* neuf mois plus tard*

Un cri déchire le silence. Puis des pas, une porte qui claque. Une femme qui s'enfuit avec son bébé biologique, mais celui que j'ai porté, moi. Epuisée, ma tête retombe sur le lit, sans que je ne pleure, ni ne crie. Ma poitrine se soulève à un rythme rapide, je me sens vide.

Alors ça y est. Mon travail est achevé maintenant, on ne fera plus grand cas de moi, maintenant que je ne porte plus le plus grand projet de mes kidnappeurs.

— Je vais te donner de quoi t'essuyer, me dit Mickaël, et tu iras dans la salle de bains.

— Attendez... Je peux au moins le voir ?

— Pourquoi ça ? ricane-t-il en me dévisageant. Tu n'es pas sa mère.

— Mais...

— Je t'avais prévenu de ne pas t'attacher. C'est le bébé de Catherine. Sa plus grande œuvre, et ce n'est pas une gamine de dix-sept ans qui va se mettre en travers de son chemin.

Les larmes coulent sans qu'aucun son ne sorte de ma bouche, brisée. Je pensais qu'on serait tout de même un peu plus doux avec moi, mais je me suis trompée. Eux ont été gentils à la fin de la grossesse, mais uniquement pour le confort du petit, pas pour moi.

— Prépare-toi, ce n'est pas fini. Quand tu auras fini de saigner, on pourra reprendre.