Essuyant les carreaux, il laissait apparaître un univers.
Plongé dans la brume, évanouit au centre d'un passé désert,
Il diluait ses pensées par le monde.
Pressé par les autres, il cherchait à s'évader, loin, libre...
Les yeux fermés, presqu'endormi, il songeait...
Comme il aurait voulu être mort et que rien ne pu le déranger.
Lentement, la brume craquait.
Sur le sol se déposait des regrets.
Pleurant, il glissait... vers le néant.
Emprisonné dans les vapeurs sulfureuses de cette brume,
Il se détournait du temps.
Et son esprit vagabond repartait vers le passé...
Le souvenir lui était douloureux, et son cœur se tordait de chagrin.
Ouvrant les yeux, il regarda la silhouette des arbres effeuillés...
Il lui sembla voir un visage, une ombre entre les branches.
Mais son regard se jetais dans un océan froid et distant...
Un nuage, unique, immobile planait, gris, sombre.
Il regardait le soleil s'élever, ni plus calme, ni plus vivant.
Il s'enfuit.

Pâle, après avoir longtemps marché, il s'assit sur l'herbe trempée et ramassa une feuille,
Une feuille d'or, rouge et jaune, satinée, belle, une feuille d'automne, une feuille d'amour.
Et soudain, de son cœur, elle naquit, plus rayonnante, chaleureuse.
Comme une femme elle dansa, s'envola, s'étira, se modela un visage,
Et, lui laissant un sourire, une larme, elle disparut.
Alors, dernier espoir, il courut entre les arbres, courut encore, encore...
Il entendit une dernière fois un écho brisé de son appel.
Il n'entendit plus son chant. Il ne vit plus son corps.
Seul...

Il rêva.