CHAPITRE 25

Version relue et améliorée

Nous descendons de l'avion, le soleil rasant de New York m'éblouie alors que nous nous avançons vers la gare. Après avoir récupéré nos valises – ce qui prit environ une demi-heure – nous sortons sur le parking. Je souhaite une bonne soirée à Zach et Jérôme, qui rentrent ensemble, puis essaie de repérer la voiture de Carter. Mon cœur tambourine fort dans ma poitrine à l'idée de le revoir ! Je déteste ça, les retrouvailles parce que ça me rappelle qu'on ne fait que ça : voyager. Quand l'un ne part pas, c'est l'autre qui est à l'autre bout des Etats-Unis. Ça m'énerve tellement parce que je sais que ce n'est pas que de sa faute. Je ne peux pas lui jeter la pierre, j'ai ma part de responsabilités dans cette histoire.

Mais d'un autre côté, je suis ravie de pouvoir voyager. De gagner ma vie en travaillant, pas grâce à un héritage comme l'ont toujours fait mes parents. J'adore savoir que je n'avais rien au départ – pas de quoi me payer un menu au MacDonald – et que maintenant, j'ai assez d'argent pour pouvoir aider les enfants qui étaient comme moi. Je peux leur permettre de trouver un travail, grâce à mes dons, je leur offre un soutient moral, je les aide à trouver leur place dans notre société. Société se voulant équitable, mais qui laisse passer grand nombre d'inégalités, soit dit en passant.

J'avance sans savoir où je vais sur le parking, je cherche de mes yeux protégés sous des lunettes de soleil la voiture noire de Carter.

"Il aurait du la prendre en vert fluo", pensé-je en scrutant le parking rempli de 4x4 tous presque identiques au sien.

Enfin je le trouve, garé à l'ombre d'un arbre, il m'attend à l'intérieur, le regard rivé sur son portable. Il doit être en train d'organiser ses rendez-vous pour les trois jours qui viennent. Je toque doucement à sa fenêtre, il relève les yeux vers moi. Un sourire éclaire son visage alors qu'il sort à mes côtés.

– Salut ! Fait-il en s'emparant de ma valise.

– Salut ! Réponds–je avec un grand sourire.

– T'as fait bon voyage ? Me demande–t–il en rangeant ma valise dans le coffre.

– Super ! On va chez toi ? Questionné–je impatiente.

Il éclate de rire alors que nous montons dans la voiture. Il démarre en répondant :

– C'est si extraordinaire que ça d'aller chez moi ?

– C'est juste qu'on n'y est jamais allés... réponds–je avec un petit sourire.

*****

Il tourne la clef dans la serrure et déverrouille la porte d'entrée de chez lui. Je le laisse s'avancer dans l'entrée de son appartement. Il pose ses clefs sur une petite table où repose également un vase en verre vide, puis me fais signe de le suivre :

– Voila, à gauche il y a la pièce à vivre, devant toi à droite, un couloir avec deux chambres et à gauche ma chambre, me montre–t–il rapidement.

– Tu me fais visiter ? Lui demandé–je avec un petit sourire.

– D'accord...

Il me conduit dans la pièce à vivre, qui contient une cuisine blanche, toute équipée. Un grand canapé blanc face à une télé murale immense. Et pour finir une table à manger ovale blanche entourée de chaises noires. Tout le long des deux murs de la partie cuisine, il y a des rangements surmontés de plantes grasses. Et quand on regarde devant nous en entrant, on découvre un balcon.

– T'as un balcon ! M'écrié-je impressionnée.

– Non, j'en ai deux, me répond–t–il avec un clin d'œil.

– Waouh... réponds–je simplement alors qu'il me conduit dans sa chambre.

Sa chambre... comment vous dire... elle doit faire à peu près la taille de son salon... Avec une grande salle de bain avec une douche à l'italienne, un balcon aussi grand que le premier. En face de son lit il y a une armoire avec trois tiroirs d'un côté et trois de l'autre, et sur cette armoire est posé un poste radio vintage peint en noir. Alors que toute sa maison est blanche, les draps de son lit sont noirs de jais. Sur le balcon, il y a un petit salon de jardin, composé de deux petites chaises et d'une petite table. Nous ressortons de sa chambre, il m'indique la pièce la plus importante de sa maison : les toilettes. Ok, je retiens, juste en face de l'entrée. Puis il me montre rapidement les deux autres chambres, au fond à droite. Elles sont toutes deux identiques et se partagent une salle de bain à peine plus petite que celle de Carter.

– Alors ? Il te plaît ? Me demande Carter alors que nous retournons dans le salon.

– Énormément, c'est de la fausse herbe sur les balcons ?

– Bah non, j'ai mis un sol de terre sur mon balcon, ironise Carter en riant, évidemment que c'est de la fausse herbe !

– T'es insupportable ! Je m'écris avec un petit rire.

– C'est toi qui me dis ça ?! S'insurge-t-il faussement outré.

– Tout à fait ! Soutins-je avec un petit sourire satisfait.

Il me regarde sans rien ajouter d'un air faussement désespéré. Il voudrait être sérieux, mais ses yeux brillent si fort qu'on ne doute même pas de son honnêteté, c'est sûr qu'il joue la comédie !

– On pourra manger sur le balcon ? Demandé–je avec le même sourire que lorsque je lui avais demandé de la barbe à papa.

– Ouais, c'est ce que j'avais prévu, me répond–t–il avec un sourire en coin.

– T'as tout prévu toi ! Et si je t'avais demandé de manger dedans ? Comment t'aurais fait ?

– C'est assez simple, je t'aurais fait asseoir à une chaise dehors et on aurait mangé dehors quand même, rigole–t–il alors que nous nous asseyons sur son canapé blanc.

– Je comprends mieux pourquoi tu ne m'as pas proposée de venir chez toi, t'avais peur que je te salisse ton beau canapé ! Rigolé–je en tournant vers lui un sourire ravi.

– C'est juste qu'on est toujours allé chez toi... Du coup je n'y avais pas pensé...

– Ouais, je comprends...

Nous nous regardons pendant quelques instants sans rien dire avant qu'il ne me lance :

– Je ne t'ai pas embrassée quand je suis venu te chercher à l'aéroport... Commence-t-il avec un sourire en coin.

– Tu peux toujours te rattraper, réponds–je alors que sa main glisse le long de ma clavicule, faisant passer mes cheveux derrière mes épaules.

Je m'approche doucement de lui. Il m'embrasse pendant de longues minutes, parfois plus doucement, parfois plus violemment. Ses bras me pressent contre lui alors que les miens baissent son visage au niveau du mien. Un feu d'artifices éclate au creux de mon ventre alors que les battements de mon cœur se font plus fort et plus nombreux. C'est la sensation que m'a décrite Alice, ce "problème de femme" que je n'arrive pas à comprendre. Sauf que là, je n'ai plus mal au ventre, je me sens légère comme une plume. J'en veux plus encore, je suis déjà ivre de cette envoûtante sensation. Je ne veux plus seulement sentir ses lèvres contre les miennes.

– Carter... Soufflé–je entre deux baisers.

Il s'écarte de moi alors que je poursuis déjà :

– Je veux plus que ça, je te veux toi, entièrement...

– T'es sûre ? Enfin... Ce n'est pas trop tôt ?

– J'ai 25 ans et je ne l'ai jamais fait, ça veut sûrement dire que je ne couche pas avec le premier qui passe. C'est avec toi que je veux le faire, pourquoi attendre, je suis sûre de ne pas regretter ! En plus demain tu repars je ne sais où !

– Mais... Ça ne fait pas longtemps qu'on se connaît et tout... Tu te sens prête ?

– Je te le promets !

Je vois dans son regard qu'il hésite, ça aurait pu m'ennuyer, mais au contraire ça me plaît. Savoir qu'il réfléchit aux conséquences de sa relation avec moi me fait sentir importante, il peut hésiter encore longtemps, ça me va ! Et puis il finira par accepter, je le vois dans ses yeux.

– Et je fais comment si tu le regrettes après ?

– Je ne regretterais jamais ! Même si après on est plus ensemble, promis !

– Sûre ? S'enquière-t-il une dernière fois avec un petit sourire en coin.

– Je te dis que oui ! J'suis grande, et je suis sûre de ce que je veux faire !

– D'accord, répond–t–il en m'embrassant à nouveau, m'attirant dans sa chambre.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top