CHAPITRE 3 [1624 mots - 9420 caractères]

Version relue et améliorée 

Je suis réveillée par un SMS de mon assurance. La dépanneuse devrait arriver d'ici un quart d'heure. J'en informe Carter poliment et il me répond d'un simple hochement de tête. Il faut dire qu'on ne se parle plus depuis une dizaine de minute. J'ai dormi et ça a légèrement coupé la discussion... Je ne sais plus vraiment quoi dire donc nous restons tous deux silencieux. À moins que... Je me tourne vers lui, croisant mes bras contre ma poitrine. Mon visage se fend d'un sourire en coin alors que je demande suspicieusement :

– Dîtes-moi Carter, qu'avez vous fait après que je me sois assoupie ?

– J'ai acheté un hippocampe sur internet, répond-t-il en levant les yeux au ciel. Votre question est ridicule !

Votre réponse aussi...

– C'est la première fois qu'on me l'a sort, l'excuse de l'hippocampe... je rigole en haussant les sourcils faussement étonnée.

C'est vous le plus mal à l'aise de nous deux mon grand, n'essayez pas de m'impressionner c'est totalement inutile...

– Qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre ?

– Bah... Je ne sais pas... Ce qu'un homme normal aurait fait... Continué-je avec un petit sourire satisfait.

Un éclair de surprise passe dans son regard gris...

Ah ! Enfin vous comprenez...

– Ouais, mais non. Et voyez-vous, tous les hommes ne sont pas obsédés par le corps des femmes qu'ils ne connaissent pas, soupire-t-il désespéré.

Outch ! Ça fait mal !

– Vous avez raison, par contre, tous achètent des hippocampes sur internet... ricané-je toujours vexée par ses propos.

À ce moment, les phares de la dépanneuse apparaissent devant nous, brillant doucement face à la lumière orangée du coucher de soleil. Nous sortons tous les deux de ma voiture en même temps, faisant claquer les portières. Je croise les doigts un instant pour qu'elles ne lâchent pas. Notre délivrance s'arrête à notre niveau et son chauffeur en descend. Je crois qu'il me reconnaît en vu des regards insistants qu'il me jette, il doit sûrement chercher d'où mon visage lui est familier... Cependant, il ne dit rien et se contente de nous signaler en fourrant ses mains dans les poches de son jean :

– Pensez au constat, même si vous vous connaissez c'est important !

Carter s'apprête à répondre que nous ne nous connaissons pas mais je le devance en lançant :

– Vous avez raison ! Nous allons le faire ! N'est-ce pas Carter ?

Il me jette un regard noir en passant devant moi pour aller chercher son constat amiable dans sa voiture. J'attrape moi même de quoi remplir les papiers dans la boîte à gants de ma voiture. Je remplis rapidement ma part du constat... C'est bizarre, je ne l'avais jamais fait avant... Quand j'en arrive au croquis, je me retiens d'éclater de rire.

Je ne sais vraiment pas dessiner ! C'est tellement atroce que je serais capable de me retrouver en tord parce que mon dessin n'est pas assez clair ! 

Nous finissons par échanger nos constats, je me crispe en lui tendant ma carte d'identité... Cependant, Carter ne découvre pas qui je suis et se contente de vérifier la véracité de mes réponses. Je fais de même, en profitant pour essayer d'en savoir plus sur lui. Non pas que je veuille le revoir, je suis tout simplement curieuse...

Carter Scott, né le quinze mars 1990 à San Francisco... Il faut croire qu'il n'y a pas que les jeunes de dix-huit ans que conduisent n'importe comment !

C'est quand même un peu de ta faute... me rappelle ma conscience dans un éclair de lucidité. 

Non mais de quoi elle se mêle celle-là ! Il avait qu'à conduire normalement !

Tandis que le dépanneur fait monter nos voitures sur son camion, je sors mon téléphone portable. Mon regard descend sur l'horloge numérique, il est vingt heures passées ! Je soupire, ça me fera rentrer chez moi vers vingt heures trente au lieu de dix-neuf heures trente...

Comme je m'en doutais, Jérôme n'a pas cessé de m'appeler depuis que je suis partie secrètement. Devant mon manque de réponse, il m'a même envoyé un SMS, chose qu'il ne fait jamais par manque de confidentialité. Cet homme est un malade de la sécurité !

- Oh Noémie tu fous quoi ? Ça fait une heure que j'attends chez toi ! T'as intérêt à vite rentrer, je ne suis certainement pas d'humeur clémente !

Ah... Jérôme... Il est complètement fou quand on l'énerve, je parle en connaissance de cause, il ne faut vraiment pas le chercher ! Je me souviens qu'un fois, je lui ai emprunter une de ses voitures de course pour aller faire un tour sur l'autoroute – ça va, j'étais jeune ! Évidemment, il ne m'a pas jeté des fleurs et offert une coupe de champagne quand je suis rentrée ! Déjà parce que je n'étais pas majeure, et ensuite car je "manquais de prudence"... J'ai donc dû le laisser me répéter maintes et maintes fois qu'il ne fallait pas que je prenne ses voitures sans autorisation, que j'aurais pu avoir un tas de problèmes, etc. Un vrai père de substitution !

- C'est bon, tout va bien ! J'ai seulement eu un petit accident ! La dépanneuse est sur place, je prendre vite ! Tu peux retourner chez toi si tu veux ! Merci beaucoup de ta patience ! Bisous, Noé.

J'avoue, ce n'est pas le message le plus rassurant qu'il soit... J'ai quand même eu un accident de voiture ! C'est la première fois que ça m'arrive sur voix publique. D'habitude, je me contente d'un coup de klaxon et de quelques noms d'oiseaux si l'intéressé cherche trop. Mais il faut croire que cette interview m'a plus remontée que je ne le pensais... Inconsciemment.

Le dépanneur propose de nous ramener et c'est donc avec joie que nous montons dans le camion. Je me retrouve au milieu, serrée entre Carter et notre sauveur. L'odeur douce et masculine du premier envahit vite l'habitacle, ça me détend légèrement. Enfin, c'est surtout parce qu'elle masque l'odeur douteuse de notre dépanneur.

– Vous vous connaissez depuis longtemps ? Demande ce dernier pour rompre le silence de plomb que règne à présent dans le camion.

– On ne se connaît pas ! Répond Carter avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit.

J'ouvre de grands yeux devant le ton de son affirmation. Je me doutais qu'il ne me portait pas dans son cœur... C'est d'ailleurs partagé, il ne sait pas conduire ! Mais je ne pensais pas que la seule mention d'une quelconque relation avec moi le ferait monter à ce point sur ses grands chevaux...

– Vous sembliez plutôt proches pourtant...

– Ce n'était qu'une impression, continue Carter fermement alors que je commence à me sentir vraiment oppressée entre ces deux hommes.

Lorsque j'aperçois la périphérie de New York, un immense sentiment libérateur m'envahit. Je n'ai jamais autant apprécié le fait d'habiter en banlieue, mais là, ma seule hâte est de quitter ce camion. Dire définitivement au revoir à Carter et me souvenir pour la suite de ne pas donner de grands coups de frein à tord et à travers.

– Tenez, déposez moi là, s'il vous plaît, demandé-je au dépanneur une fois que nous arrivons devant le bar au dessous de mon appartement.

Il marque un temps d'arrêt devant chez moi, je me dépêche de descendre après avoir vérifié que la route était dégagée. Je remercie le dépanneur et souhaite une bonne soirée à mes deux covoitureurs. Je pousse la lourde porte vitrée de mon immeuble après avoir saisi le code de sécurité. J'appelle l'ascenseur et monte chez moi, au quatrième étage. Quand j'arrive devant ma porte, je marque une pause. Mon visage s'éclaire d'un sourire en coin. Si jamais après l'interview j'avais imaginé faire ça ! Je pousse la porte et accroche ma veste sur le portemanteau.

– T'étais où putain ! Qu'est-ce que t'es encore allée faire comme conneries ! S'écrit un Jérôme hors de lui en apparaissant dans mon entrée.

Je sursaute en le remarquant. Son visage en dit long sur ses pensées à mon sujet. Je tente de rester polie et rassurante en lui répondant le plus calmement possible :

– Je te l'ai dit, j'ai eu un accident, mais rien de grave, l'assurance a marché je serai dédommagée.

– Mais quand est-ce que tu vas arrêter d'être aussi insouciante ! Tu n'imagines même pas le sang d'encre que je me suis fait ! S'écrit-il en me secouant violemment par les épaules.

– Mais toi quand est-ce que tu vas te détendre ? Nous ne sommes pas en permanence menacés ! Renchéris-je, perdant tout mon calme.

– Un message, c'est trop te demander ? Soupire-t-il, ignorant ma remarque.

– J'ai complètement oublié, je suis désolée ! Tenté-je de me justifier.

Mais il ne veut rien entendre. Il me regarde seulement d'un air mauvais légèrement inquiétant.

– On à entraînement demain, débrouille-toi pour être à l'heure, lâche-t-il en sortant de mon appartement.

Je soupire quand la porte claque derrière lui. J'adore Jérôme ! Mais ce qu'il peut-être agaçant parfois ! Je n'arrive pas à vivre comme il le voudrait. J'ai besoin de risques, d'imprévus, d'adrénaline. Je suis incapable de rester simplement dans ma zone de confort, il faut toujours que je tire sur mes limites, que je les repousse. Je suis comme ça, c'est tout. Je vois bien qu'il essaie de me faire changer. Ça fait dix ans qu'il veut me rendre adulte et raisonnable. Mais je n'y arrive pas, je ne sais pas prendre conscience du risque qui nous entoure. J'ai besoin de lâcher prise et de me sentir libre. Et l'imprévu est malheureusement la seule chose que j'ai trouvé pour y parvenir...

En parlant d'adrénaline, une fête foraine vient de s'installer pas loin de chez moi. Je pense passer y faire un tour plus tard dans la soirée, histoire de faire le plein d'adrénaline. Jérôme n'en saura rien et je serais à l'heure demain. Mais avant de partir dans quelque activité que ce soit, je dois prendre une douche et me changer ! 

|NOTE DES AUTEURES |

Alors... Ce chapitre trois ? Ça vous plaît toujours ? Vous le sentez comment la fete forraine ?

On veut tout savoir ! 🌌


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