Piste 1
10/04/2021 : chapitre corrigé
1) Wind of change 6:15
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Adoh tira sans attendre Edan en direction de l'infirmerie, ce dernier ne lui décrocha pas une parole. Sûrement sous le choc des événements passés. Edan avait toujours été le plus sensible du duo. C'est pourquoi quand Adoh avait vu son teint blafard, il l'avait emmené d'office consulter l'infirmière. En dépit du fait que les croyances populaires qui semblaient insister sur des similitudes autant psychiques que physiques sur la gémellité, ils étaient totalement différents. Bien évidemment, ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau et encore ceux qui prenaient le temps de les différencier et de les considérer chacun à part entière pouvait remarquer des différences. Adoh était légèrement plus grand que son frère ou encore qu'Edan avait les traits du visage légèrement plus fins. De plus, Adoh étant blasé qu'on puisse encore les confondre, s'était teint les cheveux en bleu pour se différencier de son frère. Il avait pris goût à modifier son apparence, et avait continué en se perçant le nez et la lèvre. Adoh portait fièrement ses deux piercings, qui lui procurait sa propre identité. Tandis qu'il confiait Edan à l'infirmière afin qu'elle puisse s'assurer qu'il allait bien, Adoh décida de tenter le tout pour le tout. Il était bien décidé à découvrir ce qui n'allait pas chez Cailean. Ce dernier agissait vraiment bizarrement depuis quelque temps. Il ne faisait aucun doute que Cailean allait prochainement débarquer à l'infirmerie. Adoh croisa rapidement le regard de son double et lui communiqua son petit sourire malicieux afin qu'il ne s'inquiète pas de ses actions prochaines. Un plan venait de germer dans son esprit. Il était décidé à savoir ce qu'il n'allait pas chez son ami.
- Mme Hamilton ?
Adoh parla d'une voix quasi inaudible. Le jeune homme aux cheveux bleus accentua la faiblesse de son ton en faisant semblant de s'appuyer contre le lit à proximité.
- Je crois que je ne me sens pas très bien... Son corps alla épouser les damiers de l'infirmerie. Il s'obligea à ralentir sa respiration afin de paraître totalement inconscient. Il put cependant entendre les cris affolés de son frère ainsi que des pas précipités de l'infirmière à son encontre. Adoh camoufla un léger rire face aux talents de comédien de son frère.
Durant ce temps dans le réfectoire...
Giacomo Anatoli n'attendit pas qu'on le remarque et qu'on le fasse partir de la salle, qu'il décrocha un coup de pied d'une grande force à l'encontre de Cailean au sol. Giacomo était un élève important dans ce camp de redressement. A l'institut Renewal, personne ignorait l'identité de ce dernier. Sa famille, possédait l'une des plus grandes fortunes de l'Ecosse. Cette fortune n'était pas apparue grâce à des affaires légales et honnêtes. L'ombre de la mafia flottait au-dessus de la tête de Giacomo.
Ce dernier se pencha, vérifia au préalable qu'aucun regard ne se posait sur lui et agrippa férocement la chevelure de Cailean. Son souffle erratique s'écrasa contre les joues ensevelies de larmes de sa victime.
- Écoute attentivement, misérable petite merde. Ose seulement émettre la moindre accusation contre nous et je te saignerais à blanc. Ta souffrance ne sera en rien comparable à ce que tu aurais pu déjà vivre. Je te tiendrais personnellement responsable si la moindre information filtre. Surveille attentivement à Adoh et Edan, ils traînent trop près de nos affaires. Je n'ai que faire de la vie de deux misérables crevures, je n'hésiterais pas à m'en débarrasser si nécessaire.
Giacomo ponctua sa phrase d'un crachat sur le sol. Les larmes de Cailean qui n'avaient cessé de couler lors de la tirade du prince de l'établissement se mélangèrent au sang de sa blessure. Ses yeux ne quittaient pas la démarche souple de son bourreau. Une nouvelle vague de tristesse s'abattit sur lui.
Oui, Cailean savait quoi faire. Jamais il n'avait été aussi seul de toute sa vie. Il se força à ne pas songer à ce que serait son quotidien à venir et décida de se laisser bercer par les méandres de l'inconscience. Son calme et sa douceur n'étaient qu'un appel à venir à la rejoindre... Il ne pouvait résister.
°°°
[SPLASH]
Cailean ouvrit les yeux en sursaut, d'abord désorienté, car il ne reconnaissait pas les couleurs familières de son dortoir. Sa main parcourut la table de chevet afin de récupérer un mouchoir pour s'essuyer. Avant que ses doigts ne puissent se refermer sur l'objet de ses désirs, il aperçut des ombres face à lui. Il sursauta en reconnaissant les personnes devant son lit.
- Maintenant que tu es réveillé, tu vas pouvoir nous expliquer dans les moindres détails ce qu'il t'arrive.
Adoh avait parlé d'une voix implacable, appuyé par le hochement de tête répétitif de son jumeau. Cailean n'osait plus parler, il refréna ses larmes avec une volonté qu'il ne se connaissait pas. Pour se donner un peu de force supplémentaire afin de leur résister, il ferma les yeux. Peut-être qu'en faisant mine de ne pas les voir, il arriverait à faire abstraction d'eux ? Il ne pouvait rien leur dire. Les deux garçons étaient ses meilleurs amis depuis son arrivée dans cette maison de correction. C'était son devoir de les protéger. Alors, il ferma résolument sa bouche ainsi que ses yeux, coupant de ce fait toute communication. Tant pis, il serait seul, mais ses amis resteront en dehors de cette histoire. Il n'avait pas le choix.
C'était sa manière à lui de leur rendre la pareille pour tout ce qu'ils avaient fait pour lui. Pour une fois qu'il était fier d'une de ses décisions, il se sentit plus serein, apaisé. Ce fut donc un ordre qu'il s'infligea à lui-même, mais pour une fois Cailean était satisfait de suivre une injonction venant de son propre chef.
Après avoir posé sa question, Adoh s'était arrêté de parler afin de laisser du temps à Cailean pour formuler une réponse convenable. Ce fut donc avec une certaine incompréhension qu'il le vit passer par différentes émotions : la peur, la colère, la frustration, mais aussi une résolution mélangée au calme.Son corps s'exprimait à sa place. Il se renfermait totalement. Sa carapace formait un dôme protecteur autour de lui. Adoh échangea un regard avec Edan, ils ne laisseraient pas tomber leur meilleur ami, même si celui-ci ne leur facilitait manifestement pas la tâche.Les jumeaux étaient bien résolus à découvrir ce qui se tramait dans cette école. Alors que les deux frères allaient franchir le pas de la porte, Edan jeta un dernier coup d'œil à son ami allongé. Les jumeaux lui devaient tellement, qu'ils devaient obligatoirement l'aider à aller mieux. Edan avait remarqué les larmes prêtes à couler sur le visage de Cailean et cette vision lui avait complètement retourné le cœur.
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