CHAPITRE 32
Version relue et améliorée
Hier, j'ai passé la journée avec Jérôme et Marc sur le circuit. Ce dernier était particulièrement irrité car notre cher Zach n'a pas daigné se pointer à l'entraînement. Sûrement à cause de notre altercation brutale de la veille... Aujourd'hui je vais sortir en ville avec Jérôme, et je dois m'entraîner un peu à notre cher troisième virage. Si je pouvais croiser Zach ce serait bien aussi. Si seulement il assumait son geste et venait s'excuser, il me déçoit vraiment là...
– Bon, Noémie, lundi prochain tu as une interview à Long Beach. Et contrairement à la majorité des femmes, tu n'as rien à te mettre pour cette émission. Donc, désolée de t'annoncer ça comme ça mais on va devoir aller faire les magasins ma grande... commence-t-il en pesant ses mots pour amoindrir ma réaction.
Je savais que quelque chose se tramait quand il m'a annoncé que nous devions sortir en ville !
– Vas-y sans moi, je te gênerais plus qu'autre chose si je viens... réponds-je en attachant mes cheveux en un chignon.
Ces derniers ont beaucoup poussés depuis que je les ais coupés pour la dernière fois. Ils m'arrivent presque au niveau des épaules à présent. Ça me change un peu mais j'aime bien, je crois que je vais les laisser pousser encore un peu.
– Ouais, t'as raison, et j'essaie les robes à ta place, raille Jérôme en levant les yeux au ciel.
– J'fais du S, pas besoin d'essayer... continué-je en croisant les doigts derrière mon dos.
– Non, arrête de faire l'enfant ! Tu viens, t'es grande maintenant ! S'énerve Jérôme en me tirant de force dans sa voiture.
Je m'assois à contre coeur à la place passager et Jérôme quitte le circuit. Nous arrivons au centre commercial rapidement. Il me conduit dans un premier magasin où il me propose pleins de robes. Je réponds à chaque fois, sans aucune exception, à la forme négative.
– Dis moi, Jérôme, je commence alors qu'il s'obstine à me trouver une robe pour ce foutu interview. Je ne peux pas y aller en jean ?
– Arrête de me prendre pour le roi des cons Noémie ! Si tu veux mettre un pantalon, d'accord, mais pas de jean !
– C'est vachement des pantalons ce que tu me montres depuis tout à l'heure, je remarque d'un ton blasé.
– Bon, ma grande, je te laisse dix minutes pour te trouver une tenue. T'as plus quinze ans, alors arrête de jouer ce rôle d'adolescente perturbée, ça te donne un air d'attardée mentale ! S'énerve Jérôme alors que je pars en soufflant vers le rayon des pantalons.
J'attrape le premier pantalon noir droit que je trouve puis j'opte pour une chemise blanche et un tailleur noir. Je regarde mes trouvailles, avec des baskets blanches ce serait tellement mieux qu'avec les horribles escarpins que Jérôme va me forcer à porter...
Quoique... il m'a demandé de me trouver une tenue, je n'ai qu'à ajouter une paire de chaussures à mes achats et il ne pourra rien dire ! Je prend une paire de chaussures blanches en cuir puis je repars en direction de Jérôme et des caisses.
– Alors ? Me demande celui-ci avec un grand sourire en voyant mes bras chargés de vêtements.
– J'ai tout, même des chaussures, je réponds en brandissant ma paire de baskets blanches en cuir.
Jérôme grimace alors je rajoute :
– Bah quoi ? Le tailleur a une coupe moderne et puis ça casse le style chic du vêtement ces chaussures !
– Depuis quand tu t'y connais en mode toi ? Me demande-t-il septique.
– T'inquiète, c'est un don chez les femmes, je répond avec un clin d'œil qui lui arrache un sourire.
Je pose mes affaires devant la caisse et il ne réplique même pas. La caissière se dépêche d'enregistrer mes achats puis m'indique le montant total. Je paie rapidement puis nous nous en allons avant que celle-ci ne puisse me poser la moindre question. Je ne suis certainement pas d'humeur joviale lors d'une séance shopping, donc je n'ai pas du tout envie de prendre des photos et de répondre à des questions. Je sais que c'est méchant mais je suis humaine moi aussi, je n'ai pas toujours forcément un sourire sur les lèvres et une humeur parfaitement belle.
– Tu n'as rien d'autre à acheter pendant qu'on y est ? Me demande Jérôme plein d'espoir.
– Rêve pas mon vieux, si j'ai été aussi décisive c'est pour partir d'ici au plus vite, je réponds, brisant ainsi toutes ses illusions.
– J'aurais essayé au moins... répond-t-il avec un petit sourire.
Je hausse les épaules pour seule réponse et nous prenons le chemin de la sortie ; Jérôme marchant fièrement devant, et moi, traînant mon sac et ma peine derrière moi. Quelle équipe on forme tous les deux !
– Mais quelle idée de venir le samedi ? Ronchonné-je en jouant des coudes pour sortir du centre commercial.
– Si on y allait plus souvent on saurait que le samedi c'est un mauvais plan, me répond Jérôme avec un clin d'œil en déverrouillant sa voiture.
Je jette mon sac dans le coffre et me rassois à la place passagère. Jérôme prend place à côté de moi, il me regarde avec un sourire avant de déclarer :
– Merci de t'être bien tenue pendant cette matinée.
– C'est normal, je réponds avec un sourire en coin, je n'ai plus quinze ans.
Jérôme sourit, fier de moi. Mon cœur se serre quand je repense à mes paroles. A quinze ans, j'étais le cauchemar de tous parents. Je donnais tellement de fil à retordre à Alice ! Je crois qu'elle aurait adoré que je lui demande de claquer tout son argent dans des vêtements plutôt que d'avoir à élever un monstre comme moi ! J'étais incroyablement curieuse, je posais toujours pleins de questions, je remettais tout en cause. Elle me disait quelque chose, derrière Zach renchérissait l'inverse. J'étais totalement perdue...
*****
Après un déjeuné dans un restaurant près du circuit, nous étions retournés nous entraînés. J'avais passé une heure entière à refaire en boucle le troisième virage, pour « améliorer ma précision » comme disait Jérôme. Là je fais une pause dans les gradins, une bouteille d'eau dans une main, un Mars dans l'autre. Je suis fière de moi parce que j'ai quand même fait du bon travail cet après-midi, rien d'exceptionnel certes, mais du bon travail.
– Noémie ! M'appelle la voix de Zach, me tirant instantanément de mes pensées.
Je tourne la tête vers lui. Il me regarde craintivement, prêt à ce que je le repousse. Je le surprends en lui faisant signe de s'asseoir à côté de moi. Je n'oublie pas ce qu'il m'a fait, mais je sais que l'alcool est le principal responsable de ses actes et qu'il s'en veut terriblement. Ça se sent dans son regard.
– J'suis un connard, je sais, commence Zach en regardant droit devant lui.
– J'ai rien dit, je réponds avec un petit sourire.
Il tourne la tête vers moi. Ses yeux attristés me transpercent du regard, je déglutis péniblement alors qu'il poursuit :
– Je suis vraiment terriblement désolé pour ce qu'il s'est passé jeudi...
– Ça va, je comprends, le coupé-je, incapable d'en entendre plus.
– Pardon...
– Je ne te dirais pas que ce n'est rien, parce que ce n'est pas rien. Mais ça va Zach, parce que je sais très bien que si l'alcool n'avait pas fait effet tu n'aurais pas eu ce réflexe là.
– Je... Merci beaucoup... poursuit-il, sûrement étonné de ma manière de réagir.
– Ne recommence plus jamais, continué-je en fronçant les sourcils.
– Promis sœurette, répond-t-il avec un clin d'œil qui finit de nous réconcilier.
– Alors, avec notre petite Jessica, comment ça se passe ?
– Notre ? Grimace-t-il.
– Ce qui m'appartient t'appartient et inversement, rigolé-je ce qui le fait grimacer encore plus bizarrement.
– Ok, répond-t-il en se ressaisissant, du coup... je peux avoir le numéro de Carter ?
– Tout ce que tu peux avoir c'est mon poing sur ton visage d'ange ! Je le menace avec un regard noir.
– Ah oui, pardon, j'avais oublié que Carter ne t'appartenait pas... poursuit-il avec un air faussement désolé.
– Mais tu me cherches en fait ? M'écrié-je en me relevant.
– Oups... grimace-t-il avec un petit sourire faussement forcé.
– Tu vas voir toi, à chercher tu vas finir par trouver mon petit ! Lancé-je en me rasseyant.
– Quelqu'un a dit quelque chose ? Me demande-t-il en tirant un air outré signe d'un oscar.
*****
Il est 23:59, je suis tirée de mon sommeil par le bruit strident et insupportable de ma sonnette. Je soupire en m'étirant et me relève de mon lit en soufflant bruyamment. Je me dirige à tâtons jusqu'à la porte de ma chambre. Je l'ouvre et allume la lumière de ma pièce à vivre. Je travers mon appartement de jusqu'à la porte d'entrée que j'ouvre en priant pour que ce ne soit pas encore un de ces alcooliques du samedi soir. Cependant, il ne s'agit certainement pas d'un de ceux-ci, mais plutôt d'un Carter souriant jusqu'aux oreilles se foutant impunément de mon état d'éveil plus que subjectif. Il m'attire contre lui en m'embrasse sans rien dire, m'éveillant cette fois complètement. Je me tends légèrement au début, surprise par ce contact, mais fini par me laisser submerger par le plaisir de le revoir.
– Je t'avais dit que je viendrais te réveiller au milieu de la nuit s'il fallait, souffle-t-il entre deux baisers.
– Je t'ai déjà dit que j'étais d'humeur massacrante à minuit ? Grogné-je à mon tour contre ses lèvres.
– Pas besoin qu'il soit minuit pour ça, rigole-t-il en s'écartant finalement de moi.
– Tu es quand même passé chez toi avant de venir ? Demandé-je en haussant un sourcil.
– Oui, j'ai vite déposé ma valise. D'ailleurs, la tienne est dans mon coffre.
– On s'en occupera demain, d'accord ? Continué-je, les joues rouges de bonheur.
Il acquiesce en quittant sa veste et ses chaussures. Je l'observe intriguée et finis par demander :
– Tu dors ici ?
– Bah ouais, tu ne vas quand même pas me faire rentrer chez moi à minuit, avec trois heures de décalage horaire dans les pattes !
– Non, c'est bon, je te tolère, je réponds en croisant mes bras contre ma poitrine. Tu me rejoins dans ma chambre, parce que là j'ai vraiment besoin de dormir. Ce n'est pas comme si j'avais passé la journée assise autour d'une table à discuter de la nouvelle voiture qui va payer mon loyer comme certains !
Il me fait des grimaces censées m'imiter puis lève les yeux au ciel alors que je disparais dans le salon. Je retourne dans mon lit et m'allonge tranquillement dessus, vite rejoins par Carter.
– Merci d'être venu, murmuré-je en me tournant vers lui.
– Merci à toi de m'avoir ouvert la porte, répond-t-il alors qu'une interrogation naît dans mon esprit.
– Comment as-tu fait pour rentrer dans le sas ? Je demande les sourcils froncés.
– Il se peut que j'aie malencontreusement retenu ton code... répond-t-il innocemment.
Un petit sourire naît sur mes lèvres alors que mes paupières lourdes de fatigue peinent à rester ouvertes. Je me rapproche un peu de Carter en m'endors contre lui, quelques secondes seulement après lui avoir souhaité une bonne nuit.
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