là, donc quand t'auras fini de t'énerver au moindre de mes mots on discutera, pour l'instant laisse moi tranquille !
Sur ces mots, il se relève et part s'asseoir sur un banc en face du mien. Je le regarde de ma place, folle de rage. Pourquoi me fait–il cet effet là ? Je ne devrais pas ressentir ça quand je lui parle. J'ai l'impression de redevenir l'adolescente complètement désorientée que j'étais. Ce n'est même pas la haine qui me force à agir ainsi, je n'y comprends plus rien ! On dirait que je redeviens cette fille qui fait emmerde son entourage juste pour le faire souffrir autant qu'elle–même. Celle qui cherche le moindre mot dit de travers pour cracher sa haine gratuitement. Pourtant cette époque semblait révolue... Jérôme avait réussi à me faire comprendre que ça ne se passait pas comme ça. Qu'on ne frappait pas les gens parce qu'ils n'étaient pas de notre avis, qu'on n'insultait pas ses amis juste pour être sûre qu'ils soient plus malheureux que nous. Alors pourquoi est–ce que je recommence ? J'ai vingt–cinq ans merde ! Je ne suis plus une adolescente et ce serait peut–être temps de grandir !
|NOTE DES AUTEURES |
Vous êtes toujours là ? Alors... Que pensez-vous de la crise de nerfs de notre petite pilote ? Est-elle justifiée selon vous ? L'histoire vous plait toujours on espère !
On veut tout savoir ! 🌌
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