"Adieu Sherlock"

 NA : Il y a une légère incohérence concernant le portable d'Irène, mais les limites d'une histoire n'étant que celles que notre imagination lui impose, on considérera ce chapitre comme celui de tous les possibles... Bonne lecture !

« Adieu Sherlock. » 

C'était à l'autre bout du monde qu'il l'avait envoyée. En l'espace de quelques heures, elle avait cru mourir puis avait échappé à cette mort, qu'elle avait pourtant pensée si certaine, parce qu'il l'avait sauvée ; il était venu la chercher et l'avait mise en lieu sûr dans un avion privé qu'elle devina être celui de Mycroft Holmes -Irène connaissait trop Sherlock pour se laissait abusée lorsque celui-là prétendit que l'avion lui appartenait. L'avion s'était envolé et ils avaient finalement dîné. Puis il l'avait laissée ici. A l'autre bout du monde. Bien qu'elle ne sût pas précisément ce que le grand détective à la drôle de casquette entendait par "l'autre bout du monde". Mais elle y était. Désespérément seule. Avant de l'abandonner si loin de Londres et de fuir si loin d'elle, Sherlock lui avait rendu son téléphone discrètement subtilisé durant le vol. Du moins, c'est ce qu'il croyait ; et Irène ne voulu pas gâcher le plaisir que son détective consultant ressentait lorsque celui-ci pensait qu'il l'avait enfin surprise, et n'avoua jamais qu'elle l'avait senti glisser sa main dans la poche intérieure de la veste qu'elle portait. 

Ainsi, Irène se retrouvait à nouveau avec, en sa possession, son téléphone, sa protection, sa vie. Sherlock avait pris la précaution de supprimer son propre nom du répertoire. La Femme en fût presque vexée. Mais elle n'avait jamais eu besoin d'un carnet d'adresse pour le détective. Elle se rappelait. C'était pourtant évident ; comment Sherlock Holmes avait-il pu passer à côté d'un tel fait ? Elle avait souvent songé que si John avait été présent, il aurait certainement prévenu son ami de l'inutilité d'un tel geste. Mais John n'avait pas été mis dans la confidence, et même si Irène n'en avait aucune preuve, elle le savait : Sherlock ne parlerait plus jamais d'elle. Ni à Lestrade, ni à Mycroft, ni même à John. Se l'avouait à elle-même était une épreuve en soi : un coup virulent porté à son amour propre, mais encore bien au-delà, Irène se rendait avant tout compte de son insignifiance.

Avait-elle compté ? Assise seule dans son lit, à l'autre bout du monde, Irène n'avait cessé nuits après nuits, jours après jours, de se poser cette question. La question. Pour Sherlock, s'attacher était un désavantage. Pour Sherlock, seuls les perdants ressentaient de tels sentiments. Irène avait toujours trouvé ce raisonnement absurde. Et brutal pour John, en un sens. Mais Sherlock ne lui avait pas donné l'occasion de s'exprimer à ce sujet. En la laissant seule ici, il se protégeait d'elle. Se protégeait de La Femme. Les paroles de John lui revinrent en mémoire.

"Il ne mange plus, joue de la musique triste, parle peu, excepté pour corriger la télévision."
Et John avait ajouté : " On pourrait dire qu'il a le coeur brisé. "

Avait-elle compté ? Son regard froid se figea sur le miroir. L'espace d'un instant, elle ne se reconnu pas. Qu'était-elle devenue ? Son amour des jeux, son amour du sexe, de l'art de la séduction, il lui semblait qu'elle avait tout abandonné. Qu'était-elle devenue ? Jamais elle ne perdait. Elle se devait d'avoir le dernier mot. Un sourire joueur étira ses lèvres.

"Je n'ai pas sommeil ce soir. Dînons ensemble."

Et Irène s'endormit. Le jeu était loin d'être terminé...

J'espère que vous avez aimé cette petite suite ! Au moins deux chapitres sont encore à venir !

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