CHAPITRE 24

Version relue et améliorée

– La course s'est bien passée, je suis arrivée deuxième, derrière Devon Marks. Je ne le connaissais pas... Enfin si, de nom, mais je ne l'avais jamais rencontré... Il ne m'a pas l'air sympa, et vu que je ne le suis pas non plus, bah... on se déteste ! A un moment, j'ai cru que j'allais sortir de la piste, mes pneus ont lâché la piste quelques instants mais heureusement j'ai pu me rattraper, j'ai eu trop peur ! Là, je vais déjeuner avec Zach et Jérôme (ça me fait trop bizarre qu'il n'y ait pas John...) et après ont doit prendre l'avion pour New York ! Et toi ? Comment se passe ta conférence ? On se voit ce soir ?

Je lui ai écrit un roman ! Je souris bêtement en rangeant mon téléphone dans ma poche, on va manger rapidement avec Zach et Jérôme puis on prendra l'avion pour New York. John est censé être avec nous, enfin, il aurait du être avec nous s'il n'était pas... s'il n'avait pas eu d'accident. Je n'arrive pas à me dire qu'il est..., je ne peux pas utiliser ce mot. Ou alors, je fonds en larme après l'avoir dit... Ce qui risque d'alerter Jérôme ou même pire Zach, puisque je ne pleure jamais, presque jamais.

Nous commandons au drive de MacDonald, puis mangeons dans la voiture, sur le parking de l'aéroport. Ça fait rêver quand même !

Après deux longues heures d'attente, nous montons dans l'avion. Carter ne m'a toujours pas répondu et ça m'énerve même s'il n'y est pour rien. Il ne va quand même pas me répondre lors d'une conférence ! Je mets à grand regret mon téléphone en mode avion, puis nous montons dans l'engin volant. Nous sommes en classe business, Jérôme à réserve un compartiment quatre places pour nous. C'est trop classe, le seul problème c'est la quatrième place, qui reste vide...

– T'es la meilleure Noémie ! Première au grand prix, puis deuxième alors que l'un de tes meilleurs amis est mort il y a à peine deux jours... Tu peux vraiment être fière de toi ! M'encourage Zach en voyant ma mine dépitée et mon regard rivé sur la place vide à côté de lui.

Je le regard avec un petit sourire triste, mais sincère :

– Merci... Je suis désolée de te faire subir ça...

– De me faire subir quoi ?

– Ça ne t'empêche pas de passer à autre chose de savoir que je n'y arrive pas ? Ça doit être dur pour toi, je suis vraiment une amie de merde !

– Je ne vais pas te contredire là dessus, mais t'es quand même ma meilleure amie et la meilleure des coéquipières que j'aurais pu avoir ! Et je suis sûr que tu réussiras à passer à autre chose !

– Tu n'imagines pas le sentiment d'impuissance dans lequel je me suis trouvée... soupiré–je en sentant les larmes me monter aux yeux. Je l'ai vu dans mon rétroviseur, accéléré alors qu'il partait en vrille... J'ai voulu lui crier de ralentir mais je n'ai rien pu faire...

– J'étais là... J'ai tout vu depuis la tour de contrôle, je l'ai vu en dix fois, une fois sur chaque écran de la pièce. La scène qui repassait au ralenti, l'hélicoptère qui arrivait, alors j'ai fui, comme un lâche je suis parti. Je ne pouvais pas supporter de revoir la scène encore une fois.

J'attrape sa main dans la mienne, ses yeux aussi sont brillants. Jérôme nous regard avec attendrissement, peiné.

– Est–ce que vous m'en voulez ? Demandé–je d'une voix tremblante.

La question est sortie, il fallait que je la pose. J'ai besoin d'être fixée, de savoir ce qu'ils pensent de moi.

– Non ! S'écrit Zach, tu n'y es pour rien, dans ces moments là on doit être ensemble, pas se monter les uns contre les autres parce que accuser quelqu'un c'est facile et ça fait du bien !

– Pourquoi on t'en voudrait Noémie ? Demande Jérôme en fronçant les sourcils.

– Je ne sais pas... J'ai l'impression d'être responsable de sa mort...

– Ce n'est pas parce que trois abrutis de journalistes disent ça que c'est vrai ! Me coupe Zach en haussant le ton, tu n'as aucun rapport avec la mort de John, c'est de sa faute et uniquement de sa faute !

– Et même si c'était vraiment de ta faute, on ne t'en voudrait pas, parce qu'on sait très bien que tu ne serais pas capable de faire exprès de faire du mal à qui que ce soit, et encore moins à John... poursuit Jérôme, plus calme en me serrant dans ses bras.

Ça me fait du bien de les entendre me dire ça... C'est un premier pas vers l'acceptation de sa mort... Je soupire contre l'épaule de Jérôme, un sourire se dessine sur mes lèvres :

– T'as toujours été là pour moi Jérôme, murmuré–je, comment est–ce que je pourrais faire pour te rendre ne serait–ce qu'un dixième de ce que tu m'as offert...

– Sois heureuse Noémie, tu me rendrais vingt dixième de ce que je t'ai offert...

– Je n'avais rien, et toi tu m'as tout donnée... Merci pour tout...

C'est la première fois que je me livre autant à lui. Il sait ce qu'il m'est arrivé, mais jamais je ne lui en ai dit plus... À part aujourd'hui, c'était la première fois que je le remerciais...

– Dis donc Noémie, t'as un message de Carter... m'interrompt Zach, me sortant de l'état de tranquillité dans lequel j'étais.

– Quoi ? Mais il est en mode avion !

– On est en classe business ma grande, du coup, il se peut que je l'ai malencontreusement enlevé... répond Zach d'un air innocent en me tendant mon téléphone.

Je lui lance un regard noir et me dépêche de trouver l'onglet des messages.

– Salut Noémie ! Deuxième ? Whaou, tu m'impressionnes ! Bravo, bravo ! Ah... t'as trouvé une nouvelle occasion de se faire un ennemi, ça m'étonne de toi ! Ah mince... T'as du avoir super peur... Mais si tu as réussi à te reprendre alors je suis fier de toi ! Oui, je comprends ce que tu ressens par rapport à John... Enfin, bon appétit quand même ! Moi ça se passe bien, ils ont l'air intéressés... Et évidemment qu'on se voit ce soir, tu veux que je vienne te chercher à l'aéroport ? Bon vol !

Je souris en lisant son message et me dépêche de lui répondre :

– Si tu veux, je suis censée arriver à dix-neuf heures trente (heure de New York), si tu es disponible je ne dis pas non !

Sa réponse ne se fait pas tarder, ma lecture non plus :

– D'accord, je serais là, on ira chez toi ?

– Et quand est-ce qu'on va chez toi alors ?

– On y va si tu veux...

– Évidemment que je veux ! Et du coup on dort ensemble ?

– T'es en train de devenir accro ma grande !

– Il y a pire comme addiction non ?

– C'est clair... Bon, on se voit à l'aéroport dans une heure ! Bye !

– Oui chef ! Bye !

– Alors... ce Carter... t'as l'air de l'apprécier ce mec, je me trompe ? Me demande Zach me sortant de mes pensées.

Je rougis, sous les regards attentifs de Jérôme et Zach, puis je déclare d'une voix mal assurée :

– Ouais... je crois qu'on est un truc genre ensemble...

– Ouh ! Rigole Carter, c'est chaud ! Et... tu l'aimes ?

– Oulah ! Calme toi ! Je n'ai aucune idée de ce que je ressens pour lui... Je ne suis même pas sûre que ça fasse un mois que je le connaisse !

– Mais tu ressens quelque chose !

– Je ne sais pas si c'est de l'attirance ou plutôt de l'amour, c'est encore trop tôt pour savoir ça...

C'est vrai ! Il ne m'a jamais laissée indifférente, à part peut-être la première fois que l'on s'est vus... Et encore, ce n'est pas sûr... Mais de là à l'aimer, c'est encore trop tôt pour le dire. Je n'ai jamais aimé, les seules personnes pour qui j'ai éprouvé ça ont été mes parents. Et eux n'ont fait que me briser, me réduire à néant. Ils n'ont jamais cessé de me rabaisser plus bas que terre, de me traiter d'idiote. Et malgré ça je leur vouais un culte inégalable. Donc maintenant, je ne suis plus sûre du sens qu'a le mot "amour". Je n'ai plus confiance en ce mot, il m'a détruite.

– Noémie est amoureuse, nananananère ! Ricane–t–il en se foutant de moi.

Jérôme éclate de rire et je ne peux m'empêcher d'en faire autant. Non pas que je cautionne sa blague, mais j'ai besoin de rire !

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